nouvelles diverses. M. Boichot, l'ancien sergent-major de la ligne, qui fut nommé représentant par les électeurs de Paris en 1849, et qui, compromis dans l'affaire du i3 juin, s'est réfugié en Angleterre pendant qu'un jugement de la haute cour de Versailles le condam nait comme contumace la déportation, vient d'être arrêté son domicile Paris Si nous sommes bien informés cet ex-représentant D'était pas venu en France pour s'y faire l'instrument d'un parti politique, mais uniquement parce que la vie lui était devenue très-difficile en Angleterre, et qu'il n'avait pu résister plus longtemps au désir de revoir le sol natal. M. Boichot a été conduit Mazas. On trouvera plus bas une dépêche reçue de Vienne par la Gazette de Cologne, où il est dit que la nou velle du Moniteur français est prématurée. Nous avons peine croire néanmoins qu'un fait de cette importance ait été annoncé sans être vrai. Mussa-Pacha, commandant de la forteresse de Silistrie, a-t-il été tué Le fait a été affirmé d'abord puis nié formellement. Une dépêche de Coustanti- nople, du 10, dit qu'il a été tué le 31 mai, par une grenade, après un assaut vaillamment repoussé. Cependant, une lettre de Vienne, donne des nou velles de Silistrie du 12, et il n'y est pas du tout question de ce triste événement. Nous devons faire remarquer aussi que les dépê ches du Moniteur français, tous ces jours passés, sont restées"mueltes sur ce point, et celle d'aujour d'hui, venue par Bucharest avec la date du i3, n'en parle pas davantage. 11 est avéré maintenant que les Russes ont fait devant Silistrie des perles très-sensibles. Le fait est constaté par les bulletins turcs comme par les bul letins russes. Impossible de douter. Les uns et les autres du reste se battent très-vaillamment. Une dépêche télégraphique donne aujourd'hui des nouvelles de Silistrie jusqu'au 16; depuis trois jours, les travaux du siège étaient suspendus. Le général Schilders, qui a dirigé les opérations du passage du Danube partout où le fleuve a été franchi par l'ar mée russe, a dû subir l'amputation de la jambe, la suite de l'affaire du i3, où il avait été blesse. Le gouvernement prussien semble enfin se pré parer aux grandes mesures. Il rappelle les hommes faisant partie de la réserve, du premier et second ban de la landwer et du train des équipages. Tous les militaires de ces catégories doivent se présenter dans les hu it jours devant le major du district. C'est du moins ce qui résulte d'un avis publié par les journaux. Le Mercure de Souabe prétend que la Prusse met tra sur pied i5o mille hommes, si la réponse de l'empereur de Russie la note de l'Autriche n'est pas satisfaisante. M. Galilea, directeur du journal El Tribuno, exilé, il y a quelques mois, aux îles Canaries, mais qui avait obtenu, sous la garantie de ses amis, de se rèndre en France, vient d'être arrêté Madrid, où il était revenu clandestinement. Ou le dit impliqué dans une conspiration. Il paraît certain que M. Gonzalès Bravo a demandé ses passeports pour se rendre i l'étranger. Le Moniteur fait connaître l'organisation des camps du Nord et du Midi. Celui du Nord est placé sous le commandement de l'Empereur, avec M. le général de division Koliti, comme chef d'état-major général. Il se compose de 3" Nous ne pourrions nous empêcher d'y voir la capacité des évèchés, des séminaires, des curés, celle enfin de tous les établissements publics, pour obtenir l'extension de la personnification civile dont ces insti- tutions jouissent déjà un titre, quand cette extension y> est demandée au profit d'autres fondations également utiles, et souvent un titre entièrement différent du premier. 4° L'aumône morale s'y trouve placée côté de l'au- mône physique; le fonctionnaire civil côté du prêtre; l'établissement public côté de l'établissement privé; i> les institutions civilcsà côté des institutions religieuses. 5° L'article 20 de la Constitution de 1851 y estuti- lement mis en pratique pour reconnaître toutes sortes d associations charitables qui ont pour but le soulage- 1» ment de l'humanité souffrante ou l'instruction des pauvres souvent même côté de la tenue d'un pen- sionnat pour les personnes aisées. G" La substitution d'un établissement un autre, en cas de non-acceptation du premier, et alors que cette substitution résulte de la volonté des fondateurs, y est admise par le gouvernement, sans soulever la moindre difficulté, la moindre réclamation. Nos présentes conclusions ne sont que le résumé exact des arrêtés que nous avons mis sous les yeux de trois corps d'armée, dont le premier est commandé p3r le général Baraguey-d'Hilliers, le second par le général Guesviller, et le troisième par le général. Carrelet. Le camp du Midi a pour commandant en chef le général d'Hantpoul. et