lions restreintes et d'an plus grsnii nombre d'ouvriers. Heureuse ment, ceux qu'ils n'ont pu occuper, ont eu la ressource de la fabrication de la toile, qui a continué sur la même échelle, bien que la vente des tissus liniers se fut également ralentie. Ceci s'explique par la nature différente de «es deux genres de produits: l'un qui est un article façonné et, par cela même, sujet aux oaprices de la mode, exiga la perspective assurée d'une vente prochaine; l'autre au contraire, qui s'adresse s un besoin de tous les pays et de tous les temps, na perd rieu de sa valeur. ^Tandis que le fabricant d'articles de fantaisie doit s'absteuir, s'il est prudeut, de produire l'aventure, le fabricant de toiles peut, sans témérité, profiter de la crise pour tâcher de se procurer la matière première meilleur marché; il peut, sans s'exposer un désastre, attendse que la reprise des affaires lni procure l'écoulement des produits accu mulés pendant la période de stagnation. Ce qui serait imprudent pour l'un, n'est ainsi souvent pour l'antre que le résultat d'une sage spéculation. 11 faut dire aussi, et o'est lâ un fait heureux constater, que si les exportations de nos produits liniers n'ont pas suivi uue marche constamment progressive, elles n out cependant jamais été com plètement arrêtées pendant la longue crise que nous traversons. Cette industrie paraît enfin être entrée dans ses véritables voies; et en préseuoe des faits que nous avons sous les yeux, je crois qu'il est permis de dire que non-seulement l'avenir est sauvé pour elle, mais que les fabrications des produits liniers est destinée A prendre des proportions inconnues jusqu'ici. Nous ne devons pas moius, Messieurs, encourager et atimuler l'introduction et la propagation des industries nouvelles, car o'est par la diversité des ressources qu'il faut conjurer cas perturbations qui viennent quelquefois paralyser, pour un temps, les meilleures branches du travail. Mais il importe avant tout dans notre pro vinee, de propager les industries qui s'exercent par le tissage, parce que celles-là peuvent se prêter mutuellement appui quand l'une délies est en souffrance. Chaque crise a du moins l'avantage d'apporter an enseignement, nous avons vu pendant le cours de celle-ci, les deux articles de la toile, et les artioles mélangés se combiner de la manière la plus heureuse, et se tendre réciproquement une main fraternelle. C'était il y a quelque temps, la fabrication des articles dits de Roubaix qui recueillait les tisserands de toiles inoccupés ou clierchaut une augmentation de salaire; aujourd'hui, un déclassement momentané maisanalogue s'opère parmi les tisserands d'étoiles de laine et de coton, et c'est la fabrication de la toile qui préserve ces derniers du chômage. Grâce celte double ressource, malgré la orise alimentaire et industrielle, aucun des ouvriers de ces industries soeurs n a été réduit la misère. Ce résultat prouve que nous devons persévérer dans la marche qui a été introduite dans la plupart des ateliers d'apprentissage du Gouvernement, et qui consiste a exercer les ouvriers au tissage des toiles avant de leur enseigner celai des tissus façonnés et mélangés. Kn résumé. Messieurs, la gene ac identelle qu'éprouve momen tanément le travail manufacturer dans la proyince. n'a rien de très-alarmant nous ne pouvions pas prétendre être totalement préservés d'une orise qui atteint l'Europe entière; nous devons bien au contraire remercier la Providence de ne pas nous avoir plus rudement éprouvés; nous nous trouvons vis-à-vis de nos concur rents, dans les conditions économiques dont notre Flandre a su pro fiter, pour se relever d'un état que l'on croyait désespéré; viennent donc disparaître les inquiétudes qui entravent ou ralentissent les opérations du oommerce et de l'industrie, avec les événements qui les ont fait naître, et notre fabrication