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Chronique politique.
M. le président donne lecture du projet de
budget de l'École moyenne, dressé par le bu
reau administratif de cette institution, pour
l'exercice 1855. Il s'élève en recette comme en
dépense, la somme de 10,200 fr. La caisse
communale intervient pour une somme de
3,400 fr.; les autres ressources proviennent du
subside de l'Étal et de la rétribution scolaire des
élèves. Le Conseil émet un vote favorable ce
projet, qui sera transmisà l'autorité supérieure
pour être approuvé.
Le Conseil s'occupe de la rédaction du pro
gramme des réjouissances publiques l'occasion
de la kermesse communale. Le premier jour il
y aura concours de pinsons tir donné par la
Société royale de S1 Sébastien, et le soir concert
suivi d'un bal. Un tir aux pigeons aura lieu le
Lundi, et les jeux populaires se donneront le
Mardi, dont la soirée sera destinée la fête
champêtre de la Concorde. Le Mercredi se fera
l'inauguration des statues des anciens comtes
de Flandre, exécutées par M. Puyenbroeck.
pour orner la façade restaurée des Halles. A
cette occasion, une procession religieuse et his
torique sera organisée, avec le concours du
clergé, en l'honneur de la patronne d'Ypres
Notre-Dame de Thuyne, dont la statue sera
placée au milieu de la façade principale de la
tour du beffroi. Le soir il y aura une illumina
tion générale et les Halles et la tour seront
éclairées par la lumière électrique. La journée
du Jeudi sera consacrée des fêtes nautiques
au bassin du canal. Au second Dimanche de la
kermesse aura lieu le festival, auquel toutes les
musiques du royaume et de l'étranger sont
invitées coopérer, afin de le rendre aussi
brillant que possible. A cette occasion un char
mant kiosque d'un modèle nouveau sera con
struit. D'après le programme il faudrait un
crédit de six mille francs environ mais sur les
ressources ordinaires une somme de 2,500 fr.
est disponible. Il s'agirait seulement d'ajouter
une allocation de 3,500 fr. régulariser sur le
prochain exercice. Le Conseil adopte celte
proposition et vote le supplément de 3.500 fr.
L'autorité communale a fait des démarches près
du ministre des travaux publics et du directeur
du railway des Flandres, pour obtenir le trans
port des sociétésà prix réduit,ainsiquedestrains
spéciaux. Ces demandes ont été accueillies.
Enfin le Conseil épuise son ordre du jour,
en examinant le procès-verbal de commodo et
d incommodo ouvert avant de procéder la dé
molition des trois maisons, situées au coin du
Zaelhof. Aucune opposition n'étant faite, il est
décidé qu'il sera passé outie la vente des
matériaux de ces constructions avec charge de
les démolir.
La séance continue en comité secret.
Une dépêche télégraphique de Bucharest, en
date du 23 juin, annonce que, sur un ordre
supérieur, le siège de Silislrie a été levé, que
Refuser aux gouvernements des sociétés le pouvoir de
constater quelles sont les institutions d'utilité sociale,
lorsque l'on veut que ces institutions deviennent des corps
dans l'État, et cela par ce motif péremptoire qu'il y a
quelqu'un qui a plus d'esprit, plus de raison,plus de sens
commun que ces gouvernements, c'est s'arrêter en trop
beau chemin; avec tant de raison, tant d'esprit et tant de
sens commun, on doit tout faire, et c'est ce que pense M.
P.-J. Proudhon, lorsqu'il propose, en vertu des mêmes
raisons et des mêmes fleurs de rhétorique, de décréter
l'anarchie.
D'après les anciens systèmes, et afin sans doute de faire
sortir de l'abstraction le quelqu'un qui a tant d'esprit, on
appelait, sinon tout le monde, au moins le plus grand
nombre possible de personnes présumées les plus capa
bles et les plus éclairées, exprimer leur opinion sur les
affaires publiques, h constituer des administrations com
munales, provinciales et des assemblées législatives,
chargées, chacune dans la sphère d'attributions bien
déterminées, de gérer en concours avec le chef de l'État,
tout ce qui intéresse la société.
On reconnaissait, en principe, qu'il y a quelqu'un pos
sédant plus de pouvoir que tout gouvernement quelcon
que c'est la nation, de qui émanent tous les pouvoirs, si
nous en croyons la Constitution mais on s'en tirait pas
la conséquence que chaque membre de la nation avait le
daoil de faire la loi...
les Busses ont évacué Giurgevo, et que toute
l'armée moscolive va se retirer derrière le Prulh.
Moniteur français du 26 juin.
