Chronique politique. die leur appel, est un gage de ses sympathies pour leurs eiïtiris et il ne les abandonnera pas daus leur bonne œuvre. Ag lét-z, monsieur, elc. P. S. Si nous sommes bien informés, et nous croyons l'être, le iS de ce mois, douze quinze jeunes gens de Courtrai viendront chanter la soirée musicale de ce jour. ——a «1 ni» Mardi, la Chambre des représentants a consa cré toute sa séance la discussion de la suppres sion ou du maintien du haras de l'Etat. La discussion continuera aujourd'hui. Mercredi la Chambre des représentants a encore consacré toute sa séance la discussion relative aux haras de I État. En définitive, le chiffre de 100 mille francs, pour achat d'éta lons, a été réduit 85 mille francs Les 15 mille francs restants seront consacrés payer des primes aux étalons de races indigènes. Le duc et la duchesse de Brabant iront passer une quinzaine de jours aux Tuileries, avant la fin de l'hiver, dit-on, pour répondre la visite qui leur est faite en ce moment. L'Observateur dit qu'au Concert-Noblele prince Napoléon a eu 1 honneur de dauser avec Mm# la duchesse de Brabant. On lit dans la Patriepropos du départ du prince Napoléon On assoie que S. A. 1. va remplir une mission importante près S. M. le roi des Belges. Le Constitutionnel dit de son côté Le prince Napoléon va remplir auprès du roi des Belges, au nom de l'empereur des Français, une mission diplomatique et confidentielle, don lie but se rattache aux éventualités de la question d'Orient. »a Avant-hier le duc et la duchesse de Brabant sont allés au Grand-Théâtre, avec le prince Napoléon. LL. AA. RR. sont arrivées avec une suite nombreuse, 8 heures trois quarts, veuant de Laeken. A leur entrée dans la loge royale, le public, composé exclusivement des membres de la so ciété de la Grande-Harmonie, s'est levé et a fait entendre une salve d'applaudissements. Le prince Napoléon en costume de général de division et portant le grand cordon de la Légion-d'Honneur, occupait le milieu de la loge, ayant sa droite, la duchesse de Brabant, et le duc de Brabant sa gauche. Tous sont restés jusqu'à la fin du spectacle. Hier 1 heure de l'après-midi, le duc de Brabant a visité les casernes de la capitale avec le prince Napoléon. Tous les soldats étaient en grande tenue. Hier au soir, il y a eu grand dîner au palais, chez le duc de Brabaut, et après le dîner, grand bal la cour. Aujourd'hui, le prince Napoléon déjeunera chez M. Ad. Barrol, ministre plénipotentiaire de France. aide-de-camp de l'empereur. Je ne l'ignorais pas d'ail leurs. Je vous ai dit mon nom, reprit-il cordialement je vous dirais presque le vôtre tant vous avez un air de famille avec un officier que j'ai connu en Afrique, avec qui j'ai mené la vie de camp dans le plus maudit des champs Glicluia. Vous ne vous trompez pas, répondis-je; l'air de famille peut aller jusqu'à la fraternité. Vous le voyez bien, s'écria le commandant, nous sommes de vieilles connaissances, de vieux amis. Venez, que je vous présente au capitaine du navire d abord, un de mes amis aussi, car il est bon d'avoir des amis partout, pour que je puisse vous inviter manger sa table; mon ami Houtino ensuite, un diplomate fini, quoique, ou plutôt parce que commissaire de marine, mais loyal autant que spirituel, spirituel autant que loyal enfin au docteur que voici, un ancien chirurgien-major qui m'a extrait deux ou trois halles du corps dans le temps, et qui vous intéressera en diable, si vous aimez la numis matique et toutes les vieilleries; avant de s'être retiré Sedan, il avait essuyé deux coups de feu en Afrique: c'était, chaque fois, en allant déterrer une médaille. Voilà ce que c'est qu'un homme expansif. En cinq mi nutes, j'étais mis au courant de toute la partie du per sonnel du navire, qui m'avait intéressé. Je savais que l'butuui* d'un* soixantaine d'années qui avait tout d'abord Le bal qui était projeté ch z ce dernier, n'aura pas lieu. Jeudi, 3 heures i e la près- ni >ii le prince Napoléon est reparti pour Paris. Les honneurs militaires lui ont été rendus comme sou ar rivée. Le correspondant de Y Indépendance lui man de ce qui suit La guerre est déc'dée. Aujourd'hui, entre midi et deux heures, M. Drouyti do Lliuys a donné une réponse définitive la demande d'explications de M. de Kisselefif, et daus un sens défavorable la paix protection pi êtéeouverlement la Turquie,entra e a la