JOURNAL D'YPRES ET DE L'AKItOYDISSEMEYT. rtf" 1,348. 13e Année. Dimanche. 2 Avril 1854. Vires aoquint eundo. Chi'oiiique locale. USE SUIT ES BATEAU A VAPEUR. INTÉRIEUR. ABONNEMENTS: Ypres (franco), pâV trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres alfranchies. Ypres, 1' Avril. Ique ses exigences ne révoltent le bon sens Il ne peut plaire aux journaux des évêques I public. Aussi la feuille subsidiée par le tronc de voir publier que l'administration catholique des pauvres, redoule-l-elle que la centralisation n'aboutisse 1intervention de iEtat en matière de cuisine. Jusqu'ici l'épiscopat a monopolisé de dix-sept ans ail quitté les affaires en laissant un déficit de quarante-trois .millions. Les feuilles j pieuses s'éreintent proclamer que ce déficit cette intervention gastronomique et nous ne n'était pas une dette que, le ministère libéral a pensons pas que l'État se rende coupable d'un progressivement diminuée jusqu'à concurrence empiétement pantagruélique. Le gouverne- de se'ze millions, malgré les événements de! meut ne voudra pas troubler le sommeil de Février et l'état révolutionnaire de l'Europe. Un MM. les évêques, par une concurrence iiileui- conseiller de la cour des comptes est venu pestive en matière de cuisine et ne suivra pas l'aide des grands financiers du cléricalisme et a i exemple des prélats, qui ont ravalé leur mis- réduit le déficit, existant en Août 1847, dix siou religieuse jusqu en faire une question de millions, quoique, en dépit de l'assertion du boutique, conseiller de la cour des comptes, deux em- Nous anuonçons nos lecteurs que la 2e et dernière représentation de Mlle Ben i la Anguinet aura lieu Uemaiu Dimanche, 7 heures du de Dixmude, en celle ville. Transporté l'hô pital, il est mort dans l'après-diner. L'ouvrier qui a mis le feu la mine, a été mi» en étal d'arrestation. prunls forcés aient dû être décrétés pour liqui der la succession catholique de De Theux-Malou et Ci8. Le budget de l'État a été voté avec un excédant de recettes pour l'exercice 18150 et 51, et la dislocation du ministère libéral, le trésor soiri au Théâtre, Petite Place, était suffisamment garni pour faire face quel-j |\jiie Anguinet fait ses tours avec une agilité ques-unes des dépenses militaires nécessitéesj incroyable et les explique avec une volubilité par des prévisions qui ne se sont pas heureu-|surp|.eaanle. La Bouteille inépuisable mérite sement réalisées. Depuis, les revenus sont de- sul-ioui admiration des spectateurs .Aussi nous venus insuffisants, par suite de I augmentation pouvons lui assurer que le public s'empressera du budget de la guerre et de la construction t d'assister cette dernière représentation et que de nouveaux ouvrages de fortifications, mais „ol,.e jolie salle de spectacle sera comble. Ce ne nous doutons fort que les feuilles catholiques sei*a que justice d'ailleurs, car rarement on a eu osassent mettre celte aggravation de charges l'occasion des émerveillera l'exécution des tours sur le dos du parti libéral. Cependant cela ne d adresse d une prestidigitatrice aussi re.uar-i serait pas plus extraordinaire que d'essayer de quabIe et qui a obtenu un succès de vogue' prouver que ceux qui payent les dettes de leurs daus ,oules |es viueS) e||e a dotmé des re prédécesseurs sont les gaspilleurs, tandis que piéseuiations. ceux qui ont dépensé sans savoir comment faire face au payement, sont des financiers- Jeudi, dans la soirée, 011 remarquait, du côté modèles. 11 en est ainsi des cumulards libéraux j n0rd de la ville, une lueur assez forte et qui qui servent la chose publique sans rémunéra- i semblait provenir d'un incendie qui aurait eu lion pour ainsi dire et le désintéressement c«- j |ieu quelque dislance de la ville. Effectivement tholiquequi consiste prendre tout et nous avons appris que les bâtiments d une abandonner le reste. petite ferme située Merckem, non loin de la Enfin, la feuille cléricale éditée, Ypres, sous limite séparative de cette commune avec celle les auspices de l'épiscopatdéplore amèrement de Langhemarck, ont été réduits en cendres, la manie de centraliser dont semble possédé le ]\ous ignorons la cause de ce sinistre et le gouvernement. Effectivement, c'est une déplo- moulant du dommage éprouvé, rable entrave mise aux exigences du cléricalisme qui préfère avoir faire avec les autorités infé- Un jeune garçon de 10 ans, le nommé rieures,sanssoutien,abandonnéesàelles-mémes Declercq, Pierre, fils de Frédéric, scieur de et que le parti clérical effraye ou subjugue par long, demeurant Ypres, a été blessé mortelle- ses intrigues. Aussi la centralisation est le eau- ment, hier, 31 Mars, versonze heures du malin, chemar de l'épiscopat, qui refuse de traiter par un éclat des fortifications que l'on faisait par écrit avec l'autorité supérieure, de crainte sauter, au moyen de la mine, piès de la porte Le Mémorial de Courlrai signale un fait qui nous paraît être de la plus haute gravité. 