JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M° 1.314. 13* lunée. Jeudi. 33 Mari 1844. Vires acquuileundo. INTÉRIEUR. UNE MIT EX BATEAU A VAPEUR. Chronique politique. *<a;-X£3r%ïr^m ABONNEMENTS Yprrs (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 45 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Proches paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchie*. ïpmei, St Mars. I La Chambre a ensuite discuté et volé La Chambre ne fait rien et ne sait pas en finir. |,,,unanTl1é' moin« Ulie voix> le budSel de ,a D'interpellation en interpellation elle {jagne les premiers jours d'Avril, époque laquelle, croyons-nous, la session sera close. L'on ne dis cutera plus guère, en effet, que le traité avec la France, et encore sauf la convention littéraire qui rencontrera quelque opposition dans les grandes villes, les autres stipulations seront adoptées sans difficultés; M. Dumorlier aurait bien pu se rappeler, celte occasion, qu'il est le représentant de Rouler» qu'importe Rou- lers la convention littéraire, les députés de Bruxelles viendraient-ils par hasard défendre les droits et les intérêts des Flandres. Eh bien au point de vue de notre province les nouveaux traités contiennent d excellentes concessions d abord, uu régime de faveur ac cordé l'entrée de notre bétail en France par les frontières de terre; en second lieu, une di minution de droits l'entrée de nos toiles, et leur admission en transit; ensuite, l'admission en France de tous nos articles cotonnettes et étoffes pantalons, au droit de 25 pour ceul la valeur; enfin, la réduction des droits d'en trée sur le houblon de 75 fr. 40 fr. Noua ne pouvons pas oublier nôn plus que nous avons échappe au projet de traité qui devait assurer la répression réciproque de la fraude, et nous reconnaissons volontiers que si le traité contient quelques imperfections, il est au moins satisfaisant au point de vue des intérêts flamands. dette publique. La section centrale pour les conventions franco-belges, réunie sous la présidence de M Vilain XI111, a adopté les deux projets par cinq voix contre une. M. de Haerne a été nommé rapporteur. Le membre de la minorité a demandé qu'il soit fait mention au rapport, des motifs de sou opposiliou la couveulion littéraire. Le gouvernement a présenté un amendement tendant rendre d'application générale, dès présent, les exception» comprises dans le pro jet de loi porlaal réforme douanière, en ce qui concerne les droits différentiels sur les cinq articles suivants: le coton, le soufre, l'huile, le bois de teinture et d ébénislerie. Vendredi dr, la Chambre des représentants a été saisie d'une proposition de M. Orban, ayant pour objet de rendre obligatoire la signature de tous les articles de journauxd'après le système introduit en France par la fameuse loi Tingny-Laboulie. Les sections se sont occupées de l'examen du projet de loi de réforme douanière. La sixième section a nommé pour rapporteur M. de Naeyer. Cette section a proposé' les droits d'entrée suivants fr. 0,80 par 1,000 kilog. de houille; fr. 1 par 100 kilog. pour la fonte; fr. 2 pour les fers batlus. laminés, tirés; fr. 4 pour les fers en cercles et bandes, les tôles, les clous et fils de fer. (suite). V. Arrêtez postillon, arrêtez Au nom de la loi, arrêtez - Six gendarmes qui s'exclamaient ainsi de tout le reste de force de leurs poumons haletants, poursuivaient au grand galop et le sabre nu, une voiture quatre roues, lanccc comme un rayon d'éclair entre la quadruple ligne d'arbres de la roule de Neuilly. La voilure, sans précaution apparente, mais en réalité par excès de pré caution et pour éloigner le soupçon par un semblant de parfaite quiétudeavait été découverte. Un seul homme s'y montrait, qui simulait la plus parfaite indifférence, même nu milieu de ec déluge de cris et travers celte foule qui s'ameutait aux abords de la roule. Aussi disait- on, en le voyant les brascroisés, qu'il était impossible que cela le regardât et que son poslillon seul était coupable, et avait écrasé sans doute quelqu'un dans sa course pré cipitée. Seulement chaque cri Arrêtez proféré par lea gendarmes, une voix sourde et incnlendue de tout •tilrcqucdu postillon, l'oreille duquel le vent l'envoyait directement, partait de la voiture et disait Par chaque coup de fouet, cinquante francs, rent francs de plus, postillon Dans un moment les chevaux de la force armée gagnaient du terrain; la voix dit Postillon, cinq cents francs de plus 1 Le postillon fouettait avec une activité sans égale. Une minute après, un des chevaux des gendarmes avait allongé le pas tel point qu'il courait juste côté de la voilure et allait bientôt la dépasser pour lui barrer pas- Lundi, la Chambre des représentants a en tendu les interpellations sur la circulaire du ministre de l'intérieur, interdissaul aux institu teurs d'user de leur influence pour propager le pélilionnement en faveur de la langue flamande. Ainsi qu'il était facile de le prévoir, d'après les explications données par le Moniteurces interpellations n'ont abouti aucun résultat. La Chambre a adopté le budget des non- valeurs et des dépenses pour ordre, et décidé qu elle commencerait aujourd hui la discussion du budget de la guerre. Ou 19 Mars au 22 Inclus. Le correspondant de Pari* annonce que 1« gouvernement français a déjà reçu, par le