La cherlé des subsistances qui règne Constantino- ple faisait craindre que les capitaines ayant du blé bord, ne lussent obligés d'en vendre une partie. En conséquence, l'ambassadeur d'Autriche, tout en promettant ses compatriotes aide et protection, si celte éventualité venait se réaliser, les engagea cependant ne pas prolonger leur séjour plus que de besoin. Les dernières nouvelles de S' Pélersbourg annon cent de nombreuses suspensions de paiement dans cette ville et Moscou. Des nouvelles de Conslautinople annoncent que des officiers français, Brousse, traitent avec Abd- el-Kader pour lui faire prendre le commandement d'un corps arabe, et le célèbre émir ne montre, dil- oti, aucune répugnance a cet égard. Le grand-duc de Toscane est allé Vienne, pour assister au mariage de l'Empereur d'Autriche, ac compagné de ses deux lils. Il a laissé plein pouvoir au conseil des ministres pour gouverner le Grand- Duché pendant son absence. Le gouvernement français fait publier dans le Moniteur universel la dernière déclaration de la Russie. Un article du journal officiel la précède el la léluie victorieusement. C'était facile. Le gouvernement français fait publier une autre pièce émanée du cabinet de Saint-Pétersbourg, où il est déclaié que le Tzar ne souffrirait pas que l'on fit rentrer sous le joug ottoman, les populations insur gées de l'Epire, si leur soulèvement prenait une plus grande extension. Celle déclaration qui remonte au a o* mars, n'est pas faite, ou le conçoit, pour décou rager les insurgés. Les nouvelles des hostilités manquentabsolumenl aujourd'hui. (Ju rapport du général Outschakoif sur le passage du Danube devant Tcliétal, présente un grand iuléiêt, eu ce qu'il sert contrôler les dires respectifs des Turcs el des [lusses, sur la manière dont se sont comportés les premiers dans les enga gements auxquels le pasaage du fleuve a donné lieu. La Correspondance Ha vasqu'il ne faut pas croire sur parole (c'est d'elle qu'émanent peu près toutes les dépêches lélégraplnquesque nous voyons et dont si peu donnent des nouvelles exactes), publie une lettre de Berlin, d'après laquelle l'assertion des journaux de Saiul-Pélersbouig, que les gouverne ments d'Autriche el de Prusse avaient reçu com munication couhJentielle des points essentiels de la correspondance secrète entre la Russie et l'Angle terre, sera prochainement l'objet d'une réfutation officielle. Un marchand grec écrit au Times, la date du au avril, pour démentir le tait annoncé par les jour naux anglais, que des sommes considérables auraient été envoyées eu Epire el en Thessaiie par les mar chands grecs établis eu Angleterre, pour soutenir la cause de l'insurrection. Le correspondant déclare que des informations toutes particulières qu'il a pi ises Londres, Manchester et Liverpool chez tous ses compatriotes, lui permettent de déclarer celte assertion complètement inexacte, La question d'Orient a détourné l'attention du dilléretid religieux dans le grand-duché de Bade. Là aussi, les difficultés seinbleut s'accroître au lieu de s'aplanir. Le gouvernement a cllaigé le comte de Leiuingeii d'ouvrir une négociation arec ie Saint- Siège, mais il lui a donné des instructions telles, que les nouvelles de Rome toril pressentir un échec complet. En même temps, les mesures de rigueui contre l'archevêque continuent. Le séminaire de f' ribuurg, londé par le prélat, devait iaiie sa rentrée le 12 avril. Dès le 18, sur uu ordre du ministère, la police a pris possession des locaux, et l'entiée eu a été interdite aux élèves en théologie. Ce n'est pas un bon moyen de disposer le Pape eu faveur des prétentions du gouvernement. Celui-ci peut l'espé- ler d'autant moins que Sa Sainteté vient d'adresser Mgr Vicari, ces jours passés, une lettre d'encoura gement. C'est la seconde depuis 1e mois de lévrier. nouvelles diverses. On lit dans le Daily -News 0 M. liolford, le riche marchand de Londres qui a longtemps demeuié dans Regcut's Park, est mort le y avril, laissant sa fortune considérable au prince de Galles. h Ou parle aussi d'uu Américain très-opulent qui aurait légué sa fort nue une personne de la launlle royale d'Angleterre. On écrit de Maestrichl au Handelsblad d'Amster dam, sous la date du 17 avril Un fait mystérieux s'est passé veudredi'daus la commune de Vaals, sur l'extrême frontière hollau- do-pru»sienue. [.a veille était arrivée l'Hôtel des Bains, <1 Borcette, une dame accompagnée d'une petite lille qui, sou arrivée, informa