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Chronique politique.
cl il en a présenté un antre, prorogeant le sys
tème actuel jusqu'à la fin (le l'année 1855.
rn I
On s'occupe en ce moment du recensement
généra! des gardes civiques appelés former le
premier bau dans les localités où cette yarde
est active. Étoile belye
I)n 27 Avril an 29 inclan.
Le gouvernement français, en publiant les deux
conventions et le traité de commerce conclus avec
la Belgique, a rendu un décret réglant les droits
d'entrée en France sur 1ns cotoiuieites et lesétolfes
pantalons de fabrication belge.
Nous sommes encore sans nouvelles des hostilités.
Il est question depuis deux ou trois jours, d'une
victoire remportée par les Turcs sur les Russes du
côté du Val-de-Trajau. C'est une dépêche du Mor-
ning-Chroniclqui a mis la nouvelle en circulation.
Nous n'en avons rien dit, parce qu'elle nous a paru
invraisemblable et contraire au mou renient de re
traite ordonné par O ner-Pacha. Plusieurs journaux
français et allemands y reviennent cependant, et
fixent la date du locoinme celle de la bataille en
questiou. Les Russes y auraient perdu 3,ooo hommes,
les Turcs i,5oo, et les premiers auraient été obligés
de reculer. La Preste de Vienne dit que la bataille a
été livrée entre Paschja et Kosteli, deux points en
avant du Val-de-Trajati, du côlé du Danube. Celte
circonstance confirme nos doutes, car les Turcs
doivent s'être retirés du côté opposé, dès qu'Omer-
Pacha leur a prescrit de se diriger sur Cava-Sou. Il
serait possible cependant que les Russes les eussent
obligés un retour offensif, en inquiétant leur re
traite. Mais le fait de la bataille en lui-même nous
paraît douteux, et nous n'y croirons que quand il
sera confirmé.
Sans prétendre réduireCronsladtet bombarder
Saint-Pélersbourg les Hottes pourront faire un
grand mal la Kussie tuer sou commerce dans la
Baltique, d'abord; ravager ses côtes; détruire ses
établissements maritimes de second ordre; bombar
der Libau, Riga, Revel, etc., etc. Mais quand même
elles ne feraient rien de tout cela, elles rendraient
encore un grand service comme diversion. Leur
préseuce, en effet, oblige la Russie tenir de ce côté
t5o mille hommes sous les armes, qu'elle pourrait
employer sans cela du côté du Danube.
On recommence parler du rappel de M. de Bun
sen, ministre de Prusse Londres. Le Timee disait,
il y a deux jours, que ce diplomate avait donué sa
démission ne voulant pas plus longtemps être
l'aeeol de la politique équivoque de son gouverne
ment. Aujourd'hui, les lettres de Berlin disent que
sa démission est acceptée et qu'il sera remplacé par
M. de Bernstorfen ce moment ministre de Prusse
Naples.
11 parait certain maintenant que le duc de Cam
bridge n'est allé Vienne que pour assister au
mariage de l'Empereur, qui il a dû remettre une
lettre de félicitations de la reine Victoria.
L'empereur de Russie a envoyé àVienne le général
Griiuwald, chargé aussi d'une lettre de félicitations.
Une dépêche télégraphique de Vienne aunonce le
bombardement d'Odessa par les flottes combinées
l'heure où nous sommes, si mon histoire est un sopo
rifique, elle sera encore la bienvenue.
A quelques lieues du château de Sedan dont nous
parlait le docteur,reprit-il, se trouvent les restes de celui
de Bouillon, qui appartenait la même famille. Non loin
de ces restes, on voit encore une petite maison qui,
dégagée aujourd'hui encore de tout obstacle extérieur,
possède une vue charmante sur les côtes prochaines, et
laisse incessamment courir ou se balancer son ombre
dans les eaux de la Vcmoy, qui coulent ses pieds. La
pièce principale de cette demeure, datant déjà de plusieurs
siècles, st aujourd'hui encore assombrie par une de ces
tapisseries massives, couleurs vertes et jaunes, grands
arbres obscurs et personnages de taille plus que natu
relle, parures que l'imagination se présente toujours
lorsqu'elle veut s'initier aux mystères des* appartements
de nos aïeux. Un fauteuil pieds de chénc cirés et
tournés en spirales, siège carré, large, prolond et bas,
dossier droit et long, y est resté devant une table du
même style, auprès d'une grande cheminée de bois
moulé, dont le manteau, plat comme un cadre, touchait
presque au plancher.
Eh bien il y a deux cents ans environ que, dans
ee fauteuil, vers la mi-octobre, un homme était assis
dont on parlera tant qu'il y aura pour se jouer des
peuple» d'habiles égoïstes d'adroits ambitieux c'est-à-
dire jusqu'à la fin du monde. Cet homme en pourrait
être l<: type si le modèle n'avait été trouvé du jour où il
y eut des intérêts d'étal conduire, des cœurs naïfs
i,3i5 maisons auraient été incendiées et détruites.
