Chronique politique. Un 1" Juin Ma 3 Inclus. Le Moniisur fronçais annonce le bombardement de* forts avancés du cap d'Hango, par lord Napitr. D'après une dépêche télégraphique de Berlin, le bombardement du (ort principal de Hango(Gustafs- voern) par l'amiral Napier, aurait commencé le 23 mai, mais n'aurait pas eu de résultats. On continue de parler de la prise de Silistrie, ou du moins de l'imminence de sa capitulation. Il faut se défier de ces nouvelles. Silistrie, nous avons eu déjà l'occasion de le dire, est une forteresse impo sante, difficile assiéger et prendre. En 1828, elle tint durant toute la campagne, peu pressée, il est vrai, par les Russes. En 1829, elle opposa leurs efforts une très-belle et très-longue résistance. Ils ne s'en emparèrent qu'api ès un siège de six semai nes, énergiquemetil conduit, et vingt-sept jours de tranchée ouverte. A celle époque, elle était beaucoup plus faihleqo'- aujourd'hui. Ses défenses ont été augmentées depuis, de cinq lorts détachés, construits par des ingénieurs européens d'après tous les préceptes de l'art. Elle a certainement pour se défendre des troupes mieux commandées et plus exercées; il u'esl doue pas vrai semblable qu'elle ait capitulé, ou qu'elle doive capi tuler en peu de jours. Or, jusqu'ici, quoiqu'on aient dit le télégraphe et une foule de journaux allemands, qui semblent se complaire propager des faussetés, le siège est commencé peine. Ou a vu dans une dépêche de Marseilleannonçanl l'arrivée de la malle de l'Inde, la nouvelle d'un traité conclu entre la Russie et le khan de Khiva. De pu is qu'il est question de la guerre entre la Rus sie et l'Angleterre, on a annoncé vingt fois, que la Perse, et le kliau de Khiva, et le Caboul, avaient conclu des alliances avec la Russie, et vingt l'ois ces nouvelles ont été démenties. Elles ne fout qu'aller et venir de l'Inde en Europe, et vice-versâ. Les journaux de Bombay et de Calcutta, qui les ont mises les premiers en avant, les reprennent dans les journaux de Londres leur arrivée, et au retour, ceux-ci les reprennent dans le/ journaux indiens. Cela n'est pas sérieux; et d'ailleurs, ce qui se passe Khiva et Bockara, voire même il Caboul, importe fort peu en regard du grave et solennel conflit en gagé au sein même de l'Europe. Celte observation n'est pas de nous; elle est de 1'Assemblée nationaleet nous la trouvons parfaite ment juste. Les lettres de Conslanlinoplc, du 20 mai, annon cent que le maréchal S'-Amaud, lord Raglan et le ministre de la guerre turc, Riza- Pacha, sont partis le i8pour Vania. Onier-Pachu, les amiraux l'undas et Ha ineliu devaient s'y rendre de leur côté, et tous ensemble ils devaient délibérer sur le plan d'opéra tions suivre dans la campagne qui s'ouvre. Le maréchal S1-Arnaud et lord Raglan devaient retour ner par mer Cuustautiuople. Riza-Pacha devait aller passer l'inspection de l'armée de Rouiuelie, et 1 eut rer dans la capitale par les Balkans et And ri no pie. Malgré le lélégraplieéleclriqtie qui les a fait partir cent lois, les troupes anglo-françaises n'avaient pas encore bougé de leurs cantonnements de Gallipoli et de Scutari; mais ou s'attendait, les voir bientôt participer aux avantages des bourses dont I» destination était déjà léglée par In loi. Et pourtant, de fait, l'univer sité catholique, qui ne représente aucun titre l'ancienne université de Louvain supprimée, jouit d'un très-grand nombre de bourses Il résulte en outre, cl très-clairement, des textes que nous venons de citer, qu'ils ne s'appliquent qu'aux bour ses anciennes. C'est le sort de celles-là seules qui a été réglé. Le législateur n'a rien statué quant des fondai ions nouvelles. En vain le roi Guillaume, par son arrête du 12 février 1829, a-l-il voulu rendre applicables <i toutes fondations de bourses ou autres secours en argent en fuveurs des étudesqui seraient ultérieurement établis, les arrêtés du 26 décembre f 818 et du 2 décembre 1825. Si la légalité de ces derniers arrêtés, fortement contestée en ce qu'ils substituaient l'ancien mode d'administra tion nu mode prescrit par la loi du 25 messidor an v, a été admise par les tribunaux (4), l'on est aujourd'hui d'accord pour reconnaître que l'arrêté du 12 février 1829 cxccde les pouvoirs que la loi fondamentale attribuait au roi des Pays-Uas. Aucune toi n'autorisait et n'autorise encore le gouver nement constituer ce genre de personnes civiles ou gens de main-morte, comme s'exprime M. Faidcr, et qui dérive des fondations de bourses. Il faudrait ou non une loi spéciale pour l'érection de chaque fondation. Aussi la [S Le» revenu- «le fondations annexée» an» ancien» collèges de Louvain «'élèvent, pi-n»o«s-nou». a plu» de 100,000 fr. I H ipport d* l adminùhaltun, v. Fonda',ions. (4| Arrêt de la cour de Bruxelles du II juillet 1844. Cour de cassation, Î8 uovembr» 1848, mises en mouvement. Une commission du corps de l'intendance militaire fiançais était partie pour Andrinople, afin d'y préparer des vivres et des logements. L'ambassadeur d'Angleterre, lord Redcliffe, était séi ieusetiient indisposé. Une interpellation importante a éléadresséeà lord John Russell, dans la séance de la Chambre des communes du 29 mai. Le traité austto-prussien porte en son article que les puissances contractantes se garantissent réciproquement leurs Etals allemands et non allemands, de manière ce que toute attaque con- tre le territoire de l'une soit considérée comme une attaque contre le-territoire de l'autre. M. Bkckett a demandé si le dernier protocole de Vienne reconnaît ou sanctionne cet article au nom de la Grande-Bretagne. Lord John Russell a répondu négativement. 