Chronique politique.
Nos renseignements, lisons-nous dans I In dé
pendance, nous permettent de dire que la Ban
que n'a pas hausœ les coudilions {jénérale.s
d escompte; elle opère a 3 et 4 p. c. Ce qui est
xrai, c'est que la Banque Nationale a fait cesser
tous les taux exceptionnels inférieurs 3 p. c.
Nous apprenons l'instant que la Ie division
du réjjimeul de 1' Lanciers, eu {jarnison en
celle ville, a voulu s'associer aux sacrifices que
font les habilaus pour venir au secours de la
classe indigente; MM. les officiers, sous-officiers
et soldats oui décidé de faire l'abandon d une
demi-journée de solde pour venir en aide aux
plus nécessiteux et de ce chef il a été versé
entre les inâius de l'autorité locale une somme
de cent et vingt francs.
On lit dans le Constitutionnel de Mons:
On assure qu'un coup de feu, provoqué,
selon toute apparence, par une mine, a éclaté
dans la unit du 22 janvier, la fosse Sainte-
Suzanne, du charbonuage deBajemonl, Mar-
chieune-au-l'ont. Le poste se composait d'une
trentaine d'ouvriers; quatre d'entre eux qui se
trouvaient l'envoyage, au moment de l'acci
dent, ont été seuls remontés la surface: deux
sont morts depuis et les deux autres sont griè
vement blessés; vingt-quatre ouvriers ont été
trouvés asphyxiés sur la voiedu niveau, derrière
uu ébouleinenlcause probable de leur mort,
puisqu ils ne sont que très-légèrement brûlés.
Il en reste encore deux ou trois enfermés dans
une taille Celle catastrophe est d'autant plus
regrettable et malheureuse, que les travaux qui
y ont lieu sont très-peu iinportauU et sous la
surveillance de deux pot ions.
Vienne, mercredi soir.
La Correspondance autrichienne annonce
dans son numéro d'aujourd'hui, sous la date
Saint-Pétersbourg le 16 janvier, que le Tzar ne
considère pas l'entrée des flottes combinées
dans la Mer-Noire comme un cas de guerre
immédiat, niais désire avoir une déclaration
écrite sur la portée précise de celle mesure.
1 <|M)
Trieste, jeudi.
Le paquebot de Conslantinople est entré hier
au soir avec les lettres du 16 janvier. A la date
des dernières nouvelles, la flotte alliée se dirigeait
sur Varna la flotte russe se trouvait près de
Kaffa.
Le bruit courait que Kars a Va i t été pris.
Un 26 Janvier au 28 inclus.
La lettre attribuée par le Morning Herald Mmo la
duchesse d'Orléans, était décidément apocryphe le
Journal des Débat* le déclare aujourd'hui de la
manière la plus formelle.
Eu même temps, les journaux anglais publient
une note qui démeut le bruit souvent reproduit par
c'cst au mari, bien convaincu de cette vérité, surveiller
le côté moral, intellectuel, de la communauté, tout
autant que le côte matériel et financier. S'il n'a pas tout
prévu, s'il n'a pas étudié jusqu'aux rapports les plus
éloignés, surtout dans une civilisation avancée comme la
nôtre, il y aura toujours une issue par où se glissera le
serpent de la corruption et le jour où, confiant dans un
calme édifié grand'pcine, vous vous applaudirez dans
votre œuvre, ce jour-là peut-être vous la verrez s'ébran
ler dans ses plus solides fondements.
Vous vous étonnerez, monsieur, qu'à celte heure, où,
je sens la mort venir, je raisonne de lu sorte et presque
avec sang-froid.
I.a chose peut bien surprendre en effet, dit Gustave.
Mais non, dit Frédéric, cet homme se repaît main
tenant de sa douleur, qui est devenue sa suprême con
solation.
C'est ce qu'il fait remarquer, reprit Ernest, car il
ajoute Votre élounement cessera si vous considérez que,
maintenant que je n'ai plus rien espérer, je sonde, avec
résignation, la profondeur et les causes de mon malheur.
D'ailleurs, sachant bien qu'Amélie n'eut jamais révélé les
fautes de sa mère, j'ai voulu, monsieur, que vous pussiez
connaître toute l'étendue du drame auquel la Providence
vous a fait assister.
Il était écrit que le malheur, comme peu de félicité
dont j'ai joui, me viendrait de mes meilleurs amis. Un de
mes anciens compagnons d'armes, un homme qui avait
combattu mon côté Waterloo, et que je sauvai en lui
taisant de mou corps un rempart, le commandant d'Ar-
eux, d'un congrès de la fusion Claremont. Cette
note est ainsi conçue
«i Monsieur,
Une mineur s'étant généralement accréditée, que les
princes de la maison de Bourbon se proposent d'avoir
une réunion dans ce palais au mois de mars, je suis au
torisé vous informer qu'un tel projet de réunion n'est
pas connu des personnes les plus intéressées dans cette
circonstance.
