Chronique politique.
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M. le représentant, Ernest Vanden Peereboom,
adresse ce malin, au Mémorial do Courlrai
une lettre au sujet des parûtes si gratuitement prê
tées 5 M. le ministre de la guerre par M. le bourg
mestre Belhune,dans la séance du conseil communal
de Courlrai du 24 de ce mois.
Nous nous empressons de communiquer cette
lettre nos lecteurs
Bruxelles, le 39 mars r8S4«
Monsieur le Rédacteur,
Aussitôt après avoir counu le compte-rendu
donné par votre journal, de la séance du conseil
communal de Courtrai, du 24 de ce mois, et m'êlre
assuré de son exactitude, je nie suis em pressé d'adres
ser M. le ministre de la guerre la lettre suivante
Bruxelles, le 28 mars 1854.
Monsieur le Ministre,
Le Mémorialjournal de Courlrai, donne un compte-
rendu de la séance publique du 24 de ce mois du conseil
communal de cette ville. J'y lis celle assertion de M. le
bourgmestre L'année derrière, M. le ministre de la
guerre m'a dit qu'il était disposé retirer la garnison
de Courlrai, parce qu'il y avait la chambre un de
nos députés qui votait contre son budget.
L'exactitude de ce compte-rendu m'est attestée par
la signature de trois échcvins et d'un conseiller, présents
la séance.
Je suis le seul député de Courtrai qui ait voté contre
le budget de votre département. C'est donc de moi qu'il
a été question.
En présence de cet incident et avant de prendre,
comme représentant, la détermination que mon devoir
pourrait me commander, j'ai cru, M. le Ministre, qu'il
était loyal et prudent de vous demander si l'allégation de
M. le bourgmestre de Courtrai est exacte.
Dans l'espoir que vous voudrez bien m'honorer
d'une prompte réponse, je vous prie, M. le Ministre,
d'agréer l'assurance de ma considération distinguée.
Ehx. va.ndeispeereboom,
Membre de la chambre des Représentants
pour le district de Courtrai.
Quelques heures après, M. le ministre de la guerre
me faisait l'honneur de m'adresser la réponse sui
vante
Bruxelles, le 28 mars 1854.
Monsieur le Représentant,
Quelle que soit l'autorité des témoignages qui semblent garan
tir S Toayeux la fidélité du compte-rendu inséré dans 1* Mémorial
de Courtrai. je me plais douter de son exactitude.
u 11 me parait impossible que Ihouoiabte bourgmestre de celle
ville ait tenu le laugage que le journal précité lui attribue 1).
Quoiqu'il en soit, je déclare, eu ce qui are coucerue, n'avoir pro
noncé, aucune époque, tes paroles que le Mémorial rapporte.
l a dislocation de 1 armée s'opere, d'après des cuusidéiatioos
d'un ordre purement militaire. J ai pour priucipeet pour habitude
constante, en procédant ce travail, de ue consulter que les exigeu-
ces du service, et les intérêts géuéraux du pays C'est assez dire que
le vote de tel ou tel membre de la chambre sur le budget de mon
département, y demeure complètement étranger.
Je n'ai puiul voulu perdre de temps a répondre, par la déclara
tion qui précède, a la lettre que vous m'avez fait 1 honneur de
m'adie»aer il y a quelques heures, et je profile de cette occasion pour
vous prier d'agréer, M. le Représentant, les assurances de ma haute
considération.
u Le Miuistre de la guerre,
ANOUL.
u A Monsieur Ern. fandsnpeersbomi. membre de la thambrdit
Représentante pour U district de Courtrai.
Cette lettre prou?e, tout au moins, que la mé
moire de M. le bourgmestre de Courtrai l'a très-mal
servi dans cette circonstance.
(1) Nous avons 1 habitude de rapporter, aussi fidèlement que
possible et avec l étendue que notre format le comporte, tout ce qui
se passe aux séances du conseil communal; nos adversaires doi
vent eu convenir et eu sont convenus souvent. Nous avons, par
deux fois déjà, donné l'assurance de l'exactitude du compte-rendu
de la séance du 24 courant. Personne ne l'a contestée; au coultaire,
elle se trouve aujourd'hui confirmée de la manière la plus formelle,
par la signature de quatre membres du conseil qui, comme nous,
assistaient a laséance. Pour la troisième fois, nous affirmons notre
compte rendu d'uneexactitude irréfragable. (Note de la bs jactiom.)
La franchise m'obliga b ajouter que, si j'avais su,
h l'avance, que mon vole négatif dût causer le retrait
de la garnison de Courtrai, j'eusse également voté
contre des dépenses, qui me paraissaient exagérées.
Ai-je, pendant ma carrière parlementaire, bien
ou mal servi les intérêts locaux? c'est ce que d'au
tres que moi ont juger. Mais on voudra bien se
souvenir que, côté du vif désir qu'un représentant
éprouve d'être utile son arrondissement, se trouve
la stricte obligation qu'il a conlraciée d'observer
l'article de la constitution qui dit Les membres
des deux chambres représentent la nation et non
uniquement la province ou la subdivision de pro-
vineequi lésa nommés.
