Nouvelles «llvcrses. Nous apprenons par le télégraphe, que dimaiiahe dernier, 5 heures du soir, en pleine rue, un misé rable assassin a frappé le duc de Parme d'un coup de couteau, et que ce prince a succombé sa blessure 34 heures après. Le duc de l'arme était âgé de 31 ans. 11 avait épousé la sœur du comte de Ch.unbord, et il meurt de la même mort que son beau-père, l'in fortuné duc de Berry. Jusqu'ici le Louvel italien est resté inconnu. Le duc de Parme laisse quatre enfants, dont l'aînée est une fil le. Le prince héréditaire qui vient après elle, n'est âgé que de 6 ans. La Diète danoise a été close le 34* Avant de se sé parer, la Chambre a volé le budget de i854-t855; mais plusieurs députés ont fait observer que leur vote ne devait pas être considéré comme un vole de confiance pour le cabinet. Le député Monrad a exprimé l'espoir que l'adresse au Roi ne resterait pas sans résultat, cl qu'avant l'automne, le Dane- marck aurait de nouveaux ministres. Le grand conseil de Berne est, depuis i85o, com posé en majorité de conservateurs. Ceux-ci ont pro fité de leur présence au pouvoir, pojr porter une loi sur la presse, que la Diète lédérale, dans sa der nière session, a trouvée par trop restrictive, et qu'elle a refusé de sanctionner comme contraire la Constitution. Malgré cette décision, le grand conseil de Berne entend maintenir dans son canton la loi qu'il a vo tée, et il conteste la compétence de la représentation fédérale. 11 vient, en conséquence, de charger le conseil d'Etat cantonal d'user de tous les moyens constitutionnels en son pouvoir, pour résister la décision de la Diète. Le Journal des Débat* donne une analyse du traité conclu entre la Turquie et les deux puissances auxiliairesi Nous y voyons confirmée l'avance de 20 millions de francs faite au Sultan de compte demi, par la France et l'Angleterre. Le passage du Danube par les Russes est confirmé. Il s'est effectué le 23 mars, en deux colonnes et sur deux points différents, près de Galalz et de Braïlow. Nous ferons observer seulement que Tultscha, qui a été pris par les Russes, est de quinze lieues plus rapproché des bouches du Danube que Matschin, et distant du fleuve lui-même de deux lieues environ. Maintenant, de ces points différents, les Russes marcheront-ils le long du Danube comme en 1829, et iront-ils droit sur les Balkans? Ou bien, après avoir pris Hirsova et Silistria, tourneront-ils les Bal kans en se dirigeant vers Verna, le long de la mer Sur la carte, cela semble possible. Eu esl-il autre ment sur le terrain C'est ce que nous ne saurions dire. Toujours est-il que le fleuve franchi sans ob stacle, c'est déjà pour les Russes un grand point de gagné. Veulent-ils brusquer leurs affaires et arriver Constantinople avant que les armées auxiliaires ne soient préparées les recevoir Espèrent-ils y réus sir? Ce sont des questions qu'oit peut poser. Mais il faut que quelques jours s'écoulent encore, avant de les pouvoir résoudre avec quelque certitude. Les souscriptions l'emprunt français se sont élevées 487 millions de francs. Le consul anglais Cronstadt a été invité quitter -cette ville. Le consul français est en ce moment absent en congé. On n'a pas encore de détails précis sur l'assassinat du duc de Parme. Le bruit court Paris, d'après notre correspondantqu'il serait tombé victime d'uue vengeance particulière. 11 a été frappé rue de S1' Lucie, dans Parme même, au moment où il se rendait la promenade, accompagné de deux offi ciers de sa maison. Il était arrivé la souveraineté en 1849, par l'abdication de son père, qui vit encore, retiré Paris, ne s'occupant ni d'affaires ni de poli tique. Aussitôt après la mort de son mari, la duchesse de Parme a proclamé souverain son fils Robert, et a pris la régence pour elle-même, durant la minorité de ce der-nier. Ce n'est pas sur deux points, tuais sur trois, que le Danube a été franchi. Ces trois points sont Galalz, lsmaïl et braïlotv. Le général Luders com mandait la colonne de Galatz, le général Ouscha- koff celle d'ismaïl, le général Gorlschakoff celle de Braïlow. Où étaient les Turcs pour s'opposer au passage? Omer-Pacha savait depuis plusieurs jours que les Russes abandonnaient l'attaque de Kalafat, et que le général Gortschakofl transportait son quartier- général Braïlow. Le Satellite de Cronstadt