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Chronique locale.
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Os prétextes disparaissent devant un examen sérieux.
Tout le monde admet que l'instruction primaire est d'un
intérêt général, que l'Etat doit veiller ce qu'il soit
satisfait ce besoin. La prospérité, l'ordre, le respect des
lois et des institutions sont en raison directe de l'instruc
tion des populations. I.a religion, les mœurs, les senti
ments de famille et de fraternité, sont mieux entendus,
mieux respectés chez les populations éclairées que dans
une population ignorante, abrutie.
C'est donc une erreur de considérer l'enseignement
primaire comme une affaire d'intérêt communal, la loi de
1812 lui avait laissé son véritable caractère, elle avait
borné deux centimes additionnels les obligations de la
commune, deux centimes celles de la province, l'État
devait faire le reste.
Que des communes eussent décrété la gratuité de
l'enseignement primaire, c'était un motif peut-être de
laisser leur charge cet excédant de dépenses qu'elles
s'imposaient, ce ne puuvait pas être une raison de leur
refuser tout subside.
Si le contingent de l'État a suivi une marche ascendan
te, c'est dans l'ordre des choses. Quand la loi a été mise
en vigueur, les dépenses de l'État étaient presque nulles,
parce que ce service avait été négligé d'une manière
scandaleuse, et que tout était faire. Le contingent des
communes a suivi également une marche ascendante.
En 1846, les dépenses ordinaires de renseignement
primaire ont été de 2,205,429 francs, dans lesquelles
l'État est intervenu pour une somme de 511,812 francs,
et les communes pour 959,957 fr. En 1851, ces mcines
dépenses ont été de 5,021,227 fr. l'État y est intervenu
pour 708,280 fr., les communes pour 1,105,808 fr. Le
total général des ressources locales était en 184G de
1,711,707 fr., en 1851de 1,980,099 fr. Pour 1854,
l'intervention de l'État est fixée au chiffre de 790,275 fr.
Un pareil état de choses révèle-l-il une de ces situa
tions critiques auxquelles il faille porter un prompt re
mède? J.cs modifications n'auront-clles pas pour résultat
ou de surcharger les communes soucieuses du bicn-élre
de leurs populations au proût de celles qui négligeront
de faire ces dépenses d'une bonne administration, ou bien
plutôt l'instruction primaire ne scra-t-clle pas victime
d'une économie déplacée des deniers de l'État
Voilà, nous parait-il, le point de vue.auquel on eût dû
se placer pour apprécier d'une manière complète cette
question de l'intervention de l'État dans les dépenses de
l'instruction primaire.
Eh bien, nous ne balançons pas soutenir qu'une
allocution de 790,275 francs pour les subsides ordinaires,
est insuffisante en présence d'une somme presque triple
laissée la charge des communes, que l'État devrait
concourir dans une plus large proportion aux dépenses
de l'instruction primaire.
Nous sommes également d'avis que loin de punir par le
retrait des subsides les communes qui s'imposent exlra-
ordinaircmcnt pour réaliser des améliorations utiles, pour
perfectionner leurs écoles, on devrait au contraire leur
accorder des avantages supérieurs celles qui, dans de
fausses vues d'économie, négligent les dépenses néces
saires pour ne pas imposer des charges leurs habitants.
Nous croyons enGn qu'au lieu de prêcher l'économie
dans les budgets scolaires, de recommander d'éviter toute
exagération dans les dépenses de l'instruction primaire,
il faut encourager les communes qui dirigent tous leurs
efforts vers les améliorations de leurs écoles.
commerce d'Ypres, en remplacement du sieur (comme aujourd'hui, attaquer certains abus c'était
Begerem, démissionnaire. 'être des ennemis de la religion et de la famille,
luthériens, et ce qu'on n'aurait jamais deviné des
Communistes.
Par arrêté royal du 12 Avril, les collèges élec
toraux des cantons de Hooghlede Messines et
Qu'on ne rie pas, d'après les remarques des qua-
Wcrvicq sont convoqués pour le Lundi, 22 Mai Iordre8' donn1er une Pai égale aux mendiants le.
chacun deux conseil- Plu# a-,'°"s el 8 Ceux 1UI leso"1 moin8> cest exac
tement comme si on mettait dans une caisse com
mune la fortune de tous les riches et qu'on en fit un
partage égal tout le monde. Donc, le magistrat qui
égalisait les parts entre les nécessiteux était com-
prochain I effet d'élire
lers provinciaux.
Le 12 de ce mois, 6 heures et demi du soir,
rs el Lorselis, journalières. Le bâtiment, Beaucoup pins euiu de s entendre appeler commu-
ues provisions el une grande partie du n's,e Sue nelesontaujourd 'iui tonies les notabilité,
ier, ont été la proie des flammes: une h^Çiales du pays de s entendre appeler clubistes et
i c lxobespierristes. loulefois il v a ici deux points
et un veau ont pu etre sauves. Le reu a r
un incendie a éclaté dans une maison a trois muniste au même titre que l'avait été antérieure-
demeureskemmel, appartenant au sieur ment Jean de Leyde, el que le furent plus lard
D'Houdt, propriétaire, Ypres, el habitée par Babeuf ou Barbés.
