Chronique politique.
étrangères, la discussion du projet de loi sur le
crédit foncier.
Jean V'and.tmme (M. Frère) va enfin trouver
On s'attendait aussi, M Kalafat,à voir des choses
extraordinaires. Toutefois, jusqu'au 26 il ne s'est
passé aucun événement digne d'être mentionné.
C'est le 10 mars que le prince Gvt^tscliakuff reçut
us se humer
contradicteur dans les rangs du parti clé- |de gcunt-Péte.JKou.g l'ordre de ne plu
J" r la deleii.s.ve, mais de marcher en avant et d occuper
r.cnl. Cesl la plume la plus batailleuse de la r
prélatine belge qui s'est chargée de la besogne.
Mgr Malou, évêquede Bruges, vient de faire
annoncer une brochure dont nous ne connais
sons encore que quelques extraits que les jour
naux de l'épiscopat veulent bien nous offrir.
D après ces prémices, Mgr de Bruges réclame
tout bonnement |a liberté de la charité, le pou
voir illimité de créer des mains-mortes en un
mol la réalisation complète des vœux iutiu.es
de la genl cléricale quant l'exploitation de la
charité.
Cela promet d'être net, naïf et instructif.
Les arguments en seront si irrésistibles que
toute la droite va demander cor et cris que
l'on discute au plus tôt le projet de loi dont
la section centrale de la chambre s'est occupée.
L'apparition deranti-pampbletde Mgr Malou
va pulvériser et \e petit Jean Vandamme et le
projet Faider et tous ces affreux libéraux sup
pôts de messire Sai.atas, qui ne veulent pas
permettre que les moines spolient les familles.
Il est remarquer que l'apparition de l'anli-
pamphlet coïncide avec celle d'une comète qui
depuis quelques jours montre sa queue
lltorison. Éclaireur de Namur.)
Du 6 Avril au 8 Inclus.
Le Corps-Législatif a commencé avant-hier la dis
cussion du rapport de la commission, dans l'affaire
Montalemhert. Le debal n'a pu être terminé le pre
mier jour, et a dû continuer hier. On ne doutait
pas Paris, que le résultat n'en fut défavorable
l'honorable membre.
Une dépêche télégraphique annonce le retour
Marseille, du généial anglais sir J. Burgoyne. qui
s'était rendu Constantinople, l'effet d'y étudier
les ressources- qu'y pourra trouver l'armée expé
ditionnaire. Lord Raglan, qui doit en avoir le com
mandement, comme on sait, attendait le retour de
air Burgoyne pour quitter l'Angleterre.
Quelques lignes publiées par la Patrie semblent
jeter des doutes sur le passage des troupes anglaises
par la France.
Les flottes combinées sont rentrées dans la Mer-
Noire le mars.
Point de nouvelles ultérieures relatives la mar
che des Russes dans la Dubrudscha. Des lettres du
24 mars disent qu'ils ont commencé faire le siège
de Matschin, place d'un ordre très-secondaire et
qui ne résistera pas longtemps sansdoute. Les mêmes
lettres disent que pour la moment, le prince Gort-
schakoff se contentera d'occuper celte partie du
territoire ottoinau.
Les nouvelles de Widdin, du 26 mars, annoncent
qu'on y avait eu connaissance le aF>, du passage du
Danube par les Russes. Cette nouvelle a jeté l'alarme
parmi les troupes du camp et de la forteresse, parce
qu'on s'était passablement habitué ranger ce pas
sage au nombre des impossibilités.
feu du fort Duncannan et a été capturé, le capitaine
et l'équipage auraient été envoyés en prison comme
prisonniers de guerre.
Il nous est impossible d'accorder la moindre
créance une telle nouvelle, puisque les navires
sortis des ports russes avant la déclaration de guer-
sur la rive droite du Danube, les points stratégiques re peuvent jusqu'au 10 mai entrer librement dans
dont il est eu possession maintenant. Le même mou- les ports d'Angleterre. Cependant le Journal de*
vement fut opéré dès le début de la campagne de Débatt accueille la nouvelle en tête de ses colonnes
.828, mais dans des conditions différentes. Nous J sans la contredire. Maiscela n'en prouve pas la vé-
venons de relire un récit Irès-détaillé de cette èa.n- rite.
pagne celte lecture nous permet d'assurer que les On annonce que les Russes ont démantelé la for-
Russes ne sont pas près d'arriver h Constantinople, leresse de Bomarsond. dans I île d'Aland. Cette île
leur intention fût-elle d'y marcher tout droit. |qui appartint àttt refois s la Suède, est passée aux
Une nouvelle douteuse encore, mais qui nous j ,,,ai"s de la Russie en 1808. File commande l'entrée
arrive de plusieurs côtés, semblerait prouver que le j du golfe de Bothnie, et constitue une tres-boune po-
adraietU jeté un pont sur le Danube, entre Seinlin et
Belgrade, et l'on en conclut qu'elles vont commen
cer des o.iérations militaires pour l'occupation de
la Servie.
