JOURNAL D'YPRES ET 1)E L'ARRONDISSEMENT. W 1,334. 13* Année. Dimanche. 12 Février 1854. UNE MIT EX BATEAU A VAPEUR. 111 1 ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs SOc. Provinces, 4 francs. J Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. - irv - Vpbes, 11 Février. Une des calomnies que les feuilles pieuses et honnêtes affectionnentest de représenter les libéraux comme des affamés de places et d'ar gent. Gomme toujours, ces gazettes si véridiques et si sincères, prélent les vices de leurs patrons leurs adversaires,et les faits, pour le démontrer, se présentent nombreux et irréfutables. Voici comment I Écho du Luxembourg repousse, pour les hommes politiques libéraux de celle pro vince cette banale et injurieuse imputation d'une feuille cléricale, l'Indépendant d'Arlon Depuis i83o, six Luxembourgeois ont occupé le pouvoir, MM d'Huart, Willmar, Nothomb, de Briey, d'Hofl'sciimidt et Tesch. Les quatre premiers appar tiennent au parti catholique, les deuxderniersappar- tiennenl l'opinion libérale. Or, comment chacun de ces hommes a-t-il quitté le pouvoir, et quelle est leur position respective? M. d'Huart a quitté le ministère pour entrer au gouvernement provincial de Namur. M. Nothomb, après une premièie retraite,a occupé la légation de Francfort; après une seconde, il a été nommé ministre plénipotentaire a Berlin, où il est encore. M. Willmar a été d'abord nommé la légation de Berlin, de là il a été envoyé la légation de la Haye, qu'il occupe encore. M. de Briey a été envoyé Francfort, de Franc fort Saiul-Pétersbourg, où il se trouve en ce mo ment. M. d'Hofl'sciimidt a quitté une première fois le ministère en 1846; lors de sa retraite il n'a accepté aucune fonction renlié au pouvoir eu 1847, il en est sorti eu i85a, et a refusé les fonctions qui lui étaient offertes. M- Tesch a suivi" la même ligne de conduite et tous deux siègent au Parlement. Ainsi, sur six ministres qu'a fournis le Luxem bourg depuis «83o, les quatre qui appartiennent l'opinion catholique ont accepté des fonctions, des places comme dit l'Indépendantplusieurs d'en- tr'eux, pour les conserver, ont en 1848 abandonné leur mandat électif les deux autres, ceux qui appartiennent au parti libéral, et pour lesquels ou n'a pas assez de lie], de colère, ceux-là n'ont pas voulu de places et ont préféré continuer défen dre la chambre les droits et les intérêts de leur province. Ces faits parlent-ils assez haut? Qu'en pense le rédacteur de Y Indépendant (suitb). n Durant ce temps, le duc de Bouillon se plaignait haut et fort de l'absence prolongée de ses quatre gentils hommes, et parfois il déversait le tort de celle absence sur la jeune obstination du comte de Montheruié. Toutes les inquiétudes des autres seigneurs étaient pour l'infor tuné qu'ils ne voyaient pas revenir la tombée du jour. On fit battre de nouveau les bois le plus loin qu'il fut possible; le duc ne fut pas des moins empressés; il déclara même bientôt, avec le masque de l'étonueinent et de la tristesse, qu'il commençait prendre de sérieuses inqui études pour ce jeune fou, comme il l'appelait. Personne encore, excepté Charlotte, n'eût osé soupçonner un crime de sa part. Charlotte seule sentait en elle des voix qui palpitaient et lui marquaient le traître. Quand elle osa lever ses yeux timides sur ceux de son époux pour en sonder la pensée,elle les rencontra si froidement atroces, qu'elle essuya de ses doigts deux grosses gouttes de froide sueur qui lui coulèrent des tempes, et qu'elle vacilla comme un corps d'où va s'échapper l'âme. Les chasseurs, désespérant enfin de voir revenir, ce soir-là, le comte, et connaissant la franchise de ses ma nière*, finirent par s'imaginer que, s'étsnl peut-être laissé Loin de nous la moindre pensée de blâmer, quant leur manière d'agir, MM. d'Huart, Nothoinb Willmar et de Briey nous sommes convaincus que dans les différentes positions dans lesquelles ils se sont trouvés, dans celles où les trois derniers se trouvent en ce moment, ils ont rendu et rendent des services leur pays; mais que tout au moins l'on n'ait pas l'impudence de reprocher l'amour des places et de l'argent des hommes de notre opinion duul le désintéressement ne saurait être mis en question. Allons un peu plus loin le bon moyen d'avoir des places et plusieurs places la fois et beaucoup d'argent, quel est-il C'est de pouvoir cumuler, c'est de pouvoir être la fois ambassadeur et représen tant, gouverneur et représentant, procureur-général et représentant, etc., etc., etc. Or, c'est ce qui a été très-bien pratiqué depuis i83o jusqu'en 1848, c'est- à-dire pendant tout le temps que les cléricaux occu paient le pouvoir; et quand ces libéraux, ces friands de places, ces avides d'argent sont arrivés au minis tère qu'ont-ils fait? Ils ont fait la loi sur les incompatibilités, ils ont rendu impossible l'accès des fonctions aux membres des deux chambres, et im posé ainsi le désintéressement tous ceux qui aspi rent représenter leur pays. Ne faut-il pas être homme d'argent pour faire sanctionner de sembla bles mesures Mais les cléricaux ne se sont pas contentés d'avoir des places; ils ont encore voulu s'assurer des pen sions, et ils ont fait la loi sur les pensions ministé rielles. El aujourd'hui sur dix anciens ministres qui en jouissent, il en est trois qui appartiennent l'opinion libérale, et qui, soit dit en passant, n'ont que peu ou pas de fortune; il en est sept tous très-riches, qui appartiennent au parti catholique; et il eu est encore au moins deux autres appartenant la