Certes, se voir porté au Parlement par le choix
libre et spontané de ses concitoyens est une distinc
tion flatteuse. Mais quel pourrait être,aux ycuxd'un
homme qui se respecte, le prix de cet honneur, s'il
fallait, pour l'acquérir ou le conserver, sacrifier ses
convictions consciencieuses, c'est-à-dire sa propre
estime
Je vous prie d'agréer, M. le Rédacteur l'expres
sion de mes civilités empressées.
Ernest Vandenpeereboom,
Représentant.
Le Roi, dans la visite qu'il va faire Rethy,
s'y rendra par Turnhoul, el l'on espère, dit le
JVieutcsblad van Gheelque S. M. retournera
par Gheel, Herenthals, Lierre et Anvers.
Mercredi, le Sénat a entendu divers rapports
sur les projets son ordre du jour. 11 a fixé
lundi l'ouverture de la discussion du projet de
loi relatif aux brevets d'invention.
sulion dans laquelle était engagée son amied'une
manière qui lui semblait de plus en plus joyeuse et
piquante. Elle eût donné tout au monde pour contempler
l'œil oblique de La Fresnaic quanti Émcliue récita ces
vers
J'ai langui, j'ai séché dans les feux, dans les larmes
11 suffit de tes yeux pour t'en persuader...
Si tes yeux, un moment, pouvaient me regarder.
La position lui semblait de plus en plus plaisante,
et elle attendait avec délices le moment d'éclater. Depuis
quelques minutes, madame Dalbon traînait, agitait son
fauteuil sur le parquet, comme pour avertir Caroline qu'il
était heure de se montrer et de la tirer d'embarras mais
la malicieuse fille ne trouvait pas encore que les choses
en fussent venues au gré de son caprice, et que la décla
ration eût encore été assez nettement formulée. Enfin, le
moment arriva.
u Dans l'excès de son entraînement poétique, Alphonse
se laissa glisser de son fauteuil aux pieds d'Êmcline, et
déposa sur ina main un ardent baiser. Madame Dalbon
avait elle-même alimenté le foyer, mais elle n'avait osé
encore s'attendre cet aveu sans détour sa poitrine en
fut oppressée, sa bouche en demeura muette, et des
larmes 1a gagnèrent malgré elle, larmes tardives et
D'après ce qui a transpiré-de la séance secrète,
tenue mardi par la Chambre des représentants,
M. le ministre des affaires étrangères a d'abord
rendu compte des négociations qui oui précédé
la conclusion des conventions.
A la suite de ces explications M. Verhaegen
a demandé que la dtscussiou fût reprise en
séance publique.
Celle proposition, laquelle le gouvernement
s'est opposé, a été rejelée.
Après avoir entendu un discours de M. Clos-
set contre les conventions, la Chambre a décidé
que la discussion continuerait hieret elle a
continué effectivement toujours en comité
secret.
La Chambre des représentants a continué
Jeudi, en comité secret, la discussion du traité
avec la France, et n'a entendu que deux ora
teurs.
M. Verhaegen a combattu les deux conven
tions. M. le ministre des finances lui a répondu
très-longuement et il a pu même terminer son
discours. Il a dû reprendre la parole hier, au
début de la séance.
On suppose que la discussion se prolongera
jusqu'à demain, el que les deux conventions
seront adoptées malgré les nombreuses récla
mations dont elles sont l'objet, et malgré l'in
justice évidente de plusieurs des clauses qu'elles
conlien tient.
inutiles, qui contrastèrent étrangement avec le cri per
çant de gailé que jeta Caroline en sortant tout coup de
sa cachette.
La Fresnaic était encore aux pieds de madame
Dalbon, qui ressemblait elle-inème une accusée deman
dant grâce et pitié pour une folie de jeunesse.
La Frcsnaie, surpris et presque épouvanté,comme
s'il eût craint un instant l'entrée du mari d'Emcline,
lança vers elle et son amie un regard de dédaigneuse
indignation. Mais ne doutant plus de l'effet que ses
paroles, défaut de son visage, avaient produit sur
madame Dalbon, il se relira morne et silencieux, jurant
dans son cœnr ulcéré de se venger sur elle et sur son
amie de cet infâme sarcasme adressé sans doute son
malheur.
Ah voilà donc les femmes se dit-il en lui-même,
elles vous harcèlent du regard et de la voix, et quand
vous prenez de l'audace en raison des encouragements
qu'elles vous prodiguent, elles tentent de vous briser
d'un long éclat de rire. Mais non pas, non pas il faut
leur démontrer qu'on n'insulte pas ainsi un cœur qui se
sent el se respecte. Honte qui recule devant ce rire de
folle ou de démon H faut que vous la dominiez votre
(0ur de toute votre puissance, celte femme qui croit que
Un 30 Mars an lr Avril inclus.