l'hôtelier qu'elle serait rejointe le jour même, par un mon sieur accompagné d'uu petit garçon, ce qui eut lieu en eflet. Tous deux semblaient appartenir aux rangs supérieurs de la société et parlaient le français. Ils se firent dunner des appartements séparés, passèrent la nuit 1 hôtel, et après s'être promenés le lende main en voiture avec les enfants, ils laissèijmt ceux- ci l'hôtel el se rendirent ensemble Vaals, où ils quittèrent leur voiture de louage sur la giami'rouu et donnèrent au cocher l'ordre de les attendre. Au bout d'une demi-heure, la dame revint seule, se fit conduire l'hôtel Borcette, d'où elle repartit le lendemain avec la petite fille, eu disant que le monsieur reviendrait bientôt chercher ses bagages et payer la note. Bientôt après, on apprit qu'un cadavre avait été trouvé dans la forêt, proximité de l'endroit où les deux étrangers avaient quitté la veille leur voiture. Ni les effets laissés l'hôtel, ni le petit garçon, qui sait peine parler, n'ont pu fournir le moindre indice sur l'identité du malheu- reuxétranger qui paraît s'être ôté lu vie en se faisant sauter la cervelle. On ignore également oùja daine inconnue s'est rendue et d'où tous deux venaient. La police d'Aix-la-Chapelle el la justice de Galoppe se sont livrées des recherches qui sont jusqu'à présent restées infructueuses. A quelques kilomètres près, Paris est égale dis tance de Saint-Pétersbourg et deConslanlinople.il y a en effet de Saint-Pétersbourg Paris 2,700 kilo mètres, el 2,708 de Coristautiuople Paris. On lit dans le Phare de la Manche Un jeune homme deValognes s'est vendu, samedi dernier, comme remplaçant, au prix de 35 fr. la livre. 11 pesait 5i kilogrammes; la vente au poids lui a couséquemmeut donné 3,570 francs. Il y a des enfants chez lesquels l'instinct précoce du mal acquiert vraiment des proportions incroya bles. Eu voici un exemple un enfant de cinq ans, resté inconnu, était jouer, hier dans l'après-midi, devant la maison du sieur Marueffe, cabaretier, Montagne de l'Oratoire, n* 2, Bruxelles. Avisant dans la rue un tas de paille d'un certain volume, le petit drôle ne trouva rien de plus ingénieux que d'introduire cette paille dans le soupirail de la cave la plus voisine, puis d'y mettre le feu au moyen d'une allumette chimique. D'autres enfants avaient par bonheur vu exécuter cette tentative d incendie; le sieur Marueffe fut averti sur-le-champ, et l'on puise rendre maître du feu avant qu'il n'eût causé de dégâts importants. Quant l'incendiaire, il s'était prudemment, aus sitôt la flamme allumée, soustrait pur la fuite aux conséquences de son audacieuse espièglerie. Hier, vers 7 heures et demie, on apercevait des faubourgs de la porte du Parc et du Rivage, un fort incendie dans la direction de l'Ouest. Les renseignements qui nous parviennent ce ma tin nous apprennent qu'en effet, six maisons et une grange situées VYasmuël, sont devenus hier la proie des flammes. C'est vers six heures du soir que le feu s'est dé claré presque au centre de la commune, qu'il me naçait d'une destruction presque totale. Quatre fermes étaient situées proximité du loyer de l'iti— ceudie, dont on ne s'est rendu maître que vers une heure du matin. Le Te Deuiu d'Odessa. Seigneur, nous vous rendons grâces. Nous commençons ressentir les effets de la haute sagesse du tzar notre maître. Puisse-t-il régner encore de longs jours pour notre bonheur Nous sommes bloqués par la flotte anglo-française. Nous nous attendons chaque instant cire bombardés. C'est au tzar Nicolas que nous devons eelte riante per spective. Que sou nom glorieux soit béni Tous nos magasins sont fermés, Toutes les affaires sont suspcmlucs, L'industrie est morte, La plupart de nos maisons de commerce sont en faillite, Celles qui ne sont pas en faillite sont ruinées. G tzar c'est tout ce que nous procure tous ces bonheurs. Comment te louer suffisamment La désertion est générale dans la ville: Chacun se sauve où il peut. Mais où aller? Ceux qui n'ont pas d'urgent et qui ne savent où trouver un refuge se cachent dans leurs caves, espérant qu'elles seront l'épreuve de la bombe. La ville a un aspect de morne désolation. Depuis cinquante ans et plus il ne s'était vu ici rien de pareil. Il fallait un homme comme le tzar Nicolas pour faire luire de si beaux jours. Sois béni el arclh-béni, sauveur de l'ordre qui nous donne la guerie, défenseur de la pro priété qui nous ruines Pcut-élie d'ici quelques jours nos nia isons se seront écroulées sous