UhroBiiquc politique.
On lit dans le Louvanisie
Depuis quelques joursil circule en notre
ville un bruit assez extraordinaire, et qui sem
ble cependant prendre de plus en plus d'im
portance. M Ad. Roussel, professeur l'Uni
versité de Bruxelles, serait nommé professeur
la même l'acuité de droit de Université de
Louvain, pour y donner le cours de droit cri
minel.
M. de Fuisseaux vient de rendre publique
line lettre par laquelle il se démet de son man
dat de sénateur, ne pouvant le remplir, dit-il,
avec toute l exactilude désirable.
Du liai au 10 iuclus.
Nous avons annoncé le décret de l'empereur des
Fia nçais qui i établit la garde impériale.
Le lapporl sur lequel ce décrétés! motivé invoque
la nécessité de créer des corps de réserve, de ces
corps dont la torce matérielle est doublée par une
force morale qui s'appuie sur une composition
y. d'élite, sur l'éclat des services rendus et d'une
s haute réputation militaire.
Ce motif a son prix; mais le véritable doit être
cherché ailleurs. l.ouis-Napoléon veut avoir une
garde impériale, parce que son oncle en avait une.
La hausse a continué la Bourse de Paris du 5,
toujours provoquée par les escomptes, la politique
demeurant étrangère ce mouvement.
L'emprunt anglais de i5o millions n'a pas élé
souscrit en entier, et il s'en est suivi une baisse la
bourse de Londies.
Le chancelier de l'Echiquier a demandé descrédits
supplémentaires la Chambre des communes, dans
la séance du 4, pour la guerre et la marine. Leur
ensemble s'élève 5,5g5,b65 livres, environ 140
millions de francs. Le transport seul des troupes e(
des chevaux en Orient, est compris dans ce chiffre
pour plus du 75 m liions de francs. On dit que
chaque cheval, rendu Constantiuople, revient a
1,100 fr., non compris sa propre valeur.
Nous sommes sans nouvelles certaines du théâtre
de la gutrre. A Silistrie, que l'on disait nager dans
un océan de feules Russes ne 1 avaient pas même
sérieusement investie jusqu'à la date des dernières
nouvelles, qui sont du 26 avril.
L'intervention de l'Autriche dans le Monténégro
est présentée comme décidée par les journaux alle
mands.
Le Moniteur fronçait dit qu'à la date de 25 avril,
la débâcle de la Ne wa était al tendue a vaut deux jours.
La glace s'était déjà rompue aux environs de Cron-
stadt.
Une dépêche de Berlin nous est apportée par la
Galette de Cologne. Elle nous apprend que le général
de Boniu est remplacé au département de la guerre
par le général-major comte Waldersée, ancien com
mandant des troupes fédérales Francfort.
On dit que M. le général de boiiin est favorable
l'alliance avec les puissances occidentales, et que sa
retraite serait due aux intrigues du parti russe la
Cour de Berlin. Ce n'est là qu'un bruit, peut-être
sans aucuu fondement.
Une lettre de Rome, du 3o avril, adressée au Jour
nal des Dêbatt, confirme le fait de la maladie du
Pape, m<.is ce n'était qu'une indisposition causée
pat les fatigues des fêles de la semaine sainte. Quel-
vous pas, sire, que cet imprenable château est véritable
ment le pied gauche de votre bonne citadelle de Sédan,
dont a (ait don la famille des Turenne, un peu malgré
elle peut-être, votre glorieux prédécesseur Louis-lc-
Juste Je 11c veux pas de mal, je le répète, cet excellent
archevêque de Cologne mais dans sa succession, qui ne
peut tarder, car il est vieux, il entre naturellement une
part des anciennes conquêtes des vaillants comtes de La
Marck, injustement lolcrce au prince de Liège par les
traités de Càlcau-Catubrésis, part qui revient de droit
aux héritiers des princes de Sédan, toujours en litre
ducs de Bouillon, et conséquemment Votre Majesté.
A h paix de Nimègue, Louis XIV n'oublia point les
observations de son ministre. Bouillon passa la France,
que sans doute il n'aurait jamais quittée depuis sans les
conquêtes si coûteuses en résumé de l'empire de Napo-
léou-k-Grand.
Ce dont Louis ne te souvint pas si bien, ce fut de la
promesse d'amoureux jeune et tranquille qu'il avait faite,
dans un beau mouvement d'idylle, la Mancini en pré
sence de son oncle car s'il continua quelque temps
encore son amour une maîtresse, il se révolta bientôt
lui-même, avec sa mère, des exigences peu circonspectes
d'une Italienne de race douteuse qui prétendait s'asseoir
côté de lui sur le plus beau trône du monde. Il fallait
bien que politiquement lcmineiice se résignât faire
ques jours de repos et deux saignées ont suffi pour
écarter tout symptôme inquiétant, et Sa Sainteté a
repris son train de vie ordinaire.
Le Moniteur fronçait annonce officiellement le
bombardement d'Odessa et en publie le bulletin
rédigé par le vice-amiral llamelin.
