Nouvelles diverses. Dan* la séance de la Chambre de* communes du 17, lord John Russell a déposé les pièces relatives au partage de l'Empire ottoman, proposé par la Russie. La publication de ces pièces est attendue a»ec une vive curiosité. M- Dunconihe a démandé lord John Russell si, •11 cas de guerre, l'achat des produits russes devien dra illégal et susceptible de saisie dans le transit de Kœnigsberg en Angleterre, ou si les produits russes, achetés par les sujets d'un état neutre et rachetés par des maichands anglais, seront illégaux ou sus ceptibles de saisie dans le transit de ces états ueutres au port de Londres. Lord John Russell n'a pas cru devoir répoudre la deuxième question. Quant la première, il 11e pense pas que les marchandises eu transit de Kœ nigsberg uu port anglais soient susceptibles d'être saisies. Avant-hier, la seconde Chambre de Prusse a été saisie d'un projet de crédit de 3o millions de thalers. A celte occasion, M. de Manteuffel a déclaré que le gouvernement prussien s'en tient aux protocoles de la conférence de Vienne. Dans les résolutions qu'il est appelé prendre, il aura surtout égard aux intérêts de ses confédérés allemands et l'accord déjà préparé avec eux et avec l'Autriche. De même que le Roi est pénétré de la nécessité d'éparguer l'Allemagne les maux de la guerre, a ajouté le premier ministre, il est résolu appuyer ceux de ses confédérés que leur position géogra phique appellerait, plus tôt que la Prusse, tirer le glaive pour la défense des intérêts allemands. On a bien de la peine arracher une déclaration nette et précise au gouvernement prussien. Celle- ci reste encore un peu nuageuse. 11 faut espérer que la discussion l'éclaircira. La Chambre des députés de Turin a consacré plusieurs séances la discussion d'un projet de loi de réforme du Code pénal. Les partis attachaient une graude importance ce projet, cause de l'art. 2, ainsi conçu Les ministres des cultes qui, dans l'exercice de leur ministère, prononceront, dans une réunion publique, un discours contenant la critique des institutions et des luis de l'État, seront punis d'un emprisonnement de trois mois deux ans. La peine sera de six mois trois ans si la cri tique a été faite par le moyen d'écrits, d'instructions ou d'autres documents de toute forme quelconque, lus en réunion publique ou d'autres lieux publics. Dans tous les cas prévus l'article ci-dessus, la peine de l'emprisonnement sera ajouté une amende qui pourrait être élevée la somme de 200 fr. Cet article avait été attaqué énergiquement par plusieurs membres de la droite. M. le marquis Costa de Beauregard, notamment, avait dit que la loi était une loi d'exception, qu'elle tendait asser vir l'église l'autocratie du pouvoir civil. 11 avait reproché aux ministres de choisir mal leur temps, au milieu d'une crise financière, morale et politi que, pour pousser la crise religieuse, en présen tant une loi qui doit être une source de division entre le gouvernement et la majorité catholique de je suis au comble de l'infortune, attribuez ma fuite a une frayeur d'enfant, un saisissement involontaire et qui ne saurait me rendre plus coupable. Dites que c'est a ce misérable comte d'Aubervillers qui est venu jeter a dessein le désordre dans ma positionen exigeant un a remboursement sur lequel je ne complais pas sitôt a d'après sa propre parole. Dites tout ce que vous inspi- a rcra votre amitié pour votre patron. Je ne suis pas a fâché que pour quelques jours, ma femme qui je n'ai a eu le temps de rien laisser, ait l'air d'être dans le plus a grand dénùmcnt; cm 11c croira pas que j'ai emporté a avec moi beaucoup d'argent, quand on la verra si au a dépourvu. Donnez-lui l'indispensable; dans peu de a jours, je vous ferai passer pourcllc une certaine somme a que vous ne lui compterez que parties par parties et a selon ses besoins, toujours dans le but d'apitoyer sur a mon sort par l'évidence du sien. Engagez-la, dans son a intérêt comme dans le mien, s'exprimer avec affec- a lion et attendrissement sur mon compte, sur mes mal- a heurs imprévus. Sa froideur sur ce chapitre me serait a perfide. Vous m'instruirez de toutes les démarches qui a auront été faites contre moi; ne désespérons de rien, a De loin il me sera aiséje crois, d'amener composi- tion les plus récalcitrants, et je ne sache pas qu'il soit a impossible que n'ayant plus la faculté de revenir a notaire Paris, j'y revienne quelque jour banquier, a Jusqu'à ce moment on a dit que qui pouvait le plus a pouvait le moins; je suis'tcnlé de changer la maxime et de faire dire que qui ne peut pas le moins, peut a couvent le plus. J'emmène avec moi l'étranger un postillon qui m'a a fait échapper six gendarmes qui serraient