Nouvelles diverses. Un autre membre, M. Spootier, a pris la défense de M. Bi igbt. Il a dit que le pays approuverait son observation, et qu'à la veille d'une guerre, il devrait y avoir des jeûnes publics plutôt que des banquets. M. Cobdeu reprenant la parole, a maintenu que les discoursdes ministres ce banquet, avaient été très- peu convenables et contraires l'intérêt du pays. M. d'Israëli a mis Un ce débat, en disant qu'on donnait beaucoup trop d'importance celle affaire. 11 a néanmoins ajouté, pour son propre compte, qu'il avait se plaindre du mépris que lord Palmerslou avait jeté sur le caractère de l'empereur Nicolas. Tandis que nous sommes encore eu paix avec la Kussie, a-t-il dit, ii est très-peu sage pour un nii- nistre détenir un pareil langage. Je ne puis oublier, d'ailleurs, qu'il y a quelques mois, l'honorable baronet parlait sur le même ton de l'empereur des Français, qui devait devenir notre allié, comme peut-être dans un au l'empereur de Russie sera notre ami. La leçou était bonue. Lord Palmerslou l'a reçue •ans rien répliquer. Son collègue, sir J. Graham, premier lord de l'a mirauté, a déclaré au milieu de ce débat, que la flotte n'entrerait dans la Baltique que quand la guerre serait déclarée, et elle ne l'est pas encore. La Gazette de Londret publie une proclamation de la reine d'Angleterre, qui interdit a tous les sujet» de Sa Majesté Britannique de s'enrôler dans le service étranger, ou d'entreprendre des construc tions maritimes pour compte d'un Etat étranger sans y être autorisés par le gouvernement. La Gazette de Cologne a mis eu circulation une nouvelle que tous les journaux reproduisent, et d'après laquelle l'armée russe, convaincue qu'elle ne pourrait pas entreprendre avec succès le siège de Kalaiat, se serait retirée pour aller passer le Danube sur un autre point, Braïla, dit-on. C est avant-hier que la souscription ts l'emprunt de a5o millions a été ouverte Paris. Les souscrip teurs se sont présentés en très-grand nombre au ministère des finances. On persiste penser que le chiffre de l'emprunt sera dépassé de beaucoup. Un correspondant de Paris donne des détails cir constanciés sur le projet avorté pour le moment, de supprimer tous les journaux moins le Moniteur et le Constitutionnel. Des motions ont été faites la Chambre des pairs, par lord Derby, la Chambre des communes par d'Lraëli, sur le projet de partage de l'Empire ottoman, proposé l'Angleterre par l'empereur de Russie. Lord Aberdeeu et lord John Russell ont pro mis le dépôt des pièces, a Puisque 1 e Journal de Saint-Pétersbourg en a révélé l'existence, a dit ce dernier, je ne vois plus d'obstacle ce que celte correspondance soit prouuite, Lord John Rus sell a confirmé d'ailleurs ce qu'avait affirmé le Ti- mesque le projet du Tzar avait été repoussé par lui. Le Journal du Sénat, de S1 Pétersbourg, a pro mulgué le 6 mars, le décret qui prohibe l'exporta tion des grains d'Odessa et des autres ports russes de la Mer-Noire. La défense est valable jusqu'au mois de septembre prochain; mais, comme on l'a déjà dit, elle ne paraît pas s'appliquer aux quaulitésactuellement eu livrai son. Du moins, une dépêche d'Odessa, du 6, an- nonce-l-elle encore la prochaine exportation de plus de 180,000 hectolitres. m'avez adressée en réponse de la mienne, cent lieues d'ici. Parlons sans détours, avouez que vous avez disposé la Bourse dont je n'ignore plus que vous vous occupez tout autrement que des actes de votre élude, avouez que vous avez disposé des six cent mille francs que je desti nais l'acquisition du domaine d'Aprevillc, et que j'avais remis entre vos mains, sous votre cachet et sous le mien, comme un dépôt inabordable pour tout autre que pour moi. Monsieur, je... j'ai pu... j'ai cru... j'ai dù... dans votre intérêt, vous qui êtes mon client, et nulle ment dans le mien... chercher augmenter... Point de mystification possible avec moi, mon sieur le notaire interrompit le sévère personnage; ce dépôt était sacré; aucun motif ne pouvait faire qu'il ne me revint pas ma première réquisition; si vous aviez fait prospérer la somme, sans doute les bénéfices m'en eussent dù revenir de droit mais sans nul doute aussi vous les eussiez gardés. Monsieur croyez... En fin de compte je ne croirai que ce que je ver rai, je ne revendique rien de ces bénéfices si vous en avez eu, et je vous tiendrai inéinc volontiers quitte de toute continuation de discussions et de rapports entre nous si sur-lc-champ ou demain avant dix heures au plus tard, vous uie restituez mes fonds. Mais ne vous flattez pas que je vous laisse, en paix s'il ne est autrement il importe trop la société qu'on lui divulgue enfin la déloyale Avant-hier Paris, on ne s'est occupé que de l'em prunt. Les nouvelles