11 s'est agi dans la dernière séance du conseil communal de Courtrai de la location d'un cliampde manœuvres pour la garnison. El celle occasion, M. Bethune, bourgmestre et sénateur de celle ville, aurait demandée l'assemblée s'il ne conviendrait pas d'insérer dans l'acte une clause résolutoire, car, a-t-il dit, nous ne sommes pas certains de garder notre garnison. L'année dernière M. le ministre de la guerre m'a dit qu'll était dis- posé a retirer la garnison de lourth ai parce qu'il y avait a la Chambre un de nos députés qui votait contre son budget. Le député dont il est question dans ces ligues est l'honorable M. Ernest Vanden Peerehootn, député de Courlrai, qui a voté contre le budget de la guerre. M. Vatiden Peereboom obéit en cela a une conviction intime et consciencieuse que M. le ministre de la guerre doit respecter. Nous ignorons si le langage tenu par M. le bourg mestre de Courtrai est l'expression delà vérité, on s'il ne constitue qu'une allégation perfide dans le but de nuire la réélection de M. Vanden Peereboom. Il nous répugne de croire que M. le miuisl re de la guerre ait sérieusement fait la déclaration que lui prêle M. Bethune. 11 en résulterait deux consé quences également graves. D'abord que dans la distribution des troupes dans nos différentes garni sons, M. le ministre de la guerre prend eu considé ration, non pas la défense du pays et les nécessités du service, mais les votes émis par les représentants des diverses localités. De manière que d'apiès ce système, la place d'Ostende, qui réclame une puis sante garnison, la verrait singulièrement réduire, si notre honorable député s'avisait un jour de voter contre le budget de la guerre. Il en résulterait en second lieu, que M. le ministre de la guerre exerce sur les représentants de la nation une influence illicite et incoustil utionnelle, pour obtenir la majo rité en faveur de son budget. Nous le répétons, nous ne croyons pas au langage dont M. Bethune a accusé M. le ministre de la guerre, d'autant plus que ce haut fonctionnaire n'a pas besoin de se créer une majorité favorable son budget, puisque cette majorité existe. Mais si M. le ministre de la guerre n'a pas tenu ce langage, com ment alors devrons-nous qualifier la conduite du chevalier Bethune? Flandre maritime une imprudence de jeune femme. (suite). Il se fit, de part et d'autre, une pose longue et silencieuse. Ce fut la jeune femme qui se chargea de la rompre. Si nous lisions des vers dit-elle avec une apparente négligence. J'aime beaucoup la poésie, comme vous snvez... depuis qucvqus me l'avez fait aimer... En vérité, ceux qui se mêlent de critiquer Racine connaissent bien mal le cœur humain... Ne pas aimer Phèdre, par ex emple Oh moi, j'aime Phèdre par-dessus tout...Vous qui lisez avez tant d'âme, lisez-moi donc celte scène... ou j plutôt non, approchcz-vousdc moi, nous lirons tous drux. Je perai Phèdre, vous me répondrez vous serez Hippo lyte, le farouche. UippoJytc ajouta-l-clle avec cette, intonation dégagée qui appelle et encourage. Mais, c'est une moquerie pensa d'abord Alphonse part lui. Et puis il se dit qu'il en était pcut-ctre autre ment, que peut-être les qualités du physique étaient pour eétle femme d'un faible poids dans la balance, comparées celle de l'âme. Un instant il espéra que l'ardente pas sion qui dévorait tout son être pourrait avoir enfin un point de contact sur la terre; il entrevit pour lui dans un cœur de femme, sinon de l'amour, du moins une pitié céleste, un intérêt profond qui approchait de ce sentiment. Il résolut donc de poursuivre d'une façon ou d'une autre cette apparence inattendue de bonne fortune, h laquelle sa tournure cl son visage l'avaient si peu accoutumé. J'y consens, puisque vous le désirez, madame, je serai Hippolyte; mais vous me le permettrez, reprit-il avec l'accent d'une galanterie assez mal appropriée sa lourde physionomie, je serai Hippolyte un peu moins farouche; et, si j'en obtiens le droit, un peu inoins cruel que celui de Racine. Madame Dalbon sourit cette légère déclaration, mais il eût été difficile de deviner quelle était au fond sa pensée. Gardez le livre vous seule, continua La Fres- naic quant moi, j'ai mon rôle dans ma mémoire... J'allais dire dans mon cœur. Avant d'arriver la sccne où Phèdre dévoile son eoupable amour au fils de son époux, ils récitèrent en semble celle qui se passe entre Aricic et Hippolyte. Madame Dalbon, se laissant entraîner par la crois sante chaleur du personnage qu'elle avait en face, mit dans tous ses gestes et dans toutes ses paroles un exté rieur de vérité qui redoublait ene-orc le naturel électrique et passionné qu'Alphonse jetait dans son débit. L'énergie avec laquelle il prononça ces vers Puisque j'ai commencé de rompre le silence, Madame, il faut poursuivre; il faut vous informer D'un secret que mon cœur ne peut plus renfermer, répandit un étrange frisson dans toutes les fibres du cœur d'Emcline, qui, voulant donner un démenti au sentiment nouveau dont elle était saisie son insuet qu'elle ne comprenait pas, se fit un point d'honneur et d'amour- propre de tenir bon jusqu'au bout, quitte renverser au besoin son adversaire sur la brèche. D'ailleurs, elle ne le trouvait pas bien redoutable encore, quoiqu'elle com mençât s'avouer que la passion quelquefois peut réel lement occuper avec avantage la place de la beauté. Elle rouvrit donc le livre qu'elle avait presque, laissé fuir de ses mains. Pour Caroline, toujours renfermée dans le cabinet voisin, elle se tenait immobile et maîtrisait sa respiration, de peur qu'Alphonse ne soupçonnât la présence d'un 1 tiers, de peur aussi de perdre une syliable de la convcr-

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1