INTÉRIEUR.
Chronique i»oEi*icjiic.
texte (Je liberté Tous lesfactumsdusieurJottrand
respirent la haine et le fiel contre celle opinion
libérale, laquelle il ne peut pardonner d'avoir
répudié la coopération des amateurs de l'art
131 de la Constitution. Nous ne pouvons féli
citer l'ancien rédacteur du Débat social sur ses
nouvelles opinions. Toulefoissi nous avons parlé
de celle polémique, c'est pour constater l'affinité
qui existe entre les brouillons de tout genr.; et
de toute couleur et les RR. PP. Jésuites qui ont
trouvé en M. Jottrand. un chaleureux défenseur.
Nous apprenons avec satisfaction que la So
ciété de la Garde civique, dans une de ses
léunions hebdomadaires, a décidé de contri
buer aussi au soulagement des pauvres en
profitant des jours du Carnaval pour donner,
leur bénéfice, un beau bal masqué, paré et
déguisé dans son joli local nouvellement res
tauré, Dimanche, 26 c1, vers les dix heures du
soir.
La bonne renommée dont jouissent les fêtes
que celle société donne depuis son institution,
est une garantie pour le succès de celle-cipour
laquelle la commission n'épargnera (nous n'en
douions pas) ni peines, ni démarches, ni soins,
pour la rendre des plus gaies, des plus entraî
nantes et des plus productives pour les pauvres.
Les étrangers la société peuvent se procurer
des caries d'entrée chez tous les sociétaires,
ainsi que chez le trésorier de la société, au prix
d'un franc.
La Chambre a voté vendredi le budget de l'in
térieur en son ensemble, la majorité de 63
voix contre 1 et une abstention.
I ai y rj>o^s—m
Le Sénat est convoqué pour mercredi, lr mars,
2 heures.
Samedi, la Chambre des représentants a adop
té l'unanimité, le projet de loi relatif la ces
sion des terrains et des bâtiments militaires, aux
villes démantelées d Ypres, de Menin, d'Alh, de
Philippevillede Mariembourg et de Bouillon
Plusieurs journaux annoncent que les négo
ciations commerciales avec la France sont sur le
point d'aboutir et que le nouveau traité sera
signé incessamment. Il ne reste plus régler
que quelques points très-secondaires.
i-gi 8l>Q
On lit dans le Moniteur français
a Ija réponse atteudue de Saint-Pétersbourg, est
arrivée hier Paris.
L'empereur Nicolas annonce qu'il n'accepte pas
les propositions d'accommodement qui lui avaient
été adiessées.
leur disais tous, vous verrez, vous verrez ce que sait
faire le père Auvray C'est un homme aussi, lui, qui n'a
fuit que monter, le père Auvray Sa terre a fait un
moulin et je leur disais Vous verrez que son moulin
fera son fils Ça n'a pas menti après la mort de votre
homme, vous avez vendu le moulin Auvray défunt
Fritnu, et avec ça vous avez donné des classes au petit.
Ne vous reste-t-il pas la métairie pour la vie et le besoin?
Ali ma bonne dame Fritau répondit alors au
milieu (l'un long soupir la mère Auvray, c'est peut-être
là que sont le mal cl le péché; car faut-il que je vous le
dise, puisque c'est sûr que vous êtes ina meilleure amie,
mon meilleur conseil, et, par-dessus tout, une femme
entendue la métairie ne tient rien, madame Fritau.
Comment cela, mère Auvray Et vous ne in'cn
aviez pas parlé
Oh mon Dieu, ne me le reprochez pas tant Il
n'y a pas encore eu une syllabe d'avancée. J'y ai seule
ment bien souvent pensé en arrière des voisins qui me
convoitent, seule fin d'achever le sort de l'enfant.
Mieux vu que vous ne croyez, mère Auvray
exclama madame Fritaudont la physionomie rayonna
d'une espérance diabolique; vous ne seriez pas mère
laisser votre fils en si beau chemin. Il n'y a plus qu'à le
pousser un peu... Ecoutez, je vous veux du bien, vous
ii en ignorez; gardez les bâtiments, les fonds labourables;
vendez seulement les prés cl le taillis. Il n'y a que moi
au monde pour vous proposer un aussi mauvais marché
d'acquéreur que celui-là. Mais j'aime tant mon filleul
qu'il n'y a rien que je ne hasarde pour lui, et en parti
culier pour vous être agréable, mère Auvray.
On lit dans le Moniteur français
Nous avons annoncé que l'Empereur avait reçu
une réponse de Saint-Pétersbourg.
Dans sa lettre l'Empereur, le Tzar discute les
conditions d'arrangement qui lui avaient été propo
sées, et déclare qu'il ne peut entrer en négociation
que sur les bases qu'il a fait connaître.