Signé ÉDouAitD cust.
a Claremont, 18 janvier 1854.
Au dire d'un journal anglais, le Daily-Neics, la
Gazette de CourSaint-Pétersbourg, a publié la
date du cj de ce mois, uu article d'une grande vio
lence contre l'Angleterre. La Grande-Bretagne, y
est-il dit, est la cause principale de toutes les commo
tions européennes, et le malveillant entremetteur
qui a inspiré et soufflé aux Turcs un esprit absurde
et bizarre d'indépendance.
Un appel est déjà eu train d'être fait par le gou
vernement aux diverses classes de l'Etat pour des
contributions pécuniaires, afin de pouvoir suivre la
lutte dans l'intérêt de la foi orthodoxe.
Cet avis équivaut un ordre et avec l'aide des
contributions et de l'influence du clergé russe, il
en résultera probablement qu'une certaine somme
sera mise la disposition du Tzar.
Un journal de La Haye dit que M. Bochussen est
sur le point d'être nommé gouverneur de la Hol-
Iinde méridionale.
La baisse a continué la Bourse de Paris du 2 1Uu
article de M. Grailler de Cassagnac, publié par le
Constitutionneldoit avoir contribué précipiter les
cours. Cet article, en effet, est assez alarmant. Pen
dant longtemps, les journaux officieux du gouver
nement français se sont efforcés de rassurer le monde,
d'abord sur les chances de guerre qui pouvaient
naître de la question d'Orient; plus tard, de prouver
que la guerre serait concentrée sur le Bosphore, et
que l'Europe pourrait continuer se livrer au déve
loppement de son industrie et de ses affaires com
merciales. Voici maintenant que le Constitutionnel
détruit tuules les espérances qu'il uousavuit données.
Selon ce journal, la guerre ue peut être locale; elle
doit être européenne, pour que la France et l'Angle
terre puissent en sortir avec honneur et la terminer
proiiiplemeut.
Si l'on avait connu le 21 Paris, une dépêche
datée de Vienne du même jour, la baisse aurait été
plus forte encore piobableiueut. Celte dépêche an
nonce que les Russes ont franchi le Danube Silis-
trie, qui est le chemin le plus direct de Bucharest
Schoumla, Andriuople et Constaiitinople. Si le fait
se vérilie, il serait peut-être permis d'en conclure
que l'empeieur de Russie veut frapper un grand
coup tout de suite, pour être le maître de lasituation,
et avoir meilleur marché des exigences de la diplo
matie européenne.
Un Russe écrit de Berlin Y Indépendance, que les
vaisseaux russes ne sont pas rentrés Sébatiopol sur
un ordre motivé par l'entrée des flottes combinées
dans la Mer-Noire, niais bien parce que celle mer
est excessivement mauvaise en hiver, et qu'en diffé
rant encore, ils auraient pu trouver Sébaslopol
bloqué par les glaces. Les vaisseaux russes ont tout
simplement pris leurs quartiers d'hiver, au mo
ment qui leur a convenu, et avant même qu'on
geôlières, retiré comme moi du service, m'avait adressé
son fils, qui entrait dans la carrière où son père s'était
distingué. Je l'accueillis connue j'eusse fait de son père;
il ne 111c vint pas même la pensée que j'eusse craindre
la présence de cet enfant, dont les traits me rappelaient
si bien mon vieux camarade.
Vous avez pu le voir chez moi, je suppose y eut-il
jamais physionomie plus ouverte, plus loyale en apparen
ce Eli bien! cet enfant était déjà vieux par la corrup
tion. Jamais sécheresse .le cœur dut-elle égaler la sienne?
Kien 11e le put désarmer, le misérable Ni nia main, si
souvent et si cordialement tenue la sienne ni le sou
venir, si souvent rappelé par moi, de son père; ni cette
amitié qui nous avait unis et que je lui racontais avec tant
de bonheur; rien! Un soir, c'était encore par une
soirée d'hiver, comme pour rendre, par le souvenir et la
comparaison, ma douleur plus amère, je revenais du
chef-lieu où j'étais allé loucher ma pension je no sais
quel affreux pressentiment me poussait, j'aiguillonnais
mon cheval, je volais plutôt que je n'arrivais. J'entre, je
monte la chambre de Caroline, personne: j'appelle ma
femme, j'appelle mes enfants...
Je découvris enfin 111011 petit Charles blotti dans un
coin et picorant: Qu'us-tu donc, mon cher enfant, et
pourquoi pleures-tu? Où est la inaman? Maman est
partie avec M. Argenlièrçs, il y a longtemps, longtemps...
A ce nom d'Argentières, un frisson courut tout 111011
ctre, mes yeux s'ouvraient devant un précipice...
Et ta sœur, dis-je, peine respirant.
Une lettre! m'écriai-je, et, ue nie voyant plus, en
connût les ordres donnés aux flottes combinées.