La dépêche ne nous appreudquecela. Ce serait beau
coup si le fait était vrai. Mais il est douteux nos
yeux, et voici pourquoi D'après la dépêche, la
nouvelle du bombardement a été expédiée de Con-
stantinople Vienne le i4- Or, les nouvelles directes
d'Odessa sont du ta. Ce jour-la, quelques vaisseaux
de la flotte étaient en vue; c'est donc le i3quele
bombardement aurait eu lieu. A-t-on pu le savoir
Constantinople le 14? Nous ne le croyons point. Du
reste une seconde dépêche de Vienne remet le fait en
question. Il est donc prudent d'en attendre la con
firmation.
Commecontre partie du bombardement d'Odessa,
les journaux anglais annoncent le bombardement
de Silislrie, ordonné par le maréchal Paskiewilsch
dès son arrivée. On n'en sait pas le résultat.
Le Moniteur fronçait annonce de sou côlé un
engagement devant Ralafal, où les Russes avec des
forces supérieures auraient été battus par les Turcs
et auraient perdu 5oo hommes, taudis que la perte
desl'urcs ne s'élèverait qu'à t 4 ou i5.
La nouvelle de la victoire des Tuics du côté du
Val-de-Trajan ne se confirme pas, et le Morning
Chronicltqui en avait donné la primeur, prétend
aujourd'hui que les Turcs ont évacué et brûlé Basard-
schik continuant ainsi leur mouvement de retraite
vers Varna et les Balkans, ce qui n'indique pas que
les Russes aient reculé.
Contrairement a cequ'on avait pu coriclurede l'a
nalyse du traité austro-prussien, la Correspondance
autrichienne déclare que le traité laisse l'Autriche
une pleine liberté d'aciion, pour le cas où une inter
vention armée dont l'éventualité est prévue, devien
drait indispensable.
Le Moniteur français dément officiellement la
nouvelle d'une sommation adressée la Prusse.
Une dépêche télégraphique de Berlin, en date du
?5, annonce l'adoption l'unanimité par la première
Chambre, de l'emprunt de 3o millions de lhalers.
Les dernières nouvelles d'Angleterre considèrent
comme conclu l'emprunt de i5 millions de livres
sterling que l'Aulrichea fait négocier Londres, sur
la garantie des produits de ses chemins de fer.
Les journaux anglais confirment la mort de M.
Foote, capitaine du Ccnflict, dans le port de Meuiel.
Les journaux suédois ont pris une attitude très-
agressive l'égard de la Russie. Ils avaient d'ab>rd
applaudi la délaration de neutralité, parce qu'ils
la croyaient défavorable la cause du Tzar; mainte
nant ils voudraient que la Suède prît une part active
la guerre, en se coalisant avec les puissances occi
dentales. Les publicistes les plus populaires invitent
ouvertement la France et l'Angleterre exercer
enfin sur les deux royaumes une pression assez for.e
pour les entraîner dans leur courant. A ce sujet, ils
rappellent avec énergie les maux que le Nord tout
entier a soufferts de l'influence de la Russie et les
dangers effroyables dont il est menacé par l'ambition
de cette puissance. Déjà la conquête de la Finlatide
a mis la Suède presque sous la tnain de l'autocrate.
Qu'adviendrait-ii s'il venait s'agrandit du côté de
la Tuiquie? Le Nord ne saurait rester étranger ou
indifférent l'Orient; la liberté du Sund tient la
liberté der Dardanelles.
Tel est le langage de la presse suédoise. Nous le
constatons comme un fait, et sans prétendre qu'il
soit bien conforme aux règles de la prudence.
duper c'cst-à-dirc depuis qu'une société existe. Le per
sonnage en question approchait de la cinquantaine; son
front était large et haut sous des cheveux très-noirs; ses
lèvres minces et serrées décelaient la fois la réserve et
la ruse; son souris léger, quand il voulait sourire, n'était
pas sans charmes quoique tombant de côlé et quelque
peu moqueur; coquet par nature pour son visage, il
laissait pousser et sacrifiait tour tour, selon que son
goût lui disait que cela lui seyait mieux ou moins bien,
une étroite moustache noire comme geai et découpée avec
art, et une longue et toulfuc mouebe de barbe se dessinait
en pointe au creux de son menton; son regard, ordinai
rement expressif et saisissant, pour l'heure, s'était fait
morne et languissant. Les jambes étendues et croisées
devant le f«u, sa léte se laissant aller et n'atteignant pas
la moitié de la bailleur du dossier, il se noyait molle
ment dans un flot d'oreillers, tandis que sept jeunes
fuies, plus jolies et plus agaçantes l'une que l'autre, et
qu'il appelait d'un ton mielleux, en langue étrangère,
ses nièces, ses chères petites nièces, l'entouraient et
suivaient de l'œil, pour les aider, pour les servir, ses
moindres caprices, ses moindres mouvements.
