5 a 3-5 s vêque de Fribourg de sa résistance, et pour l'y encourager. L'Ami de la Religion publie un bref de Sa Sainteté, du 9 janvier, qui est écrit tout fait dans ce sens. La Patrie avait assuré que la réponse négative de l'empereur de Russie était arrivée Paris, le i3 au soir. Le Moniteur dément le fait en termes très- durs pour ce journal. Il ajoute que la publication de la lettre de Louis-Napoléon est due aux indiscré tions de la presse étrangère. Au Parlement anglais, avant-hier au soir, lord Clarendon a déclaré qu'il considérait la guerre comme engagée. On peut dire que le gouvernement prussien est du même avis. Le Time* est d'avis que la lettre du Tzar blesse tous les usages reçus. Il blâme en ces termes Louis- Napoléon d'y avoir parlé au nom de la reine d'An gleterre L'usage de lettres autographes et de communi cations personnelles de cette nature, au moment le plus important de la crise européenne, est, dit-il, entièrement inconnu dans les habitudes de la cour d'Angleterre ou les institutions de ce pays. Nous sommes convaincus que ni la reine d'Angleterre, ni le gouvernement de S. i\l. ne peuvent avoir autorisé aucun souverain étranger faire ce singulier usage d'une approbation piétendue de S. M. Au lond, le Time* trouve la phraséologie impé riale (sic) beaucoup moins claire et moins précise que les notes de M. Drouyn de Lhuys, et il ajoute que les propositions faites l'empereur de Russie par la lettre autographe, ne peu vent être acceptées ni par lui, ni par l'Europe. il se passe des choses fort singulières Paris, propos de celte lettre. Elle a valu la Patrie un démenti du Moniteur et un avertissement, et cepen dant la Patrie tenait la nouvelle du ministre de l'intérieur. Ainsi, M. de Persigny se serait trouvé dans l'obligation de punir un journal, pour la publi cation d'une nouvelle qu'il lui avait fournie lui- même. Nous avons vu des choses bien étranges; nous avons néanmoins beaucoup de peine croire celle-ci. Nous déclarions avoir quelque peine croire ce qui s'est passé Paris, relativement l'avertissement infligé la Patrie. 11 nous est arrivé depuis, des renseignements tels que notre incrédulité n'y ré siste pas. D'une part, le correspondant de 1 ,Indé- Itendance se trouve d'accord avec le nôtre (et il est essentiel de dit e ici que cts correspondants ne se voient ni ne se connaissent) pour affirmer que M. de Persigny avait bien réellement donné la non telle la Patrie', d'autre part, notre Correspondant expli que par quelles circonstances M." de Persigny s'est vu forcé d'infliger l'avertissement. Nous le répé tons, tout cela est fort bizarre. Mais voici qui l'est davantage encore. Toutes les personnes qui se donnent la peine de réfléchir un peu, avaient trouvé inconvenante la publication de la lettre impériale. Il a fallu l'excuser. C'est le Constitutionnel qui l'a tenté par la plume de M. Grariier de Cassagnac, qui semble réservée la tâche de défendre toutes les mauvaises causes. Il com mence par avouer que l'usage ancien, consacré, veut que de tels documents restent secrets. Mais alors, dit-il, les nations n'avaient rien dire, quand les rois avaient parlé. Aujourd'hui, c'est bien différend, le peuple français a beaucoup dire (ri*um teneati* et il faut qu'il lise et qu'il juge. C'est pourquoi on lui a fait connaître la lettre impériale. Il saura dé sormais que s'il y a du sang versé, c'est le Tzar qui l'aura voulu. D'abord cette preuve avait été faite et parfaite par la publication des documents diplomatiques eu second lieu, si l'on croyait nécessaire de porter la vérité la connaissance du peuple dans une forme plus concice, il y avait vingt manières de le faire sans publier laIetii'e;enfiri,ou était toujours temps a publier la lettre elle-même, si l'on y tenait tant, quand la réponse du Tzar aurait été connue officiel lement. Mais M. Granier de Cassagnac et ceux qui le font parler ont oublié une chose essentielle c'est que Louis-Napoléon lui-même nous avait appris pour quoi il publiait sa lettre. Qu'on relise les lignes qui la précédaient dans le Moniteur011 y verra la publication motivée sur l'indiscrétion de la presse