ur 1,378. 14e Aimée.
Dimanche, 16 Juillet 1854.
JOCltlVAL D'YPRÉS ET DE L'ARUOiVDISSEMERIT.
Vires acquirit eundo.
L'HOTEL PIMODAN.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c. —Provinces,4francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne |e journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue ap Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Tpmes, 15 Juillet.
Les deux escadrons de Lanciers qui sont en
garnison en notre ville, partiront pour le camp
le 25 de ce mois.
Ces deux escadrons, en quittant Ypres, lais
seront de véritables regrets. MM. les officiers,
par leur affabilité, avaient su, en peu de temps,
se concilier l'amitié et l'estime des habitants de
la ville.
Nous pouvons dire aussi que les simples
Lanciers se sont conduits, durant leur séjour, de
manière faire apprécier la discipline que M.
le major commandant sait maintenir dans les
escadrons soumis son commandement.
Si nous sommes bien informés et nous croyons
l'être la procession du 9 août suivrait l'itiné
raire de la procession annuelle de la Tuyndag,
l'exception toutefois qu'elle prendrait la rue
de Menin au lieu de la rue de Tourhout et
qu'arrivée au milieu de la rue des Chiens, elle
rejoindrait la rue de Lille par la rue deWeninck
et non par la rue des Plats.
La première modification serait basée sur le
désir de ne pas passer devant les barraques de
saltimbanques placées d'ordinaire sur ta place,
la seconde aurait pour motif la difficulté d'en
gager des chevaux et des chars dans la partie
si étroite de la rue des Chiens qui mène au
cimetière S' Pierre.
Nous apprenons que l'administration com
munale a prié M. le doyen de vouloir bien
inviter, au nom de la ville, pour assister la
procession du 9 Août, tous les ecclésiastiques
nés Ypres ou qui y ont exercé des fonctions
sacerdotales.
DISCOURS prononcé Vouverture de la teuton
ordinairede i8E>4 du Conseil Provincialpar le
Gouverneur de la Flandre occidentale.
(suite.)
La situation financière de la province, malgré les besoins toujours
croissants des dilférents services, ne laisserait rien désirer,si nous
ne nous trouvions en face d'une immense série de travaux publics
pour lesquels notre concours est léclamé.
L'année dernière, en passant eu revue les obligations nouvelles
dont la loi provinciale et quelques lois spéciales ont chargé les pro
première partie.
Le Passeux de Vile aux Vaches
(suite).
En cc moment même la porte de la cahutte se vit
ébranlée violemment, et un nouveau personnage pous
sant des éclats de rire immodérés, la chevelure et le
baudrier en désordreentra dans l'unique chambre de
maître Gérard.
Cette figure grotesque, enluminée des tons les plus
chauds, contrastait dès l'abord d'une façon si frappante
avec celle de l'Italienque tous deux se regardèrent. Ce
visiteur nocturne était certainement aussi inattendu que
l'autre chez maître Gérard...
Il était couvert de bouc de la tête aux pieds, et semblait
vrai dire sortir plutôt d'une ornière que de la chaussée.
Une oscillation perpétuelle imprimée tout son corps
donnait penser qu'il revenait alors de quelque joyeux
repas, où il avait splendidement fêté Bacchus; son pana
che était indignement maltraité, ses hottes remplies
d eau et sa collerette méconnaissable.
Allons dépêche, l'ami, je me nomme Saint-Amant,
et l'on m attend là-bas pour un sonnet! Diable de sonnet,
il m'a fait rouler au fond d'un trou A quoi pensent les
j ouvriers de maître Marie de n'avoir pas encore établi de
garde-fous en cet endroit pour les gens qui reviennent
comme moi de dîner Charenton Voulez-vous pas
d'abord, Monsieur, que je sèche votre manteau répon-
vinces, en énumérant les intérêts moraux et matériels de premier
ordre auxquels vous avez, Messieurs, donné satisfaction, j'ai tra
duit en chiffres les accroissements de dépenses que la province a du
successivement s'imposer.
Malgré cette augmentation considérable de charges qui pèsent
sur notre budget, augmentation qui, déjà en 1844, était assez forte,
pour que la députation permanente vous exprimât ses appréhen
sions au sujet de la situation financière, nous avons pu non-seule
ment maintenir l'équilibre entre les recettes et les dépenses, mais
encore affecter, chaque année, la construction de nouvelles routes
un chiffre supérieur celui d'aucune autre province. Si l'on com
pare notre situation actuelle, au point de vue des communications
payéescelle que nous avions l'époque de l'iustitution des
Conseils provinciaux, on consta te avec bonheur, dans la plus grande
partie de la province, une transformation complète. Le Conseil peut,
aveo un juste orgueil, jeter ses regards sur le passé. Cependant il
reste encore beaucoup faire; et quand on parcourt la liste des
nombreux projets de route en faveur desquels l'Assemblée a promis
son inteivention pécuniaire, et de tant d'autres projets qui sont
l'étude ou qui sont vivement réclamés par les intérêts agricoles, on
ne peut se dissimuler qu'un moment vietadra où de toute part, on
vous demandera la création de nouvelles ressources.
