HP 1,256. - 13e Année.
«Hmanefee, 90 Avril 1624.
JOUItiYitL DYPRES ET DE L'ARItOYDlSSEMEYT.
l'SE MIT Ei\ BATEAU A VAPEUR.
ABONNEMENTS Yphf.s (franco), par trimestre, 3 francs 50c. PnoYise.es, 4 francs. Le Proches parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
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VntEs, 99 Avril.
Un journal de Garni a signalé une conférence
ries instituteurs primaires, sous la présidence
de M. Soudan, inspecteur cantonnai civil du 6e
ressort de la Flandre orientale, qui s'est passée
entièrement indiquer la manière de joindre
les mains, de faire le signe de la croix, d'arti
culer le l'aler, etc. La Revue de D/amur qui, la
première, avait eu connaissance de ces extrava
gances, par un correspondant particulier, a été
gratifiée dune épilre de M. Soudan, qui ne
brille pas par l'urbanité des formes, Au fond M.
riiispecteurcivil,quidoil être un fanatique d'un
premier numéro, en juger par sa lelttre,
essaie de se justifier en criant au calomniateur,
tout en affirmant au fond les faits signalés; car
dans sa réponse, il se borne alléguer que, l'en
seignement de la religion se trouvant en téledu
programme du gouvernement, il faut une mé
thode pour apprendre la prière aux enfants.
Ainsi de laveu de M. Soudan, voilà les institu
teurs primaires obligés de faire la besogne des
inères,nourrices el bonnes-d'enfants.Il serait bon
d initier le public, dit la Revue de Na/nurdans
sa réponse M. Soudan celle merveilleuse
méthode pédagogique qui, ptrraîwft, est néces
saire pour apprendre la prière aux enfants. Ce
doit être là une phénoménale découverte du
pédanlisme religieux.
Lirascible inspecteur lâche d'énormes gros
mots pour prouver «pie les exercices qu il a
présidés, n'ont pas eu lieu pendant deux heure*,
et suivant l'habitude de certains Baziles, il aboie
au lâohe anonyme, au calomniateur tout en
se vantant de ce qu'il a fait. Mais il nous semble
quepuisqu il trouve méritoire, ce qui s'est passé
dans la conférence et qu'il s'en vante, on n'a pu
le calomnier, en dormant de la publicité aux
faits qu'il n'a pas désavouer.
Il nous est arrivé bien souvent de recevoir
des confidences du genre de celles que le cor
respondant de la Revue de Namur lui a révé
lées. On nous a fait plusieurs fois de singulières
confessions sur les conférences des instituteurs
primaires qui se tiennent dans l'arrondissement
d Y près, sous la présidence de plusieurs iuspec-
Ht.
(suite).
La comtesse, sans repondre, regarde son mari avec
des yeux épouvantes. On était la chute du jour.
Pourquoi >ne regardez- vous ainsi? demanda le comte;
ost-ce que par hasard vous trouveriez que je ressemble
quelqu'un
Ouirépond alors la comtesse mais je lie sau
rais... je n'ose vous dire qui.
A une de vos victimes, madame, mais vous en
avez fait tant 11 n'est pas présumable toutefois que
vous ayez perdu le souvenir de Louise de Longueil.
Louise de Longueil s'écrie la comtesse...
C'était ma sœur s'écria aussi le comte, mais
avec une voix de loti lierre, ma sœur que vous avez tuée.
£aul de Foresta, qui est mort pour vous sur un sol
étranger, c'était mon frère De Longueil, qui vous avez
ravi la raison, c'était mon beau-frère. Ainsi tous mes
parents ont été vos victimes. Le spadassin qui sème la
disgrâce et la terreur dans les familles, c'est vous le
vengeur, c'est moi moi qui ai supporté tant de malheurs
sans en mourir, moi qui ai ruiné votre banquier, au ris
que de me ruiner moi-même, pour vous obliger ensuite
vêus jeter dans mes bras Ccst moi qui ai sacrifié, pour
refis obtenir, le litre que j'ai acheté avec ma fortune;
leurs cantonnaux. .On nous a montré la liste
des questions soumises l'appréciation «les in
stituteurs et il v en avait de fort drôles, d'autres
étaient d'une niaiserie surprenante somme
toute, ces exercices avaient l'air d'être dirigés
dans le but d'oblitérer I intelligence des insti
tuteurs plutôt que de la raviver. La lumière
portée sur les exercices pieux auxquels se
sont livrés les instituteurs dju 6" ressort, n'a fait
impression que, pareeque jusqu'aujourd'hui,
ces pratiques comme bien d'autres menées, ont
été prudemment couver tes d'une ombre épaisse
et qu'une tyrannie cachée pèse sur les institu
teurs de la campagne el les comprime sous un
joug de fer.
Toutefois M. Soudan n'aura pas se vanter
d'avoir entamé une polémique, car une seconde
lettre adressée de Gand, confirme les premières
allégalionselfinit en disant, que les instituteurs
n'ont jamais sentiri l'égard de MSoudanque
de la compassion pour ses extravagances et
quelquefois de la pitié pour son charlatanisme.
On n'a pas oublié les fameuses cabrioles du
Propagateurclans le but de démontrer que le
ministère libéral avait appauvri la Belgique,
tandis que ses patrons el les grrrands financiers
cléricaux faisaient couler îles Pactole travers
l'Eldorado du cléricalisme. A la chute du mi
nistère De Theux-.Malou on avait dressé un
bilan qui accusait un déficit de -13 millions;
quand M. Frère-Oi bau .a déposé le portefeuille
du ministère des finances, le déficit était tombé
13 billions. Ce fait avait été contesté en l'ab
sence de M Frère la Chambre, mais il a saisi
l'occasion de la discussion de la loi sur les dis
tilleries, pour réfuter ces hargneux membres de
la droite, qui se sont lus prudemment.