Certumentè, leur dit-il, dans un patois moi
tié italien, moitié français, qu'il s'était fait lui-même
et dans lequel il nommait si plaisamment le fameux
parlement d'union le parlement d'Ougnon, langage
risible que pourtant, en dépit de la satire, il avait bien
fallu finir par accepter au sérieux, et que je ne repro
duirai un instant, d'après quelques mémoires, que pour
P. S. Des nouvelles de Constantinople, du i5, et
de Gullipoli, du 18, sont arrivées Marseille et
Toulon. Elles ne disent rien du bombardement
d'Odessa.
Ce qu'il y a d'important dans le démenti donné
par le Moniteur français la nouvelle d'une som
mation adressée la Prusse, c'est qu'il constate la
communauté d'action de la Prusse avec les autres
puissances.
Il est positif maintenant que la nouvelle du bom
bardement d'Odessa, transmise par le télégraphe,
était controuvée. Du restt, il faut douter de presque
tout ce qu'annoncent les dépêches télégraphiques, si
l'on ne veut pas être trompé. Ainsi, ou trouvera
une foule de nouvelles de ce genre, dont les
trois quarts sont au moins suspectes. 11 nous est
impossible de ne pas faire remarquer ceux par qui
nous viennent ces dépêches, qu'ils discréditeront
tout fait le télégraphe électrique s'ils n'exigent pas
de leurs correspondants plus de véracité et plus de
discernement.
11 est un genre de dépêches où le mensonge est
inexplicable et impardonnable tout la fois. Que
dire par exemple, du correspondant qui a expédié
ceci de Copenhague, le
«Toute la flotte française destinée la Baltique
est entrée dans la baie de Kjoge.
Evidemment c'était mentir pour le plaisir de
mentir, car d'une part, le fait complètement faux,
était facile vérifier, et d'autre part, il n'avait pas
assez d'importance pour l'annoncer par le télégraphe.
Nous ne savons s'il en sera de Silistrie comme
d Odessa. Les journaux anglais persistent dire que
le bombardement a commencé le 14, et que le ig la
ville tenait encore, malgré le ravage des bombes et
de l'incendie.
Tenait encore 1 Le mol est singulier. Silistrie est
une place forte de premier ordre, dont le siège exi
gera beaucoup de temps. Eu 18 art, les Russes rie
purent eu venir bout et durent en lever le siège
la fin de la campagne.
Le maiiage de l'Empereur d'Autriche avec la
princesse Elisabeth de Bavière a été célébré en
grande pompe le 34 au soir.
Le duc de Cambridge a dû quitter Vienne le 28,
pour aller s'embarquer Trieste et se rendre en
Orient.
M. Soulé, ministre des Etats-Unis en Espagne, a
présenté au cabinet de Madrid, une demande en
indemnité de 3oo mille dollars (i,5o'>,ono fr.), pour
l'affaire de la saisie du Black-ff arrior Cuba.
H lui (allait une solution dans les quarante-huit
heures. Le ministre des affaires étrangères a fait une
l'épouse dilatoire, objectant qu'il n'avait pas encore
reçu de rapport officiel sur l'affaire. Lord Howden,
ambassadeur d'Angleterre, a offert sa médiation.
Le consul général de France Alexandrie vient
d'annoncer la chambre de commerce de Marseille
que, par décision en date du 5 de ce mois, le vice-
roi d'Egypte a annulé le décret prohibant la sortie
des céréales.
Nous lisons dans un journal allemand, qu'à Bu—
charestle consul de Belgique qui, il y a quelque
temps, était chargé de la protection des sujets
français et belges, a reçu l'ordre de l'envoyé belge
Constantinople, de suspendre ses fonctions et de
retirer sou pavillon.
en donner une idée cerlamentèmie carine, si la
santé nous mi manquait pouint, jou saraisben houreux
dé vivre louiours iciet dé mi délasser entre voi, carine
miedel la fatigue dé gouberner les hommes, què nou
méritent pas què on n'ouse d lour servize. Ah jou nou
connouissais pouint encore ces coqouins dé Français l
si jou les avais connous ajoula-t-il en fonçant les
lèvres et eu agitant les mains de haut en bas en signe
d'abnégation dédaigneuse.
Puis, après un léger silence que n'interrompit per
sonne, il reprit, avec l'accent de la plus persuasive com-
patisance pour lui-même
Ah ditte lé ben partout, carine mie, què ci sont
lours malizzes ces coqouins qué m'ont rédouit en cet
état, dont certumentè jou nou reviendrai jamais. Ditte lé
ben encore partout qué pour les ben pounir j'aurais
accepté déjà les offres dell' imperatore pour gouberner tes
soujets, si je n'étais malade et n'aimais par beaucoup
cette si bonne rogne. Ditte lé ben partout qué cé n'est
pouint oun conto, voi nou mentirez pas, mie nipoline.
En achevant ces mots, il laissa retomber sa tête plus
languissainmcnt que jamais, comme un mourant épuisé
par un dernier effort. Ses chères petites nièces promirent
de ne rien oublier de la comédie, que du reste on avait
pris l'habitude de jouer aussi sérieusement, et par calcul,
devant elles que devant des étrangers, et présentèrent
l'envi leur bon oncle des julcps que toujours il prenait
délicats.
{Lu suite «m prêchai*«i*.j