ma voilure a de si près que je me croyais déjà saisi au collet. Je lui a ai promis des monceaux d'or tels que si j'étais l'État je ne suffirais pas m'acquilter envers lui. Mais, une fois la nation! «Vous reconnaissez, avait-il dit, com bien est graude l'influence que peut exercer encore le clergé, puisqu'elle vous cause tant d'ombrage! Pourquoi donc 11e cherchez-vous pas vous l'affec- tiouuer, le clergé, le rendre le plus ferme appui du gouvernemeut, au lieu de le froisser par vos soupçons et vos injustes rigueurs m Le vote a eu lieu sur l'article a, dans la séance du i3 mars. Le scrutin public a été demandé par des membres du centre. Sur 144 votants, 113 se sont prononcés pour et 3o contre; un s'est abstenu. Par mi les opposants, 1 o appartiennent l'extrême gau che, 11 l'extrême droite et 8 au centre. Le projet a été adopté dans la même séance, au scrutin secret, par g3 voix contre 33. La réunion des actionnaires de la Banque d'An gleterre, qui a eu lieu le 16, a fixé 4 1/2 p. c. le dividende pour le semestre échu le 28 lévrier. Ce semestre a donné uu bénéfice net de 670,90b livres. Après le paiement du dividende, le reliquat, qui était de 3 millions 685,466 1 iv.sera réduit 3 mil lions 3o,58i liv. Depuis la chute du général Rosas, l'anarchie rè gne dans la République orientale. Le Brésil va in tervenir dans les affaires de ce pays; M. Limpo d'A- breu, ministre des affaires étrangères, a annoncé cette résolution au corps diplomatique, en la mo tivant sur les traités de 1828 et 1802. On assure qu'un corps brésilien de 4,ooo hommes occupera Montevideo. Notre correspondant de Paris nous parlait avant- hier d'une brochure intitulée Remaniement de la caite de l'Europe, dont l'apparition semblait des tinée faire quelque sensation. L'imprimeur de l'empereur des Français ayant été chargé de l'ini- priuier, on voyait là l'indication d'une origine semi-officielle. Que voulait celle brochure? Notre correspondant se taisait sur ce point, mais nous savons par une autre voie, que l'auteur, dans la prévision d'une guerre heureuse en Orient, propo sait de donner l'Autriche les Principautés danu biennes en compensation de la Lomhardte, qui serait annexée au Piémont; la Prusse, la Pologne; la Suède, la Finlande; la France... nous n'avons pu savoir quel serait sou lot, mais le traité de com merce que nos Chambres vont discuter et ratifier un de ces jours, nous rassure complètement. On voit qu'il s'agissait là d'une sorte de partage de la Russie. Le gouvernement français n'a pas voulu que la brochure en question vît le jour il en a interdit la publication. A propos de partage, les journaux anglais ne pu blient pas encore la correspondance déposée le 17, et relative celui de l'Empire ottoman. Le Globe en donne seulement une analyse, où se trouve la con versation suivante entra le Tzar et le ministre d'Angleterre L'Empereur tne dit, rapporte sir H. Seymour, qu'en cas de dissolution de l'Empire ottoman, il croyait qu'il était plus facile qu'on ne le pensait communément, d'ar river un partage territorial satisfaisant. Les Principautés sont, dit-il, en réalité, un État indépendant sous ma pro- arrivé en lieu sur, j'en aurai, j'espère, raison bon marché. Je vous prie de donner pour moi vingt francs sa femme qu'il a laissée avec trois enfants Paris, rue Thibautodé, n° 41et de la rassurer que le sort de son mari, qui j'ai promis de m'occuper d'elle en son absence, par votre intermédiaire. Je vous écrirai de la première ville étrangère. Pb. Auvbat. Ali ah c'est cela, fit le postillon, lorsqu'il eut fini de lire, et bien nous verrons un peu A nous deux, présent, camarade Il ne jeta point !a lettre la boîte de la poste il la mit dans sa poehe, et revint auprès de son généreux protecteur futur. Maître, lui exprima-l-il tout d'abord avec assez d'adresse pour ne pas laisser comprendre qu'il avait pris avis de la correspondance, maître, voilà que nous appro chons, et j'ai réfléchi que je m'étais mis pour vous dans d'assez vilains draps. Avant-hier je ne vous connaissais pas plus que si vous n'étiez pas au monde ce qui tait que vous êtes trop raisonnable pour croire que je me sois exposé comme cela pour peu de chose. Si nous comptions uri peu, ça 111e ferait plaisir, d'autant qu'une fois que je vous aurais tiré d'embarras, j'ai envie de m'ailer offrir au procureur du roi, pour qu'on tue pose cinq six inois en prison, cl que tout soit dit. Auvray prêtait ce discours imprévu une oreille fort étonnée. Mais tu ne veux donc pas me suivre, comme je l'espérais, l'étranger J'aurais fait de toi quelque chose. Je ne vous dit pas le contraire, maître mais j'aime mieux l'arrangement comme je le propose. D'accord, voici ma bourse; comme je te