Les deux Chambres du parlement anglais ont élé
informées aussi de ce fait d'armes.
A la suite de cette communication la Chambre
des lo. ds, un membre a signalé quelques articles de
journaux où le duc de Cambridge est blâmé du re
tard qu'il a mis son départ pour l'Orient. Le duc
de Newcastle a répondu que ces attaques étaient mé
prisables; que le noble duc s'était rendu Paris et
Vienne pour se conformer aux instructions du
gouvernement; qu'il n'avait pas perdu de temps
pour remplir sa mission et que cela fait, il s'était
bâté de partir pour Trieste, d'où il s'est dirigé sur
Coi (ou et de là Constantiuople, où il doit être
rendu eu ce moment.
Nous avons reçu le rapport russe sur le bombar
dement d'Odessa. Il est conlenudansun 01 dredu jour
publié par le général Osten-Sacken qui commande
en ladite ville. Nos lecteurs pourront ainsi compa
rer sa relation avec celle de l'amiral llamelin, et celle
qui a été cotuniuuiquée au Parlement anglais.
S'il faut en croire une dépêche de Vienne, le gou-
verirement autrichien a déjà fait entrer des troupes
dans le Monténégro, pour comprimer les velléités
guerrières du piince Danielo. Le fait était prévu.
Les journaux de la Prusse orientale annoncent
que les effets de sir Seymour, ancien envoyé de
Grande-Bretagne près la Cour de Russie, lui ont été
expédiés par voie de terre.
La Vulkshalle,journal catholique de Cologne, ré
digée avec beaucoup de talent par M. de Florencourt
avait pris le parti de la Russie, dès l'origine de la
question d'Orient. Cette opinion n'était celle ni de
ses collaborateurs, ni de sa clientèle, et quand dans
ces derniers temps, 011 a su que le Saint-Père lui-
même se prononçait contre la Russie, la direction
du journal par M. de Florencourt était devenue im
possible. Cet écrivain vient de se retirer en effet, et
la Volkthalle a publié aussitôt un article dunt le dé
but est bon rapporter:
La question posée, dit-elle, esl de savoir si les ca
tholiques doivent se prononcer pour la France et l'Angle
terre, ou bien pour la Russie c'est-à-dire si la France et
l'Angleterre doivent régler les affaires orientales, ou bien
s'il convient de laisser ce soin l'égoïste, dangereuse et
barbare Russie car la Turquie n'est que l'objet secon
daire de la question.
Le plus grand intérêt de l'Église est évidemment la
liberté de son expansion les puissances occidentales la
lui assurent, mais la prépondérance irrésistible de la
Russie la compromettait au plus haut degré. Cela suffit
pour justifier l'opinion exprimée par les dignitaires de
l'Église.
Un catholique doit, il est vrai, s'opposer la conso
lidation et l'invasion universelle de la barbarie. Mais
la Turquie est poussée vers la civilisation par la France
et l'Angleterre. La vraie barbarie, c'est la Russie.
Nous savons depuis plusieurs jours, que la grève
des ouvriers tisserands de Presto», qui durait depuis
35 semaines, vient enfin de se terminer. L'associa
tion des ouvriers a élé obligée de se dissoudre faute
de fonds suffisants. Le i"maia eu lieu le dernier
meeting. M. Cowell, l'avocat des ouvriers, a exprimé
l'espoir que les patrons ne se refuseraient pas rou
vrir leurs ateliers; mais les ouvriers, d'autre part, se
proposent, dit-on, de revenir la charge dans des
abandon d'une partie de ses plans orgueilleux l'amour-
propre d'Anne d'Autriche, pour conserver du moins le
pouvoir sans égal qui avait reconquis. Il se serait volon
tiers alors retourné vers le trône d'Angleterre mais,
son tour, Charles 11 dédaigna. On devait désormais s'en
tenir quelque duc ou prince sérenissime. En attendant,
Maria Mancini fut contrainte de s'éloigner de la cour, et,
en se séparant du roi, qui le souvenir arrachait encore
des larmes d'attendrissement, elle lui jeta comme un
réseau dernier, mais inutile, pour le ressaisir s'il était
possible cette iicure suprême, ces paroles célèbres,
pensées* avec la tête plus qu'avec le cœur Vous êtes
roi, Louis; vous pleurez et je pars
Il ne fallait pas moins que cette histoire, racontée avec
le sel qu'y mettait le spirituel atni du commissaire de
marine, pour dérider un peu nos fronts assombris par
les précédents récils et par la pluie qui n'avait pas cessé
débattre nos vitres. Le jour commençait poindre quand
le docteur cessa de parler. En somme, nous avions passé
une nuit très-animée et très-varice, et peut-être que
notre manière d'occuper le temps en bateau vapeur
tentera quelques autres qui, s'ils sont plus heureux dans
leurs récits, ne le seront certainement pas plus que moi
dans leurs rencontres.
Léon GUER1N.
temps meilleurs, pour obtenir l'augmentation de 10
p. c. sur les salaires, qu'ils ont vainement poursui
vie celle lois.
