JObKNAL D'YPRES ET DE L'ARRO.YDISSEMENT.
W 1,341 1ST Année
Dimanche, lt Mars 1854
Vires acqumt euado.
INTÉRIEUR.
l'NB JXUIT EN BATEAU A VAPEUR.
LA CHARITÉ AU XVIe SIÈCLE A YPRES.
ABONNEMENTS: Yphes (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Vpbes, 11 Mars.
Quelques personnes ont prétendu que, par la
démolition des fortifications, la ville d'Ypres
allait être comprise dans la ligne des douanes
qui, aux termes de la loi de 1822, ne peut
s'étendre au-delà de dix mille mètres de la fron
tière. Si noire cilé eut eu encore subir ce
nouveau surcroît de désagréments, on eut pu
croire que le gouvernement tenait rendre
désert l'ancienne capitale de la YVestflandre.
Heureusement ce u'a été qu'une crainte imagi
naire. car il y a plus de sept cents mètres de
distance de plus que celle fixée par la loi pour
être englobé dans la ligne. Nous serons donc
l'abri des visites douanières la station et des
formalités qui doivent accomplir les débitants
qui habitent dans le rayon des douanes.
On nous annonce l'ouverture de l'exploita
tion de la section du chemin de fer d'Ypres
Poperinghe, pour le 20 Mars prochain. La ligne
en exploitation d'Ypres Confines est pour
ainsi dire entièrement parachevée. Il reste bieu
peu de chose faire et les grands travaux qui
ont été construits avant l'hiver ont subi l'é
preuve de la gelée et du dégel, sans éprouver le
moindre dérangement.
sent infiniment plus agréables que l'exercice
aualogue avec un petit eufant, qui inspirait
plus de pitié que de plaisir, et MM™6» Franlz De
Bach et Toui nièreue le cèdent en rien M™'
Bono, sous le rapport de l'élégance de la
gentillesse et de la grâce. Les deux Clowns,
que l'on dit être jumeaux, sont très-agiles; le
jeune Philippe est intrépide et charmant.
Espérons que l'empressement continuera de
s'accroître par degrés et que cette troupe
decuyers vraiment recomuiaudable par son
talent et son zèle,-trouvera parmi nous comme
ailleurs une compensation ses rudes et dan
gereux travaux.
Liste des personne* appelee* faire partie du jury
pour la S série de ta i° session et qui résident dans
Varrondissement judiciaire d'Ypres.
Vermeersch, Norbert, cultivateur, Hou-
them.
a" Van Daeie, Pierre, propriétaire, Ypres.
3* Delva-Vanden Berghe, Désiré, conseiller
communal, Wervicq.
4* Bonté, Henri, secrétaire communal, Po
peringhe.
5" - Crepin, Léopold, ingénieur, Ypres.
6* Aeben, Gérard, propriétaire, Ypres.
7" Merghelyitck,Aug-u»ie, propriétaire, Ypres.
Depuis quelques semaines, les frères De Bach
donnent ici des représentations équestres.Quel-
*que favorable et quelque méritée que soit la
réputation de cette troupe d écuvers, le cirque
de la Grand'Place a de la peine se remplir de
spectateurs. Le souvenir assez récent du manège
Gautier, les inconvénients de la saison, et peut-
être un peu les circonstances, semblent avoir
refroidi la curiosité des habitants pour ce geure
de spectacle. La troupe se compose pourtant de
très-bous sujets, et possède des chevaux remar
quables: plus ils se feront connaître et plus les
frères De Bach parviendront, réunir d'ama
teurs. Le progrès commence déjà se Manifester,
et la salle présentait, la représentation d'avant-
hier, moins de vide qu'aux représentations pré
cédentes. Il faut bien le proclamer; la troupe
De Bach vaut en tous points celle de Gautier
et lui est même supérieure certains égards:
ainsi les chevaux de haute école, particulière
ment Franklin n'auraient pas rencontré leurs
pareils dans le manège Gautier, et la Colonne
persane est un tour extraordinaire qui n'a
jamais été exécuté Ypres, avant l'arrivée des
frères De Bach. Les Boules célestes nous parais-
Mardi, le Sénat a adopté le projet de loi qui
cède des terrains et bâtiments militaires aux
villes démantelées.
Il a discuté ensuite le budget de l'intérieur.
Mardi, la Chambre des représentants a com
mencé la discussion du projet de loi portant
révision de la contribution personnelle. La loi
actuelle a excité avant 1830 comme depuis, des
réclamations nombreuses; un projet de révision
avait été présenté le 10 novembre 1842. mais il
fut retiré le 30 juin 1844, sans avoir été soumis
la discussion.
Le 16 février 1849, M. Frère, alors ministre
des finances, présenta un nouveau projet; les
sections de la Chambre l'examinèrent. Les
observations et les propositions qui sortirent du
débat furent communiquées au ministre, lequel
son tour adressa la Chambre, une série
d'amendements introduire dans son projet.
C'est sur celle loi que la discussion a com
mencé. Les débats en expliqueront suffisamment
l'économie.
(suite).
II.
Cette jeune personne, bien qu'elle n'eût pas, malgré
l'avis de son père, de goût pour les gens d'affaires, était
toutefois dans un âge où les impres>ions contraires ou
favorables sout ordinairement promptes s'affaiblir. Vous
vous attendiez peut-être un conflit entre Gantier et le
premier clerc. Mais non, les choses se passèrent plus sim
plement, le drame n'était pas ici Garnier comprit le
colonel, il lui donna entendre qu'il le tenait pour un
sot, et de lui-même au pfemier demi-mot, il s'évinça
fièrement, en dissimulant ses regrets et en levant les
épaules de pitié sur ces pitoyables êtres qui n'accordent
d: valeur morale et de garanties sociales qu'à de vaines
cl presque toujours passagères dorures d'habits ou aux
apparences, non moins lallacicusesde quelque étal
réputé riche et fécond en ressources. Le colonel Dufer-
rier aurait pu se donner pour gendre uu jeune hoinme
*ans fortune, mais <Ja coeur et d« haute espérance iulel—
M. le ministre de l'intérieur a présenté la
projet de loi relatif l'incorporation des fau
bourgs la ville.