languissante en ce moment, prendra un nouvel et plus énergique essor. Quel que soit le soulagement que les populations d'une paitie importante de la province ont trouvé daus les travaux industriels, un grand nombre de nos communes ont été obligées de eréer des ressources extraordinaires, pour faire face aux besoins pressants de la crise alimentaire qu'aggravaient encore les souffrances d'un hiver très-rigoureux. Plusieurs d'entr'elles ont établi des rôles de répartitions supplémentaires; d'autres ont du recourir des majorations d'impôt; quelques-unes aussi, ont contracté des em prunts; la province elle-même a dû venir en aide aux localités les plus pauvres. N"Uobstant tous ces sacrifices, quelques communes ne sont par venues présenter ponr 1854 des budgets en équilibre, qu'en ajournant les dépenses susceptibles d'être remises jusqu'à des temps meilleurs. 11 est oraindre que celte nouvelle perturbation ne pèse, pendant deux ou trois ans, sur l'état de nos finances communales, que les progrès de ces dernières années avaient sensiblement amélioré. Les communes dans cette province, je l'ai dit plusieurs fois, sup portent des impositionslocalestrès-élevées; cependant un assez grand nombre d'entr'elles avaient, dans les derniers temps, réduit d'une mauiere notable, le montant de leur rôle d'abonnement; et si dans les appréciations comparatives qui ont été faites de la situation financière des oommunes, il avait été tenu compte des sommes considérables qu'elles ont affectées, depuis quelques années, la c instruction de routes ou d'autres travaux <1 utilité publique, non- nns, pour une pauvre petite créature qu'on espérait bien noyer en Seine. Vivat lu sauvas l'enfant J'en eusse fait autant ta place, mon brave Gérard C'était peut- être quelque petit monstre qu'on voulait prudemment empêcher de grandir, de peur qu'il ne déshonorât son noble père? demanda l'Italien avec ironie... On a vu cela; continue. Du tout, mon gentilhomme, vous êtes pleinement dans l'erreur. La pauvre enfant recueillie par moi, grâec mon filet de pêche, était une ravissante petite fille... Que tu as vue grandir, croître sous tes yeux, jusqu'au jour où ses parents Ses parents, continua le passeux en hochant la tête, elle n'en avait point, personne ne la réclama. Ceci dura deux ans, elle grandissait et devenait belle faire ma joie... Un soir, des bateleurs revenant de l'Arsenal, où M. de Sully donnait une fête, entrèrent subitement chez moi... Ils exigèrent que je les conduisisse vers Conflans. Pendant que je disposais ma barque, je crus entendre des gémissements sourds, étouffés. L'un d'eux me tenait toujours par ma cape, je voulais sortir, je voulais reconnaître l'endroit d'où partaient ces cris... Tout d'un coup, un de ces misé rables me pousse dans l'eau, les autres me frappent coup d'aviron j'avais beau crier, ils chantaient en chœur un noël assourdissant. Leur barque s'éloigna, laissant bientôt derrière clic un sillage où s'était mêlé mon sang... Quand on me transporta chez moi sur mon lit, ma cabane était déserte. Le berceau de la pauvre enfant était ren versé, mon chien était couché près du berceau et faisait entendre des hurlements douloureux. F.n un mot, on m'avait culevé ma fille, mon seul bien hélas le trésor seulement on aurait constaté uue amélioration sensible, mai* l'état financier aurait paru en général rassurant pour l'avenir. (La suite au prochain n"). Ypris, le 11 Juillet 1854. Le Major commandant les Gardes civiques actifs de la ville d'Ypres en portant l'ordre du jour la dépêche suivante qu'il vient de rece voir de MM. les Bourgmestre et Echevinsa l'honneur de prévenir MM. les gardes du ba taillon et de la demi-batterie, que la réunion du 9 Août prochain comptera comme service et donnera lieu une exemption de la 2° grande revue annuelle, pour tous ceux d'entre eux qui répondront l'appel