dit que sur ce point se trouvaient 40,000 hommes et seize généraux et que deux ponts étaient construits sur le fleuve. Pourquoi le» Turc» n'ont-ils pas cherché ruiner ces ponts C'est ce que nous ne saurions dire encore. De ce côté, lesTurcs ont, dit-on, environ 40 mille hommes, dix mille de plus qu'à leur aile droite ex trême, du côté de Kalafat, mais ils y sont moins bieiftétablis. Au nombre des personnages russes que la guerre amène de Paris Bruxelles, 011 cite M"« la princesse Bugralion depuis bien longtemps fixée .eu France. Nous apprenons, dit le Messager de Gand. que M. le colonel de Mail quittera prochainement le com mandement du régiment du génie, pour aller occu per Bruxelles une position plus importante, celle de directeur de la division du génie au département de la guerre. Cet officier sera longtemps et profon dément regretté aussi bien par les sous-officiers et soldais que par les officiers du corps dont il était le chef. Ces sentiments seront compris de ceux qui connaissent M. de Man, qui a passé Gaud plusieurs années desépoques différentes. M. de Mau lemeltra sou commandement après l'inspection générale qui doit commencer aujour d'hui. La mort de M. de Villèle confirme le mot de Mm* de Lieven qui disait récemment, alors qu'elle rési dait encore Paris t Nous allons voir tomber maintenant une une toutes les grandes figures de la première moitié du dix-neuvième siècle. En effet, depuis lors on a vu s'éteindre tour tour MM. F. Arago, de Peyrounet, Visconli, de Lamennais, Tltibaudeau, et voici qu'à très-peu de distance M. de Villèle tombe son tour. Oui, tous les grands noms s'effacent. On se demande maintenant, chaque ma lin, avec une sorte d'effroi A qui le tour pour demain >1 Les slatistiques nous apprennent, par malbettr, que presque toutes les grandes illustra tions contemporaines sont septuagénaires. Cela n'est pas très-gai, mais dans le temps où (tous sommes, il faut avoir assez de philosophie pour envisager de sang-froid toutes les éventualités. Les ennemis du gouvernement, il y en a quelques- uns malgré ses mérites, se sont fort égayés de la naïveté de l'homme d'Etat qui a cru devoir faire démentir par le Moniteur le bruît d'après lequel le gouvernement devrait c/iipper (en vérité il n'y a pas d'autre mol pour exprimer la chose), le montant des souset iptious l'emprunt excédant le chiffre de 2S0 millions. Par celle rectification, le gouvet 11e- meut reconnu il qu'on le croit capable d'un tel acte d'indélicatesse. On dit que Napoléon a été très-irrilé de ces quatre ligues du Moniteur et qu'il s'est mis contre M. Eould dans une colère noire dont il est encore indisposé. La note du Moniteur qui contenait le récit du mariage du prince Murât avec la princesse de Wa- gram, constatait l'absence do prince Jérôme et celle du prince Napoléon son H\s, pour cause d'indisposi tion Or, les deux princes indisposés assistaient le soir la représentation du Théâtre-italien. Le mol de celte énigme est celui-ci le prince Napoléon avait demandé l'an dernier, les journaux en ont parlé, la main de la princesse de YVagram, et il avait été réfusé par la mère de celle-ci. L'âge de M"0 Berthier était mieux assorti cependant avec celui du prince Napoléon, car elle a 22 arts, et le jeune Mural qu'elle vient d'épouser, n'en a que 18. Legouvernement anglais, en renonçant faire passer ses troupes par la france, saut les 3,000 hommes attendus Paris, a cru néanmoins devoir user de celle voie pour les chevaux, afin de leur éviter les fatigues d'une trop longue traversée. DéjA les dispositions sont prises par le maréchal Vaillant sur toute la route de Calais la Méditerranée. Le passage des chevaux aura lieu par convois de 1,000 1,200sousla conduite du nombre de soldats stric tement nécessaire. Les bâtiments anglais viendront les prendre au port d'embarquement. On lit dans le Journal de l'Empire Le duc de Cambridge et uu nombreux état- major sont partis de Londres vendredi, se rendant en Orient. Le Siècle assure qu'un courrier est parti de Lon dres, le 22, portant l'amiral Napier, l'ordre de commencer les hostilités dès que-la saison le per mettra. On dit que le départ du maréchal de Saint-Arnaud seêa encore retardé jusqu'au 20 ou au 3J avril. Le commandant enchef desforcesanglaises le piéoédera en Orient. Lord Raglan et