Baeckeland, Pierre, cultivateur, les veuves On comprend que le magistrat d'Ypres ne fut pa.
Sa il d ers el Corselis, journalières. Le bâtiment, beaucoup plus ému de s'entendre appeler commu-
quelques
mobilier,
vache et un veau ont pu -..
i r il .i constater, d abord, leur maniéré traditionnelle de
pris naissance a des feuilles secbes qui se trou- .f
1 i i réfuter leurs adversaires.
valent près du foyer, dans la maison de la veuve Vous voulez extirper cette lèpre et ce déshonneur
Lorselis. lde sot'iété qu'on appelle la mendicité, aussitôt
La perte S elève 1.000 frpour le bâtiment, j vous êtes un ennemi des saintes écritures et un lu-
et 700 fr. pour le mobilier. Rien n'était assuré.thérien parce que Luther en véritable homme d'état
i voulait aussi extirper la mendicité. Vous voulez faire
Un incendie s'est déclaré dans un bois prè# ,1a part de l'humanité en donnant le nécessaire aux
du Moulin-Brûlé, derrière le dépôt de sable du nécessiteux, mais non encourager un état de chose,
chemin de fer. Heureusement on est parvenu ffu' donne souvent le superflu la paresse, tandis
I éteindre avant qu il ail pu prendre trop de 1ue indispensable manque au travailleur vous
développement. Ou croit qu'il a été occas.onné êles u" communiste Communiste impie,fut|iérieu
e a i ,n parce que vous rendez service a la société et aux
par un feu de joie que des gamins ont allume. v n
1 pauvres eux-memes. Aujourd hui le magistrat
ville d'yotres^—conseil communal. d'yf 5\ppe,le. frè,e de hauss> et ce
'sont les rnemes epilnetes.
Séance publique fixée au Mardi, 18 Avril 1854, neuf' f
heures et demie du matinU seco,,d p°,n 1 3 ,a"'e c e8t profonde
science sociale qui se cache sous celte scolastique
ordre du jour sauvage el puérile qu'on enseignait alors dans le.
i' - Communication de pièces. écoles du clergé.
2*Arrêter le compte du Collège communal.
i D apt es ces messieurs, toute considération de mo-
DOUr 10D3. i i i- i
5°-Émettre un avis sur la radiation d'une in-!ral<\et de dlS",le humaine, d ailleurs a part, le
scription hypothécaire, prise au profit des Hospices, producteur qu, augmente fa somme des richesse.
,f i, i i i sociales et e mendiant qui en consomme une part
4°Idem sur les proces-verbaux de plusieurs u, c
t.- i improductivement sont égaux aux veux de l'estime
ventes d arbres et de taillis tenues sur les piopnetes f n
u i ®t de l utintesociale. Pourquoi par le raisonnement
des Hospices. i
5" Idem sur le cahier des charges pour la loca- et 'r9° qui remplace la raison et le bon sens,
lion publique de la ferme due Bellegoed. Donnezdonc a ces messieurs e monopole des chaire.
6. rv-.-i i j I de logique el d économie politique
Deliberer sur le projet de la commission I ri
des Hospices, de verser, la Banque de Flandre, les E»hn, il reste conclure, el la conclusion c'est
sommes disponibles la fin de chaque mois. !*ïue dans celte lutte entie les quatre ordies qui
Voler le subside nécessaire pour le paiement prenaient parti pour la mendicité laquelle était
de. pensions la charge de la caisse communale. leurs yeux une admirable institution et entre la
8° Entendre le rapport de la commission magistrat qui voulait l'exi irper et transformer gra-
chargée d'examiner la demande du sieur Valcke- duellemeul la race dégradée et parasite des nreir
Un arrêté royal du 12 Avril 1854, accepte la
démission offerte par le sieur Ivveins-Fonteyne,
de ses fonctions d echevin de la ville d'Ypres.
Par arrêté roval du 7 Avril, le sieur Pironon-
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Donny est nommé secrétaire de la Chambre de
l'attendaient, elle n'avait pas encore vu de nuages se
replier sur son front rayonnant, pas de larmes creuser
goutte goutte ses joues fraîches et charmantes comme
celles d'un enfant heureux. Sou premier sujet de tris
tesse, comme la source de tous ses tourments venir, fut
son frère, entraîné avant l'âge dans ces inextricables sen
tiers, où le perdait infailliblement la coquetterie de
madame de Saint-Estève.
Louise de Longueil avertit Paul que son inutile pas
sion le couvrait de ridicule en même temps qu'elle faisait
son malheur. Longtemps il fut sourd cette voix de
sœuv, qui lui montrait le précipice où il allait s'engloutir.
Le hasard voulut enfin qu'une lettre de madame de
Saint-Eslèvc tombât entre les mains de Louise. Elle con
tenait tant d'amères méchancetés contre Paul de Forcsla,
qu'il était impossible que celui-ci restât davantage la
dupe de son aveuglement.