11 a ajouté que la convention entre l'Angleterre et la France et celle entre la Prusse et l'Autriche ayant été communiquées la Conférence, les quatre puis sances reconnaissent dans ces traités une tendance confirmer et piaintetiir les principes énoncés dans le protocole de Vienne, notamment l'intégrité de l'Empire ottoman et l'évacuation des Principautés danubiennes par les armées russes. Le reste du pro tocole est relatif aux traités entre la Turquie et la Russie, et il 11 y est pas question de l'art. i' précité. Lord John Russell, interpellé sur l'occupation de la Grèce, a dit qu'un corps français de 6,000 hom mes et un régiment d'infanterie anglaise occupe raient d'abord le Pyiée, non pas Athènes. 11 a fallu recourir celte mesure, parce qu'on a acquis la preuve que le gouvernement grec était de conni vence avec fiiisurieciion hellénique dans les pro vinces de la Tuiquie. Celte preuve ressort de diver ses circonstances déjà connues, et d'une correspon dance trouvée en la possession du secréiaire du chef des troupes insurgées, de laquelle il semble résulter que le gouvernement grec aurait jiroposéeau chef de l'insurrection, on arrangement tendant envoyer les troupes grecques la frontière, où on les aurait laissé déserter et se joindre aux iusuigés. Aujourd'hui même, le Moniteur français publie cette lettre; elle est fort longue et porte la date du 2.3 avril. Le général Tzavellasqui en est le signataire, y décrit la pénurie oiÈil se trouve Pela, avec 1,800 volontaires peu habitués la guerre et manquant de tout. 11 demande en effet qu'on lui envoie deux ba taillons, et qu'on leur donne l'ordre de déserter pour passer sous son commandement. Le siège de Silistrieàtlire toujours l'attention. Nos lecteurs ont vu ce que nous eu avons dit. L'appré ciation du Journal des Débals d'aujourd'hui est absolument conforme [a nôtre.Ou nous permettra de la citer textuellement S'il fallait juger du présent par le passé, dit ce jour nal, on ne devrait pas regarder comme imminente la chute de celte place. En 1828, après un siège de plus de soixante jours, les Russes ont, comme on sait, été obliges de se retirer, cl en 1829, ils ne se sont emparés de cette place qu'après quarante-quatre jours de tranchés .Or, d'après les dernières nouvelles, c'est tout au plus si l'on venait de commencer des travaux d'approche réguliers. De même, dans la dernière guerre, Silistrie n'était défen due que par une enceinte fortifiée, tandis que depuis, on a cour de Bruxelles, par arrêt du 26 juillet 1848 a-t- elle prononeé la nullité des dispositions testamentaires du sieur Mosseiniaii, qui avait déclaré ériger une fondation de bourses en l'instituant son héritière universelle, bien que celte fondation eût été autorisée par arrêté royal du 2 novembre 1851. Cet arrêt, rendu sur les conclusions conformes de M. Faidrr, décide que la fondation appelante n'avait, au jour de l'ouverture de la succession aucune existence, soit naturelle, soit fictive, et que, parlant, elle était incapable de recueillir un legs. Attendu, porte notamment cet arrêt, qu'en présence des considérations qui précèdent, il est inutile d'examiner si l'arrête royal du 2 novembre 1851 a pu donner une existence légale la fondation dont il s agit, puisque, dans la supposition très-gra- luite qu'il n'ait pas fallu, il cet effet, le concours du pouvoir législatif, il resterait toujours vrai, d'une part, qu'à défaut d'avoir existé au jour même de la succes- sion, la fondation appelante était et doit demeurer incapable de recueillir le legs universel qui lui a été laissé, et, d'autre part, que les héritiers légaux doivent conserver la saisine que la loi leur a donnée déliniti- veinent, défaut d'un légataire universel ayant la capacité requise au jour du décès. Un canonislc subtil pourrait essayer ici d'une distinc tion entre une fondation créée et instituée héritière uni verselle parle même lestement, et une fondation imposée comme charge d'une succession. La distinction ne saurait être admise. La raison de la nullité est plus évidente dans la première hypothèse mais elle est la ntéioe dans j J. du mx« ptrt, p. 458. ajouté cette fortification quatre grands forts détachés de même encore, en 1828 et 1829, In garnison de