LA MAIN-MORTE ET LA CHARITÉ, plus s'il peut contenir 200 hommes, et il n'a eu d'au tre destination jusqu'ici qu'une surveillance pure ment douanière. De plus, des lettres directe» de Stockholm, du 19, disent que l'amiral Nupier n'a rien tenté contre ce fort, pas plus que contre Revel ou l'île d'Aland, #l qu'il ne tentera rien qu'après sa jonction avec la flotte française. Des dernières nouvelles des Principautés ne nous apprennent rien d'important, ni même de certain. Une dépêche porte que les Russes ont cessé, depuis le iG, le feu sur Silistrie, et cette interruption est attribuée la crue des eaux du Danube. Une autre dépêche prétend que le maréchal Paskiewitch a franchi le Danube, près de Kalarasch, et a porte son quartier-général devant Silistrie, serrée de près depuis trois jours. Conciliez cela si vous pouvez. D'après les dernières nouvelles de Rome, le tri bunal de la Consulte, toutes chambres réunies, a confirmé l'arrêt porté en première instance contre les assassins présumés du comte Rossi. Le nom mé Sanle CosUnlini a été déclaré coupable d'avoir participé l exécution du crime, et le nommé Gar- iloni d'avoir organisé le complot. Le Heraldo de Madrid, assure que l'emprunt forcé décrété par le gouvernement, a été parfaitement re çu dans le monde des affaires, et la preuve, c'est que, par suile de cette mesure, les fonds publics ont monté la Bourse du jour. On a également remar qué que lt*capilaux étaient plus abondants pour le renouvellement des bons de la dette flottante. Les nouvelles de la Havane annoncent que le ca pitaine général, en prévision de toutes les éientua- lités, poussait avec activité tous les préparatifs de défense; les forces militaires sous ses ordres s'éle vaient douze mille hommes. Le correspondant du IS'etc-York Daily Time*ajoute que de nouveaux dé barquements d'esclaves s'effectuaient chaque jour, dans l'île. Le Corps-Législatif de France a consacré deux séances la discussion d'un nouveau projet de loi sur l'instruction publique. Ce projet apporte de nombreuses dérogations la loi de i85o,qui avait été acceptée par tous les partis comme une loi de conciliation, garantissant la fois l'enseignement li bre et les droits de l'htat sur l'enseignement. L'Univers et l'Ami delà Religion avaient combat tu le projet, autant que peuvent le permettre les lois sur la presse. L'Assemblée nationale l'aurait combattu aussi, si elle l'avait osé, et elle faisail hier cette réponse spirituelle l'Univers, qui lui repro chait son mutisme L'Univers interprète mal notre silence et ne rend pas justice a nos efforts pour acquérir la prudence qui est une vertu, et qui a droit comme telle, ses encouragements. M. de Monlalembert aussi était contraire au pro jet mais son procès l'a empêché de prendre part au débat. A son défaut, l'un de ses chauds partisans, M. Anatole Lemercier, a dit assez énergiquement ce qu'il en pensait. A son avis, ce projet fausse com plètement la loi de i85o. Elle en respecte en apparence les garanties matérielles, a-t-il dit en réalité, c'est l'action de l'Etat se substituant hypo critement l'action de la société. Personne ne s'attendait néanmoins voir la loi rejetée; et elle a été votée eu effet, avant-hier, la majorité de 200 voix contre 3g. Ajoutons pour com pléter l'historique de ce projet, que le Journal des par jean van damue. (suite, j III. A Liège, l'administration centrale, par arrêté du 8 fructidor au vu, considérant que le béguinage de Saint- Christophe a pour objet un établissement dt bienfaisance et de charité, le maintient dans la jouissance de ses biens, et décide que conformément aux lois des 16 vendémiaire et 20 ventôse an v, ils seront réglés et administrés par la commission des hospices civils de la commune d« Liège. Ailleurs, des arrêlés contradiloircssoit des adminis trations centrales, soit des ministres de l'intérieur et des finances, envisagent tour tour les béguinages ou comme des établissements religieux supprimés, ou comme des établissements de bienfaisance conservés. Lutin un arrêté consulaire (lu 6 fructidor an vin fait cesser tous ces conflits et lève tous les doutes. 