politiques étaient presque mises eu oubli. Le bruit des écus absorbe tous les autres chez nus voisins. C'est le cas de relire le sermou du R. P. Lacordaire. Le Moniteur français publie le couiple-rendu de la séance de la Chambre des communes, où il a été question des excentricités débitées au banquet du Hefor m-Club. Nous remarquons qu'il a eu soin de relrancber du discours de M. d'Israël i, le passage où après avoir blâmé les injures prodiguées l'em pereur de Russie, cet orateur a tappelé que lord Palmerslou avait tenu il y a quelques mois, un lan gage loul-à-lail semblable sur le compte de Louis- Napoléon. Dans la séance de la Chambre de9 lords du i3, on ne s'est pas borné demander la communication de la correspondance confidentielle dont le Journal de Saint-Pétersbourg avait révélé l'existence. Lord Clhiiricaide a aussi demandé communication d'une dépêche du ministre anglais Saial-Pétersbourg, rapportant une conversation dans laquelle l'Empe reur aurait déclaré qu'il sacrifierait son dernier sol dat et son dernier rouble, avant de renoncer aux justes demandes qu'il avait faites la Turquie. A la Chambre des communes, le même jour, M. d'israëli a risqué un Irait que nous avons passé sous silence et qui mérite d'être signalé. Sir James Graham, a-l-il dit, a pu donner l'ordre l'amiral Napier de déclarer la guerre; mais comme il est de notoriété publiqueque le brave amiral n'obéit jamais aux ordres qu'il reçoit, il y a tout lieu de croire qu'il maintiendra la paix. La Gazette de Lyon a reçu un avertissement pour avoir avancé que l'emprunt ne produirait que des ressources insignifiantes. La Gazette de Flandre et d'Artois a reçu aussi un premier avertissement du préfet du Nord, pour un article dont l'arrêté ne donne aucun extrait, et qu'il se borne déclarer en opposition avec le sentiment national, et rédigé dans un esprit évidemment hos tile aux grandes et patriotiques manifestations de l'opinion publique. Le gouvernement autrichien coinmeuce aussi faire un fréquent usage de la ressource des avertis sements. Le journal le Wanderer eu a reçu un pour un article hostile aux puissances occidentales. Quant la suspension du Lloyd, qu'on attribuait d'abord un article) très-hostile contre la Prusse, une noie officielle la motive sur la critique a ironique, mé- prisante et inconvenante faite par celte feuille de la lettre de l'empereur de Russie. Ou voit que le gouvernement autrichien s'attache tenir la balance égale entre toutes les parties, de sorte qu'il devient impossible de pressentir, du moins par l'altitude des journaux de Vienne et par les mesures qui sont prises contre eux, quelles se ront les résolutions définitives de l'Autriche. Une dépêche télégraphique nous avait appris que des interpellations avaient été adressées M. de Manteuffel, au sein de la seconde Chambre prus sienne, mais elle n'avait fait connaître qu'une seule phrase de la réponse du premier ministre. La voici textuellement Messieurs, c'est l'Intention du gouvernement de sou- mettre aux Chambres, dans les jours qui vont suivre, d'après l'autorisation du Roi, des propositions qui n fourniront l'occasion d'expliquer, en tant que cette af- faire comporte la publicité, la voie jusqu'ici suivie par partie que tant de vos confrères, comme vous, jouent aux dépens de leurs clients. Un notaire, monsieur, saclicz-lc bien, ne doit point avoir d'affaires en dehors des actes de son élude, un notaire ne saurait être exposé la faillite; tout notaire qui fait faillite ou seulement s'y expose, est pour moi, et devait être pour tous, plus dangereux que le coupable qui surprend nia bourse au coin d'un bois. Je ne vous en dirai pas davantage; en voilà assez, je pense, pour vous donner comprendre car je devine votre embarras que vous n'êtes pas en mesure l'instant même, que si demain avant dix heures je ne suis pas satisfait, dix heures soixante secondes je serai impla cable. Je vous attendrai, monsieur, répondit le notaire d'une voix agitée des mille sensations qui le traversaient. J'y compte. A demain donc, avant dix heures. Le personnage sortit avec un air qui indiquait plus de menaces que de salutations. Auvray, cet homme ordi nairement si plein de sang-froid, s'il avait obéi son premier mouvement, se serait presque roulé sur le par quet comme un enfant en s'arraehant les cheveux de honte et de désespoir; niais il ne lui était pas méinc permis de se donner le nerveux plaisir d'évaporer, d'exas pérer son affreuse tourmente. J1 fallait se concentrer, et rentrer avec une figure, souriante dans la salle des con vives. Il raccommoda sou visage de mieux qu'il put; mais malgré lui quand il vint se rasseoir sa place, il lui sembla que tous les regards épiaient dans ses yeux les le gouvernement