D'abord, la vue de celle épitre, que madame de
Longueil mit sous les yeux de son frère comme un miroir
réparateur, ce furent des larmes et des éclats de rage. Il
voulait appeler la mort sur celle qui l'avait ainsi joué, se
menaçant de se frapper lui-même ensuite. Quand il eut
donné un libre cours ses premiers transports, Louise lui
inspira un moyen de vengeance plus facile et plus sûr.
Elle se chargea de lui dicter elle-même une lettre em
preinte de I. plus poignante ironie, certaine qu'elle était
u eoup terrible qu'elle devait porter de la sorte
Hage.
9° Arrêter le compte 1853 et le budget 1864
des Salles d'asile.
io* Procéder au renouvellement des membres
du conseil de recensement.
ii* Délibérer sur les indemnités réclamer
conformément la loi du 14 Mars i854-
Nous disions, dans notre article d'à vatit-hier, que
le Ion de la polémique générale était déjà alors (eu
15^9) cequ'elle est restée depuis. Cependant connue
on n'avait pas encore inventé en France les mots
clubistes et libéralislesnaturellement les écrivains
catholiques de notre pays n'avaient pas pu avoir
l'esprit de les réinventer. Mais cela près, alors
diants eu hommes estimables et apportant leur part
la masse commune, au lieu de l'enlever aux pro
ducteurs; c'est que dans cet te lut le l'opinion publique
se déclarait pour le magistrat contie les ordres men
diants.
Comment autrement expliquer leurs lamenta
tions que nous copions littéralement Et cepen
dant, disent les organes de ces ordres, les uns
veulent nous chasser, d'autres nous donnent des
surnoms désagréable* que nous ne méritons certes
pas, el il semble que noue état 11e peut inspirer quo
dégoût. C'est ainsi gue la dévotion notre égard
s'attiédit, etc.
Or, ceci est de 1029. Il est vrai que la ville
d'Ypres éiait alors la puissante et riche, et par suite
l'amour-propre d'une femme jusqu'à ce jour bercée, en
dormie par les propos flatteurs. La missive envoyée son
confiance, que madame de Saint-Estève résolut de jeter
le feu fascinateur de son regard, et avec lui, la discorde
adresse, madame de Longueil conseilla Paul d'aller jet peut-être la mort. Ici clic 11 eut point recours de vul-
clicrchcr fortune sur un autre continent, où ils avaient gaires moyens; ce ne fut point par des égards trop mar
ions deux un frère qui prospérait, et d'effacer peu peu qués et trop directs, qu elle essaya de s introduire dans le
par l'absence et réloignemciil, jusqu'au souvenir d'un si cœur du mari de Louise; les lenteurs mêmes lui sem-
1 perfide amour. j Lièrent un moyen aussi puissant que tout autre. Elle
La lettre n'avait pas manqué son effet: madame de t espéra mieux du temps pour atteindre son but; et sa
Saint-Eslèvcavait été frappée dans ce qu'elle avait de plus haine u'eùtgardc de se trop hâter dans sa course, de peur
cher au monde, dans son amour-propre, dans sa coquet- d être brisée subitement en chemin. Madame de Sainl-
tcric, par celte dure et première leçon que lui imposait j Estève commença par suivre les mêmes sociétés, par
un jeune homme imberbe, dont elle avait cru pouvoir i fréquenter les mêmes salons que M. de Longueil; et
abuser comme d'un jouet sans défense; et ce qui la déso- j partout ou elle se rencontrait avec lui, elle avait soin de
lait le plus, c'était le rapide éloignement de Taul, qui la s'entourer de plus de grâces, de s'animer d une expres-
laiss.il de cette manière, sans possibilité de verrgcance. j sion plus vive et plus séduisante, ou de voiler ses beaux
C'était la première fois que la lutte s'était ainsi tournée veux de plus de langueur, el d inspirer ses lèvres un
son désavantage. Elle chercha qui pouvait avoir été le j sourire plus céleste. Elle cherchait* en sa présence
conseil de Paul de Foresta dans l'occasion; elle crut enfin recueillir plus de suffrages, et, d'un regard long et mé-
l'avoir deviné. De ce jour, rien ne fut épargné par elle lancoliquc, clic semblait négligemment reporter sa pen-
pour atteindre le but de sa haine longtemps mûrie et séc vers lui; si, dans ces épanchements, que la pliysio-
calculée. nomie seule encore pouvait trahir, les yeux de M. de
Le mari de madame de Longueil était un homme Longueil se levaient avec un amour involontaire et secret,
l'aspect sévère, d'un caractère plein de réserve, et qui, sur ceux de la trompeuse Arinide, alors elle baissait sa
comprenant l'étendue de ses devoirs, nu moment surtout paupière avec un feint embarras, et laissait peine
où il allait devenir père, rendait sa femme heureuse et la briller sa prunelle humide au travers de ses cils noirs,
laissait par sa conduite, sans crainte comme sans jalou- j [La suite au prochain n*.)
sie. Ce fut dans cet intérieur, où régnait le calma et la 1 m «n a,