Le traité avec la France a été examiné avant-
hier par les sections de la Chambre. La 5e en a
volé le rejet par 2 voix contre 2 et 3 abstentions;
toutes les autres l'ont adopté de fortes ma
jorités.
MM. Osy, T'Kindt-de Naeyer, de Haerne,
Orts, Delebaye et Van iseghem oui été nommés
rapporteurs la section centrale.
iiulj a h 1
(suite et fin.)
Aujourd'hui, dit Al. Orts, on exprime tout cela
en un mot, ou crie au communisme.
Pour couper court toute» ces vaines récrimina
tions, le magistral d'Ypres crut devoir s'adresser
une autorité mixte. On eût pu consulter l'Univer
sité de Louvaiu, mais Y Aima Mater et ses docteurs
condamnaient l'œuvre. Le magistrat intéressé ne se
rebuta point, il en appela l'Université de Paris. La
Sorbonne, après avoir (en présence de trente doc
teurs qui voulurent bien ne réclamer aucun salaire
comme l'observe naïvement un manuscrit d'Ypres),
consacré plusieurs séancesà l'examen de la question,
finit par déclarer que la forme de proviaiaal des
pauvres conçue par la magistrature d'Ypres était
une chose ardue, mais utile, pieuse et salutaire
o qui ne répugnait ni aux lettres évangéliques et
apostoliques, ni aux exemples de nos ancêtres,
etc., etc.
A cette approbation vinrent se joindre celles du
légal du pape et de l'évêque du diocèse; l'empereur
Charlcs-Quiut lui-même réclama, par une lettre
gracieuse adressée au magistrat d'Ypres, le io sep
tembre i53iune copie authentique du règlement,
et il ne tarda pas en appliquer les principes tout
le pays, comme la lettre proclame que c'était sa
voloHlé. De là l'ordonnance du 7 octobre suivant.
L'œuvre du magistral d'Ypres passa bientôt aussi
l'étranger, et Aloiileil uous apprend que diverses
villes de Frauce se l'approprièrent Lyon en i53i,
Metz en 1572, Lille en et Paris en 1578.
Pour qu'aucune gloire ne manque au règlement
de la ville d'Ypres, M. Orts rappelle qu'après une
nouvelle publication éditée en i53i,à Anvers, chez
Martin de Keyper, avec les explications du magistrat,
il fut l'objet d'un poème épique de Jacques de Paepe.
L'ordonnance générale de Charles-Quint, du 7
octobre i53i avait abandonné aux administrations
locales le soin de régler la nouvelleorganisaliondont
il décrétait le principe. Le magistrat de Bruxelles
organisa en conséquence sa Suprême Charité par un
règlement du 1' mars i534> approuvé par le conseil
de brabant.
lectuellc, dont il eût fondé le brillant avenir, et qui se
fût marié par penchant et non par calcul. Il suivit la règle
plus commune de songer, par un dguïsme qui existe bien
réellement quoiqu'on ne se l'avoue pas, marier sa fille
d'abord pour lui, selon son goût, ses habitudes, ensuite
pour elle, sans la consulter ni dans son goût, ni dans ses
habitudes. Que de parents ainsi ne consultant qu'eux-
mêmes et abusant (le la docile inexpérience de leurs filles,
les jettent dans un effrayant lendemain, en Péternelle
présence d'un homme qu'elles ont appris trop tard
connaître et qui l'honneur cl au besoin la loi les attache
de gré ou de force comme un boulet M. Dufcrrier,
qui n'aurait pas même daigné avoir l'idée d'aliéner la
plus mince partie de sa fortune au profit d'un mariage
selon les goûts qu'il supposait son unique enfant, M.
Dufcrrier qui ne doutait pas qu'une dot ainsi placée, ne
fut dévorée en un clin d'oeil pour si brillante qu'elle fût,
était, par contre, persuadé qu'entre les moins d'un negor
ciant, d'un banquier, d'un notaire, la femme et la dot ne
pouvaient que prospérer. On ne compte en effet dans ces
différents états que ceux qui réussissent. Ceux quo des
revers subits emportent en Angleterre, au Mexique, ou
en prison, ne sont pas compris, même pour mémoire,
dans le catalogue des pères qui ont des filles marier.
Philippe Auvray n'ayant plus en face le seul concur
rent qu'il redoutât, ne négligea aucun moyen pour ar
river le supplanter définitivement dans l'esprit de
mademoiselle Dufcrrier. Assez bien de sa personne, il
chercha s'approprier instantanément au caractère de
celle dont il ambitionnait l'argent. Il ne réussit pas trop
mal dissimuler l'homme d'affaires sous quelques formes
d homme du monde. Il se fit même une étude d'abonder
dans les idées de la jeune fille. Employant une tournure
assez commune aux gens de succès positif cl sonnant,
quelquefois plus jaloux qu'on ne les suppose des succès
de l'esprit, il lui dit que les circonstances seules et
un haut effort déraison l'avaient pu éloigner de la car
rière des lettres, qui lui eût souri autant qu'à un autre,
et dont, ajoulait-il, le sacrifice lui avait coûté bien des
nuits de larmes, a Dieu me pardonne, il alla jusqu'à
fournir l'appui de son argument une pièce de vers des
plus mélancoliques et sentimentales, que lui avait pra-