Pour bien faire comprendre notre raiionncment la
«impie lecture et sans le secours de la carte, il nous suffira
de supposer les Hollandais occupant la Belgique, et leur
armée sur la rive droite de la Meuse, assiégeant Maas
tricht. Menacés d'être pris revers par une armée fran
çaise, que font-ils? Ils se retournent vers la France et
s'échelonnent sur une ligne commençant Maastricht et
se prolongeant jusqu'à Dixmude par Louvain Bruxelles
et Audenaerde. Cela ressemble-t-il l'évacuation de la
Belgique Évidemment s'ils avaient voulu rentrer chez
eux, ils seraient partis pour Venloo au lieu d'aller Dix
mude.
Il est donc avéré que le prince Paskiéwitsch, s'arrange
de manière aller attaquer les Autrichiens ou les bien
recevoir s'ils viennent lui.
Le Moniteur fronçait publie aujourd'hui même une
dépêche de Berlin, qui s'accorde avec celte manière de voir.
Les journaux allemands donnent de longs détails sur
les conférences de Tcschen; mais suivant leur habitude et
l'exemple de Petit-Jean des Plaideurs, ils s'appesan
tissent beaucoup sur les accessoires et n'arrivent jamais
au fait principal. Tout ce qu'ils nous apprennent, c'est
que l'empereur et l'mpéralrice d'Autriche sont arrivés
Tcschen le 8; que le lendemain ils y ont été rejoints par
le roi de Prusse et le roi de Saxe, qu'il y a eu grand dîner
(on dîne toujours) et illumination le soir, et que tous ces
hauts personnages se sont séparés le 10, 9 heures du
malin. De ce qu'ils ont dit et fait, rien
Pardon la Correspondance autrichienne dit qu'il faut
considérer l'entrevue comme un témoignage tranquilli
sant de l'entente amicale et intime qui existe entre les
deux souverains, et elle ajoute
Il est supposer que l'entretien entre les deux mo
narques a eu pour objet de sauvegarder les intérêts géné
raux de l'Europe et spécialement les intérêts de l'Alle
magne, par la mise exécution de l'alliance d'avril dans
toutes les évenlualiés et par le règlement des rapports
avec les États allemands.
Toujours des circonlocutions nébuleuses N'attendez
pas autre chose des journaux allemands. La Prusse et
l'Autriche feront-elles la guerre la Russie, oui ou non?
voilà la seule chose qui importe. Mais c'est précisément
ce qu'on ne dit pas.
Le vingt-cinquième anniversaire du prince de Prusse
été célébré avec éclat Berlin. Une grande partie de la
ville s'était illuminée spontanément. La foule était si
compacte la promenade des Tilleuls et dans les rues qui
y conduisent, que la circulation y était presque impos
sible. Tous les journaux publiaient en tête de leur édition
des poèmes ou des articles de circonstance. Le Kladde-
radatsch, journal satirique fort répandu, avait pour la
première fois peut-être, un poème sérieux. Les villes de
province ont presque toutes offert des cadeaux; Cologne
a fait frapper une médaille commémorative. Tout ce
mouvement a une signification politique anti-russe tiès-
prononcce. Nous ne le signalons l'attention de nos
lecteurs que pour cela.
Le Lloyd de Vienne publie une correspondance de
Buchurest du 7 de ce mois, qui confirme, s'il en était
besoin, l'opinion que nous avons émise sur le mou
vement de l'armée russe vers Jassy. Celte corres
pondance annonce que loin de repasser le Prulh, le
maréchal Paskiéwitsch lait venir des troupes Iraî-
ches en Moldavie.
D'apiès les correspondances du Constitutionnella
dernière espérance qu'ou avait conçue de voir céder
le Tzar, est dissipée. Le Tzar se prépare faire lace
toutes les attaques. Le Journal de l'Empire est de
la même opinion.
Les nouvelles directes de Couslantinople sont du
1" juin. Elle ne sont pas d'accord sur les divisions
de l'armée française qui se rendent aux Balkans. La
première, commandée par le général Canrobert, a
été transportée par la mer Varna. Ceci paraît
positif. Après cela, quelques journaux disent que la
choisis parmi les citoyens les plus probres cl les plus
dignes, en quoi seraient-elles plus socialistes que le sys
tème, condamné par l'expérience de tous les temps et de
tous les pays, auquel on voudrait revenir, et en vertu
duquel les biens destinés aux pauvres sont laissés des
adgMiistrateurs de hasard, des inconnus, inamovibles,
présumés de plein droit probes, capables, intelligents,
charitables litre d'hérédité
Mais, dit-on, il est évident que, si l'on met des cn-
traves la liberté des donateurs ou des testateurs, on
doit diminuer le nombre des libéralités Entendons-
nous. On diminuera, peut-être, certaines libéralités, mais
non les libéralités au profil des pauvres. La prétendue
liberté que l'on réclame expose fort la liberté des mou
rants et le patrimoine des familles. C'est ce que l'histoire
nous enseigne depuis quatorze siècles.
