Chronique politique. Sous le tilre: De la liberté de la charité en Belgique, la plume la plus batailleuse lie l'épis- copat, le plus militant de nos prélats, vient d'éditer une brochure électorale. Nous ne pou vons fjuère féliciter son auteur, car elle est Tourne d'un rhéteur qui loin de vouloir éclaicir une question importante, a [iris lâche de lenihrouiller. Lévêque Malou entend par li berté de la charité, I anarchie dïlachahité, et l aide de falsifications de textes de fausses in terprétations de lois, et de subtilités seolasli- quesil revendique pour le clerj'é catholique sous prétexte qu'il possède la quintessence de la charité, le droit de pêcher en eau trou ble, sans que personne ail rien y voir. Cest de l'autocratie préchée au profit du prêtre qui, en croire M. Malou, doit être irrespon sable en tout et envers tous. Depuis le 25 Avril, la session législative, sus pendue par suite de la solennité des fêtes de Pâques, est reprise. Elle ne promet pas d'être de longue durée et peu de questions importan tes seront traitées avant la clôture de la sessiou, qui aura lieu vers le 15 ou le 20 Mai. - Depuis quelques jours, l'hiver est revenu et, comme intermède, des rafales d'un vent nord- est, nous sommes gratifiés de flocons de neige et de grêlons. Le lin souffre beaucoup la campagne pt si la pluie ne vient bieulôl hu mecter le sol desséché par le vent maigre et sec qui souffle depuis cinq jours, les linières seront brûlées et tout espoir de récolter du liu sera perdu. Le nommé Félix Buslraen, âgé de 4 ans, fils de Pierre, cultivateur Westvleteren jouant le 22 de ce mois, au bord d'un étang, près de la ferme de ses parents, pendant que ceux-ci dinaient, y est tombé la tête en avant. Lorsqu'il en fut retiré quelques instants après, il avait cessé de vitre. 0 I S» /In o« rv.o.o «a O licUICD UU 111.11111, le nommé Malangier, François, cultivateur S1 Jean, s'est pendu dans sa demeure. Depuis quelques mois déjà, sa conduite annonçait que ses facultés intellectuelles étaient dérangées. INTÉIllEXK. Par disposition ministérielle, un cours d e- quilalion est institué l'Ecole militaire. MM. le capitaine commandant Vandevin. du régi ment des guides, et le lieutenant Kessels, du régiment des lancierssont désignés cet effet pour être détachés I Ecole militaire. M. Henri Orban-Francolte, beau-frère de M. Frère-Orban, se porte candidat la représen tation nationale dans l'arrondissement de Mar che, en concurrence avec M. Jacques. Il vient d'adresser sa circulaire aux électeurs. M. de koning, conservateur des hypothèques àTuruhoul, dont ou a annoncé la mort, était Amoureux connue un rnfanl reprit le comic. Quinze jours après, grâce l'empressement cl la sollicitude de M. de Mucnéinara, le mariage avait lieu dans la chapelle du château. La cérémonie achevée, le comte dit son épouse qu'il lui paraissait peu convenable qu'elle restât plus longtemps ensevelie dans une campagne, et il proposa de partir dès le soir; mais cela d'un ton qui ressemblait bien moins une prière qu'à un ordre. La voix, naguère si mielleuse du comte, s'était soudain raffermie; il comman dait en maître là où hier il suppliait en esclave. Toutefois le plaisir involontaire de retourner com tesse et la téta haute, au sein d'une ville uù la société l'avait couverte d'un blâine mérité, sourit'à l'orgueil de la nouvelle épouse, et son consentement au départ fut obtenu sans trop de peine. Ils montèrent donc en voiture. Sous prétexte d'interrompre les rayons du soleil qui blessaient sa vue cl celle de son épouse, le comte leva les glaces et les voila mais le jour étant sur son déclin, madame de Macnéinara, naguère madame de Saint- Estèvc, éprouva le besoin de respirer l'air embaumé du soir, sous ce beau ciel de Provence, et les glaces furent de nouveau baissées et les rideaux retirés. Comment s'écria la comtesse, nous ne sommes pas sur la route d'Aix; où donc nous conduit-on N'ayez aucune crainte, répliqua le comte, qui l'un des quatre citoyens qui se rendirent, en 11150 au péril de leur viela citadelle d'An vers, auprès du général Chassé, pour obtenir la cessation du feu contre la ville. Du 23 Avril nu 26 Inclus. Le duc de Cambridge devait se rendre Constan- linuple par Marseille; c'était une chose parfaitement arrêtée et laquelle tout le inonde a cru jusqu'au dernier moment. 