qui leur est adressé par l'autorité communale. le major, chef de la garde, (Signé) A" VANDEN BOGAERDE. Ypres, le 10 Juillet 1854. A Monsieur le Major commandant les Gardes civiques actifsd Ypres, Monsieur le Major, Vous avez appris, sans nul doute, que l'autorité communale, désirant inaugurer, d'une manière solennelle, les statues qui compléteront la restaura tion de la façade méridionale de nos Halles, a décidé qu'un cortège et une procession seraient organisés cet effet, le Mercredi, y Août. Nous désirerions que la Garde sous vus ordres put faire partie de ce cortège. La loi, nous le savons, ne vous autorise pas la convoquer spécialement cet effet, et le chef de la -commune ne croit pas pouvoir la requérir en cette circonstance, mais nous pen sons, Monsieur le Major, que si vous vouliez bien faire en notre nom, un appel notre milice ci toyenne, elle s'empresserait d'y répondre, car sa place est marquée daus ce cortège, son absence y laisserait uue lacune regrettable. La cérémonie qui aura lieu le 9 Août, rappelle un des épisodes les plus glorieux de l'histoire de notre ville, le siège de t385! Alors nos ancêtres, consti tués en milices bourgeoises, recouvrirent de gloire, la Garde civique est notre époque, ce qu'étaient jadis ces milices; pourrait-elle manquer une.céré monie qui rappelle le courage et le dévouement de ses prédécesseurs? Veuillez, Monsieur le Major, faire part de nos désirs aux citoyens composant la Garde civique, tous, nous en sommes convaincus, sauf ceux qui ont accepté une autre position dans le cortège, se ren dront notre appel. Agréez, Monsieur le Major, l'assurance de notre considération distinguée. les bourgmestre et échevins, (Signé) Alph. VANDEN PEEREBOOM. par ordonnance LE SECRÉTAIRE, (Signé) j. de codt. On nous assure qu'un convoi spécial con duira, Dimanche prochain, lespompiersde notre ville Poperinghe, des voitures pour le public seraient joints ce convoi qui partirait d Ypres vers 2 heures et de Poperinghe le même soir vers 11 heures. de ma pauvreté Ces lâches l'emmenaientils l'empor taient dans ma propre barque Et lu ne pus découvrir? Les noms et la retraite de ces misérables Non, mon sieur Je pensai seulement qu'arrachée une fois la mort par un miracle, la pauvre enfant avait dû cette fois la trouver entre leurs mains... C'étaient des gens payés, ou des histrions, qui voulaient trafiquer d'elle pour leurs tréteaux... Et jamais depuis?... Depuis, il y a de cela un mois seulement, il s'est passé ici-méine quelque chose d'extraordinaire... Mais, reprit maître Gérard, vous me fuites jaser, et j'avais promis de me taire. El que s'est-il donc passé? Une dame, son loup sur le visage, escortée d'un seul valet, est venue un soir in'appeler... là, comme vous l'avez fait tout-à-l'heure... Elle aussi, elle m'a donné de l'or, et m'a demandé si je n'avais pas recueilli, il y avait quinze ans, une petite fille qu'avait dû me conduire un homme masqué. Je lui ra contai ce qui en était. Le misérable s'est-elle écrié en apprenant le crime tenté sur l'enfant. Elle avait fait retirer le valet qui l'accompagnait, du moment qu'elle mit le pied dans ma cahulte. Tirant alors un* cassette de dessous sa mante Je tremble, dit-elle, que mes démar ches ne soient surveillées, c'est donc vous que je codUc ce dépôt. Un jour, s'il plaît Dieu, si celle enfant existe, si vous la retrouvez... ces papiers lui serviront. En atten dant, gardez-vous, avant toutes choses, de montrer cette cassette qui que ce soit. Elle est plus en sûretc dans vos mains que dans les miennes. Adieu j'espérais en frap pant votre porte, moi qui touche d'hier lesol de France, retrouver celle qu'un lâche m'avait juré sur Dieu de vous rjbi ue a Le festival qui aura lieu en notre ville, le 13 du mois prochain promet d'être très-brillant. Déjà le concours d'une dizaine de musiques serait assuré, on cite les