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La fiancée de l'empereur d'Autriche a renoncé le
37 mars, de la manière la plus formelle, tous ses
droits éventuels la succession au trône de Bavière.
Des placards séditieux ont été affichés la nuit
dans Paris, où l'on reproche Louis-Napoléon
d'avoir |>oussë la France la guerre, et d'être ainsi
la cause de la stagnation du commerce. Ce lait 11a
aucune importance en ce moment; mais il se repro
duirait eu grandissant, si la guerre se prolongeait.
La Gazeltde Londret publie une série d'ordres
de la Beine se rapportant la guerre. Le premier
décrète que les flottes pourront saisir légalement
tous les navires, vaisseaux et marchandises appar
tenant l'empereur de Russie ou ses sujets, ou
autres habitants de son Empire; le second ordonne
un embargo général sur tous les vaisseaux ou navires
russes; le troisième accorde aux navires marchands
russes, jusqu'au 10 mai, pour quitter avec leurs
cargaisons, les ports britanniques où ils se trouvent;
le quatrième eufin, détermine le partage du butin
conquis sur les navires ennemis, entre dix classes
de marins, depuis les capitaines de pavillon jus
qu'aux mousses.
Toutes les mesures ordonnées par la reine d'An
gleterre, la France les prend également. Le Moni
teur fronçait publie la déclaration relative aux
droits des neuli es.JLes deux nations'proclament de
nouveau h maxime que le pavillon couvre la mar
chandise, saui la contrebande de guerre; elles décla
rent en outrequ'elles ne délivreront pas de lettres
de marque pour le moment. Cette restriction indique
qu'il en serait autrement si la Russie armait des
corsaires.
T.e Timet publie de son côté, une note où M.
Michel!, consul d'Angleterre S1 Pélcrsbourg, tait
lord Clarendon le récit de ce qui s'est passé entre
M. de Nesselrode et lui, quand il lui a fait la remise
de la sommation d'avoir évacuer les Principautés.
Celle nole| confirme ce que nous Jsavions déjà
qu'après avoir pris les ordres du Tzar, M. de Nes
selrode aurait dit ceci: L'Empereur ne juge pas
convenable de donner aucune réponse la lettre
de lord Clarendon.
M. Michell dit dans sa note qu'il s'était présenté
le 14 mars, la chancellerie avec le consul de Fran
ce, M. Castillon, mais que le comte de Nesselrode
avait refusé de recevoir ce dernier. La note se ter
mine ainsi
Dans la conversation qui eut lieu ensuite, je deman
dai au comte de Nesselrode quelles étaient les intentions
de son gouvernement au sujet des dispositions consulaires
prendre entre les deux pays, en cas de déclaration de
guerre. Son Excellence me répondit Cela dépendra
entièrement de la marche que suivra le gouvernement
de S. 31. B. Nous, nous ne déclarerons pas la guerre.
On se souvient que la seconde Chambre de Prusse,
opposée d'abord au projet de loidestiné augmenter
l'impôt sur la fabrication de l'eau-de-vie, s'empressa
de le voler sur la déclaration du ministère, que dans
les circonstances présentes, cette ressource était
nécessaire au trésor. La première Chambre, saisie
son tour de ce projet, ne s'est pas laissée toucher
par cette considération; elle a rejeté le projet une
grande majorité. Ce rejet s'explique par cette cir
constance, que la plupart des membres de la pre
mière Chambre sont degrands propriétaires fonciers
possédant des distilleries. Le désintéressement eir
Prusse n'est pas une vertu pluscomniunequ'aiileurs.
Disons toutefois qu'en lejetant le projet voté par
l'autre Chambre, la première a voté le projet pri-
tombe le témoignage de votre tardive pitié de votre
pitié, madame, car je sens que je n'ai droit rien de
plus. El vous ne me la refuserez pas car, dès hier,
j'ai cru voir que votre physionomie céleste trahissait
un regret l'heure où vos paroles et vos dédains ni'ae-
câblaient, me donnaient le coup fatal, le coup de
mort... oui, le coup de mort car vous m'aurez tué.
Alphonse La Fuesxaie.
11 ajouta en forme de post-scriptum
Je sais que votre mari est absent présent, je..nc le
redouterais pas, madame; je ne craindrais pas qu'il fut
témoin de ma prière, surtout s'il connaissait votre
action. Il ne m'en voudrait pas, car je lui serais peu
dangereux. Je suivrai donc, sans scrupule aucun, nia
lettre, une heure près. A onze heures, je serai devant
vous si vous me le permettez, et déjà mon espérance
se tourne vers le seuil de votre porte, mais comme
celle d'un mourant se tourne vers le prêtre qui se
place, pour consoler, entre l'agonie cl le cercueil.