Russie dans la Mer-Noire, en un mot situation qui ne peut être acceptée par le Tzar, M. de KisselefT prend ce soir ses passeports pour quitter Paris demain. On me confirme le fait d'une circulaire adressée par lui ses nationaux habitant Paris et leur enjoignant de partir, sans pourtant fixer de délais. Le gouvernement débutera dans la voie où il s'engage ouvertement par uqe déclarai ion solennelle (peut-être insérée dès demain au Moniteurqu'il ne veut pas taire de conquête, qu'il ne veut pas gagner un pouce de terrain, mais qu'il veut maintenir et rétablir au besoin l'équilibre européen, elc. Jeudi dr, la Chambre des représentants avait voté deux articles du budget de l'intérieur Hier, elle n'en a votéaucunjet n'a pas même ter miné la discussiou de l'art. 53, commencée la veille. Un Février au 4 inclus*. La Banque de Berlin vient d'élever de 5 5 iji p. c. le taux de son escompte. Ou ue sait pas encure d'une manière positive, si la France et l'Angleterre consentiront satisfaite la curiosité de l'empereur de Russie, et lui ex pliquer pourquoi les Hottes sont entrées dans la :Vler-Noire. Elles le jugeront peut-être inutile, et supposeront que le Tzar eu sait là-dessus autant qu'elles -mêmes. Telle est l'opinion des journaux anglais, et du Time* spécialement, lequel dit que les notifications emoyées de Paris et de Loiidivs, étaient sullisainmeut claires et dispensaient de toute explication ultérieure. A celle seule idée que la France.et l'Angleterre ne répondraient pas, la Bourse de Paris s'est eû'rayée et remise la baisse. On parle depuis quelques jours, de l'arrivée pro chaine du comte Orlotï a Berlin, chargé u'unc mis sion secrète de l'empereur de Russie, aupiès des gouvernements de la Prusse et de l'Autriche. On dit que ce personnage est partisan de la paix et que sa mission doit avoir une signification pacifique. Celle conclusion n'est pas obligée, car ce n'est pas su propre volonté qu'il vient faire prévaloir, mais celle de son souverain. Si celui-ci ieut la guerre, il im porte fort peu que le comte O. loti'ne la veuille pas. Les nouvtlles de Coustaiitiiiople arrivées Mar seille, vont jusqu'au îS janvier. Elles nous appreu- ueut entre au 1res faits intéressants, que la flotte russe a quille Sëbastopol et s'est létogiée tout entière Kut]a, a l'extrémité de la Mer-Noire, tout près du attiré mon attention était ancien chirurgien-major, nu mismate et antiquaire, retiré Sedan comme médecin je sus bientôt qu'il retournait momentanément eu Afrique pour y présider des fouilles faites sur un terrain qu'il avait acheté dans l'espérance d'y découvrir des antiquités. Je savais que l'homme jeune encore, la tête penchée et méditative, aux lèvres fines et sarcasliques, était un commissaire de la marine, spirituel et quelque peu di plomate; je savais que le capitaine du navire était assez aimable pour faire dîner sa table les gens assez heureux pour être dans les bonnes grâces du commandant Marou- bat, son ami; et enfin je savais que l'homme emberlificoté de la tète aux pieds, comme une momie, mais comme une momie de salpêtre qui s'agite sous ses bandelettes, était un militaire brave comme son épée, original comme son aspect, liant comme un cœur sur la main. Le commandant me présenta sur-le-champ, comme il l'avait dit, ses trois amis je fus de la table du capitaine du navire, et nous poursuivîmes la route dans la conver sation la plus cordiale et la plus animée jusqu'à Donzère, où la nuit nous surprit. Tout le monde peu près des cendit (erre pour aller se coucher dans quelque auberge de ce vilain petit endroit, encore assez éloigné de la rive. Le capitaine nous ayant avertis que des inatileaux étendus dans le salon du navire vaudraient mieux pour nous que les lits du lieu en question, le commandant Maroubat, le docteur, le commissaire de mariuc et moi nous primes le détroit de Jennikaleh qui conduit dans la mer d'A/.off. On dit que le port de Kaffa est plus vaste et plus coin mode que celui de Sëbastopol. 