même opinion qui, s'ils voulaient se retirer aujourd'hui des fonctions qu'ils occupent, pour raient être pensionnés en vertu de la même loi. De sqrte que sur douze personnes auxquelles profite la laineuse loi sur les pensions des ministres, neuf appartiennent l'opinion catholique, trois l'opi nion libérale. N'est-ce pas que ce sont les libéraux qui dévorent l'argent des contribuables? El qu'ont encore une fois lait ces libéraux si ra- paces, si âpres la curée, quand ils étaient eu pos session du pouvoir, alors précisément que celte loi allait leur profiler? Ils ont aboli la loi sur les pen sions ministérielles et ils ont très-bien fait car si elle avait continué subsister, les contribuables seraient exposés payer aujourd'hui quatre ou cinq pensions de plus. emporter beaucoup trop loin du côté de son domaine pour qu'il lui lût possible de rejoindre la chasse avant le fort de la nuit, il avait pris le parti de s'acheminer vers quelque demeure dépendant de son château, engageant joyeusement les quatre gentilshommes du due de Bouillon venir gîter en sa compagnie jusqu'au lendemain. Ses propres gens d'ailleurs, qui étaient restés avec le gros des chasseurs, citaient l'appui mille aventures pareilles qui les avaient fort inquiétés jusqu'à ce qu'ils en eussent connu le dénouaient, mais dont le comte s'était toujours égayé leurs dépens, ce dont le duc se disait un peu rassuré. 11 ajouta même, d'un air vraiment très-gracieux, que, puisqu'il en était ainsi et qu'on lui avait emmené de ses gens, il entendait n'être pas en reste avec le comte, et que large chair fût faite ses serviteurs aux dépens de madame de Bouillon, en la ville de Saint-Hubert, ce qui eut lieu. Quant aux seigneurs, ils furent noblement reçus et hébergés, ainsi que le duc et la duchesse, par l'abbé du monastère. Toutefois, deux hommes du comte n'en étaient pas moins incontinent partis pour le domaine de Monlhermé, chargés qu'ils étaient d'apporter au plus vite des nouvelles de leur maître ses amis, plus troublés au fond qu'ils n'osaient se l'avouer. Le lendemain, la chasse étant déjà reprise, un de ces hommes revint tout effaré annoncer que l'on n'avait Ainsi, et pour en finir ce sujet, ce sont bien les catholiques qui ont pris les places, ce sont les catho liques qui ont pris l'argent en cumulant les fonc tions adminislrativeset judiciaires avec les fonctions représentatives. Ce sont les catholiques qui ont fait la loi sur lea pensions ministérielles et qui en ont profité. Ce sont, au contraire, les libéraux qui ont relusé les places. Ce sont les libéraux qui ont rendu l'accès des places impossibles aux représentants par la loi sur les incompatibilités. Ce sont les libéraux qui ont aboli la loi sur la pension des ministres. Quand donc les cléricaux crient: Arrière hommes de places et (Targentc'est sur les leurs que retombe de tout sou poids l'analhèrae qu'ils lancent contre les libéraux. Par arrêté royal en date du 6 Février, est nommé membre militaire du conseil de milice de l'arrondissement d'Ypres, Nl. De Neuchalel, major au lr régiment de Lanciers, Ypres, et suppléant de ce membre, M. De Bruyn, lieute nant-colonel commandant de place, Ypres. Les Bourgmestre et Écbevins de la ville d'Ypres préviennent leurs administrés, qu'afin d'éviter qu'il soit adressé des réclamations pour dettes contractées par des hommes de sa division, M. le major commandant a fait con naître que les règlements ne permettent pas aux militaires, en-dessous du grade d'officier, de contracter des dettes, et qu'une loi du 24 Février 1847 rend insaisissable leur solde, de sorte que les engagements signés par des sous-officiers et soldats ne donnent aux créanciers aucun recours légal. ■ITÉBIEUK. Mercredi, la Chambre des représentants a continué la discussion des articles du budget de l'intérieur. Lassé de cette longue discussion, un membre a fait remarquer, non sans quelque raison, que depuis vingt jours qu'elle dure, elle a coûté au pays plus de 30 mille francs, et que les économies qu'on a voulu obtenir en discu tant minutieusement chaque dépensene s'élè veront pas cette somme. pas ouï parler du comte son château ni aux environs, depuis son départ pour Saint-Hubert. Il eût été difficile aux seigneurs de donner plus longtemps le change leur inquiétude; ils se divisèrent en plusieurs bandes pour arpenter une dernière fois les bois en tous les sens; et, la nuit étant revenue sans qu'ils eussent recueilli la moindre indication, ils résolurent, le cœur lourd de tristesse, et chacun son insu tremblant un peu pour soi, de rompre définitivement la chasse et de se séparer. Le duc de Bouil lon seul prétendait qu'un jour encore de persévérance dans les recherches pourrait les tirer de celte cruelle incertitude, et dit que, pour sa part, il ne se tenait point pour battu. n Trente heures 9près, environ, en effet, dans un lieu où se voit encore une petite chapelle cintrée et grossière ment construite, aux confins de la principauté de Sedan et du duché de Bouillon, lequel appartenait alors, malgré le litre réservé pour les La Marck, au souverain ecclé siastique et temporel de Liège, il fut exposé cinq cada vres dévisagés et méconnaissables par tout autre chose que par leur costume. Quatre étaient vétuj la façon des officiers du prince de Sédan, le cinquième était percé de coups comme s'il se fût agi d'un homme qui se serait long temps défendu, et un costume de chasse parfaitemeul semblable celui que portait le comte de Monlheriné le

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