Cette lettre ainsi arrangée, Alphonse la remit l'in
stant même entre les mains d'un porteur; et puis, reve
nant son secrétaire, il chercha graiid'pcinc, dans une
liasse de manuscrits depuis longtemps mis au rebut, une
de ce» pièce» de vers telles qu'il en jaillit d'un premier
élan poétique, la sortie du collège, quand les passions
s« pressent dans l'âme qui s'ouvre-à elles toute fraichc et
initif du gouvernement, mais seulement la majo-
ritéde bi voix contre 5i. Ce projet diffère de l'autre
en ce^que l'augmentation qu'il consacre n'est que
de 25 p. c. la première année, et ne s'élèvera 5o
p. c. que l'année suivante. Le projet rejeté consa
crait l'augmentation de 5o p. c. dater du ir août
prochain.
Des difficultés viennent de renaître entre Cuba et
les Etats-Unis. Unnaflre américain, lé Black War-
rior, a été saisi la Havane, sous prétexte qu'il avait
bord des marchandises non mentionnées dans son
manifeste. Le capitaine avait déclaré qu'il entrait
sur l'est, quoiqu'il eût un chargement de 400 balles
de colon pour New,-Yorck.
Un rapport des cosignataires de ce navire la
Havane, soutient qu'on devait considérer le navire
comme étant sur lest, relativement la Havane,
puisqu'il n'y importait ou n'en exportail aucune
marchandise; que d'ailleurs, le Black-Warrior est
entré trente-six fois et d'autres steamers plus de
trois cents fois dans le même port et de la même
manière, sans qu'on eût jamais fait la moindre dif
ficulté de les admettre l'entrée et l'expédition
sur lest. Ce rapport ajoute qu'en présence des pré
tentions de la douane havanaise, les cousignataires
et le capitaine ont offert une déclaration supplé
mentaire dans le délai de douze heures accordé
tout navire pour rectifier son manifeste. Mais la
saisie a été maintenue malgré cela. Ceci se passait
1» 28 février dernier.
Le journal des Etals-Unis ou nous avons lu le
rapport des cousignataires, ne dit pas ce que les
autorités espagnoles ont répondu, en sorte que nous
ne savons que ce que dit l'une des deux parties
intéressées.
Uu autre journal américain regrette qu'au lieu
de chercher simplifier les choses en fournissant
caution, comme la compagnie Cuiiard l'a toujours
fait quaud uu de ses steamers était saisi sous pré
vention decontrebande, les cousignataires du Black-
Warrior aient préféré faire une sorte de coup de
théâtre.
D'après les nouvelles les plus récentes de la Ha
vane (8 mars), les autorités cubaines ont frappé le
Black-Warrior d'une amende double de la valeur
de sa cargaison; on en porte le chiffre 230,000
dollars. Uue sévérité aussi grande indique néces
sairement des griefs sérieux et positifs.
Ce conflit, dans tous les cas, est des plus regret
tables, et l'état des rapports déjà très-difficiles entre
les deux pays, et au moment où toute l'atleution
et toutes les forces de la France et de l'Angleterre
sont tournées vers l'Orient. Les Américains pour
raient fort bien, eu effet, profiter de la circonstance
pour faire main basse sur Cuba. Les autorités de
i'île feraient donc sagement d'éviter avec eux tout
prétexte de conflit.
Le gouvernement espagnol parait d'ailleurs bien
sentir cette nécessité de vivre en bons termes avec
les Etats-Unis; car avant de rien connaître desdiffi-
cultés qui viennent de s'élever, la Reine avait signé,
le i5 mars, un décret d'amnistie en faveur des cou-
damnés qui subissent leur peine pour avoir pris
part l'expédition de Lopez contre Cuba.
La saisie du Black-Warrior, dès qu'elle a été
connue Washington, a causé une grande émotion
au sein du Congrès, et le président Pterce, après
avoir reçu le rapport officiel du cousul américain, a
déclaré par un message du i5 mars, qu'il allait
ina média te m eut réclamer de l'Espagne uue indem-
neuve encorequand on n'est pas encore soumis
l'arithmétique de l'existence, en un mot quand ou pos
sède encore un cœur tout entier; car plus tard, 011 n'en
a plus que l'écorce ridée comme un vieux tronc sans sève.
Ce qu'il avait jadis composé avec transport et frénésie, i!
le répéta maintes fois du bout des lèvres, et quand il
l'eut gravé dans sa mémoire absolument comme un en
fant l'ait sa leçon, il se jeta de nouveau sur son lit, la
regard tendu sur l'aiguille de sa pendule, avec l'impa
tience d'un meurtrier qui épie l'heure ou va passer sa
victime.
De son côté aussi, M™" Dalbon avait pu nombrer les
minutes et les secondes durant une longue nuit car ses
paupières 11e s'étaient parfois fermées un instant que pour
se rouvrir incessamment et jilus brûlantes que jamais; et
dans l'inquiétude qu'elle avait ressentie par toute son
âme, par tous ses membres, elle s'était plusieurs re
prises jetée eu bas de son lit en désordre, pour aller, de
son baleine desséchée, humer par la fenêtre la fraîcheur
de l'air nocturne; et poser sa tête fiévreuse sur la pierre
humide de son balcon.
k Quand le jour fut enfin revenu, chaque mouvement
de pas tremblait dans sa poitrine et ses oreilles qui tin
taient comme celles d'un homme effrayé l'approche du
cation chaque murmure lointain la remplissait du sons
étranges, qui la faisaient bondir.
nilé, faisant pressentir en cas de refus, qu'il aurait
recours aux mesures les plus énergiques.