Silistrie se composait de 8,000 10,000 soldais irrégtiliers, tandis qu'niijouri! hui, elle oomplc 20,000 hommes de troupes réglées. Toutes ces raisons devraient faire croire que la place ne doit pas être sur le point d'être rendue; mais la fortune des armes et les hasards de la guerre sont si grands, qu'en pnreillle matière plus qu'en toute autre peut-être, il ne faut croire qu'aux faits accomplis. Nous recevons aujourd'hui par les journaux de LoifJres, de Vienne, et par le Moniteur français, la nouvelle qu'une attaque (ce dernier journal dit qua tre attaques) des Russes contre Silistrie, a été vigou reusement repoussée, et qu'Oiner-Pacha se préparait marcher au secours de la place. L'arrivée des troupes françaises au Pyrée a fait tomber le mauvais vouloir du roi Othun. Peut-être serait-il plus juste de dire que cet événement lui a donné la liberté qu'il n'avait pas eue jusqu'ici, de faire prévaloir les conseils de la raison sur les sym pathies de son peuple. Quoiqu'il en soit, dès le len demain du débarquement, il a changé son ministèle et accepté l'ultimatum de la France et de l'Angle terre. C'est le Moniteur français lui-même qui en donne la nouvelle. Le Journal des Débats s'était trompé eu disant que la Prusse et l'Autriche s'étaient bornées commu niquer officiellement leur traité d'alliance la Diète germanique, sans lui demander son adjiésion, cette adhésion ayant été demandée séparément aux divers États de la Confédération. Nous avons le mémoran dum des deux puissances, et le contraire en résulte. Ce document constate d'ailleurs un fait impor tant c'est que la Prusse et l'Autriche n'entendent pas que la guerre modifie les circonscriptions terri toriales, ce qui veut dire que, victorieuse ou vaincue, la Russie conservera toutes ses possessions, comme la Turquie elle-même. Le mémorandum affirme en même temps que par le dernier protocole deVienne, la France et l'Angleterre ont adhéré, sous ce rapport, aux vues des deux autres puissances. Quoique es journaux de Londres, de Vienne, et le Moniteur français lui-même, d'après une dépêche de Belgrade du 29, aient annoncé qu'Omer-Pacha se préparait marcher au secours de Silistrie, ce point nous parait douteux pour deux raisons. D'a bord, il est difficile qu'on sût Belgrade le 29,0e que ferait Orner-Pacha, peine de retour son quartier-général, de la conférence de Varna. En second lieu, s'il allait au secours de Silistrie, il s'ex poserait livrer une bataille dont le terrain ne lui ser ait probablement pas favorable. Qu'il tâche d'en voyer des secours Silistrie, c'est possible; mais qu'il s'y rende lui-même avec son armée, ce serait contraire au plan "de campagne qu'il paraît s'être tracé jusqu'ici. Ce n'est pas d'ailleurs au moment où les armées auxiliaires sont encore Constantinople, qu'on lui aura conseillé de risquer une action loin de sa position des Balkans, sur un point où il ne pourrait pas êir e souterrri immédiatement, et où une délaite possible aurait des conséquences peut-être décisives. Une dépêche télégraphique de Copenhague, du 3i mai, annonce que le gouvernement a frappé un coup d'État, et que tous les journaux de l'opposition, mêmes ceux des provinces, ont été mis en accusa- loutes les deux. C'est le droit de fonder qui n'existe pas, défaut d'une loi formelle en vertu de laquelle on puisse l'exercer. Si, cn'effet, on avait la faculté de créer une personne civile soit par donation, soit par un legs simple, on aurait par là même le droit de l'instituer ultérieure ment héritière universelle, ce qui est précisément déclaré nul par la jurisprudence dès tribunaux. Cependant, depuis 1840 jusqu'en 1847, et au mépris des dispositions constitutionnelles qui circonscrivent l'action du pouvoir executif, le gouvernement, poursui vant le but de concentrer de puissants moyens d'action dans les mains du clergé, a porté un grand nombre d'ar- rèlcs autorisant des fondations de bourses. Pourquoi a-l-011 mieux aimé violer la Constitution que de recourir la législature Les fondations en faveur des études sont dignes du plus vif intérêt. Mais la loi seule peut régler les condi tions de leur existence. Elles sont essentiellement des matières d'administration générale. A-t-on craint d'é veiller l'opinion publique et de la rendre attentive aux mesures qu'il serait indispensable de prescrire pour éviter les abus qui se sont produits dans le passé, et d'autres, non moins graves, dont nous sommes les témoins Une discussion approfondie dans les chambres et dans la presse aurait démontré la nécessité, créer une gestion de ces sortes de biens, placée sous le contrôle efficace de l'autorité. Alors auraient cessé les bénéfices illicites que les établissements du clergé, qui ne veulent, comme chacun sait, d'aucun privilège, sauront tirer des fondations en faveur de l'instruction. L'université catholique, n'étant plus considérée par d«

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2