Le projet de loi sur la réforme du Code pénal,
dont nous avons annoncé l'adoption parla Cham
bre des député^ piéinontais, a été porté au Sénat,
où il a déjà subi l'épreuve d'une discussion prépa-
d'Alaudet de celles qui ferment le golfe de Livonie,
avant d'aller attaquer Cronstadt, si tant.est qu'il ose
risquer cette périlleuse entreprise. Il paraît que les
Russes sont de cet avis et qu'ils renoncent défen
dre l'archipel d'Aland puisqu'ils en détruisent les
fortifications.
Le différend entre Cuba et les Etats-Unis a vive
ment fixé l'attention en Angleterre. Il a fait avant-
ratoire dans les bureaux. Une commission a été hier I objet d une interpellation a la Chambre des
nommée, dont la majorité est peu favorable aux communes. Lord John Bussell a dit qu'il y avait
dispositions qui coiiirniiient dans certains cas, des heu de croire uu prompt arrangement de cette
pénalités contre les ministres du culte. Un nouveau
conflit est pat' conséquent sur le point d'éclater
entre les deux Chambres. Il y a là un dangerqu'une
égale prudence de la part du gouvernement et du
Sénat peut seule conjurer.
Bien des personnes encore ne veulent pas croire
affaire.
Le chef de l'église catholique en Angleterre, Mgr.
le cardinal Wiseman, Rome depuis plusieurs mois,
s'y est multiplié par ses travaux apostoliques. Il a
prêché l'église Saint-André delle Fratte, celle
de Saint-André del Valle, au collège anglais; il a
i la guerre et attendent le miracle (il ne faut rien lu,des dissertations dans les Académies et les So
ciétés savantes, si bien qu on avait cru qu il était
ille éternelle. VUnioer*
et que S. Em. doit re
donnerait facilement, pour un résultat aussi beau, lour»er prochainement Londres,
les hésitations qu'on lui a reprochées jusqu'ici. ^es lamilles russes qui avaient l'habitude de pas—
moins que cela) qui doit nous conserver la paix. I,
Ce miracle, le roi de Prusse l'aurait il opéré Il mé- 1 définit.vement fixé dans la v.
filerai* les bénédictions de l'univers, et on lui par-la""°"ce 1" eri est
Innrrioi' nitnr naine.mnnl 1 I n
Ces réflexions nous sont suggérées par une dépê
che télégraphique qui annonce que l'empereur de
Il le comprit et continua ainsi
Ce n'est pas d'aujourd'hui que je brûle pour vous,
Emclinc...
Monsieur!... interrompit celle-ci avec un geste
qui essayait un reste de dignité.
Oui, Emelinc que je brûle pour vous; n'en con
tinua pas moins La Frcsnaic; mais, comme je vous l'ai
donné entendre dans ma lettre...
Dans cette lettrevous ne me demandiez qu'un
peu de pitié, Alphonse, interrompit de nouveau madame
Dalbon, comme si elle implorait grâce et pitié pour
elle-même.
Alphonse elle a dit Alphonse pensa La
Fresnaic part lui; elle est perdue
Eh qui songe encore vous demander autre
ehosc que cette pitié continua-t-il voix liante. Pitié
donc, pitié pour moi, qui vous avez présenté la coupe
enivrante laquelle je ne voulais pas croire et j'avais
raison, car vous ne l'approcbiei de mes lèvres que pour
la briser sur mes dents.
Mais ne m'aviez-vous pas dit que vous n'aviez
jamais aiméque vous ne voudriez jamais aimer
d'amour? demanda F.meline en proie i un malaise qui
la conduisait sa perle par des sentiers jusqu'alors
inconnus de son cœur.
Faol-il donc «pic je le répète? répondit La Frcs-
ser l'hiver Home, en partent successivement, sans
attendre les fêles de Pâques. Elles prennent pour la
Russie s'offre conclure la paix eï régler la ques- PluPar' le ®h*njn d? i'Alle.nagne. 11 en sera sans
- doute de même dans le reste de 1 Italie.
tion d'O rient par un congrès européen qui se tien
drait a Berlin, si les droits obtenus récemment de
la Porte, par les sujets chrétiens, sont garantis par
les traités. Nous nous bornons indiquer te sens de
la dépêche.
