La Chambre des députés du Piémont a volé, jeudi dernier, l'emprunt de 35 millions une grande majorité. L'emprunt turc n'est pas de 53 millions, comme nous l'a vous dit, mais de Gtt millions G85 mille francs. Le traité d'alliance entre la France, l'Angleterre et la Turquie a été signé le i a, par le Sultan. A la Chambre des communes, dans la séance du a4 au soir, M. Drumtnonl a demandé la production du traité d'alliance conclu pour la guerre d'Orient, avec la France. Loid Joint Russell a déclaré qu'il n'y avait pas de traité; que seulement des noies avaient été échangées entre les deux gouvernementset que ces notes n'étaient point de nature être publiées Le gouvernement suédois a communiqué le 16, la Diète, un message annonçant que l'empereur de Russie avait recounu la neutralité de la Suède et de la Norwège. La commission de la seconde Chambre prussienne chargée d'examiner le projet d'emprunt de 3o mil lions de thalers, a choisi pour son président, M. d'Auwerswald, une des sommités du parti libéral opposé la Russie. Des uouvelles particulières de Berlin, tout fait dignes de foi, nous assurent qu'il y a un parti Irès- prononcé et très-animé contre le Tzar. On va jus qu'à dite que si le roi de Prusse embrassait ouver tement sa cause, il pourrait y avoir un soulèvement. La discussion de l'emprunt fera certainement con naître les dispositions des esprits. Elle est attendue avec un vif sentiment de curiosité. Le gouvernemeul russe vient de prohiber l'ex portation de la monnaie d'or jusqu'à nouvel ordre. L'ukase est du 11 mars; il est publié par la Gazelle du Sénat. Ladéfensed'exportalion des grains d'Odessa cause une disette momentauée Constantinopie. La Porte a pris immédiatement des mesures pour pourvoir aux besoins de la consommation. Les deux Chambres-danoises ont volé une adresse au Roi, pour le prier de renvoyer sou ministère, avec lequel elles sont eu dissentiment, toujours propos de la Constitution. Les Chambres ne veulent pas admettre que la Constitution qu'attend le Qane- marck, puisse être fai:e sans elles; le ministère n'a pas voulu prendre d'engagementni même s'expli quer cet égard. De là, les adresses en question. Elles ont été présentées au Roi en personne, le 17. Le Roi a répondu qu'il prendrait en considération ce qu'il y avait de mieux îj faire dans les circons tances actuelles, pour le bien du pays, et qu'il feraii ensuite connaître sa résolution. Aujourd'hui, les nouvelles de Copenhague du au disent que le ministère uesubira pas de modification, et que la Diète devait être close vendredi s4. Nous devons mentionner ici, pour mémoire, un bruit dont plusieurs journaux ont parlé hier, d'après lequel une collision aurait eu lieu dans la Mer-Noire, entre une division de la Hotte russe et des vapeurs (des flottes combinées escortant un convoi turc Balloun. Nous n'avons reçu aucune information de nature confirmer ce bruit ou le démentir. Nous ne le croyons pas fondé. Les nouvelles politiques de Fiance nous font dé faut aujourd'hui. Le gouvernement impérial a fait commencer une instruction, pour rechercher com ment il se fait que quelques exemplaires de la bro chure intitulée Révision de la carte de VEurope, aient échappé sa surveillance. La cavalerie anglaise destinée l'armée d'Orient passera par la France; les premiers escadi ons'par- tiront d'Angleterre le ir avril. On assure que la France et l'Angleterre ont pris part pour 10 millions chacune, daiisl'emprunt turc, et que les 1 o millions de la France ont déjà été eXr pédiés de Paris Constantinopie, dans la journée de samedi. Le soulèvement de l'Epire, l'émotion qui l'a pré cédé a Athèneset dans tout le royauuiedu roi Olhon, rendent témoignage du désir des Grecs de secouer le joug ottoman, désir assez général, quoique en disent les journaux français. Du incident vient de se produire qui accuse la même tendance. On sait que les lies Ioniennes sont une possession anglaise, et qu'elles jouissent d'un gouvernement représentatif. Les membres du Parlement, convoqués tout récem ment pour leur session ordinaire, n'ignoraient pas que le gouvernement anglais allait s'engager dans une guerre incompatible avec le soulèvement des Grecs. Ils ont néanmoins voté en réponse au dis cours d'ouverture du la session, une adresse où ils accusaient ouvertement leurs sympathies. Le Par lement Ionien a été immédiatement prorogé pour ce fait, jusqu'au 18 septembre. Les nouvelles du soulèvement des Grecs sont tou jours contradictoires les uns disent que l'insurrec tion s'étend; d'autres disent qu'elle est déjà étouffée. Un