Li souscription ouverte hier la Banque
nationale, pour les 5* millions mis la disposi
tion du public, s'élèvera, dit-on, une somme
fabuleuse, tant les demandes ont élé nombreu
ses. On parle de cent millions de sorte que
pour vingt obligations demandées, on en obtien
drait une. Étoile belge.)
Du 95 Jain.
I-i nouvelle de notre correspondant de La Haye
relative la conclusion de l'emprunt russe parla
maison Sliéglilz est confirmée. L'emprunt est au
capital de f»o millions de roubles d'argent, (environ
200 millions de francs), dont ao millions doivent
être inis a l'étranger. Le taux de l'émission est de 83
i/4. Le Journal de Francfort dit que le taux de
l'amortissement est de a p. c., avec droit de rem
boursement au pair. On annonce d'Amsterdam, que
les 10 millions éinis en Hollande sont déjà couverts.
Notre correspondant de Paris revient avec détail
sur la démission de M. de Persigny, et dit que l'Em
peieur a mandé M. Billault, pour le moment sa
campagne près de Nantes, auquel le portefeuille se
rait destiné.
Point de nouvelles des hostilités plus récente qu t
celles d'hier. Le Moniteur frauçai* seulement ai uu.i-
ce que le général Luders a eu la mâchoire emportée
par un boulet de canon. Il faut recounailre que les
généraux et les officiers supérieurs russes ne sont
pas heureux. En voilà un bon nombre cruellement
atteints par la mitraille des Turcs. C'est d'abord le
général Selvane, tué 1 assaut du 29 mai; ce sont
ensuite le général major Popoff, blessé le même jour,
ainsi que le colonel Orlofl'et le colonel de l'artillerie
Koslanda, et le colonel Karamziue, Siatina; puis,
le général Schilders; maintenant le général Luders.
Nous ne parlons ni du prince Paskiévvitsch, ni du
général Gui tschakofi, parce que nous doutons qu'ils
aient élé blessés, quoiqu'en aient dit certaines dé
pêches.
Il est naturel qu'on suppose l'armée russe un peu
découragée parla résistance de Silistrie et par les
pertes qu'elle y éprouve; toutefois, de là la levée
du siège et l'évacuation de la Grande-Valachie, il
y a loin, et quoique l'on persiste annoncer ce dou
ble fait, nous en douions. 11 ne se réaliserait, no-
Ire avis, que si l'empereur de Russie accédait aux
dernières propositions de la Prusse et de l'Autriche.
On dit que la note autrichienne n'est arrivée S'-
Pétersbourg que le 10; que celle de la Prusse n'est
partie de Berlin que le 11, et qu'on ne peut avoir
une réponse qu'à la fin de ce mois.
I.a Gazette de Milan, Au 14 juin, publie la notifica
tion impériale annonçant pour le 16, la dissolution
du cordon militaire existant vers le canton du Tes-
si 11. Ainsi, les communications sont rétablies entre
ce canton et le Milanais. Toutefois, la Gazettede Mi
lan confirme ce qu'avait dit une feuille semi-offi
cielle de Vienne: l'entrée de la Lonihardie ne con
cerne que le commerce et les voyageurs, les sujets
du Tessiu restent exclusdu territoire autrichien, les
autorités du canton n'ayant fait jusqu'ici aucune dé
marche propre arranger le différend motivé par
t'expulsiori des membres des communautés reli
gieuses de ce canton, et parles empiétements de
l'autorité cantonale sur les droits de l'archevêché
de Milan l'égard des séminaires de Poleggio et
d'Ascona.
Tous les arrivages des Etats-Unis dans ces der
nières semaines, apportaient des bruits fâcheux sur
le différend avec l'Espagne, relalifau Black-Warior.
C'était n'y rieu comprendre, puisqu'il avait élé
annoncé d'autre part, et lord John Russell avait af
firmé le fait la Chambre des communes, que l'af
faire était arrangée. Le Moniteur fronçai* publie
aujourd'hui une lettre de Washington du 6 juin, où
il est dit que bien que l'affaire ne soit pas encore ré
glée, on est certain qu'elle n'amènera pas une rup
ture entre les deux Etats.
En revanche, l'affaire Dillon en Californie se ré
veille et s'aggrave. Les journaux de New-York an
noncent que le consul de Fi ance a été arrêté de nou
veau, non plus comme témoin, mais comme accusé,
et pour la part plus ou moins directe qu'il aurait
prise l'engagement de deux Français embauchés
par le consul mexicain. Ce dernier ayant été déclaré
coupable de ce chef, les personnes qui ont évidem
ment pris tâche de harceler le consul de France se
sont bien vile prévalues de ce précédent, pour se
donner la joie de lui intenter son tour un procès.