télé graphe, la réponse de l'empereur de Russie la sommation qui lui a été faite par la France et l'An gleterre. Il va sans dire que celte réponse est un refus. On n'a pas oublié qu'en quittant Vienne, lecomtet Orloff était porteur de nouvelles propositions de l'Autriche. Dans sa chronique de la quinzaine, la Revue des Deux-Mondeassure que le Tzar lai-saut de côté ces propositions, aurait adressé aussitôt aq cabinet de Vienne, de nouvelles propositions qu'il décorait du nom de préliminaires de paix. Ces préliminaires, ajoute la Revue, replaçaient tout sim plement la question sur le terrain où l'avait placée au début le prince MetischilcofF, en y ajoutant des prétentious nouvelles. Et, par exemple, le Tzar regarderait comme non avenu les actes récents du Sultan qui placent sous le patronage collectif des puissances les populations chrétiennes de l'Empire ottoman il continuerait revendiquer exclusive ment pour lui la protection des Grecs. Par line délibération motivée du 7 mars, la con férence de Vienne a déclaré ces singuliers prélimi naires de paix inacceptables. Ainsi, ajoute la Revue, c'est peu de jours seulement que remonte le dernier acte accompli en commun par les quatre puissances. Et elle part de là pour dire qu'après une décision si récente laquelle elles ont pris part, il est impossible que l'Autriche et la Prusse, au moment de l'action, se réfugient dans une vague et commode neutralité. Le Time* gourmande aussi la Prusse de l'attitude neutre qu'elle prend. Sa conduite évasive, dit-il, ne peut mener qu'au mécontentement l'intérieur, la division eri Allemagne et doit nuire ses allian ces avec les puissances de l'Occident, w Les journaux espagnols annoncent que le général Prim doit retourner en Orient la fin du mois. Les nouvelles politiques de France sont dénuées de tout intérêt aujourd'hui. Nous ne trouvons qu'un fait signaler c'est que le gouvernement a affrété Marseille cent navires de commerce pour le trans port des troupes en Orient. sage. La voix dit toujours avec la même apparence de sang-froid Toi et moi nous ne faisons plus qu'un, postillon; ma fortune est toi, va Le postillon asséna sur les naseaux du cheval qui le serrait de si près un violent coup du manche de son fouet: le cheval recula de douleur et de surprise; le cavalier perdit l'équilibre, fut désarçonné et tomba sur la lame de son sabre qui lui blessa le visage et le montra tout sanglant ses camarade» de poursuite. Le postillon pro fita de l'éblouissement involontaire qui saisit, ce coup, tous les limiers attachés après lui; son fouet siffla de plus belle sur les chevaux qu'il dirigeait, et, avant cinq minu tes, au milieu des bravos de la foule, qui s'intéresse toujours malgré elle au sort de,ceux qui échappent la poliee armée, il avait gagné un quart de lieue de terrain sur les gendarmes, qui renoncèrent. L'homme de la voiture découverte gardait son air d'impassibilité; ses bras ne s'étaient pas décroisés un instant. Quand ij arriva au premier rclai, une sueur froide l'inondait. Ètes-vous content? lui demanda le postillon. Pas cneore je ne veux que toi pour me conduire; arrange-toi pour cela. Je te le répète, nous sommes pour la vie l'un l'autre. Voici ma bourse, puise dedans mais va, va comme l'éclair, dépiste les gendarmesdépiste le télégraphe qui va peut-être jouer, pour me faire arrêter deux pas de la frontière. Prends les traverses, fais ce que tu voudras; mais, va, va Et une fois le pied mis l'étranger, je te donne ma vie si tu n'as point assez de mon argent. A chaque relai, le postillon s'arrangea comme il put avèc ses camarades l'insu de leur* maîtres, et continua v conduire. Us n'étaient plus qu'à deux ou trois postes de fa frontière, quand un léger accident, qui nécessitait cepen dant une réparation, arriva la voiture. Nous sommes sauvés ou peu près, monsieur, dit le postillon vous pouvez profiter de ce petit moment de réparation pour descendre et manger un morceau. Soit répondit l'homme de la voiture. Aussi bien je ne serai pas fâché d'écrire sur-le-champ un mot Paris. Il entra dans la première auberge venue, pendant que le postillon allait chercher un charron, et commença par demander une plume et du papier, avant de songer se reconforter. Le postillon rentra comme il finissait d'écrire; il plia, cacheta sa lettre, et le pria d'aller la lui jeter au plu* vite la boite de poste de l'endroit. Chemin faisant, une tentation funeste l'auteur élc la lettre prit au porteur. Après tout, se dit-il en lui- même, il m'a assuré que lui et moi nous ne ferions qu'un; il n'a donc pas de secret pour moi, j'ai bien le droit de lire sa lettre sans être indiscret. Tout en pour suivant ce beau raisonnement, il leva le cachet encore humide de la missive, et lut ceci Depuis deux ans que vous êtes mon premier clerc, vous savez combien a été grande ma confiance en vous. Je liens vou* la continuer et vous n'aurez pas, je vous en donne ici ma parole d'honneur écrite, lieu de vous repentir de me garder votre fidélité malgré inon malheur. Ce malheur d'ailleurs n'est pas aussi irrémé- diable que vous pourriez le supposer. Je suis quel- ques lieues de la frontière. Dans quelques heures je serai l'étranger avec mon portefeuille renfermant encore de quoi satisfaire bien des ambitions. Dites que

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1