Valentinien, disciple fidèle de l'Église, qui faisait suc
céder sur le trône la religion du Christ au paganisme de
Julien, dut porter une loi pour défendre de laisser des
legs ou des hérédités aux membres du clergé séculier ou
régulicr(*).Toutdireelcur de conscience fut déclaré inca
pable de recevoir des dons ou legs de la part des pénitents,
et cette défense a été conservée par le Code civil (c). Ni
saint Ambroisc, ni saint Jérôme ne s'élevèrent contre la
151 L. Valent., >0. Dtpùcavis tleUritis, hb. XVI.
fol Art. #0®. igjsài
seconde division se rendra Andi inople par terre
d'autres prétendent quo ce sera la 3*. Nous croyons
qu'il y aconfusion. C'est de Gallipoli Constantino
ple que la 3*, sous le commandement du prince
Napoléon, se rend par terre, et elle paraît devoir y
rester pour le moment. Quant h la seconde, nous
ne pouvons admettre qu'elle ne soit pas, comme la
première, transportée 0 Varna par 11 er, et qu'on lui
tasse faire 85 lieues pied pour aller Vanna 00
Selloumla. Ce serait une preu ve en tous cas, qu'on
n'est pas pressé d'arriver sur le Danube.
Un rapport publié par YInoalide russe, rend
compte du siège de Silistrie jusqu'au jy mai. A celle
époque, les progrès des assiégeants étaient peu
près nuls; toutefois, la place était serrée de plus
près. Les journaux de Vienne disent qu'au juin,
giâce une sortie vigoureuse des Turcs, les Russes
avaient dû reculer au lieu d'avancer.
S'il faut en croire une dépêche de Constaritinople
du 5, Reschid-Pacha se serait son tour retiré du
pouvoir et serait remplacé par Schekih-Efl'endi.
Une correspondance de Paris déclare fausse la
nouvelle que Moussa-Pacha, commandant de Silis
trie, aurait été tué.
La Gazette de Londres publie un avis officiel qui
déclare le Danube eu état de biocus partir du i"
juin.
Des lettres de Malte annoncent que le nombre des
pirates grecs dans l'Archipel, a diminué d'une ma-
uière sensible, et qu'ils ne doivent plus inspirer de
craintes sérieuses au commerce maritime.
L'amiral Napier croissait le 5 juin en vue d'Hel-
singfors; mais toutes les correspondances anglaises
sont d'avis qu'il n'entreprendra rien contre cette
place, trop bien défendue, ce qu'il parait et dont la
possession ne procurerait aucun avantage, dit le
Times.
Les nouvelles de Madrid du 7 juin annoncent que
le ministre des finances, M. bomenech, a conclu un
arrangement avec la Banque de S'-Ferdinand* poul
ie paiement l'étranger du prochain semestre de la
dette, qui se trouve ainsi parfaitement assuré.
Le roi de Prusse est parti le 12, pour la province
de Prusse; il doit y être rejoint Roenisberg par le
prince royal. Y aura-t -il une entrevue avec l'empe
reur de Russie? Le fait, annoncé d'abord, puis dé
menti, est toujours révoqué en doute.
Des élections ont eu lieu en Hollande le i3 de ce
mois, comme ici, pour le renouvellement bis-annuel
de la Chambre. Le parti libéral paraît l'emporter.
M. Groeu van Prihslerer. le chef du parti protestant
rétrograde, a échoué Zwolle, contre M. Van Zuy-
len,qui fut le ministre des affaires étrangères dans
le cabinet Thorbeke.
La Diète suédoise a doublé en i85a, le timbre des
journaux et des autres publications périodiques.
Depuis cette époque, la Diète a été renouvelée et ré-
cemmont elle a été saisie d'une proposition tendant
ramener le timbre son ancien (aux. Cette pro
position libérale a été adoptée une grande majorité
par l'Etat de la bourgeoisie et par celui des paysans;
les Etats du clergé et de la noblesse l'ont au con
traire repoussée.
Elle va, conformément la Constitution, être
soumise la décision définitive d'une commission
nommée par les quatre États, et composée d'un
nombre égal de membres de chacun.
Le Journal des Débats annonce le retour Alex
andrie du filsd'Abbas-Pacha. LeSultanaurait investi
son futur gendre des doubles fonctions de gouver-
loi de Valentinien. Je ne me plains pas de la loi, dit
saint Jérôme; je suis pénétré de douleur que nous
l'ayons méritée. Et il déclare que le métier lucra
tif et honteux qu'exerçaient certains ecclésiastiques de son
temps pour dépouiller les héritiers naturels enflamma 1
l'indignation du siècle.
A côté des individus avides, vinrent se placer les asso
ciations religieuses qui ne le furent pas inoins. Ce fut une
nouvelle lutte, qui a duré longtemps. Mais toute la sagesse
et l'autorité du législateur lurent impuissantes pour
obtenir la victoire sur la persévérance opiniâtre de l'esprit
de corps, non moins habile et non moins vigilant que
l'intérêt personnel. Ainsi se fonda celle main-morte
effroyable qui patalysail la société.