M. Osy a fait étalage de son désintéressement
et de son dévouement la chose publique. M.
Malou a donné une dernière édition de ses
plaisanteries sur la politique nouvelle. Mais de
ce qui était en discussion et notamment de la
diminution du déficit de 43 millions 13 mil
lions, aucun orateur de la droite ne s'est avisé
de dénier les allégations de M. Frère. Il a fait
mais je vous liens enfui, vous êtes moi corps et âme
et je suis bien décidé vous rendre mort pour mort,
vous précipiter dans l'abîme
Mais où me conduisez-vous donc demanda
encore la malheureuse.
Au tombeau de mon beau-frère, qui est encore
vivant
Grâce grâce je vous en supplie
Point de grâce, répliqua l'implacable comte;
nous sommes arrivés.
La voiture s'arrêta en effet, et le comte poussa avec
violence son épouse, qui se débattait en vain pour ne pas
descendre; puis il la til entrer avec lui dans une maison
isolée. La comtesse, en montant malgré elle les marches
des escaliers, entendait la voix d'un fou, qui proférait des
mots sans suite, mélés des cris et des rires bizarres.
Où inc conduisez-vous donc s'écria-t-elle pour
la troisième fois.
Devant le tombeau de mon beau-frère, répond
le comte. Que craignez-vous n êtes-vous pas avec votre
époux
Mais c'est borriblc Il est fou, votre beau-
frère, répond il-ellc-.
Vous le guérirez, madame,.reprit 1 époux.
Et, en parlant ainsi, il ouvre la porte d'une chambre
qui était éclairée par une pâle lucur;'il y pousse la com
tesse, qui voit le spectre dé Longueil avec ses yeux
hagards, avec ses cheveux gris cl sa barbe en désordre.
sévère justice des calculs des feuilles cléricales
inspirés par les députés cléricaux qui n'ont pas
eu l'audace de les soutenir. C'est la deuxième
fois que le libéralisme au pouvoir remet les
finances publiques en ordre, une première fois
en 11141, el la seconde fois en 1847. l'our peu
qu'on continue le train de dépenses auquel on
s'abandonne il sera indispensable de rappeler
les libéraux la direction des affaires car eux
ne sont pas tes hommes d'affaires de l'épiscopat,
ni des castes qui veulent exploiter le pays,
mais ils tiennent les rênes du pouvoir, de façon
sauvegarder les intérêts de la société laïque
souvent immolés l'ambition et là rapacité
d'un petit nombre de raffinés politiques.
M-gj 0*»e «g-*-
Enfin nous avons de la pluie mais la tem
pérature continue être froide el peu favorable
la végétation.Cependant, sous cette influence,
les campagnes ont déjà changé d'aspect; les
herbages el les champs de lin ont pris de plus
belles apparences.
WTÉIÎIEUtt.
Mardi, la Chambre des représentants a repris
ses travaux. Après la présentation du budget
de l'intérieur pour l'exercice 1855 et de quel
ques projets de èrédits, la Chambre a commenéé
la discussion du projet de loi des distilleries.
La Chambre des représentants a continué
Mercredi la discussion de l'art. 2 du projet de
loi sur les distilleries.
M. Frère-Orban a soulevé une discussion in
cidente sur le déficit. Il a soutenu que M. Osy
avait prétendu tort qu'il était dû l'ancienne
administration et que celle-ci l'avait au con
traire diminué sensiblement.
MM. Osy et Malou ont été entendus dans ce
débat. La suite de la discussion de l'art. 2 con
tinuera Jeudi.
Jeudi, la Chambre a rejeté l'art. 2 du projet
de loi sur les distilleries, par 48 voix contre 31
et quatre abstentions.
M. Liedts, ministre des finances, a déclaré
aussitôt que le gouvernement retirait le projet,
Le spectre recule d'étonnement, [luis revient, et fait un
bond comme un tigre l'aspect de sa victime.
La comtesse veut fuir, clic tombe; on la relève...
elle ctail folle...
Vous donnerez madame les mêmes soins qu'à
mon malheureux parent, dit froidement, avant de sortir,
le comte un médecin qu'il lit appeler. C'est un mal de
famille; ils se sont reconnus.
Eh bien messieurs, trouvez-vous que ma ven
geance vaille celle de monsieur? demanda l'inconnu
aussitôt après son récit, qu'il comparait avec le mien.
Nous ne répondîmes pas cette questiontarit noire
stupeur s'était 'augmentée eneore, tant la physionomie,
le ton, l'aspect flegmatiquement terrible (Je cet homme
semblaient nous dire que c'était lui, bien lui, qui avait
consommé cette vengeance, que nous avions devant nous
le comte. Toutefais, il ne nous dit rien de plus, se retira
sileneieux et sombre dans son coin comme auparavant.
Nous ne l'interrogeâmes pas; il ne nous aurait d'ailleurs
piésumableinent pas répondu.
Quand nous fûmes un peu remis de la terreur que
l'histoire de l'inconnu avait fait courir dans nos veines,
Ali ça, dit le commissaire de la marine après un
silence, on nousn assez donné de mélodrames, de grandes
pièces; permettez-moi, messieurs, de vous servir lu petite
pièce pour clore notre soirée, on plutôt iiutre.niiit; car jo
vois bien que, de récits en récits, nous sommes près
d'atteindre le jour sans avoir dormi. De sorte qu'à