11 est couçu en ces termes Les LoiimuIs de la République; Vu les divers arrêtés drs administrations centrales des départements de la Lys, de la Dyle, des Dciix- Net hes, de l'Otiri hc et de l'Escaut, sur les établissements nommés béguinages n Vu les actes des diverses autorités locales qui con- stulcnt que ces établissements oui toujours été consacrés Débats et le Siècle lui avaient donné leur approba tion. Le lAoyd de Vienne donne des nouvelles de Silis trie jusqu'au iti mai, d'après lesquelles le siège au rait repi is avec une nouvelle vigueur. Une dépêche télégraphique de Vienne va plus loin (mais nous savons maintenant que les dépê ches osent tout): elle annonce qu'il la date du 22 mai, un ouvrage avancé avait été pris par les Russes, et que le commandant de la forteresse parlementait. Le Moniteur français annonce que les Monténé grins ont franchi la frontière de Herzegowine, au nombre de a,000 hommes. Un corps turc suffisant pour les tenir en respect, est en marche contre eux. Voici quelle était, d'après le Times, la teneur de l'ultimatum adressé par les puissances occidentales au gouvernement grec Observation d'une stricte neutralité, enquête judiciaiie sur la conduite de ceux qui s'étaient joints aux insurgés; les officiers et employés grecs compromis dans l'insurrection de vront être rappelés immédiatement; l'avenir qui conque aura pris un congé ou quitté le service public pour se joindre aux insurgésue sera plus admis rentrer au service de l'Etat. Sir James Graham, interpellé h la Chambre des communes sur l'affaire du Tiyer, a répondu que le gouvernement 11'avait encore reçu aucune informa tion officielle, mais que la concordance des dépê ches privées lui faisail considérer la nouvelle comme exacte. 11 a déclaré en même temps que, dans la Baltique et dans la Mer-Noire, le gouvernement veut qu'il suit établi un blocus rigoureux de la côte russe. Il y a lieu de croire, a-t-il ajouté, que le blocus de Riga existe déjà. Le gouvernement badois persévère dans la cam pagne qu'il a entreprise contre l'archevêque de Fri - bourg. Le prélat est prisonnier dans son palais, de puis le 's de ce mois, par suile de l'instruction cri minelle dirigée contre lui. Le traité d'alliance offensive entre la Prusse et l'Autriche, la sommation du cabinet de Vienne la Russie qui en a été la suite, la sensation produite Berlin par celle sommation, la réunion de Bamberg, les motifs qui l'ont provoquée, ce qu'on y a fait, ont fourni au Journal des Débats l'occasion d'un article tropdéveloppé pour que nous le reproduisions, mais trop important aussi, pour que nous le passions sous silence. Heureusement, cet article écrit par M. de Sicy avec la clarté qui distingue cet écrivain, lire tout son intérêt des faits qu'il constate et qui sont bien faciles a dégager. I! en résulte ceci i" L'Auti iciie a envoyé son ultimatum S' Péters- bourg. La Russie y est aveitie eu termes exprès, qu'on désire qu'elle ne pousse pas plus loin ses opé rations militaires et qu'elle arrête les progrès de ses armées, jusque là qu'elle devrait renoncer la prise de Silistrie et suspendre les opéra.ions du siège de celte place. Ou lui signifie que tout progrès, tout succès, toute entreprise des armées russes, dont le résultat serait de les rapprocher de la ligue de* Bal kans, seraient considérés comme autant d'attaques, qui pourraient détei miner l'attitude offensive de l'Autiiche et de la Prusse. 20 Quand cette sommation a été comm uniquée au cabinet de Berlin, le parti russe s'en est montré fort ému. 11 a représenté le traité du 20 avril comme un piège tendu la Prusse, pour lui enlever sa liberté d'action. En eflel, l'Autriche étant autorisée par le au soulagement des pauvres et aux soins des malades indigents; Vu les lois des 1' mai 1793, 9 fructidor an 111, 2 brumaire et 28 germinal an tv, 16 vendémiaire et 20 ventôse an v et 5 frimaire an vi, qui exceptent de lu vente des domaines nationaux les biens dépendants de pareils établissements Le conseil d'Étal entendu, sur le rapport du ministre de l'intérieur, n Arrêtent a Tous les biens et revenus des établissements de se- cours existants dans lesdépartements réunis la France et connus sous le nom de béguinages, continueront d'être gérés et administrés, conformément aux lois, par les commissions des hospices dans l'arrondissement desquels ces établissements sont situés. Le titra des commissions des hospices est donc exprès, formel; il est écrit dans la loi. Ou comprend cependant combien il serait intéressant aujourd'hui de faire envi sager les béguinages comme des institutions indépen dants, des espèces de couvents sui gvneris qui auraient l'administration des biens qui en dépendent. Déjà sous le gouvernement des Pays-Bas une tentative dans ce sens avait été faite. Elle fut repoussée par arrêté du 20 dé cembre 1819, déclarant 1° qu'il n'y a pas lieu d'ac- cueillir la demande faite par les supérieures des bé- trailé prendre les mesures qu'elle jugera conve nable pour obtenir la prochaineévacuatioii des prin cipautés, s'expose voir les Russes se tourner contre elle, et si elle les attire ainsi, la Prusse devra em ployer toutes ses forces