musiques de Comines, de Menin, deux musiques de Poperinghe, la musique de Furnes, de Warnêton, Merckem, d'Alveringhem, Messines, et plusieurs autres dont les noms nous échappent. On parle aussi comme chose probable d'une musique de Gand et de l'excellente musique du bataillon des Sapeurs-Pompiers, de Lille. Nous avons toujours cherché entraver au tant qu'il est en nous la circulation des son* françaisnous avons dit souvent combien celte circulation était désagréable nuisible et dan gereuse; nous ne pouvons donc que donner des éloges aux personnes qui consentent seconder nos efforts. C'est ce litre que la ville el l'ar rondissement doivent remercier M. William Ghantrell, directeur du railway des Flandres, qui vient de défendre, daus tontes les stations et tous les employés du chemin de fer, de recevoir du billon français. Le public doit donc se tenir pour bien averti; en insistant auprès des employés pour les dé terminer transgresser ces ordres on expose ces derniers des désagréments sérieux. Nous espérons que les mesures prises par M. Ghantrell, produiront un excellent effet. Il est en vérité certains faits impossibles expliquer. Ainsi, par exemple, le croirait-on, tandis que tous les habitans de la ville voient, avec plaisir les immenses préparatifs faits l'occasion de notre prochaine Tuyndag, il est certaines gens qui se donnent le sot et incom préhensible plaisir de déchirer les belles affiches que l'administration communale a fait placer aux coins de nos rues et qui sont de nature attirer les étrangers. Tout le monde s'entend pour donner la fêle un éclat inaccoutumé; la conduite des déchireurs d'affiches, si elle n'est puérile, est, nous le répétons, inexplicable. Si nous parvenons découvrir les noms des cou rageux et malins personnages qui se livrent ce sol plaisir, nous aurons soin d'indiquer leurs noms l'admiration publique. 11 La nommée Hooglie Nathalie, épouse du sr Casselcultivateur Bixschole, qui donnait depuis quelques jours des signes d'aliénation mentale, est parvenue, le 6 de ce mois, vers le soir, tromper la surveillance dont elle élait I objet el s'est pendue dans l'écurie de sa ferme. Le nommé Charles-Louis Verslype, deClerc- ken quiquoiqu a peine âgé de 20 ans, s'est déjà évadé des prisons en France, où il subissait une peine d'emprisonnement pour vols'est également évadé avec bris et escalade, dans la 1 ~BB. .LJ M avoir confié; mais Dieu est juste, il venge les mères, uii jour il me vengera Ces paroles, peine dites, elle disparut me laissant anéanti de frayeur, car en ce temps-ci, ajouta le passeux, un pareil dépôt n'est pas commode garder. Plus d'une fois, les corbeaux du cardinal sont venus s'abattre ici, et sans mes précautions... L'Italien avait écouté avec un singulier intérêt le récit de maître Gérard; un trouble inexprimable se faisait jour dans ses traits, il semblait en proie un combat violent avec lui-même. Sans ces lettres d'Italie que je tiens lâ... inurmura- t-il; mais quelle apparence que la duchesse Elle est Fcrrare, oit oui N'imporle. Il pourrait se faire... Ne savez-vous rien de plus, maître Gérard Rien, mon gentilhomme, et c'est déjà vous en avoir trop dit... mais comme vous allez être discret pour longtemps... Gérard, reprit l'étranger en se levant subitement, il faut que tu me montres cette cassette... Cette cassette? répondit Gérard, impossible... Encore une fois, je veux la voir. Et moi, je ne dois la rendre qu'à celui qui se présentera de la part de la comtesse Alvinzi... C'est le nom que m'a laissé celte dame. Alvinzi ce n'est pas elle, balbutia l'inconnu en retombant sur sa chaise avec accablement. Il demeurait terrassé; de longues gouttes de sueur humectaient ses joues... Il passa une ntain rapide sur son front et demanda au passeux s'il était prêt. (La suite au prochain n").

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2