Ce qu'il y a eu de remarquable dans cette affaire,
c'est l'altitude du gouvernement anglais, qui a laissé
les patrons et les ouvriers agir leur guise, et celte
coalition des uns et des autres poursuivre sa marche
jusqu'au bout. En France et chez nous aussi proba
blement, la police et la justice seraient intervenues,
il y aurait eu des an estalious, des emprisonnements
et des procès sans fin. En Angleterre, rien de tout
cela. Le gouvernement a dit aux patrons et aux ou
vriers: Vous n'êtes pas d'accord entre vous c'est
votre affaire et non la mienne, arrangez-vous. Et
l'arrangement est venu de lui-même. El désormais
patrons et ouvriers sauront ce que les grèves coûtent
et ils n'y rentreront sans doute qu'à bon escient.
Les ouvriers, du reste, ont fait dans cetlegrève un
détestable calcul, ainsi que le résultat l'a prouvé.
Prenons pour exemple, un ouvrier gagnant 3 fr. par
jour, soit 18 ir. par semaine. Que voulait-il?fr. 1-80
de plus. Pour cela qu'a-t-il risqué 35 semaines de
salaire, c'est-à-dire, C3o fr. qu'il a perdus. El s'il
avait gagné, il aurait eu 63 fr. de plus. Son calcul a
été ctlui d'un joueur la loterie qui prendrait un
billet coûtant, 63o fr. pour gagner un lot de 6g3 Ir.
Où est le fou capable d'une spéculation pareille?
hélas il était Presto», et il n'y en avait pas q&'un
seul, il y en avait plusieurs milliers.
Le Moniteur français annonce la formation d«
deux camps, l'un de 100 mille, l'autre de 5o mille.
Tout ce que nous avons vu jusqu'icides prélimi
naires de la guerre où les deux grandes puissances
maritimes viennent de s'engager, n'est que jeu
d'enfant, en comparaison de ceque pourra nécessiter
la lutte en se prolongeant. S'il y a des aveugles en
core qui ne voient pascela, leurs yeux se dessilleront
de jour en jour.
Hier, c'était le rétablissement de la garde impé
riale, fantaisie coûteuse qui n'allégera pas le budget;
aujourd'hui ce sont deux camps que le gouverne
ment français vient de décréter: l'un de 5o mille
hommes, vers la Méditerranée, pour alimenter l'ar
mée d'Orient; l'autre de 100 mille hommes, vers la
Manche, destinés la Baltique. On en verra bien
d'autres.
Nous ne savons rien de plus qu'hier sur le bom
bardement d'Odessa. Les journaux allemands don
nent quelques détails qui nous paraissent plus ou
moins hasardés, et qu'il est facile de réduire leur
juste valeur par les rapports officiels.
On a vu que ni le vice-amiral Hamelin ni le gé
néral Osten-Sacken 11e disent qu'après le bombarde
ment, les flottes aient pris la direction deSébastopol,
comme l'a prétendu sir James Graiiam au Parlement
anglais. Tous les journaux se taisent également sur
ce fait, et il semble au contraire résulter de leurs di
res, que les flottes auraient pris la direction de Varna.
Au total, le bombardement d'Odessa n'a qu'une
portée médiocreet restera sans influence sur la cam
pagne qui s'ouvre. Il constate toutefois un fait dont
on avait la prévision: c'est que la flotte russe n'ose
pas sortir de Sébastopol pour aller défendre les côtes
de la Crimée, que par conséquent les flottes combi
nées sont réellement maîtresse de la Mer-Noire.
Le Timet se montre très-heureux du bombarde
ment. Il en parle en ces termes
Le crime de Sinopc est donc puni désormais, et
quand au mépris de ses propres assurances, l'empereur
de Russie a jugé propos de charger sa flotte dans la
Sler-Noire de cette odieuse et sanguinaire expédition, il
aurait dû penser que pour chaque coup de canon tiré con
tre Sinopc, il pourrait être lancé un obus sur ses villes et
ses forteresses, et que le désastre qu'il avait fait subir
l'escadre turque retomberait sur lui par la destruction de
tous les vaisseaux de guerre russes qui viendraient s'é
loigner des canons do Sébastopol
11 a élé parlé, il y a quelques semaines, d'un in
cendie qui aurait éclaté Fokschani eri Moldavie, où
l'armée russe avait de forts approvisionnements. Le
Timet tenant le fait pour certain, dit qu'il y a lieu de
soupçonner que la place a été brûlée dessein pour
soustraire aux regards du prince Paskiewilsch lui-
même, les déficits de l'intendance, et pour avoir
donner une excuse toute prête l'égard des priva-
lions que pourra désormais subir l'armée russe.
Une dépêche télégraphique de Milan, du 7 mai,
annonce que le maréchal Radetzky vient de faire
publier une notification en vertu de laquelle les
propriétés de 160 exilés politiques sont rélevées du
séquestre. Ces propriétés, il est vrai, sont peu con
sidérables.
La feuille officielle de Lisbonne, du 24 avril,
publie la loi qui autorise le Roi voyager l'étran
ger pendant sa minorité. Le jeune souverain serâ