M. Dillon, pour être rendu la liberté, a dû four
nir une caution de dix mille dollars et comparaître
devant la Cour le 12 mai.
Les autorités de San ^Francisco se sont fondées,
pour commettre ce double attentnlau droitdesgens,
sur cette distinction dérisoire, que M. Dillon ayant
amené son pavillon comme consul, il n'était plus
qu'un simple particulier sujet aux lois du pays.
Les journaux américains s'élèvent contre ce pro
cédé, et le Coumer de* Etat*-Uni*, entre autres, dit
ceci: C'est une misérable et périlleuse tactique que
de chercher justifier un premier affront et une
première faute, par une faute et un affront plus
grands encore.
P. S. Notre correspondantd* Paris, qui annon
çait dans sa lettre du ai, la démission de M. de
Persigny, était mieux informé que celui de Vln-
dépendancequi lu niait la même heure. Le fait est
officiel aujourd'hui. Le Moniteur universel l'annon
ce, ainsi,que la nomination de M. Billault, en rem
placement de M. de Persigny.
Du 96 inia.
Une lettre de Vienne dit que le général russe
Schilders est mort des suites de l'amputation de sa
jambe.
La levée du siège de Silistrie continue d'être pré
sentée comme vraisemblable.
Le Journal de* Débat* dit que les flottes combinée*
de la Baltique doivent être arrivées le ai devant
Cronsladt.
Une dépêche télégraphique avait annoncé que
M. Maurocordato avait refusé d'accepter la prési
dence du nouveau cabinet d'Athènes. Le contraire
résulte de l'audience de congé qu'il vient d'avoir de
l'empereur des FTançais, avant de quitter Paris pour
aller prendre possession de son poste.
L'entrevue du roi de Prusse et de l'empereur de
Russie n'aura pas lieu décidément, car le premier
doit être rentré Berlin, le 22, et le second n'a pas
quitté sa capitale. Le général russe Grunewalt s'est
rendu le 17 juin Slallupœnen, sur la frontière,
pour y saluer le roi de Prusse; il en est reparti
aussitôt pour Saint-Pétersbourg.
Des nouvelles de Berlin annoncent que l'emprunt
de i5 millions est mieux accueilli qu'on ne l'avait
dit d'abord. La somme était presque entièrement
souscrite la date du 22. Le bruit d'après lequel la
Société maritime aurait dû souscrire elle seule
pour 3 millions de lhalers,aétédémenli la Bourse.
Le Moniteur fronçait, après quelques détails sur
la Société pour le commerce maritime (See hand-
lund) établié en Prusse, et dont M. Block est direc
teur, dit que cette société, qui vient de se charger
du nouvel emprunt prussien 4 p- c. au taux de
96, l'émettra au 1" juillet. On s'est engagé vis-à-vis
d'elle ne pus concéder le surplus de l'emprunt
avant le i"r octobre, mais on reste libre de le concé
der qui on voudra.
Du 97 Jnln.
Le Moniteur français a reçu de Belgrade une dé
pêche auuonçanl la nouvelle la plus importante et
la plus invraisemblable eu même temps qu'il nous
fût possible de recevoir.
Le siège de Silislrie serait levé et l'armée russe
repasserait le Pruth.
Ainsi l'empereur de Russie se déclarerait vaincu
sans combattre. C'était bien la peine de montrer
tant de hauteur et tant d'arrogante obstination
Ce souverain, si le fait se réalisait, pourrait se
flatter d'avoir donné au monde le plus triste specta
cle qu'il lui ait été donné de voir depuis des siècles.
Parler si haut pour tomber si bas!... Certes, on de
vrait se réjouir de voir la paix rétablie, n'importe
par quel moyen; mais la déchéance d'une grande
nation comme la Russie, ne saurait être un sujet de
joie. D'ailleurs, la Russie ne comptant plus pour
rien en Europe, il faudrait peut-être redouter que
l'équilibre qu'on a voulu rétablir d'un côté, ne se
t routât rompu de l'autre.
Nous désirions de toute notre âme que la Russie
fût vaincue, parce que sa cause était injuste; mais
au point oû les choses en étaient venues, nous
l'avions crue capable de se battre. Si cette illusion
nous était enlevée, l'empereur de Russie n'aurait
plus qu'à brûler ses flottes et licencier ses armées,
devenues edses mains des instruments inutiles.
Attendons La nouvelle est vraie peut-être. Nous
voulons jusqu'au bout, la croire invraisemblable.
11 ne parait pas que la Bourse de Paris en ait tenu
un grand compte. Le fonds de spéculation, le 3 p. c.,
n'y a haussé hier que de 5 centime*.
Un journal anglais prétend que le général Luders
est mort de sa blessure. Un autre journal dit que le