Ce qui nous arrive de plus intéressant de France
aujourd hui, c'est le mandement de Mgr l'archevê
que de Paris, ordonnant des prières pour le succès
des armes françaises en Orient. L'empereur de Rus
sie est fort maltraité par le prélat. Dès son début, il
met en opposition sa politique avec celledela Fiança
et de l'Angleterre. Le jour s'est fait, dit-il, sur ces
grandes affaires. Les pliset les replisde la diplomatie
ont été mis découvert, et on a vu: d'un côté, la
boilne foi, le désir de la paix, une délicatesse ex
trême eu ce qui touche le respect des traités; de
l'autre, une habileté pleine de ruse et de duplicité,
de longs projets de domination, le but visiblede faire
asseoir la force au service de l'erreur, sur le trône
de Constantinople.
Au traité d'alliance signé entre la France, l'An
gleterre et la Turquie est annexé un protocole
relatif la Grece. Il y a été spécifié que le roi Othon
serait invité par une note des trois puisssaces,
réprimer par tous les moyens eu son pouvoir, les
tentatives d'insurrection qui s'organisent en Grèce
contre les provinces turques limitrophes. Pour le
cas où cette note resterait sans effet, il a été stipulé
que les relations diplomatiques entre la Grèce et la
Turquie seraient suspendues, et que la France et
l'Angleterre prêteraient, s'il en était besoin, leur
appui matériel au Sultan.
Les dernières lettres de Madrid portent la date du
26 mars. 11 ne reste plus aucune trace de l'insur
rection de Saragosse; le calme règne, du moius
la surface, dans toute la Péninsule; le gouvernement
continue préparer dans le silence, les mesures
importantes qui doivent mettre un terme l'incer
titude de la situation politique.
Un n'a pas de renseignements nouveaux sur l'as
sassinat du duc de Panne. L'Opinione de Turin dit
seulement que l'assassin est un homme de petite
(aille, ayant la barbe noire et les cheveux couleur
brun loucé qu'il s'est sauvé et qu'on croit géné-
lalement que des motifs purement persouuels l'ont
poussé cet attentat.
Le premier acte de la duchesse régente a été de
changer le ministère et de défendre au baron Ward,
premier ministre et confident du feu duc, de ren
trer Parme. M. Ward était Vienne, au moment
du crime.
La commission du Corps-Législatif a présenté
samedi son rapport en séance publique, dans l'affaire
de M. de Montaiembert. Noire correspondant nous
en envoie l'analyse, où se trouvent les explications
données au sein de la commission par l'honorable
membre. Nous y voyons avec plaisir que celte ré
ponse est digne et ne ressemble pas aux versions
qui en avaient élé données par d'autres correspon
dances. M- de Montaiembert n'a rien désavoué: il a
dit seulement que dans les circonstances présentes,
il regrettait la publicité donnée sa lettre.
Lesdeux Chambres du Parlement anglais ont voté
l'unanimité, dans la séance de vendredi soir, la
réponse au message de la Reine, concernant la dé
claration de guerre. Ce vole a été précédé d'un débat,
dans lequel plusieurs orateurs ont critiqué la poli
tique du gouvernement, tout en déclarant qu'ils
donneraient au message un vote approbalif.
Les journaux anglais publient les dernières notes
diplomatiques auxquelles a donné lieu l'affaire
d'Orient. Nous trouvons dans une dépèche du 4
février, adressée de Vienne au comte Clarendon par
Lorsqu'on lui apporta la lettre, elle se dressa sur son
séant, la prit d'une main agitée, et en leva le cachet avec
un pressentiment de malheur.
La lettre avidement parcourue des yeux, M™" Dalbon
essuya de ses doigts une larme qui vint trembler uu bord
de sa paupière. Puis elle sonna sa femme de chambre.
Charlotte arrivé.
Qu'a donc madame fut la première question de
celle-ci.
En effet, Emcline avait le visage pâle, défait, et ça
et là marqueté de couleurs maladives.
J'ai froid oli j'ai bien froid, Charlotte, répondit-
elle jette sur moi cet édredon que j'avais peine sup
porter tout l'heure.
Charlotte 11'eut pas plutôt fait ce qu'on lui deman
dait, que sa maîtresse ajouta
Mais mon Dieu! je ne sais ce que j'éprouve, je ne
sais ce que je veux; voilà que j'étouffe maintenant, je
brûle Charlotte, ouvre cette fenêtre, retire ces cou
vertures qui me pèsent.
Et en disant cela, M"0 Dalbon les poussait une une
eu bas de son lit.
C'était réellement une infamie, un crime, con
tinua Emcline part elle, et certainement j'en aurai pitié.
Il n'est pas défendu d'avoir pitié, n'est-ce pasj Charlotte,
dit-elle d'une voix mourante, et surtout de quelqu'un