l'ai déjà offerte puise dedans, a Votre bourse Qu'est-ce qu'il y a dans votre tcction cet état de choses pourrait continuer. La Servie pourrait prendre la même forme de gouvernement. De même la Bulgarie, et je 11e vois aucun motif pour quo celle province ne formât pas un État indépendant. u Quant l'Egypte, je comprends parfaitement l'im portance de ce territoire pour l'Angleterre. En consé quence, je ne puis dire qu'une chose, c'est que si, en cas de partage de la succession ottomane, après la chute de l'empire, vous preniez possession de l'Égyple, je n'y verrais pas d'inconvénient. J'en dis autant de Candie celte île pourrait vous convenir, je ne sache pas pour quoi elle 11e deviendrait pas possession anglaise. u Comme je ne voulais pas, ajoute sir H. Seymour, que l'Empereur s'imaginât qu'un serviteur public de l'Angleterre pût être pris par celte espèce d'ouverture, je répondis simplement que j'avais toujours compris que les vues de l'Angleterre sur l'Égyple n'allaient pas au- delà du point d'assurer une communication sûre et facile entre les Indes Anglaises et la mère-patrie. On remarquera que l'empereur de Russie ne son gera pas faire une part la France. Il ne disait pas non plus qui devait écheoir Couslantiuople. Les eutiaves dont le commerce est menacé p«r la guerre, préoccupent beaucoup les esprits partout, et eu Angleterre plus qu'ailleurs. On l'a vu par l'in- lerpellatiou de M. Duticomhe lord John Russell. Quant la question des neutres sur laquelle le*'' ministres au sein des deux Chambres, onl été priés de s'expliquer, lord John Russell a dit L'intention du gouvernement de S. M., a dit lord Russell, n'est pas, comme on semble le supposer, de ren voyer les particuliers aux traités du droit des gens pour y chercher une règle de conduite, mais de publier, sous une forme ou sous l'autre, un document dans lequel soit exposée la politique que le gouvernement entend suivre. Un document de ce genre doit traiter des questions de principe, des questions de précédents, de politique et de législation. U faut apporter un soin particulier dans la ré daction elle-même, car toute imprudence de forme, toute expression risquée pourrait causer des malentendus avec la France, avec les États-Unis et avec les nations neutres du Nord, et cela pourrait avoir les conséquences les plus sérieuses. Il n'y a point encore eu d'hostilités, et avant qu'elles commencent, le gouvernement de S. M. exposera ses vues et sa politique sur ces questions. Cette déclaration sera faite sous peu et sera prompteuient publiée. Le 20 de ce mois, vers 8 heures du soir, uu incendie que l'on attribue la malveillance, a éclaté dans la ferme occupée par le sieur De Coninck Charlesau Pont-Rouge sous War- nëlon. Tous les bâtiments, la récolte entière de 1853, les instruments aratoires, une grande partie des meubles et douze porcs, onl été la proie des flammes. La perle est évaluée 56,000 fr., le tout était assuré. L'Écho du Nord, du 17, annonce que M. ie rece veur général du départemeulduNord, M. Guilhem, a souscrit pour un million l'emprunt nouvellement ouvert. bourse mille francs deux mille francs au plus Ce n'est pas cela qu'il me faut. Vous ne pouvez pas vous en être allé avec si peu. Si je le croyais, je vous prêterais du mien, foi d'honnête homme L Mais, mon brave... N'allez-vous pas marchander allons donc, vous ne pouvez pas faire autrement que d'avoir un porte feuille. Ouvrez-le devant moi et le compte sera plus facile. Vois-tu, je n-'ai rien que cette bourse sur moi, mais une fois arrivé hors de France, je ne serai pas. qua rante-huit heures sans recevoir une bonne somme et nous la partagerons en frères. Ah c'est là-bas que nous partagerons?... Bien, maître, bien C'est une affaire entendue. Il n'y a rien craindre avec les honnêtes gens. Non, sur ma parole d'honneur, mon brave, lu n'as rien craindre. De vous Mais de la justice, c'est une autre paire de manches. Cependant dès que vous me garantissez sur voire parole d'honneur... Il interrompit sa phrase, pour puiser une assez bonne part de louis dans la bourse, et dit Je vais voir si la voiture est en état, maître, et nous parlons. i> Puis il sortit. Avouez que dans la position d'Auvrny, il faut être un homme d'affaires pour ainsi marchander avec un malheureux qui vous a sauve, la merci duquel on s'est mis; avouez qu'il faut être un hominc d'affaires et de plus un homme d'affaires qui s'échappe avec un bien qui ne lui appartient pas. Le cœur faut l'homme d'affaires en fait d'argent donner, jusque dans le crime et le besoin qu'il a d'un complice. Jugez des jours de splen deur et de l'absence du besoin d'autrui 2 turts auproehetm n*.\

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2