et que (d'une voix accentuée) le gou- verneincnt a maintenue d'une manière invariable dans le monde actuel. Je m'en réfère celle prochaine com- munication. En ce qui concerne ce que l'interpellation a placé en première ligneje me contente de dire au- n iourd'liui, afin de rassurer le pays que les folles unies que nous verrons entrer dans peu de jours dans la Baltiqueappartiennent des Étuis avec lesquels la n J'russe est dans une bonne et pacifique entente. (Bravos chaleureux et réitérés sur les bancs de la droite modérée, du centre et de la gauche. L'extrême droite seule garde le silence.) A moins que les communications annoncées par M. de Manteuffel ne soient pas trop restreintes, noua saurons donc bientôt quelle a été et quelle est encore l'attitude réelle de la Prusse. Jusqu'ici nous n'avoua là-dessus que des données fort incertaines. Celte communication laite, il ne restera plus connaître de toutes les correspondances diplomati ques auxquelles a donné iieu la question d'Orient, que celle du cabinet de Vienne. La Gazette du Sénat, de Saint-Pétersbourg, nous arrive avec lu date du 7 mars. Elle publie cinq uka- ses, le trdu 28 févrierles quatre autres du 5 mars, par lesquels sont mis en état de siège i° le gouver nement d'EkathérinusIaw et l'arro'ndissement de Tagarirog; 20 le gouvernement de S1 Pétersbourg; 3" le gouvernement d'Estlionie et de Livonte4° le gouveriiementd'Arkhangel; 5" enfin, le royaume de Pologne et les gouvernements de Courtaude, de Kowno, Vilna, Grodno, Wolhiuie et Podolie. Le grand-duc héritier est nommé commandant du gouvernement de S' Pétersbourg pendant l'état de siège. Le feld-maréchal Paskiewilsch, comman dant en chef de l'armée active, conserve le comman dement eu Pologne. En son absence, il sera remplacé qd intertm par le général comte Rudiger. Tous les journaux de Paris seraient supprimés, moyennant une indemnité qu'un entrepreneur leur verserait, en retour de laquelle il aurait le mono pole exclusif du Moniteur e t du Journal de C Empi re. La mesure s'étendrait même aux journaux des départements, qui seraient tous absorbés dans cette entreprise dévorante; il 11e resterait qu'un seul journal par chei-lieu, lequel serait le journal de la préfecture. Cette proposition aurait été apportée au conseil par l'un des ministres qui a donné des détails sur les moyens que compte mettre eu œuvre le Gargantua industriel, auteur du projet, et qui a plaidé pour son adoption. Le conseil s'est trouvé, ce qu'il parait, divisé eu deux partis: 5 opposants et 4 membres favorables; giàceà cette faible majorité, la presse l'a échappé belle. Heureusement pour elle, le maréchal Vaillant qui assistait au conseil, et qui est d'un avis opposé au maréchal S'-Arnaud, appor te pour l'aveuir une sixième voix. Espérons tous que l'affaire est enterrée, et qu'il n'eu sera plus question. (tloile.) La Gazette de Lyon a reçu un premier avertisse ment, pour avoir dit que l'emprunt de ï5o millions pourra servir pendant (rois mois la dépense de nos forces de terre et de mer en Turquie. Le préfet et le ministre de l'intérieur ont vu li une nouvelle mensongère, de nature jeter l'iu- quiélude parmi les populations. convulsions de son cœur. Peut-être n'en était-il rien, mais ainsi lait l'inquiétude. Sa femme surtout parut avoir sondé du premier coup d'œil l'abîme dans lequel sa cupi dité l'avait plongé. Il est douteux que la malheureuse en eût seulement sondé l'entrée, elle ne souffrait encore que de l'abîme qui séparait leurs cœurs. Pendant la lin du diuei', ainsi que dans les instants qui lu suvirent, Auvray cul beau faire, il ne put être aimable avec ses invités; il les aurait mcinc bientôt con gédiés s'il eût osé: car il n'avait plus que quelque? heures devant lui pour retrouver la somme exigée, et qu'il avait effectivement jouée la Bourse en tâchant de ressaisir de la sorte sa propre fortune, ou plutôt celle de sa femme, déjà disparue dans ces chances désastreuses. Et comment faire comment faire Encore s'il avait eu le temps, comme avant l'arrivée subite de ce fatal personnage il s'en était flatté, s'il avait eu le temps de mettre profit les nouveaux honneurs qui venaient de pleuvoir sur lui pour en tirer un immense crédit Mais non, non, demain avant dix heures, a prononcé, comme un arrêt suprême, cette voix funeste, wli si le désir était l'assassinat, oh comme il étoufferait bien cette voix dans un dernier râleincnt Mais heurcurement que la crainte de la loi, qui a le pas sur la punition par la loi, existe pour anni hiler l'intention, comme la force de la vertu pour refréner le désir. Sans quoi quel homme, quel juge jusque sur son siège ne périrait pas par l'intention (La suit» au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2