le duc de Cambridge doi vent prendre prochainement passage bord du Banshee qui se tient leur disposition Marseille. On lit dans le Mémorial bordelais d'hier <1 Depuis deux jours, une jeune fille du nom de Marie, et qui occupe dans la rue Huguerie uu appar tement situe au premier étage, avait disparu. Le propriétaire et les voisins, inquiets d'une si longue absence, commencèrent les démarches; mais la police et les personnes qui avaient des relations avec Marie n'ayant pu donner aucun renseignement sur elle, on commença supposer qu'elle avait mis fin ses jours. Elle n'avait pu partir eu voyage. A son départ, elle n'avait emporté que des habits fort simples, négligeant toute sorte de préparatifs. Aujourd'hui, dans la matinée une laitière qui traversait la rue de Rohatt a entendu des cris qui semblaient partir d'une cave. Elle a prêté l'oreille plus attentivement et a reconnu que ces cris étaient ceuxd'uitefemnie quiappelail au secours et deman dait qu'on lui ouvrit la porte du lieu où elle était, et où involontairement elle s'était renfermée. On a ouvert la cave et on a trouvé la jeune fille de la rue Huguerie dans un état désespéré. Sa figure pâle indiquait qu'elle avait été la proie d'émotions vives. Le besoin de manger, que depuis deux jours elle n'avait point satisfait, altérait sa physionomie. Interrogée sur l'origine de cette aventure, elle a prétendu avoir, eu entrant dans une maison de la rue deRobatt, où elle connaissait une amie, trébuché dans l'escalier contre le couvercle d'une tranne qui s'était renfermé sur elle. Nous ne savons ce qu'il peut y avoir de vrai dans le témoignage de la jeune fille toujours est-il qu'elle s'est jusqu'à présent refusée fournir de plus amples explications. On écrit de Naples au Parlamento Ou parle beaucoup ici d'une aventure arrivée deux des officiers prussiens qui ont accompagné le prince Frédéric-Guillaume de Pruase, dans sa visite au roidesDeux-Siciles.Ces messieurs avaient fait une excursion aux Camaldules pour jouir de l'admira ble cou p-d'œil que présente ce couvent. Maiscomme la route est excessivement mauvaise, il faut la faire dos d'ànes. Malgré leur répugnance pour une pareille cavalcade, les officiers prussiens durent s'y résigner, et chemin faisant, ils rencontrèrent une patrouille de guardie urbane, qui leur porta les armes et a laquelle ils rendirent le salut militaire. A leur retour, vers les trois heures, ils lurent arrêtés par des voleurs qui leur enlevèrent montres, joyaux et quatre-vingts napoléons. Les officiers, arrivés la ville, firent leur dé claration la police, qui se mit activement la recherche des voleurs et en arrêta quatre le soir même. Ils faisaient partie de la patrouille qui avait porté lejourutêiiie les armes aux officiers prussiens. La trop célèbre Lola Montez visite en ce moment les régions minières de la Californie elle voyage en grand équipage. État-civii. d'I phe», du 27 Mars au i' Avril inclus. Naissances. Sexe masculin 4 idem féminin 1, total S. Mauiages. Néant. Décès. Bolluerl, Marie-Thérèse, 15 ans, dentellière, rue de Kauwekind. .1lersdom, Natalie 42 ans, jour nalière, épouse d'Ambroise ffauden, rue de Meniit. Cuckle, Barbe, 93 ans, journalière, célibataire, rue de l'IIôpilal-S'-Jcan. Wannein, Victoire, 50 ans, domes tique, célibataire, rue de l'Étoile. lilockBasile-Louis, 51 ans, militaire, décédé Ain-Sassa, (Algérie) le 10 Septembre 1851. BaudenDésiré, 20 ans, tailleur, célibataire, rue de Menin. Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin 1 idem féminin 5, total 4. IMarchf. n'ïprf.n, du 1T Avril 1854. Les prix du froment ont baissé de 40 centimes l'hec tolitre 445 hectolitres se sont vendus de fr. 50-40 55-20 en moyenne fr. 51-80 l'hectolitre. Une. baisse de fr. 1-60 par hectolitre s'est produite sur les prix du seigle 27 hectolitres se sont vendus de fr. 22-40 24-40 en moyenne fr. 23-40 l'hectolitre. Les prix de l'avoine sont restés peu près les mêmes qu'au marche précédent 42 hectolitres ont été vendus de 10 12 fr.; en moyenne 11 fr. l'hectolitre. Il y a eu 20 centimes de hausse sur les prix des fèves qui ont été de fr. 17-20 l'hectolitre en moyenne. Les prix des pommes de terre n'ont point changé; 3,000 kilogrammes ont été vendus 12 fr. les 100 kilogrammes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3