O11 s attend d'un moment l'autre, la nouvelle
que le ministère espagnol a frappé le coup d'Etat
qui consisterait dans la dissolution du conseil royal
et du Sénat.
La diète d'Oldenbourg a sanctionné le traité con
clu avec la Prusse, au sujet de la cession d'une
portion de territoire pour l'établissement d'un port
militaire.
La Gazette de Nassau annonce, d'après une source
digne de foi, que le conflit ecclésiastique dans le
grand-duché de Bade, a été aplani d'une manière
satisfaisante. L'ordonnance du 7 novembre sera
retirée et les négociations avec le Saint-Siège au
sujet de la fixation définitive des droits de l'épiscopat
et île l'église catholique, vont s'ouvrir.
C'est l Lcho de La Haye qui avait annoncé la
nomination de M. Rocliussen, comme gouverneur
de la Hollande méridionale. Ce journal reconnaît
lui-même qu'il avait été induit eu erieur et que
celte nouvelle n'était pas exacte.
Le Corps-Législatif et le Sénat français sont con -
vaqués pour le 27 février prochain.
Le Moniteur universelqui publie le décret de
convocation, annonce en même temps, que le mi
nistre des finances vient d'augmenter l'intérêt des
bons du trésor, jusqu'à 5 1/2 p. c. par au. 11 faut que
le besoin d'argent soit pressant et extrême pour
qu'une pareille mesureait été prise. Legouvei uement
impérial espère par là, sans doute, pouvoir échapper
un empriait.
Rien de nouveau sur l'affaire d'Orient aujour
d'hui. Ou attend toujours avec anxiété, la réponse
de l'empereur de Russie; rien 11e fait espérer qu'elle
doive être favorable.
Le courrier du cabinet russse, M. Sillouix, qui
arrive Vienne le 16 de chaque mois, y est arrivé,
en effet, mais avec des dépêches du 3, qui ne conte
naient rien d'important.
Le Times a une dépêche de Vienne du 20, dont
l'auteur prétend savoir que la Russie rejettera ab
solument les propositions de Vienne,comme incom
patibles avec la dignité de l'empereur et ne pouvant
servir qu'à détourner l'attention de la véritable
question en litige entre la Porte et la Russie.
Pour montrer cependant qu'il consent traiter
(nouscopionsici la dépêchedu Times),el'empereura
nommé legéiiéralGorlschakofl'son plénipotentiaire.
C'est lui que fa Porte devra s'adresser si elle vent
négocier. Toutefois, les ouvertures de la Porte se
raient sans objet, si elles se fondaient sur l'opinion
tout fait erronée que l'empereur fût disposé céder
quoi que ce soit des coudilions posées par le prince
Menschikoff.
Nous rapportons cette dépêche sans croire son
contenu, et uniquement pour tenir nos lecteurs au
courant de ce qui se dit d'important.
S'il faut en croire le Globe, les instructions don
nées aux amiraux des flottes combinées sont ainsi
conçues
Saluer les vaisseaux russes, les avertir de ren
trer dans un port russe, accompagner les vaisseaux
turcs aux divers ports turcs croiser devant les
côtes de la Turquie, éviter toute collision avec les
vaisseaux russes, prévenir toute lutte entre les par
ties belligérantes, ne pas approcher de la côte russe,
quelque sorte, n'ayant plus conscience de moi-même, je
me précipitai en appelant nia fille.
Elle vint, les larmes aux yeux, en me présentant une
lettre qu'elle n'avait pas lue. Sa mère l'ayant éloignée
sous quelque prétexte, elle avait Irouv mon retour la
maison déserte (car Charles était sa pension), et sur la
table travailler de sa nicre, ce papier de sou écriture.
Encore enfant (elle avait quatorze ans), Amélie avait
cependant compris que cette lettre était 1111 testament.
Monsieur (je n'ose plus vous appeler d'un autre nom),
m'écrivait celle feinme égarée, un sentiment indomptable,
que je 11'cssaierai point de justifier, m'éloigne de vous,
de mes enfants. Mon Dieu comment oser prononcer
encore ce nom Mais dn moins, monsieur, si je n'ai pu
continuera vous aimer, je sais encore estimer et votre
grand cœur et votre noble intelligence. J'ai compris que
nos enfants seraient mieux placés sous votre garde pater
nelle que sous l'aile d'une mère... coupable, il faut le
dire, mais entraînée.
Il le fallait, monsieur, il le fallait II vaut mieux
que vous appreniez, en mon absence, que si j'étais encore
sous le toit qui a vu les premières années de notre union,
la faute irréparable qui met, je le sens bien, l'éternité
enlre vous et la triste Caroline.
Oh si je pouvais revenir encore embrasser nos
enfants
Je ne vous dirai point l'effet produit sur moi par ce
terrible écrit.
(La suite et fin au prochain n".)
TB 8 il-),.-..