11 est cependant parti lie Paris pour Vienne, accompagné d'un aide de camp de l'Empereur des Français qui n'a pas même eu le temps de dire adieu sa famille. Ce départ a donc été résolu subitement, et doit nécessairement se rattacher quelque nouvel incident de la question orientale. La Bourse de Paris qui avait haussé en apprenant le changement d'itinéraire du duc de Cambridge, s'est mise la baisse avant-hier, sur le bruit d'une défaite de l'armée turque. Ce bruit était inexact, l'année turque n'a pu être délaite; il est positif maintenant qu'elle n'a accepté le combat nulle part. Elle n'a lait aucun effort sérieux pour s'opposer au passage du Danube; elle a évacué tous les points for tifiés de la Dobrudscha, Matcliin, Toultsclia, lsat- cha, Hirsova, etc., etc.; et elle renonce même détendre la position do Val-de-Trajan. Ce dernier fait paraît du moins résulter de l'abandon de Kus- teudji. Oiner-Pacha ne se sent donc assez tort que poui défendre les Balkans, et ses troupes, eu retraite du bas Danube, se dirigent vers Basardschick, où se trouvent lus premières collines de ces montagnes. Le Constitutionnel assure, d'après ses nouvelles de Couslantiuople du io, que celle tactique est pres crite au général en chef de l'armée ottomane et qu'il doit rester sur lu déiensive dans ses positions entre Varna etâchoumla. Nous avons parlé de la mise en demeure de la Prusse par la Fiance et l'Angleterre. Le Moniteur français annonce de son côté que le roi de Prusse a fait remettre une lettre Louis-Napoléon, par son ambassadeur Paris. Il est possible que cette lettre se trouve en rapport avec la mise en demeure prévue ou peut-être déjà ac- Lun.pt;,. r„ defuier point est douteux ceneudant, La et I Angleterre n ignoraient pas que I Autriche et la Prusse négociaient une alliance offensive. Or, la signatuie de ce traité pouvait rendre la mise en de meure inutile. Il était donc naturel d'attendre, et on aura attendu. L'attente, du reste, n'aura pas été longue le traite a été signé hier. Le LloyA autrichien tient pour certain que les Russes désirent frapper un grand coup, avant que les troupes anglaises et françaises soient arrivées en nombre consi dérable. Une lettre de lluchurcst, adressée au IVanderer de Vienne, dit qu'ils veulent célébrer l'arrivée du prince Paskicwilcb par une grande victoire, et qu'ils tenteront un passage sérieux du Danube, entreSilistrieet Kassowa. Le lord-maire de Londres a publié une proclamation pour inviter les habitants fermer leurs boutiques le 20 avril, alin de mieux célébrer le jcùnc et 1 humiliation publics ordonnés pour ce jour-là. L'échange des ratifications du 11ailé d'alliance of fensive entre la France et l'Angleterre, est coulirmc par les journaux de Londres. Le Monitsur français annonce de son côté la si gnature du traité austro-prussien, mais il l'annonce purement et simplement, sans aucun commentaire, de sorte qu'on ne sait pas au juste eu quoi ce traité consiste. n'avait pas encore proféré une syllabe depuis l'heure du départ; mon cocher a pris un chemin de traverse qui doit nous conduire plus prouiplcincnt la ville... lié bien pour charmer la roule, ajouta-t-il subitement, voulez- vous, chère comtesse, voulez-vous que je vous redise une histoire Le voulez-vous En proie une vague inquiétude, elle ne répondit pas. Le comte n'en raconta pas moins son histoire. 11 y avait dernièrement llaslia, dans la Torse, dit-il, un spadassin qui était la terreur de toute l'ilc. il abattait en plein jour, lui seul, plus de jeunes gens beaux et pleins d'espérance, que n'auraient pu !c faire, la nuit, les poignards des brigands et des amants jaloux. Elle était si grande la crainte que Ton avait de lui, que personne n'osait avouer publiquement la haine qu'il inspirait. La comtesse paraissait distraite. Ecoutez donc, madame, reprit le comte, j'arrive au point intéressant, écoutez Et il continua ainsi A la lin, ce misérable tua, ou plutôt assassina un jeune homme de grande espérance, qu'il avuil insulté sans en avoir le moindre motif. Ce jeune homme avait deux frères, qui résolurent de le venger ou de mourir pour lui; ils creusèrent une fosse l'endroit où ils se Nulle correspondant de Paris nous iail part d'un bruit d'après lequel le roi de Prusse s'efforcerait encore d'amener les parties belligérantes un arran gement. 