Un sentiment de bienfaisance cl de charité inspirait la
plupart des libéralités; mais, par la vice des institutions,
comme nous l'établirons ailleurs, faites titre individuel
ou attachées des fonctions, elles se transformaient en
bénéfices; données des corporations, elles devenaient
bientôt la donation des couvents. Croit-on qu'en revenant
l'ancien régime on ne retomberait pas dans les mêmes
abus Ils sont inévitables; ils sont la conséquence obligée
de l'organisation que l'on voudrait substituer celle que
nous possédons.
(7) Ep. ud yeptlianum.
(La suitt au prochain j
neur de Candie et de Rhodea, comme compensation
du gouvernement futur de l'Egypte, qui, la mort
du vice-roi actuel, doit, en vertu de la lettre et de
l'esprit des traités, revenir a Saïd-Pache, son oncle.
Nouvelle* diverse*.
Le jeune roi de Portugal et son frère sont arrivés
Londres, où ils feront un court séjour, pour se
rendre ensuite en France et en Belgique, et visiter
telles autres cours d'Europe qu'il sera possible avant
l'hiver.
Doin Pedro V, est un beau jeune homme de 17
ans, d'un extérieur prévenant, plein d'intelligence,
de talent et d'amabilité. Son frère, le prince dom
Louis-Philippe, coustable du royaume, est plus
jeune d'un an.
S. M. le roi de Portugal, voyage sous le nom de
duc de Guimaerens.
On écrit d'Alost, 16 juin :Lescéréales, pommes de
terre, légumes, enfin toutes les cultures de denrées
alimentaires, continuent donner les meilleures
espérances, et ou ne se rappelle pas avoir jamais vu
les champs dans une situation si promettante. Le lin
et le chanvre se trou veut également dans les meil
leures conditions la température, qui était très-
favorahle ces cultures, ne l'était pas pour le colza,
qui a été surpris par une nuit de gêlée, au inomeiir
de la floraison, et il ne fournira qu'une demi ré
colte; ce même incident a fait manquer totalement
les noix. La plante de houblon, déblayée un mois
plus tôt qu'à l'ordinaire, par le temps priutaunier
des mois de février et de mars, a eu de la peine
sortir de terre et reste sans développement le vent
du nord-ouest qui a dominé depuis quelque temps,
aiitsique la froide humidité, l'outchargée d'insectes,
si sous peu il ne survient de changement, la récolte
pourrait être compromise.
Nous apprenons que, dès le début de la session
prochaine, M. le ministre de la justice présentera
aux chainbies un projet de loi tendant supprimer
une place d'avocat-général la cour de cassation.
Depuis deux ans le service du parquet et des au
diences est fait par M. le procureur-général et un
avocat-général et aucun inconvénient ni entrave
n'ont été signalés.
Ce sera une économieannuellede dix mille francs
sur le budget de la justice.
Un événement burlesque, mais qui aurait pn
avoir des suites assez graves, est arrivé Huy, mer
credi dernier, jour de marché. Une vache qui s'en
retournait paisiblement est entrée dans une maison
de la rue des Rôtisseurs et de là est descendue, ou
plutôt est roulée dans une cave-cuisine où la dame
du logis était occupée avec sa servante. Qu'ou juge
de là trayeur de ces deux femmes l'aspect de cet
hôte importun et qui témoignait par des cabrioles
et des soubresauts de la douleur que lui faisaient
ressentir tes brûlures qu'il s'était lait en tombant
sur un feu ardent.
Elles conservèrent assez d'esprit pour se réfugier
sur une lucarne d'où on les fit sortir en brisant les
vitres. Quant l'animal, ce n'est qu'à grand'peiue
qu'on est parvenu le calmer et le hisser en haut
des escaliers.
L'ÉMIGRATION A NEW-YORK.
La seule journée du iy mai dernier a va arriver,
New-York, le nombre prodigieux de 12,471 émi-
grauts, repartis sur 35 navires. Trente-el-un de ces
navires venaient des ports d'Angleterre, d'Anvers,
de Hambourg, du Havre et de Brème. Du 17 au 19
mai, 3,og5 passagers, embarqués dans notre port,
avaient été heureusement débarqués New-York,
dout la baie, dans celle journée du ig, offrait le plus
admirable coup d'oeil. Soixaute-dix-ueul grands na
vires sillonnaient en même temps. Mais si magni
fique qu'il fût, ce spectacle ne pouvait faire oublier
les trop nombreux sinistres dont une grande quan
tité de journaux oui tait mention dans le courant du
mois de mai, faits qui 11e sont trop vrais.
Diimide. Marché aux grains du 19 Juin 1854.
SORTE
NOMBRE
PRIX
DR RUA1.VS.
d'hectolitres
FAR MKC TOLITAK
KR. C.
FR C.
32 50
34 75
25 00
25 50
Orge d'hiver
11 72
14 49
6 53
M 50
17 00
18 50 I
Sarrasin
19 00
20 00