journal français, le Paye, accuse ouvertement le I oi Uthon d'avoir favorisé le mouvement, dans l'es poir de devenir lechefd'uu nouvel Empire byzantin. II a répondu aux remontrances de la diplomatie, qu'il y a dans son royaume un mouvement popu laire qu'il ne peut contenir et auquel il serait peut- être dangereux de résister, en ajoutant, d'ailléurs, que l'insurrection grecque n'a rieu de commun avec la Russie. D'après des lettres de Rome, du 20, l'instruction du procès des assassins du comte Rossi touche son terme, et l'on saura bientôt la décision des juges. U Union ajoute, mais titre de bruit, que le véri table auteur de l'assassinat est enfin connu. nouvelles diverses. Comme preuve irréfragable (Je l'antipathie de la population gantoise pour la chapité pratiquée par les agens du clergé, le Messager cite le fait suivant: En i845, s'ouvrit Gand, dans le vestibule de l'Univer sité, au profit des pauvres, une exposition publique de tableaux anciens, antiquités, objets d'art, etc. Dans l'espace de temps du six semaines le produit de celle exposition, qu'on savait devoir être versé dans la caisse du bureau de bienfaisance, s'éieva fr, l4,3oo. Ce qui porte la recette journalière fr. 3^5. Aujourd'hui une exposition semblable, plus riche en objets d'art que la précédente, est ouverte depuis le commencement de ce mois, mais le public est informé que le produit un est destiné aux pauvres par l'entremise de la Société de Saint-Vincent de Paule; eh bien! l'exposition est déserte et ses recettes s'élèvent 9 ou 10 fr. par jour. On lit dans la Gazette de Mons Le bruit court en notre ville que le noble comte de Montalemberl ner par les circonstances et puisque j'en suis la fran chise et aux aveux parfois les plus élevés des hommes, il nous advient souvent de tomber au-dessous des plus petits. Traqués par l'ironie et honteux nos débuts, ployés par la misère, nous sommes contraints de nous ravaler si bas, que le rouge nous en monte au front quand l'isolement et la réflexion nous tiennent posés sur nous- mêmes, et nous nous détournons de peur de voir clair dans notre âme. Heureux quand 011 n'en a pas pour la vie de ces tracasseries de jeunesse, quand elles ne vous ont pas débordé jusque là qu'on n'en puisse plus sortir, et qu'on eu reste tout jamais flétri. Plus tard, lorsque la richesse et la réputation nous ont enfin souri, l'orgueil nous hausse la tête plus que le cœur, et, sans oser nous l'avouer, nous sommes plus occupés renverser ceux qui montent après nous qu'à monter nous-mèines encore. Tel qui peint le ridicule n'a pas besoin d'aller chercher hors de soi son modèle. Je. ne sache en effet rien d'aussi ridicule qu'un homme d'esprit que le hasard a placé dans une fausse position. Pour le vice quand il nous saisit, c'est comme une lièvre qui travaille d'autant plus forte cl plus tenace, qu'elle s'est attaquée des corp» plus vigoureux. Quiconque nous voit de près dit ce n'est que cela Peut-élro est-ce vrai, quand on vous voit pour la première fois; mais, la longue le charme renaît. Il renaît avec l'abandon, avec les confidences, lorsqu'on est assez favorisé pour obtenir de vous qu'on lise dans vos cœurs comme dans vos écrits... Tenez, vous ne m avez jamais paru plus intéressant que depuis le récit que vous m'avez fait de vos aventures. Je ma les rappelle jusqua est sur le point d'abandonner la France, et qu'il vient se fixer Mons, où l'appellent des relations de famille. O11 cite même la maison qui vient d'être louée pour lui. Quel renfort pour les Révérends Pères résidant dans la rue des Dominicains. Un journal piémonlaia assure quela-côur ponti ficale et olle de Berlin sont sur le point de rompre. Le roi de Prusse a dernièrement fait "acheter Roine un palais pour y loger la légation prussienne et y établir une chapelle protestante. Le contrat a été (ait en bonne règle, mais aujourd'hui le pape, in fluencé dusjésuites, aurait, paralt-il, signé un décret d'expropriation forcée, afin d'empêcher l'érection de la chapelle protestanlequiétait depuis longtemps en projet. Ce matin, dit un correspondant de l'Indépendance les deux vices-présidents du corps-législatif ont été mandés aux Tuileries. L'empereur les a reçus dans son cabinet. Là, sa majesté leur a dit, qu'ayant appris qu'on disait dans le public d'une part, que les poursuites contre M. de Montalembert avait été entreprises contre sou gré; d'autre part, qu'une démarche devait être tentée auprès d'elle par la commission, elle avait cru devoir les faire venir aux Tuileries pour leur déclarer que les poursuites