1.e Journal de Francfort publie une lettre de Vienne du 17, confirmant celle information. Il y est dit: Des nouvelles authentiques de Berlin, arrivées ici aujourd'hui, annoncent que le Boi adressera ces jours-ci des lettres autographes aux cours de Paris et de Londres, dans le but de pré- parer un nouveau projet d'accommodement. Le gouvernement anglais va ouvrir line soiisci ip- Iion publique, pour un emprunt de i5o millions de francs, 3 1/2 p. c., remboursable en i85y. On suppose que le gouvernement français sera aussi, avant peu, obligé de faire lin nouvel emprunt, et l'on doute celle luis qu'il ail recours une sous- cri ptiou publique. Nous avons publié le traitéd'alliauccconclu entre la France et l'Angleterre. 11 ne contient que des stipulations prévues et qui étaient la conséquence nécessaire de l'action commune des deux puissances contre la Russie. Il serait bien plus important de connaître le traité conclu entre la Prusse et l'Autriche. Une lettre de Berlin adressée la Gazette de Cologne, dit qu'il comprend i° La garantie réciproque des proprié tés territoriales des deux Etats; a» l'obligation de défendre les intérêts allemands par une assistance mutuelle; 5° l'invitation laite aux autres Etats de la Confédération de participer celle alliance. Le traité est-il ouvertement dit igé contre la poli tique agressive de la Russie C.e point de vue, dit la Gazette de Cologne, ressort plus spécialement de l'introduction qui précède la convention. Il y est déclaré line les deux parties contractantes, considé rant que la conduite de la Russie l'égard de la Porte met eu péril les intérêts de l'Europe, et que l'évacuation des pi inci paulésdanubiennes peut seule rétablir une paix durable, s'entendent pour réunir les moyens propres modifier les résolutions de la Russie. La convention contient d'ailleurs l'énumératiou d'un certain nombre de circonstances spéciales dans lesquelles la Prusse devra assister efficacement l'Au triche; les autres points sont réservés en ce sens que, si l'Autriche juge propos d'aller en avant contre la Russie, il restera ti examiner si les intérêts de 1 Allemagne s'y rullaclieiit. Tant qu'on ne connaîtra pas textuellement le traité, ajoute la feuille allemande, il sera Irès-dilfi- cile d'eu apprécier la portée; mais déjà maintenant ii établit deux faits de la plus haute importance, savoir: qu'on a renoncé l'idée d'une neutralité absolue de TAilemague dans la question orientale, et que l> Prusse s'est engagée, du moins pour quelques cas, a assister énergiqiieineul l'Autriche. Le duc de Cambridge est arrivé a Vienne, ven dredi dernier. Le Times, dans son numéro du 12, consacre deux colonnes a exposer la forme et le rituel des prières imposée» toute l'Angleterre pour le jour d'humi liation du jt> de c mois. Il y aura des prières le matin, midi et le soir; chacune d'elles commence par une prière pour les ennemis, afin, dit le formu laire, de disposer leurs iccurs la clémence et la haine llu sang. Le bruit s'était répandu Vieriueque l'inlernorice avait invité les navires autrichiens mouillés dans le port de Coiislanlioople, quitt< r le plus tôt possible cette tille. La Correspondance autrichienne rectifie cette nouvelle qui avait causé quelque étouuemerlt. proposaient de recevoir leur adversaire, et ils lui en voyèrent leur défi pour le lendemain. Le lendemain doue (écoutez bien ceci, madame, interrompit le comte), ils se trouvèrent au rendez-vous, munis chacun d'une épee et ils trouvèrent le spadassin armé de lu sienne, seul et confiant dans sou adresse. S'il vous plaît de vous y mettre deux, leur dit celui-ci, j'y consens. Oui, deux; mais l'un après l'autre, répon dirent-ils. Celte fosse que nous avons creusée vous prouve assez quelles sont vos intentions: elle est destinée aux vaincus quels qu'ils soient; car elle est large, et il y a de In pince pour tous. L'aîné se mit en garde, cl, nu premier coup qui lui fut porté pnr son ndversnirc, il fut traversé do part en part il était mort Son frère le prit pnr un bras et le traîna dans la fosse sans verser une larme; puis il se mit en garde sou tour, et, soit hasard, soit l'effet d'un effort désespéré, il blessa le spadassin mortellement. Alors il le tire également par un liras et le traîne vers la fosse, où il le jette, encore vivant, auprès du frère tué. Vivant s'écria la comtesse... Horreur Oui vivant, reprend le comte; et il jeta sur lui de la terre Jusqu'à ce qu'il en fût entièrement couvert... Ne trouvez-vous pas cela juste {JLa suite au prochain h*.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2