étrangère. Donc, si la presse étrangère n'avait pas été indiscrète, la publication n'aurait pas eu lieu; donc la nécessité d'informer le peuple (l'était là pour rien. Un dilemme: ou U raison donnée par le Moniteur était la bonne, et dans ce cas, le Coiutitutionnel (rompe ses lecteurs; ou la raison de M-Granier de Cassagnac est la véritable, et dans ce cas, c'est l'em- perem^ei^M^nçais^^^^er^^^FuupréUoU^fei^ et puéril pour colorer sou infraction aux usage* reçus. Ou ne sortira pas de là. 1 Qu'on ne prenne pas ceci pour une pure chicane de mots. La publicité donnée cette lettre est plus qu'une allaire de forme c'est pour ainsi dire une voie de fait qui crée une difficulté de plus au inain- 1 tien de la paix. Voilà pourquoi nous lui accordons tant d'importance. Nouvelles diverses. Avant-hier, vers sept heures, un groupe de cu rieux entourait, sur le cours de Touruy, Bor deaux, une élégante e.t spacieuse voiture de voyage, appartenant, dit-on, un noble russe que les événe ments d'aujourd'hui forceraient quitter cette ville. Celte voiture, ou plutôt cet appartement roulant et disposé de manière ce que le voyageur ne trouve regretter en route aucune des commodités auxquel les il veut être habitué chez lui. Nous avons remar qué l'intérieur de ce véhicule, dit le Courrir de la Gironde, pendant le court espace de temps qu'il a stationné devant une des maisons du cours, un compartiment servant de bibliothèque et renfer mant une cinquantainede volumes richement reliés. Plusieurs autres compartiments, servant l'un de buffet, l'autre de toilette, ajoutent encore aux agré ments de ce boudoir de voyage. Enfin, un élégant lit de repos et une table en acajou, adossé contre le siège du cocher, recouverts l'un de riches fourrures, et l'autre d'un lapis de Perse, complètent l'ameu blement. Tout est disposé avec le plus grand goût et arrange de manière ce que la place soit ménagée le plus possible. Cette voiture a, dit-ou, coûté 40,000 fi\, et a été laite Vienne. Dixmcde. Marché aux grains du 20 Février 1854. sorte so.uurk paix »E GRXI.Vg. d'hectolitres par hectolitre pb. c. fr c. 51 00 34 25 Seigle 24 00 24 50 Orge d'hiver 15 17 16 89 7 02 8 98 14 50 15 50 Sarrasin 1 14 00 14 50 s -s S S a -8 5 t a - S se 0 9» Z 6 I 3 .0 t B mm 8* V V cn w g 3 d* 1 w H -W CS C/3 W -3 as O (le SC -US C3 C 3 r° C3 C V te Sï e» e a/** s s S 3 3 e S s p *9 &.3ÊÉ r-t "o j* 1 53 o ce *4» 09 09 00 .®2 -2 rs 2» s -a; H c CJ to C 09 O C 3 C o fc© C a si c o r- 5 •S -s 09 "^2 a> c 3 3 09 to - c 3 Q> Q S 09 V, ^5 3 S 3 09 09 S O 03 C3 £9 03 03 es s: o O 3 3 -■g "S X X 03 03 G* de -y g c *3 "03 sn S 03 •03 CO 3 53 3 3 2$ <sil 3 110 g -2 "09 S •09 09 'I H S "3 "03 c/3 E g 3 5 09 -45 3 -03 W 03 I S g "03 k- - S 09 15 <2 -g ■3 -09 s.! s O t s 8 9 H S V K U - a p 1o o 3 .3 o s .2 .2 "j o k. i-ê g o 5,-S 03 50 03 O 3 O 3 IO 3 3* g 3 u 3 3 3 3 71 3- 3-lO M C o-«^ 03 -3 -, 3 .0 t i S- 3 - Î3 3. .3 g 22 *3 "3 30 c - R S 1 - s es m u a u 2 te gg 3 Z Cin o o 3" S M BG M gg MO S CCS u 00 M CQ -S c 03 C -E a- 3 NJ es m oo E- -3 te 03 3 co I I k. es 03 G g i s u es C9 -S"3 G -3 C o H - «Sis C 3. C3 w r S 03 g 03 O S' J-S P - G- S O us 3 .rv *3 - te Z. "3 O 03 Cm 03 to c 3 03 ed to •G 03 1 3- N 0 i "2 "S J 1 5c— - g 1°c c ■s E J -M - t" 00 s- s~ 03 c "G O 9 *- E 3 s c to g •3 to 3" o 3 2 03 3 -"G C o NJ o 03 C S Q 2 .2 es a 2 o u O s M - a "S M -t g, g i 1 m N C t i i 2 G .s 15 o 03 S dm "3 to t s u c tm ZJ 03 03 Je ne vais pas contre, niait iu iiuiuiic rua Auvray, qui fait ses petites affaires, eu même te prend soin des vôtres, mère Auvray; si vous êtes mal un notaire ne manque pas d'amis qui sont docteurs; Je ne vais pas contre; mais le notaire Philippe 1 |ÉM|É|Éfii temps malade, un notaire ne manque pas u anus qui sont docteurs; vous concevez bien, le notaire qu'on appelle pour le testament cl le médecin qu'oïl appelle pour la mort,ça ne fait qu'un. Et puis, csl-ee que vous serez malade quand votre fils sera heureux, riche, notaire enfin cesl tout dire. Si c'est le bonheur tout de bon, madame Frilau, qu'il le prenne comme ça; c'est toujours mon dernier avis. Son bonheur Ali oui, son bonheur