11 est aussi plus loin des canons des flottes combinées. Nous ierons remarquer eu passant, si cette nou velle se confirme, qu'elle renverse une assertion de ce russe qui écrivait dernièrement VIndépendance, que la flotte avait pris ses quartiers d'hiver Së bastopol, parce qu'elle l'avait bien voulu, et parce que la Mer-Noire n'était pas teuable en celte saison. Ou s'attend apprendre d'un moment l'autre, qu'une affaire importante a eu lieu devant Kalafat. Un ukase russe rappelle les marins de l'escadre de la Baltique qui étaient en congé. Ils devront avoir rallié leurs bâtiments avant le i5 mars. Les concen trations auront lieu Ci'oustadi, ReVt 1 et Sweaborg. Le Morniny Chronicle du 6 janvier annonce que le colonel Fleury, aide de camp de l'Empereur, a eu, mardi dernier a^, une entrevue avec lord Pal- inerstou, au ministère do l'intérieur, Londres. Une lettre de Vienne du 11 janvier, annonce la Nouvelle Gazette de W urtzbourg, que le cabinet de La Haye a fait savoir au gouvernement autrichien, sou intention de garder lu neutralité daus les con jonctures qui se préparent. Nous connaissons aujourd'hui d'une manière cer taine, ce que l'empereur de Russie a voulu savoir relativement l'entrée des flottes. Voici les deux questions qu'il a fait adresser aux cabinets de Lon dres et de Paris La neutralité sur la Mer-Noire, qui interdirait aux Russes d'attaquer les ports, les côtes et les vaisseaux de la Turquie, interdirait-elle également aux Turcs d'atta quer les ports, les côtes et les vaisseaux de la Russie Cette neutralité doit-elle être entendue dans ce sens que si les Russes doivent s'interdire d'aller île leurs ports d'Europe leurs ports d'Asie, pour porter leurs armées d'Asie des secours en hommes, en armes, en munitions, en approvisionnements de toute espèc les Turcs devront aussi de leur côté s'interdire de naviguer de leurs ports d'Europe leurs ports d'Asie pour porter des secours leurs armées d'Asie C'est de Vienne et de Berlin que l'on a appris la teneur de ces deux questions. Le premier point, dit le Journal de* Débat», ne pi éseute aucune d lficulté: on est d'accord que les Turcs et les Russes devi ont s'abstenir également d'attaquer les ports, les côies et les vaisseaux ennemis; mais sur le second point, on croyait savoir Vienne et Berlin, que le cabi net de Londres se refusera toute explication, et par conséquent tout engagement, s'en référant aux instructions que les amiraux ont déjà reçues et aux actes qu'ils ont accomplis eu vertu de ces instruc tions. Ces actes sont Je ru v itaillcmeiil de Trébi>oude, de Batoum et du fameux fort S' Nicolas(Chefketil), piispar les Turcs au début de la campagne, et que le» Russes n'ont pu reprendre. Ou supposait nier a Paris, et ce bruit avait pris beaucoup de consistance, que la réponse négalive de l'Angleterre y éljii an i vee. C'est ce qui a jeté l'alarme la Bourse où lu baisse a continué. On y disait, a la clôt lire, que M. de Kisselefl était en cuii- féienceavec M. Drouyn de Lliuys, et qu'il partirait le soir même, si la France s'associait la réponse du cabinet anglais. Ce bruit est consigné daus la Presse', nous le reproduisons sans le garantir. Les deux flottes combinées sont arrivées le 7, dans la rade de Sinope. La relation du voyage de la frégate vapeur la Rétribution Sëbastopol, est curieuse. parti de ne pas sortir du bateau vapeur. Immédiatement, le commandant Maroubat proposa un punch pour prolon ger la soirée; mais, pour des hommes qui n'en voulaient pus faire abus, ce n'était pas un passe-temps sufiisant. On pria d'abord le docteur d'y ajouter le récit d'une de ces vieilles histoires dont on savait déjà sa mémoire très- riche. A cette proposition, un individu que nous n'avions pas d'abord remarqué, quoiqu'il fut le seul avec nous qui fût resté dans le salon du navire, tout en gardant un silence profond et sombre, sortit sa léle des plis du manteau dans lequel il s'était enveloppé en un coin et parut se disposer piélcr une oreille attentive au récit qu'allait entamer le docteur. Cette léle nous apparut tous fatale et stupéfiante. Il était nuit, une pluie constan te fouettait et agitait les nombreux vasistas du navire, autour duquel bruissait l'eau du Rhône, et qui faisait entendre un craquement lent et monotone. La fumée ni l'odeur du punch n'empêchaient pas les physionomies de se rembrunir, comme frappées par l'aspect inattendu do l'homme fatal. Le commandant Maroubat lui-même ne riait plus, ou riait d'une autre sorte. Il n'était que la figure du commissaire de la marine qui restait, comme auparavant, placide et un peu ironiquement souriante elle souriait même de notre élonnemenl et de notre chan gement soudain la vue de cet inconnu. (La suitau prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2