pour chef d'élat-major géné ral, le général de brigade Carbuccia. L'aruiée de Paris reste sous le commandement du maréchal Magnan. MM. les généraux Levasseur et Martin de Bourgon ycommandent les deux divisions d'infanterie, et le général Korte celle de la cavalerie. Les brigades d'infanterie sont placées sous les ordres des généraux Ripert, Couraud, Marulaz et Répond, et les brigades de cavalerie sous ceux des généraux Dupuch, Dubern et Marion. Vous savez que le vice-amiral Baudin est extrê mement malade (disons le mot en grand péril) par suite d'une chute faite cet hiver sur la place de la Concorde. Le brave marin est son lit de mort. Une maladie de moelle épinière compliquée d'hy- dropisie ravira malheureusement la France, c'est craindre, ce courage énergique, cette vie honorable et glorieuse. M. Baudin a, du reste, conservé toute sa force de cœur, toute sa présence d'esprit. Il y a 3 jours M. Ducos, ministre de la mariue, étant allé le voir pour lui demander de ses nouvelles de la part de l'empereur, l'amiral se confondit en remercie ments. Chargez-vous, M. le ministre, lui dit-il, de traduire mes sentiments l'empereur; je ne le puis moi-même. Je suis si faible!... Eh bien, mon cher malade, lui répondit le ministre, c'est le cas de vous donner un bâton pour soutien, et S. M. y a pensé. Lisez plutôt. Et ce disant, il lui tendait le décret par lequel ii est promu la dignitéd'amiral. VARIÉTÉS. Vue Demoiselle. Voilà une demoiselle bien furieuse, et il y a de quoi, en vérité, quand on pense qu'on l'a presque démontée pièce pièce comme une automate!... Vous riez? elle ne rit pas, elle. Vos noms lui demande M. le président. La plaignante. Monique Michaux. M. le président. Vos noms de femme La plaignante, amèrement. Je suis demoiselle... parce que je le veux bien; si j'avais voulu me marier, il y a longtemps que... M. le président. Votre âge La plaignante, demi-voix. Vingt-cinq ans... Le prévenu, avec explosion. Oh La plaignante. Passés. Le. prévenu. Passé de trente-trois ans (Rires dans l'auditoire.) La plaignante se retourne du côté des rieurs avec in dignation. M. le président. Parlez donc sérieusement, vous êtes devant la justice; quel âge avez-vous La plaignante marchande; elle avoue trente-cinq ans, puis trente-huit mais arrivé trente-neuf, elle ne veut pas se vieillir d'une heure. Le prévenu. Monsieur le président, mademoiselle a eiuquante-huit ans, voilà son âge. La plaignante lui lance des regards foudroyants. Le prévenu. Ah vieille coquette, vous venez me traîner sur le banc des accusés pour me faire pourrir dans les cachots. Eh bien je dis votre âge... M. le président, au prévenu. Taisez-vous, quand je vous interrogerai vous répondrez. (A la plaignante.) De quoi vous plaignez-vous, madame La plaignante. Ah Seigneur, de quoi je me plains? un homme qui m'a brutalisée de ses violences et invecti- vée de ses turpitudes, et attenté ma pudeur en m'arra- chant-mcs vêtements dans le milieu de la cour au vu et L 1 nos lecteurs pages 552 et suivantes. Il n'y a pas bien loin, comme on le voit, de la pratique constatée et approuvée par l'un des écrivains, la théorie absolue préconisé par l'autre. Seulement, le premier semble reculer devant les conséquences qu'il entrevoit, car, tout considéré, il se demande s'il n'y a pas de milieu entre le système de la liberté absolue ou chacun pourrait créer des main-mortessuivant son bon plaisir, k et le système admis par le gouvernement actuel où n aucune institution de main-morte ne peut recevoir la sanction de l'autorité royale n L'auteur de Partis et transaction veut pour tous les citoyens le pouvoir de créer telles personnes artificielles qu'ils trouvent bon, avec tous les droits qu'ils trouvent bon en un mot, des personnes artificielles jouissant DÉ tous les droits des personnes naturelles (8). Ceci ressemble, s'y méprendre, aux fabriques d'églises de M. Duinorticr, exerçant les droits que la Constitution confère d tous les Belges Ces fabriques d'églises et ces personnes artificielles jouissant, par la volonté du pre mier venude tous les droits des personnes naturelles, e'est une invention qu'il était réservé notre siècle, si [7] Législation et colte, etc.. p. 390. [8| Partis et transaction, p. 1 et 13. [91 Dévcloppemeiit3 de la proposition de M. Dumortitr. su des témoins oculaires qui étaient aux fenêtres, que j'en étais rouge feu, rouge feu, quoi Le prévenu. Sur la joue où vol' rouge notait pas effacé, mam' Monique, mais l'autre, voj'ons l'autre M. le président au préveny. Pourquoi donc avez- vous maltraité cette femme Le prévenu. Ah c'est une drôle d'histoire, allez, M. le président; vous avez vu la faiblesse de mademoi selle sur la chose de son âge vous comprenez qu'elle est très-susceptible là-dessus, elle