INTÉRIEUR.
Chronique politique.
n'en a pas moins droit nos éloges et notre
reconnaissancecar il donna son approbation
au règlement du magistral, règlement qui ob-
tiot non-seulement, comme le dit le Propaga
teur du 1! Mars d', le concourt du curé de S1
Martin et des principaux membres du clergé
mais du prévôt de S1 Martin des ch«'fs des
paroisses des prédicateurs no clergé entier
sauf des ordres mendiants qui, parties intéres
sées, pensaient qu'on voulait leur ravir leurs
biensen supprimant la mendicité.
Espérons qu'aujourd'hui le clergé suivra
l'exemple de ses prédécesseurs, qu il accordera
•on concours loyal aux nouvelles mesures
prendre pour l'organisation de la charité lé
gale; nous l'espérons d'autant plus que l'organe
de l'évêché en notre ville approuve avec onc
tion et sans réserves, les principes du règlement
d Y près de 152a; ces principes nous les approu
vons nous aussi sans restriction aucune, car
ils consacrent la sécularisation et la centralisa
tion de la charité, ainsi que le contrôle perma
nent sur l'administration et la cemptabilité du
patrimoine des pauvres.
Nous n'en avons jamais désiré davantage. Si
le clergé continue partager l'admiration de
•on organe, le Propagateurpour le règlement
de 1525, les partis en Belgique sont bien près de
s'entendre sur une des questions sociales les
plus graves, sur la question si importante de la
charité.
Dans leur dernier n°, le Propagateur et
l'Yperling entonnent un nouveau chant d'in
jures et de plates invectives l'égard de M.
Carton, commissaire d'arrondissement. Il est
évident que les feuilles pamphlétaires ne font
qu'obéir aux ordres de l'évêque, leur seigneur
et maître, car devinez quels torts, quels griefs
ont suggéré ces nouvelles injures? Vous croyez
peut-être que l'on attaque quelque acte admi
nistratif posé par ce fonctionnaire? Pas du tout,
les feuilles de l evêque prétendent avoir appris
que M. Carton compte briguer le mandai de
représentant; or, ce serait là un crime irrémis
sible, et sans s inquiéter si la chose est ou n'est
pas, elles ont reçu I ordre de lui courir sus et de
l'accabler deux fois par semaine de leurs injures.
Nous ne voulons pas rechercher ce que compte
faire dans l'occurrence M. Carton, mais nous
ferons remarquer que rien n'est plus propre
faire réaliser le projet que redoutent si fort les
cléricaux, que l allilude prise par leurs jour
naux. M. Carton n'a pas (habitude de céder
devant les exigences, moins encore devant les
menaces ou les défis de ses adversaireset s'il
avait les intentions que lui prêtent les feuilles de
l'évêque, certes ce ne seraient ni leurs criail-
leries ni leurs invectives qui l'empêcheraient
d'y persévérer.
A quoi peuvent aboutir d'ailleurs les invec
tives du Propagateur et les pitoyables injures de
XYperling. Aujourd hui M. Carton n'est-il pas
conuu, u'a-l-il pas fait ses preuves? Les diatribes
cléricales peuvent-elles porter la moindre at-
reprocher d'avoir étudié vos affections pour obtenir votre
main et vous faire oublier un rival que votre imagination
seule me rendait dangereux. Vous paraissiez préférer des
fleurs artificielles la réalité des choses de la vie; je vous
ai prouvé que si je ne taisais pas des façons d'esprit de
ce jeune homme de Garnier une habitude de mon exis
tence, c'est que je le dédaignais j'ai été jeune avec la
jeune fille; j'ai compté sur l'époux pour ramener la
femme et bientôt peut-être la tnère de famille, a des
idées moins vagues et plus raisonnables.
C'est donc ceci la raison dans le mariage; ne pas
se communiquer un sentiment, ne pas se voir une heure,
traiter avec son mari comme avec un étranger
Mais, dites-le moi, que vous manque-l-il pour
être heureuse
Vous me le demandez Et vous vous étonnez
de ma tristesse
Avez-vous jamais eu souffrir d'une absence
d égards de tna part Le soir, après mes affaires, rel'usé-
jc de vous conduire dans le monde Est-ce que vous n'y
occupez pas, par ma position, un rang que bien des
fimites envient Au bal, n étes-vous pas la mieux parée,
l'une des plus fétées Vous avez une calèche, et vous
vous plaignez Assurément j'ai le droit de dire que cela
n'est pas raisonnable. Allons, soyez donc juste, et sachez
teinte la considération et aux sympathies qu'il
s'est conciliées de la part de ses administrés? le
Propagateur et l'Yperling ne peuvent se faire
illusion cet égard.