Celte réponse ne laisse plus de chance une
solution pacifique, et la France doi' se préparer h
soutenir, par des moyens pins efficaces, la cause que
n'ont pu faire prévaloir les efforts persévérants de
la diplomatie.
k En défendant plus énergiquemeut les droits de
la Turquie, l'Empereur compte sur le patriotisme
du pays, sur l'alliai.ce intime de l'Angleterre et sur
les sympathies des gouvernements d'Allemagne.
Ces gouverneinenU ont constamment déclaré
qu'ils voulaient, aussi résolument que nous, main
tenir l'équilibre européen, faire respecter l'intégrité
et l'indépendance de l'empire ottoman. Il n'y a pas
d'autre question engagée dans le débat.
L'attention se tourne vers l'Autriche, que sa
position appelle jouer un rôle actif et important.
L'Autriche s'est toujours prononcée, avec une grande
fermeté, en faveur des points qui ont éié établis dans
le protocole de lu conférence de Vienne du 5 dé
cembre dernier.
Nous avons toute confiance dans la loyauté et le
caractère chevalett-sque du jeune empereur d'Au
triche, nous trouvons, en outre, une garantie des
dispositions de son gouvernement dans les intéi êts de
ses peuples, intérêts qui sont identiques aux nôtres.
Dans les circonstances générales de la politique
européenne, la France, forte de ses intentions loyales
et désintéressées, n'a rien redouter de la lultequi se
prépare. Elle sait d'ailleurs qu'elle peut compter sur
l'énergie autant que sur la sagesse de l'Empereur.
Du 19 Février au 2'i iucius.
Les nouvelles directes de Coiistautinople sont du
3o. Le convoi qui devait se rendre Trébisonde et
Balouu, sous l'escorte des navires vapeurdes flottes
combinées, n'était pas encore parti, et depuis le aS,
le temps était devenu très-mauvais.
Nous avons promis de revenir sur les documents
publiés par le gouvernement français, relatifs la
question d'Orient.£u-préseiiLee une analyse suivie,
ce serait tout bonnement refaire nuire Bulletin po
litique où, depuis un au, nous avons raconté jour
par jour, toutes les phases de cette importante
affaire. Nous aurons fait tout ce que nos lecteurs
peuvent désirer, en ajoutant ce qu'ils savent déjà,
deux choses qui ressoi teut des notes de M. Drouyn
de Lhuys. C'est d'abord, que le gouvernement fran
çais n'a cessé de dire la Russie une chose Irès-rai-
soonable, savoir que depuis quarante ans Bientôt,
la paix a été maintenue, parce que toutes les dilfi-
cultés de nature la troubler ont été soumises
I arbitrage des grandes puissances, qui les ont dé
nouées par un accord commun. La F rance a deman
dé la Russie d'en agir de même en cette occasion
le Tzar s'y est constamment refusé. Voilà pour le
premier point.
Or, il n'est guère besoin de vous expliquer que les
prés et les taillis étaient ce qu'il y avait de mieux dans la
propriété de la mère Auvray. La veuve Fritau le savait
que de reste. Elle avait souvent vu son mari méditer
cet égard de rudes plans contre les Auvray, et l'avait en
tendu dire J'ai le moulin, et d'une Que j'accroche
les prés Glaudions et le taillis Brttlard pour peu de chose,
et, tôt ou tard, j'aurai le reste pour rien.
L'estimateur Fritau avait raison tôt ou tard la pro
priété qui se démembre est absorbée vil prix par le
voisin.
C'est triste tout de même, soupira la mère
Auvray, de voir ainsi son pauvre bien, qu'on a amassé
la sueur de son front, s'en aller pièce pièce Jamais
défunt Auvray n'y aurait consenti, le cher homme
Moitié pour son pauvre bien, qui s'en allait pièce
pièce, moitié par souvenir du père Auvray, dont elle
avait vu le labeur probe, prudent, lent acquérir, mais
aussi habile garder, la bonne feinme essuya une larme
qui lui gagnait le cœyr et les yeux.
Je dirais comme vous, mère Auvray, absolument
comme vous, reprit la veuve de l'estimateur, si ça ne
vous profitait pas si bien dans votre fils. Vous avez vendu
le moulin, c'est vrai; mais votre fils a des classes comme
pas un. M. le curé disait encore l'autre jour tout haut
que si votre Philippe avait eu du goût pour l'ecclésias
tique, il serait sûrement devenu évéque portant crosse et
mitre.
Il disait cela interrogea la mère Auvray avec
des yeux ouverts depuis la bouche jusqu'à la nuque.
d D'aise, elle en oublia son moulin.
Le dernier point est d'un ordre secondaire, mais
il a de l'importance et justifie le mot cruel lancé
au Tzar du haut de la tribune par lord John Russell.