les bombes el les boulets. Nos femmes el nos enfants auront péri dans le désastre. Noire ville ne sera plus qu'un amas de décombres l'iiuouiles. Qu'importe! Uu milieu des ruines, les plaintes des mourants s'élèveront jusqu'au ciel et formeront le digne concert qui doit chauler les louanges, maître magna nime. CharivariClément Caiugull. L'Écho de Mons, feuille cléricale, publiait hier ces lignes aiiacréoiiliqucs dans sa chronique locale La plus grande partie des habitants de Mons est sortie hier par toutes les portes de la ville. Tout le parcours de celle du Parc principalement était encombré de promeneurs ci plus particulièrement de fort jolies promeneuses qui faisaient le principal ornement de la promenade. n Les dames, en effet, ne se distinguaient pas seule ment par les grâces naturelles leurs personnes, mais encore beaucoup de fraîcheur et une grande cléguncc dai.s leur» toilettes. 11 parait que l'auteur de ce trumeau, dit la Gazette de Mons, a remarqué, plus particulièrement, les jolies pro meneuses qui se promenaient la promenade. 11 les a regardé d'abord comme tout le inonde, puis en les examinant plus particulièrement, il s'est aperçu quelles étaient fuit jolies, qu'elles avaient des grâces naturelles leurs personnes et une toilette pleine d'élégance On fait circuler un mot naïf du marquis de Boissy, l'ancien loustie de la chambre des pairs. On sait que la comtesse Guiccioli, l'ancienne maîtresse de lord Byron, consentit uu jour devenir la légitime épouse de ce sin gulier persounage. Un solliciteur d'un caractère ferme et honnête on en voit rarement de tels dans les anti chambres avait été recommandé au sénateur. Le sol liciteur erut devoir, avant tout, faire connaître M. de Boissy, l'opinion laquelle il appartenait et entendait rester fidèle. Ah mon ami, dit M. de Boissy, qui ne s'attendait guère celle profession de foi, il ne s'agit point d'opinion, cl toutes me sont indifférentes. Je ne fais plus de politique. 11 a bien raison, le marquis; ce qu'ils fout ses collègues et lui, ce n'est pas do la politique. Ce qu'ils font n'est pas bien défini daus lu langue. La marquise était présente el rit beaucoup de cette einique ingénuité. C'est elle qui a jeté le mot de son mari daus la circulation. Parmi les prédicateurs français, il en est un, l'abbé Baulain jadis incrédule, sceptique, aujourd'hui croyant et intolérant. C'est lui, qui tout-ilcrnicrement, s'aventura dans une réunion de frères frappeurs. La table inter rogée par 1 ecclésiastique, je reproduis ce qui m'a été du, sans rien affirmer lu table se mit révéler I abbé d intimes particularités. C'était une sœur qu'il avait confessée au lit de mort, qui revenait et lui rappelait le dernier et solennel entretien qu'elle avait eu avec lui. La sœur le mit ensuite au courant de sa nouvelle position. Elle séjournait alors dans le purgatoire. Le théologien sortit épouvanté. Lorsqu'il revint lui, quelques jours aptes, il se mit commenter les faits qu'il ne songea pas nier et expliqua les étranges phénomènes dont il avait été le témoin, par l'intervention du démon, qui, de certaines époques, vient troubler l'humanité. M. Bautain, dans les conférences qu'il a tenues pendant le carême, a attaqué sans mesure la mémoire illustre et respectable de Jouffroy. Chose singulière, ce prêtre aujourd'hui catholique sévère, sinon fervent, avait autre fois connu intimement le philosophe qui ne peut plus répondre. Il lui avait proposé ses incertitudes cl ses dou tes. avait battu en brèche par une argumentation impitoyablement subversive jusqu'à la croyance en Dieu, chez Jouffroy. Ce prêtre, faux ou sincère, est revenu plus tard la foi. II alla trouver Jouffroy mourant Je viens te parler de Dieu, dit-il. Mais malheureux, répond Jouffroy, comment veux-tu m'entretenir de ce quoi je n'ai pu te faire croire Ma logique s'est usée dans des démonstra tions de l'existence de Dieu, impuissantes sur toi. Et c'est ce prêtre jadis sceptique el alliée qui ose attaquer une digne et noble mémoire Il y a des gens qui ne res pectent rien. La Gazette de Coblence annonce que le prince de Prusse viendra, comme l'année dernière, passer une partie de la prochaine saison des bains Ostendc. Dixmiide. Marché aux grains du 24 Avril 1854. SORTE NOMBRE PItIX DE GRAINS. d'hectolitres PAR HKCTOLITRK m. C. PB. C. Froment 52 00 55 00 Seigle 25 00 24 00 Orge d'hiver 12 42 15 06 8 45 11 16 14 50 15 50 16 00 16 50

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3