Quant nous, nous conseillons nos adver
saires plus de tact et plus de prudence nous
ne sommes plus en 1847. et s'ils persévéraient
aujourd'hui provoquer la lutte, nous l'accep
terions avec confiance, persuadés que notre
candidat rencontrerait dans les services qu'il a
rendus, des titres la confiance.et la gratitude
de ses concitoyens.
Vendredi dernier, dans une pâture hors de
la porte de Menin, un enfant nouveau-né a été
trouvé; il pouvait avoir peine quelques heures
d'existence. Recueilli par legardien de la pâture,
cet enfant a été déclaré la police qui a fait
immédiatement des recherches pour découvrir
la mère de ce petit être abandonné la charité
publique. Quelques jours après, la fille, auteur
de cet abandon, s'est livrée elle-même la
police. Elle est de Gils et demeurait, en qualité
de servante de ferme, près de Zillebeke.
Le projet de loi sur les contributions person
nelles. n'a pu résister aux critiques nombreuses
dont il était l objel Vendredi, la Chambre des
représentants en a prononcé l'ajournement la
session prochaine.
Lundi la Chambre des représentants a discu
té le projet de loi destiné ajouter un crédit
de 75,000 francs au budget de l'intérieur, pour
la distribution de la chaux prix réduit dans
le Luxembourg.
Au moment du vole, la Chambre ne s'est pas
trouvée en nombre.
Le projet de loi sur la réunion des faubourgs
la ville vient d'être distribué.
D'après les dépêches reçues, dit-on, de Prusse
et d'Autriche, et dont on n'a pas lieu d'être
très-satisfait, il paraît qu'une résolution très-
importante aurait été prise. Ce serait l'établis
sement de deux camps, l'un Grenoble, sur
les frontières du royaume sarde et portée de
donner la main au Piémont et la Lombardie;
l'autre sur le Rhin Strasbourg et non loin des
frontières de Prusse; le maréchal de Castellane
commanderait le premier de ces deux camps
le général Magnan le second. (Corr. de l'Ind.)
On lit dans la Flandre maritime
L'émigration de nos marins, tant pécheurs
que matelots, menace de devenir compromet
tante pour notre navigation et principalement
pour la pêcbe. Les tentatives d embauchage se
multiplientrion-seulement Oslendemais
sur tout le littoral, et il est fort craindre, que
lorsque les pêcheurs seront liceuciés Vers l é-
poque de Pâques, ils «migreront en masse vers
jouir de votre sort sans vous fatiguer la téte de chagrins
Chimériques. Tenez, voici positivement Bertrand qui
revient vous avertir que vos chevaux soul votre calèche.
Ah mou Dieu pour ces homines-là qu'une
femme est peu de chose se dit en elle-même la jeune
épouse en concentrant son désespoir.
Erreur en partie aurait pu lui répondre Au-
vray c'est quelque chose jusqu'à la dot inclusivement
c'est une affaire.
Ah j'oubliais Bertrand, Bertrand, avant de
conduire madame la promenade, attelle mon tilbury;
j'irai la Bourse sans loi.
Et moi, je vous le demande avec Philippe Auvray,
est-ce que ce n'était pas là une femme bien heureuse
Et encore, si son père ne lui avait préparé que ce
bonheur-là en lui imposant un mari assez profoini rai
sonneur pour appeler la vie un roman lorsqu'elle contient
un sentiment
Des promenades de madame au bois de Boulogne,
seule, triste et quelque peu poétique encoreet des
courses de monsieur eu tilbury vers la Bourse, que
résullera-t-il
Hélas hélas
Ou ne saurait mieux se résumer que par cette dou
ble exclamation. (Lu suTtt au prochain n*
la France, où les armateurs leur offrent des
gages beaucoup plus élevés qu'en Belgique.
On 12 mars an 15 Inclus.
L'emprunt français a été sanctionné par le Sériât.
On suppose qu'il sera réalisé très-prnmptemenl et
qu'on en saura les conditions dimanche ou lundi.