Un correspondant particulier de Paris nous don
ne uu court aperçu du discours prononcé avant-hier
au Corps-Législatif par M. de Moulalcmbert. L'ho
norable membre n'a pas démenti ses antécédents de
courage et d'éloquence en cette occasion solennelle,
et toutes les opinions (sauf l'opinion bonapartiste
qui ne veut que le silence et l'adoration muette du
maître), doivent s'en réjouir. C'est eu i\l. de Monta-
lembei t que s'est incarné le peu de liberté qui ose
encore se faire jour en France; ce titre nos vœux
La Gazette de tienne du i*ravril publie le céré
monial qui devra être observé l'occasion de la
célébration du mariage de l'empereur avec la prin
cesse Elisabeth de Bavière. La princesse fera son
entrée solennelle dans la capitale le 26 avril. La
princesse sera reçue la porte de la ville par le gou
verneur militaire, qui la conduira au château dans
un magnifique équipage. Elle sera reçue là par
l'empereur et la famille impériale. Le mariage sera
célébré le 24*
La nouvelle aux apparences pacifiques, que le
télégraphe électrique avait apportée de Berlin était
extraite d'un journal de celte capitale. Nous avons
maintenant son article sous les yeux; la dépêche en
sont pour lui, et ils l'accompagneront devant ses|avait donné une analyse exacte ,el complète. La
juges, car le fait est consommé maintenant. Malgré
sa noble défense, le Coi ps-Législatif a obéi au mot
d'ordre parti d'en haut, et l'autorisation des pour
suites a été volée, la majorité de 184 voix contre
5f.
Un journal anglais, le Morning-Po*t, très-pressé
de commencer les hostilités contre la Russie, pré
tend qu'un navire russe venant de la Mer-Noire,
chargé de grains et allant Waterford, a essuyé le
naic,je mentais, je mentais vous comme moi-même,
Emeline. Ecoutez, écoutez ces stances que je délirais
pour vous, tandis oue vous tramiez contre moi, avec
votre amie, le complot qui m'a fait comprendre si bien,
si cruellement tout mon malheur écoutez-les ces vers
que j'ai tenus deux ans renfermés dans !c secret de mon
amour, el que je ne vous aurais jamais confies si vous
n'aviez pas décidé que ce jour était le dernier de ma vie.
Le dernier!... pourquoi donc? murmura
Emeline.
Alors, rappelant sa mémoire la pièce de vers qu'il
avait retrouvée le matin dans ses papiers, La Fresnaic la
débita comme un acteur qui fait de la passion avec les
nerfs défaut de sentiment; et, quand il eut récité cette
dernière stancc
A loi, toujours toi ces paroles de l'âme,
Que cent fois on reprend et qu'on ne peut finir,
Et ce friston qui n'est ni le froid ni la flamme,
Et mes vœux, et mon être, et tout mon avenir
Quand il eut, dis-je, récité cette dernière stance,
Emeline s'écria
Quoi vous avez fait ces vers, et vous les avez
faits pour moi
Et, en adressant cette question La Fresnaic, loin
de lui refuser comme auparavant sa main, elle la lui
présenta en signe de renierciment et de satisfaction.
même nouvelle arrivée Londres, y avait fait
hausser les fonds mais plusieurs journaux anglais
disent que c'est encore là un nouveau leurre du Tzar
pour confirmer la Prusse dans ses tendances russes,
et pour gagner, par des négociations le temps de
compléter ses préparatifs.
Du reste, la Nouvelle Gazette de Prune elie-
ni'nie, tout en voulant que l'on ajoute quelque prix
aux vues conciliantes qu'indiquent les propositions
De ce moment, c'en était fait, et sans espoir de re
tour, du cœur de madame Dalbon. Alphonse avait
d'abord imploré la pitié de la pitié il en était venu
remuer les fibres de l'amour sentimental, et, en homme
habile el calculateur, il avait fini par livrer bataille
l'amour-propre. Décidément, la victoire était lui, la
victoire tout entière.
Mais l'illusion ne devait pas être de longue durée
pour Emeline.
Le réveil fut affreux. Le prestige du langage et de
la passion avait disparu.
Horreur s'écria madame Dalbon en retrouvant
sous sa paujiièrc la tête de La Fresnaie; mais plus hideuse
que jamais, avec des cheveux roux, son regard louche,
ses joues creusées comme celles d'un spectre, avec ses
dents flétries et ses lèvres épaisses et retroussées, sur
lesquelles venait de passer subitement une expression
infernale.
Horreur!... je vous fais horreur maintenant
répéta La Fresnaie, c'est justice, madamC, car je vous
hais, je vous méprise.
Il achevait peine ces paroles de malédiction, qu'il
prit son chapeau avec sang-froid, et sortit,^ laissant
madame Dalbon seule, livrée son désespoir, ses
remords... et bientôt après évanouie
(La ivitt au prochain