militaires les repousser. La guerre peut donc naître de celte convention, mais uniquement dans l'intérêt de l'Autriche, sans aucune réciprocité pour la Prusse. On assure, dit le Journal des Débats, que ces ré criminations tardives,qui avaient du reste failli ren verser M. de Manteuffel, auraient provoqué àViemie des paroles pleines d'amertume et de fierté, et que par exemple, on aurait répondu Le t. aité existe} il a reçu la ratification des deux souverains; il n'y a plus qu'à l'exécuter; si la Prusse méconnaît ses engagements,ce sera un cas de guerre entre les deux parties, car l'Autriche ne fera point de concession. De plus mûres réflexions ont conjuré la crise minis térielle Berlin, et l'on s'est rapproché. L'e là, la nouveau protocole signé Vienne, le 23. 3" Il a été convenu que l'adhésion des États de l'Allemagne serait demandée séparément chacun d'eux. La Diète germanique n'a pas été saisie offi ciellement de la question on s'est borné lui faire une simple communication. Les Etats, mis en demeure, ont voulu se concerter pour la réponse faire. Là est l'origine de la confé rence dite de Bamberg, provoquée par la Bavière. La conférence s'est réunie le 2o. Les premières dispo sitions semblent avoir été peu favorables au traité. La neutralité aurait trouvé plus de sympathies. On s'est séparé sans rien décider, en s'ajournanl au 29. 4* Malgré l'insistance delà Bavière, la Prusse et l'Autriche ont rehrsé de venir en aide au roi Othon, au milieu des difficultés qui l'assiègent. Elles ue feront donc rien sous ce rapport, pour contrarier la France et l'Angleterre. Tel est le résumé exact et complet de l'article de M. de Sary, fiquel en t ire lui-même celtecoticlusion que l'Auti ichequi a vaincu la résistancede la Prusse, ne s'arrêtera pas devant la résistance des petits Etats de l'Allemagne, si ceux-ci refusaient d'adhérer au traité du 20 avril. Nous n'avons qu'uneobservation faire c'est que les précédents ne nous avaient pas préparés a une attitude aussi décisive de la part de l'Autriche. Avant-hier, Paris, on annonçait la ca pi lu là lion de Silistrie, et sur ce, les fonds ont baissé la petite bourse du dimanche. On verra par une dépêche télégraphique, qu'il 11'est pas du tout certain que le roi Othon accepte l'ultimatum des puissances, et que si son royaume est occupé, il menace de transporter le siège du gouvernement dans l'intérieur du pays. Le Journal de Empire dit que l'ultimatum exige que le roi Othon accepte et signe le protocole rédigé Vienne pour garantir l'intégrité de la Turquie, et qu'il adhère aux cinq demandes qui lui avaient été laites par Mechel-Bev, avant que celui-ci eût quitté Athènes. Le 17 était le jour fixé pour la réponse. Mais le roi Othon avait demandé un surcis de cinq jours en prétextant une indisposition de son minis tre des affaires étrangères, M. Païcos, et l'on croyait que sa réponse, s'il l'a donnait, serait négative. On se souvient que lord Joliti Russell a déclaré, il y a quelques jours, la Chambre des commune», que l'affaire du Black-lVarrior était arrangée. Il paraît qu'on l'ignorait encore New-Yoi k, la date des dernières nouvelles. Le fait est que les journaux américains eu parlent comme si la difficulté était gtiinngcs situés dans les provinces méridionales, ou en leur nom, tendant être remises dans In possession et l'administration de leurs biens; 2" qu« les États députés des provinces où il existe encore des béguinages sont chargés de veiller ce que les administrateurs des hospices, dans la gestion des biens des béguinages, fassent servir les revenus de ces biens l'entretien des béguines encore existantes d'après leurs besoins rcs- pectifs, ainsi qu'à l'entretien de leurs habitations, avant d'employer ces revenus d'autres dépenses plus générales, etc. Dix-sept béguines de Tongres ne se tinrent pas pour condamnée» cl se pourvurent de nouveau afin d'être réintégrées dans la possession et l'administration de leurs biens et revenus. Elles furent de nouveau éconduiles par arrêté royal du 22 janvier 1822. Toutefois, cette C3use ne fut pas abandonnée; on atten dit des temps meilleurs. Le 14 Octobre 1839, M. l'arche vêque de Malines s'adressa au gouvernement pour obte nir que les béguinages fussent rendus ce qu'il considé rait comme leur destination primitive. Celte démarche causa une grande émotion dans l'intérêt des pauvres, les commissions des hospices firent entendre d'énergi ques réclamations. Le gouvernement, après avoir long temps hésité, n'osa pas accueillir la demande de M. l'archevêque. Mais M. l'évéque de Liège, plus avisé, avait

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2