La Bourse de Paris s'est maintenue la baisse sur
la position encore équivoque de l'Autriche, et très-
posiiivement neutre de la Prusse. La baisse aurait été
plus forte, ce qu'on croit, si l'on ne faisait des
efforts pour soutenir la rente, en vue de l'emprunt.
Un camp français Grenoble, un autre Stras
bourg, voilà déjà ce dont on parle comme consé
quence de l'attitude des deux puissancesailemandes.
La Bourse de Londres a eu la bonté de s'émouvoir
d'une nouvelle absurde publiée par le Morning
Heraldannonçant la prise de Kalafat et le massacre
de la garnison par les Russes. Cette nouvelle, au
dire du Morning Heraldavait été apportée Lon
dres par un courrier. La moindre réflexion devait
fairecomprendrequ'un faitdecetle importance nous
aurait d'abord été apporté par le télégraphe qui va
plus vite que les courriers les plus lestes.
Le grand banquet offert sir Charles Napier,
nommé au commandement de la flotte anglaise de
la Baltique, a eu lieu le 7, au Reform-Club, Lon
dres. 11 avait réuni 160 convives d'élite, sous la
présidence de lord Palmerston. Sir James Graham,
premier lord de l'amirauté, y assistait aussi, sinsi
que l'ambassadeur ottoman.
Au dessert, et après le premier toast qui a été
comme toujours pour la Reine et la famille royale,
lord Palmerston a porté la santé de l'empereur des
Français, dont il a exalté la droiture et la sincérité
pendant tout le cours des négociations. Lord Pal
merston, «n développant ce toast, a insisté spécia
lement sur la déclaration faite par Louis-Napoléon
dans son discours d'ouverture de la session légis
lative que le temps des conquêtes était passé,
h Expression mémorable, a-l-il dit, et qui produira
sou effet dans un pays plus reculé que celui dont je
parle maintenant.
Lord Palmerston a porté ensuite un toast au Sul
tan, qu'il a qualifié d« grand réformiste, ayant fait
plus d'améliorations de toutes sortes dans ses vastes
domaines (si l'on considère les préjugés qu'il avait
combattre), qu'aucun souverain de notre temps.
Aptes ces toasts, sont venus les toasts aux années
réunies de la France et d'Angleterre, sir Charles
Napier, Omer-Pacha, lord Palmerston, etc., etc.
C'est dimanche prochain que la première division
de l'escadre de l'ainiral Napier appareillera pour la
Baltique, aprçs avoir été passée en revue par la
Reine.
Cette première division, qui est elle seule une
flotte formidable, compte vingt-trois navires, dont
treize vaisseaux de ligue et neuf bâtiments hélice.
L'escadre tout entière comptera cinquante vaisseaux
auxquels se joindront une escadre française, et, le
cas échéant, c'est-à-dire si la Russie 11'admet pas
la neutralité de la Suède, une escadre suédoise,
composée de quatre vaisseaux de ligne de six
frégates et de quatre vapeurs.
Une correspondance de Turin, du 6 mars, annonce
une modification du cabinet sarde. M. Sau-\lartino,
ministre de l'intérieur, a donné sa démission qui a
été acceptée. JV1. Rattazzi, ntinislre de la justice, le
remplace provisoirement,
M. San-Marlino a été nommé sénateur, ainsi que
M. Paleocappa, ministre des travaux publics. Sa re
traite n'a point de cause politique; elle est motivée
uni {uentent par l'état de sa sauté.
M. le comte de Cavoura présenté le budget de
i855, et proposé un emprunt de 35 millions.
L'empereur d'Autriche est arrivé Munich, le 8
mars.
Le gouvernement français s'est décidé faire
l'emprunt des deux cent cinquante millions par voie
de souscription nationale.
Des nouvelles de Vienne, du 7, relatées par le
Journal des Débatslaisseut encore entrevoir une
lueur pacifique.
La reine d'Angleterre, le prince Albert et la famille
royale sont partis, le 10 au matin, du palais de
Buckingham, pour se rendre Portsmouth, l'effet
d'y passer en revue la flotte de la Baltique. Tous les
hôtels et les maisons particulières étaient combles,
dès la veille, et il était impossible de trouver un
gîte, même des prix exorbitants. On voyait des
trottoirs littéralement couverts de bagages. Les den
rées avaient alteiut un prix fabuleux j des speeU-