que le mien n'y tienne En ce moment, un jeune homme d'environ vingt ans, qui essayait une tournure parisienne sous des habits dont l'ampleur provinciale était dessein ménagée pour les jours où l'on prend du corps, un jeune homme au visage naguère frais cl dispos, niais qu'une fièvre d'am bition gagnée au milieu des paperasses d'autrui, l'aspect éternel des fortunes étrangères, avait rendu méditatif et bilieux, se dirigeait vers les deux commères. Celle qui avait entrevu pour elle-même tout un héritage dans les. sacrifices d'une mère pour son fils, se préparant de mieux en mieux englober l'autre Tenez, mère Auvray, s'écria-t-clle, le voilà jus tement, notre chéri I Le voyez-vous venir En a-l-il l'air, celui-là, de ce qu'il sera Oui, et que je n'ose déjà plus lui parler, en vé rité, tant il m'impose f dit, avec un regarde! un sou rire béants de bonheur, la mère Auvray, que l'admiration tenait clouée sur sa chaise, malgré l'envie qu'elle ressen tait dans son c«ur de caurir au-devant de son fils. Pour lui, il ne pressait guère son pas; quand il fut arrivé auprès de sa mère, qui attendait avec une sorte d'orgueil,que les passants la vissent embrassée publique ment par lui, elle fut obligée de dire Viens donc là, mon Philippe, que je l'embrasse Philippe, qui habitait la petite ville voisine et voyait peine sa mère une fois par huit jours, ne se serait pas ressouvenu que l'espérance d'un baiser de sou fils était l'unique consolation, le soutien «le celte vieille femme durant la longue semaine qu'elle passait l'attendre. Aujourd'hui d'ailleurs il était vivement préoccupé. Ce fut avec une espèce de gène qu'il embrassa sa mère. La bonne femme n'eut pas l'air de s'en apercevoir ou ne s'en aperçut pas en effet. Ce qui n'échappa point son cœur maternel, ce fut la préoccupation de Philippe. Tu as quelque chosePhilippeque tu me caches? N'est-ce pas, madame Frilau, qu'il nous cache quelque chose? Allons, dis-no,is ça, ne le gène pas de vant la marraine, qui l'aime comme les siens. Philippe connaissait la veuve Frilau; il savait que i c'était une rusée et dangereuse commère; mais comme il n'ignorait pas non plus que, par un motif ou par un autre, elle soulevait en sa faveur l'amour-propre maternel et secondait ses projets, il agissait comme s'il eût eu une sincère déférence pour ses conseils. La commère, de son côté, n'avait garde de ne pas prendre avis du jeune homme, en tant qu'elle entre-1 voyait au bout,bien entendu,la vente de-la terre Auvray, j si mal défendue dessein par celui qui aurait dû la pro téger pour sa mère cl pour lui-même. Oui, c'est vrai, mère Auvray, qu'il a quelque chose dans la tète qui le tourmente, ce pauvre M. Philippe. Observez la jubilation de la bonne mère quand elle ouït madame Frilau appuyant sur cet énorme monsieur, planté pour la première fois en sa présence devant le nom de Philippe. De reconnaissance, elle en aurait sur-le- champ abattu et livré pour rien les plus beaux balirejux du taillis lirulard. lié bien, puisqu'on vous en prie, monsieur Auvray, c'était un crescendo Monsieur, directement accolé Auvray, résonna encore plus mélodieusement sur le tympan de la vieille. lié bien donc, puisqu'on vous en prie, monsieur Auvray, ajouta madame Frilau, contez- nous vos peines avec de bonnes gens, il y a rcinèdo tout, vous n'en ignorez. Pas cela, madame Fritau répondit Philippe en hochant tristement fa tctc. Tout de suite, deux grosses larmes coulèrent le long des joncs de la pauvre mère qui se prit songer que pour la première fois son fils avait au cœur un mal qu'elle ne pouvait guérir. Ne pleurez donc pas, mère Auvray, continua la voisine, quand il aura tout dit, vous verrez qu'il n'y aura eu qu'un jeu. Voyons, ne nous laissez pas languir, mon sieur Auvray, vous voyez que ça nous attriste, parlez. Parlez Cola vous est facile dire, vous qui êtes riche mais moi, tel que vous me voyez, madame Fritau, j'aimerais autant qu'on ne m'eut jamais appris lire ni écrire cela vous donne des idées; ou sent ce que l'on pourrait être et on n'a pas de quoi l'être. (La suite au prêchai* n'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3