C'est que, plusieurs reprises, lu diplomatie russe
s'est fuit prendre en flagrant délit de tromperie. Eu
lisant les notes de M. Drouyn de Lhuys, on y trouve,
par exemple, qu'au ino.nent où le prince Menschi-
kolf brouillait les caries Constantinople, le comte
de Nesselrode assurait aux ambassadeurs de France
et d'Angleterre Saint-Pétersbourg, que l'affaire
était arrangée. Si M. de Nesselrode était de bonne
foi, c'est que le prince Menschikoff agissait par les
ordres secietsde l'Empereur, et alors celui-ci trom
pait son premier ministre. Dans le cas contraire,
c'est M. de Nesselrode qui trompait les diplomates
étrangers. Dans l'un comme dans l'autre cas, il n'y
a là rien d'honorable pour h. Russie.
Il ne nous reste qu'un mot dire. La rupture a
été précipitée pur le guel-apens de Sinope.
Un paragraphe du projet rie loi communale pour
la Westphalie a donné lieu uti débat intéressant
la seconde Chambre prussienne. Le gouvernement
proposait une disposition d'après laquelle le bourg
mestre de la commune devait être chrétien. La
gauche et le centre repoussaient celte restriction.
Dans la séance du 10 février, M. Reichensperger
a vivement combattu le projet du gouvernement, au
nom de la liberté de conscience garantie par la
Constitution, dont l'art. 11 porte que la jouissance
des droits civils et politiques est indépendante de la
confession religieuse. Détendue par M. de Gtrlach
et combattue encore par M. de Vincke. qui a rap
pelé que depuis ifSiz, la législation a admis les juifs
aux fonctions communales, la proposition restric
tive du ministre de l'intérieur a été rejetée une
forte majorité.
On voit par ne débat que si le gouvernement et la
droite font bon marché des libertés publiques con
sacrées par la Constitution de'^iRiR, laj gauche
s'applique les défendre pied pied.
Reste pour celle-ci l'épreuve du vote de la seconde
Chambre où domine un esprit tout opposé.
Le Mornimj-Chronicle dit qu'il a été convenu
Rome que le cardinal Wiseinaii ne reviendrait point
en Angleterre, on n'y reviendrait que pour peu de
temps, afin de régler quelques affaires spirituelles et
temporelles. En tout cas, il a arrêté un palais
Rome et fait venir sa voiture d'Angleterre.
D'après quelques journaux français, de*dépechea
d'Alexandrie, du 4 lévrier, (lisent que l'exppi latjoii
des céréales est définitivement peitntse, niais que
les moyens de transport manquent.
Le gouvernement hollandais a présenté le i4, aux
Etats-Généraux, un projet de loi décrétant la Con
version du 4 p. c. en 3 p. c., et un autre prescrivant
l'amortissement immédiat du un million et demi de
florins.
Il a déclaré, eu mêtne temps, que les projets em
portant une iéductiou d'impôts sur les objets do
première nécessité et sur les droite qui apportent
des entraves an commerce et la navigation sont
prêtsmais que le jgou vernement en ajourne la
présentation cause <Jes événements européens.
Nous disions il y a quelques jours, que si le Pape
intervenait dans les difficultés religieuses du grand-
duché de liade, ce serait pour remercier l'arche-
Oui, répondit madame Fritau, il disait cela. Et
qui cst-cc qui en était fière pour vous cl pour votre fils
si ce n'est moi qui l'ai tenu sur les fouis baptismaux; avec
votre permission, mère Auvray?
N'cst-cc pas, madame Fritau interrogea de
nouveau la bonne femme; n'est-ce pas, vous qui me vou
lez tant de bien, que c'est fâcheux tout de même qu'il
n'ait pas marqué plus de goût pour 1 ecclésiastique, le
petit J'aurais été si heureuse de le voir sa première
messe en belle chasuble d'or, et belle robe de dentelles
Il était déjà si avenant quand il répondait la messe M.
le curé Et quelle bénédiction pour moi, ma chère dame,
si, comme vous le dites, il était devenu, quoi Évéque!
évêque Mais vous n'y pensez pas;... M. le cure n'y pense
pas, madame Fritau Quoi nous l'aurions, tout le monde,
le roi l'aurait appelé Monseigneur Monseigneur Auvray!
Le cœur m'en faut de joie
Mère Auvray, croyez-moi, l'étatjde notaire est
meilleur. Avant que ce fut la révolution, je ne dis pas.
Mais présent, plus de prébendes, plus de bénéfices
Le bénéfice des uns présent reste sur (habit, celui des
autres passe dans la poche, c'est mieux.
Vous opinez donc pour l'étude? demanda la
mère Auvray. L'état de médecin me parait pourtant bien
agréable aussi après celui d'évéque. Suvez-vous ce qu'on
dirait Hé bien, on dirait allez voir le docteur Philippe
Auvray, c'cstjlui qui en est un médecin et qui n'est pas
fait pour le bétail, encore Et puis quand je serais bien
vieille, comme ça commence, c'est mon Philippe, le doc
teur Philippe Auvray, qui m'apprendrait les remèdes.
J'en vivrais dix ans de plus, voyez-vous