dit toujours Je n'ai jamais voulu me marier En attendant, elle fait de l'œil tous les hommes, surtout aux jeunes. Est-ce qu'elle ne s'est pas avisée d'attirer mon fils chez elle, de le faire déjeuner avec les choses les plus succulentes, jusqu'à du macaroni. Ali moi j'ai dit, un instant, Bertrand, qu'est- ce qui m'a fichu une vieille carcasse comme ça, qui vou drait corrompre mon fils, un jeune homme de vingt-huit ans, qui ne sait pas ce que c'est que rien de rien, quoi Je dis donc mon garçon Toi, si je te repince chez la vieille Monique, t'auras affaire moi et je dis la vieille Si vous reparlez mon fils, je vous fais une avanie qui vous couvrira de confusion, comme une vieille folle que vous êtes. Bon v'Ia les choses rompues. Faut vous dire que mon fils est cordonnier en ebambre, la vieille profite de ça, et un jour qu'il sortait pour livrer de l'ouvrage, la vieille arrive lui avec une paire de bottines pour l'aborder... La plaignante. Pour la border?... c'était pour la ressemeler. Le prévenu. Moi je vois ça, et alors je dis made moiselle ses vérités, qui étaient son âge, son rouge, etc.; voilà une femme furieuse, qui me saute aux yeux Ah je me rebiffe elle tient bon nous nous bouscu lons, j'attrape ses cheveux, ils me restent dans la main, c'était une perruque aile ne criait pas, aile hurlait elle veut me mordre, je veux la repousser, mon doigt se trouve dans sa bouche, elle me le mord je tirs fort pour ôter mon doigt, j'ôte les dents de mademoiselle avec, c'était un râtelier aile n'hurlait pas, aile rugissait aile rugissait enfin nous nous sommes mis en guenilles tous les deux, mais c'est la vérité que je n'ai fait que de me défendre et que j'en avais assez.. Le tribunal, les témoins entendus, condamne le pré venu une simple amende de 25 francs. Gazette des Tribunaux.) État-civil b'Ipbes, du 18 Juin au 24 inclus. Naissances. Sexe masculin 8, idem féminin 2, total 10. Un mort-né du sexe masculin. Mariages. Hollebeke, Charles-Louis, 29 ans, jardi nier, et David, Sophie, 25 ans, jardinière. Derbau- dringhein, Joseph-Aimable, 52 ans, domestique, et Lebbe, Rosalie-Amélie, 28 ans, domestique. l'a» Heule, Edmond, 21 ans, maçon, et Wouts, Julienne, 25 ans, dentellière. JonckheerePierre, 2G ans, charpentier, et De Vaux, Eugénie, 20 ans, dentellière. Décès. Step, Auguste-Benoit, 20 ans, soldât au 10* régiment de ligne, décédé Termonde le 15 Juin 1854. DanseVirginie, 57 ans, dentellière, épouse de Jean Tegedhoff, rue du Quai. Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin 3, idem féminin 3, total 6. IMakché d'Vpres du 24 Juin 1854. Les^prix du froment sont montés de 1 fr. par hecto litre; 518 hectolitres le sont vendus de 32 fr. 57-20- en moyenne fr. 54-60 l'hectolitre. Une hausse de 40 centimes l'hectolitre s'est produite sur les prix du seigle; 40 hectolitres ont été vendus de fr. 25-6025^60; en moyenne fr. 24-G0 l'hectolitre. Il y a eu une hausse de 50 centimes par hectolitre sui tes prix de l'avoine; 14 hectolitres se sont vendus de H fr. 11-50; en moyenne fr. 11-25 l'hectolitre. Les prix des fèves ont monté de 40 centimes l'hecto litre; 144 hectolitres se sont vendus en moyenne 18 fr. l'hectolitre. Aucun changement n'est survenu dans les prix des pommes de terre; 1,800 kilogrammes se sont écoulés aux prix de 15 fr. les 100 kilogrammes. fécond en merveilles, de faire paraître aux yeux du monde étonné Donc, ces personnes artificielles seront électrices et éligiblcs comme les fabriques d'églises Et pourquoi pas Pourquoi les personnes artificielles jouissant de tous les droits des personnes naturelles seraient-elles privées des droits politiques En Angle terre, les universités d'Oxford et de Cambridge jouissent de la franchise électorale; l'université de Londres créée en vertu de la liberté d'association, a demandé être incorporée, c'est-à-dire former un corps dans l'État et réclame le privilège qui appartient ses aînées d'envover son représentant au parlement. Il est vrai que, dans ce pays routinier, attaché servi lement aux vieilles traditions, on continue suivre une antique coutume, qui remonte l'origine des sociétés et en vertu de laquelle les corps moraux, les personnes ar tificielles n'ont d'existence que par la loi et ne jouissent que des droits que la loi leur confère. Aux États-Unis il en est de meine. Ccst la une de ces abérations que l'on rencontre parfois dans les pays les plus libres, et qui tient, sans doute, l origine anglo-saxoene des Améri cains du Nord. Il est évident qu'il serait beaucoup plus commode de laisser tons les citoyens le pouvoir de créer telles personnes artificielles qu'ils trouvent bon, avec tous les droits qu'ils trouvent bon. (La suit* au prochain a*.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3