La déclaration de l'état de «lierre a été faite avant-
hier au Corps-Législatif et au Sénat, par le gouver
nement français. Le ministère anglais a fait la mê.ne
communication aux deux Chambres du Parlement.
A Pa ris, pendant la Bourse, ou ignorait le fait,
et cependant la baisse y a été très-forte. Notre cor
respondant nous apprend qu'elle a continué dans la
soirée, et celle qu'il piévoyail pour la bourse d'hier
s'est réalisée.
Les fonds ont aussi baissé la Bourse de Londres.
On l'attribue autant la guerre qu'aux faillites do
quelques maisons, entre lesquelles on eu cite une
qui taisait de grandes affaires avec l'Australie et les
Indes-Occidenlales et dont le passif s'élève 5
millions 5oo,ooo francs.
On craint d'autres sinistres par suite de spécula
tions sur les grains. L'argent est devenu rare et
l'escompte difficile. On regarde comme probable
que la banque d'Angleterre se décidera, jeudi pro
chain, élever le taux de sou escompte 6 p. c.
Le gouvernement français a reçu avant-hier au
soir, la nouvelle du passage du Danube par 18 mille
russes, près de Matchin. Matcliiu est dans le voisi
nage d'ibraïla, et de ce côté se trouve l'extrême
droite de l'armée ottomane. Le passage s'est effectué
sans opposition.
Le traité d'alliance conclu entre les deux puissan
ces maritimes et la Turquie, est arrivé avant-hier
Paris, dit-on. On y a reçu également la déclaration
de neutralité de la Prusse et de l'Autriche.
De grandes difficultés attendent les corps auxi
liaires eu Turquie. 11 est facile de dire ioo mille
hommes iront Constantittople, et il n'est pas trop
difficile de les y transporter. 11 le sera davantage
peut-être de les y faire vivre. On assure que les
gouvernements de France et d'Angleterre ont déjà
été informés respectivement, par des rapports du
colonel du génie Ardaut et du général Biirgoyue,
qu'ils devront envoyer en Turquie, les vivres de
toute nature, ainsi que le bois, el qu'on ue trouvera
pas même sur les lieux des chevaux de transport.
On avait pourtant beaucoup compté sur celle der-
uière ressource.
Le gouvernement des États-Unis vient de couper
court aux bruits d'après lesquels la Russie cherchait
y armer des corsaires. 11 a fait déclarer au gouver
nement fiançais, que la délivrance de lettres de
marques serait complètement iuterdite dans tous
les Etats de l'Union.
Il paraît que le général Groeben, envoyé Lon
dres pour donner au gouvernement anglais des
explications sur la neutralité de la Prusse, ne s'ex
prime pas avec une grande facilité. Le Times pré
tend ce propos que le mot suivant est attribué
lord Clarendon Pour expliquer une chose inex
plicable, ou envoie ici un homme qui ue sait pas
s'expliquer, s
Nous avons signalé comme très-significative, la
nomination de M. d'Auerswaid en qualité de prési
dent de la commission de la seconde Chambre prus
sienne, chargée d'examiner le projet d'emprunt de
3o millions de lhalers. Le choix du rapporteur est
plus significatif encore il s'est arrêté sur M. de
Vincke, un des membres les plus avancés et les plus
éininents du parti libéral.
Uuecorrespoitdance adressée de Berlin au Journal
(allemand) de Francfort, donne comme probable, un
nouveau voyage du duc de Saxe-Cobourg-Gotha
Paris.
Poil se joue avec des passions d'homme comme avec un
hochet d'enfant. Il faut que, les cheveux épars, elle lan
guisse vos genoux, tlans vos bras, cette insensée qui
vous raillait si bien; et quand elle aura failli, si vous ne
la méprisez pas, ii faut qu'elle sache du moins, que
quiconque ne fuit pas l'heure de faillir, faillira, quel que
soit le maître, épouvantable ou beau Puis il sera temps
d'avoir pitié car ces yeux naguère si hardis n'oseront
plus se lever, car deux ruisseaux de larmes v iendront voi
ler ces lèvres naguère si insultantes et rieuses
Soulevé par ces réflexions qui volcanisaient son âme,
Alphonse sortit, marcha d'un pas rapide, et quand il fut
arrivé chez lui, il se jeta sur son lit avec une espèce de
frénétique convulsion, passant et repassant ses doigts sur
son front, dans ses cheveux hérissés, se frappant du poing
la léte et criant Mon Dieu mon Dieu ne trouverai-
je point là, dans ma léte enfiévrée, un crime pour punir
sans qu'on me tue ensuite, un crime mérité dont je puisse
jouir sans craindre que rien en trouble les délices
Ces coupables inspirations, suscitées dans'lc coeur
généreux d'Alphonse par la cuisante blessure de son
amour-propre, obscurcirent sa raison et ne lui permirent
que bien tard de so livrer un sommeil fiévreux et agité.
(La tut* au proohain n\j