n'avaient eu lieu que de son plein gré; et après qu'elle avait eu pesé la gravité des paroles sorties de la plume d'un homme aussi haut placé que M. de Montalembert; que les démarches qui seraient tentées ne pourraient aboutir, puisque d'abord, la justice était saisie; ensuite parce que le souverain, devait en de pareilles choses garder l'impartialité la plus absolue, quelle que lût la position d'un incul pé; que par conséquent, pour se servir d'un mot qu'on avait déjà employé, aucune transaction u'élait plus possible. L'enTpereur a ajouté qu'il ne prétendait pas, par ces paroles, dicter au eorps-législalif la conduite qu'il avait tenir; qu'il désirait seulement faire savoir M VI. les vices-présideuts que toute démar che ultérieure, dans le sens projeté, serait inutile. La commission a, du leste, entendu aujourd'hui M. de Montalembert. Mais la séance ne s'étant terminée que fort lard, je sais seulement que les paroles du député de Doubs oui été trouvées très-convenables et très-modérées parla commission. Le rapporteur sera nommé lundi seulement. Le rapport ne pourra, par conséquent, être déposé avant jeudi ou vendredi et la discussion n'aura lieu que vendredi ou au plus tôt samedi. On écrit de Draguiguan (Var), le 22 mars: La neige tombe gros flocons et couvre nos campagnes. Diiuijdg. Marché aux grains du 27 Mars 1834. SORTE NOMBRE PRIX DE GBA1XS. d'hectolitres PAR HECTOLITRE. FR. C. FR C. 29 00 53 50 23 00 24 00 Orge d'hiver 14 49 17 24 8 16 13 75 Fèves 14 00 16 75 14 00 14 50 dans leurs moindres détails. Pour ne pas vous céder en franchise, je consens présent dire que ce qui m'a frappé le plus en vous, c'est celle continuelle abnégation d'amour. Ce n'est pas certainement de ma part un repro che, madame, mais je savais bien que vous y reviendriez. Ce que vous me ditcs-là ressemble presque de l'amour-propre. A votre tourprenez garde u Je nu vous comprends pas, madame. Qu'est-ce que j'ai donc dit?... Ah je vous par lais de vos aventures... et de celte abnégation... 11 faut avouer que la femme qui fera voire conquête sera bien heureusement douée. Et comme vous l'aimerez celle-là, n'est-ce pas Le ciel me préserve de la connaître, car j'en mourrais; qu'il me laisse ma vie changeante ou je n'ai que des fantaisies de quelques mois au plus, des caprices qui se brisent sans déchirer le cœur, si futiles, qu'après eux reste encore une sorte d'amitié. La femme que j'aurais aimée d'amour, et avec laquelle il me faudrait rompre, j'e la détesterais de toute ma haine, de mon fiel, et, je le répète, j'en mourrais. Dût la mort s'ensuivre pour tous deux, que de femmes voudraient de cet ainour-là monsieur. Eh bien moi, si j'étais femme, je n'en voudrais assurément pas. Il n'est rien d'aussi funeste au monde que cet amour grave et sentimental qui ne vous laisse pas dans le cœur un peu de place pour vos amis, et qui vous ravit la gaîlé au profit de je ne sais quelle tristesse que l'on nomme poétique et douce. Est-ce que "vous ne v#us moquez pas au fond, madame, de cctteélégic perpétuelle? Est-ce que vous, par exemple, madame, vous 11e vous trouvez pas plus heureuse avec un mari jeune, beau cavalier coinmc l'est le vôtre, qui vous aime sans frénésie, il est vrai, mais assez cependant pour 11e vous point don ner de soupçons, pour vous retrouver avec plaisir quand il vous a quittée quelques heures Est-ce que vous ne vous trouvez pas cent fois plus heureuse avec lui que si vous aviez affaire un de ces rêveurs passionnés dont la jalousie ferait votre tyran D'abord, monsieur, je hais les maris oui ne sont pas jaloux. La jalousie est la preuve que l'on est aimée. Toute femme n'obtient pas que l'on soit jaloux d'elle; il faut qu'elle en vaille la peine il faut qu'elle soit belle ou qu'elle possédé un esprit hors ligne. Je paierais cher pour que mon mari perdit de sa froide légèreté, pour qu'il eût quelque chose de ce que vous redoutez si fort... Comme vous 111e regardez, monsieur Est-ce que j'aurais commis, sans le vouloir, une inconséquence Vous me la pardonneriez, n'est-ce pas Le regard du jeune homme se tint un moment ar rêté sur celui de son interlocutrice; mais la question qu'elle venait de faireil l'avait aussitôt baissé avec uno sorte d'embarras et de pudeur au pardon qu'elle avait sollicité de lui, il avait assez gauchement répondu, ou plutôt je crois qu'il n'avait pas répondu du tout. Il sem blait abîmé dans sa réflexion, il cherchait s'expliquer le sens des paroles qu'il avait entendues. [La suite au prochain m*.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3