Aujourd'hui, les communes doivent attendre tour de rôle, la
liquidation des subsides qui leur sont accordés. Il en résulte qu'elles
rivalisent de diligence pour hâter l'instruction de projets qu'elles
espèrent réaliser un jour; mais peine les études sont-elles complé
tées, qu'elles ne tiennent plus compte de la situation financière de
la province et réclament avec instance les moyens d'exécuter leurs
projets. L'administration harcelée, obsédée chaque jour davantage,
a, sous ce rapport, un rôle ingrat, difficile remplir; elle continuera
néanmoins se tenir aveo fermeté dans les limites que la situation
ne lui permet pas de franchir; mais elle désire que tout le monde
soit bien convaincu que si elle s'abstient encore de vous demander
desressoarces nouvelles qui lui pet mettraient de bâter l'achèvement
de tant de travaux qui rendraient avec usure aux populations les
sacrifices qu'ils exigent, c'est que des motifs impérieux, mûrement
médités, l'obligent cette réserve.
Que l'on veuille examiner, d'ailleurs, oe que la combinaison de
nos ressources actuelles avec-celles du gouvernement et des com
munes, nous permet de réaliser dans l'espace d'une année.
Vous savez, Messieurs, que l'établissement de nouvelles routes a
lieu par sections successives, proportionnellement aux fonds qui
peuvent y être consacrés.
L'année dernière, pareille époque, les travaux de construction
de la route de l'État de DeerJyk Caster, par Vichte, Ingoyghem
et Tieghem, étaient en voie d'exécution; aujourd'hui le réseau des
routes du Gouvernement reçoit une nouvelle et notable extension.
Ou a mis la main l'œuvre pour la construction des routes d'Oost-
roosebëke Yive-S;-ËIoi, de Poelcapelle par Glercken, la chaussée
de Dixmude Roulers, de \a section de route de Beernem la
station du chemin de fer Zedelghem et la route provinciale de
Bruges Thourout. Je puis même comprendre dans cette nomen
clature la route d'Ypres vers Baiiieul, qui doit être assimilée aux
routes en construction, quoique les travaux ne soient pas encore
entamés, parce que cette voie est décrétée, que tous les moyens
d'exécution sont assurés, et qu'on attend seulement une soumission
acceptable pour mettre la main l'œuvre.
Ciuq routes de l'État en construction dont la dépense est évaluée
815,000 fr. sont donc le résultat que nous pouvons, avec quelque
fierté, enregistra dans les annales de nos travaux publics.
La part contributive de la province dans ces travaux, sera d'en
viron 271,000 francs.
En présence de dépenses aussi considérables, quelqu'utiles que
soient les grands projets encore en instance, plusieurs d'entr'eux
devront être ajournés jusqu'au moment où de nouvelles ressources
seront devenues disponibles. Toutefois, j'ai l'espoir fondé que
dit Gérard, il n'est pas convenable qu'un gentilhomme
comme vous...N'cst-ce-pas, mon ami, que j'ai bien
l'air cavalier Ecoute donc, tu parles l'un des chevaliers
de la Coupe, l'ami du duc de Retz, au grand Saint-
Amant, couronné ce soir pour son ode aux Goinfrespar
Gillot et Faret, les vrais favoris de la déesse Hébé J'avais
dit mon valet Mardochée, de me^irécéder au cabaret de
la Pomme-.de-Pin. Le drôle a laissé éteindre sa torche et
m'a embourbé. Que la peste l'étouffé Il me mène l'eau
quand j'allais au vin Me voilà bien loti dans ta maudite
cahutte
En jetant ces mots d'un air burlesqueSaint-Amant
examinait la cabane de maître Gérard. Tout d'un coup il
demeura muet vis-à-vis de l'inconnu dont la physionomie,
il faut le dire, était bien faite pour modérer ses transports
bachiques. Dès que le passeux lui eut expliqué le des
sein de ce gentilhomme
Qu'ai-je entendu reprit-il, monsieur veut se
noyer fi donc je partage peu cette opinion aquatique.
Alexandre se baigna dans le Lidnus et il périt, Sapha
trouva la mort au sein des ondes, Léandre ne put se
sauver ;de leur courrouxvoilà de jolis exemples
imiter Mais par les démons de la joie une table ronde
vaut bien la Seine, on y trouve des linceuls de toutes
couleurs Vin d'Arbois, vin de l'Ermitage, vin de Langon,
voilà l'eau du Slyx dans laquelle un vrai gentilhomme
doit se noyer De grâce, mon cher Monsieur, n'enno
blissez pas la Seine I La Seine est une vile roturière, pour
moi je la méprise et ne reconnais que la Taverne. La
l'époque n'est guère, éloignée où l'une des commonicàtions les plus
utiles pour nos intérêts agricoles, celle de Pervyse, par Ramscapella,
la route de Furnes Nieuport, viendra accroître encore le nom
bre de nos chaussées de l'Etat; moins d'incidents imprévus, j'ai
même tout lieu de oroire que l'on pourra donner cette route un
commencement d'eiécution pendant l'année prochaine.
La dépense est évaluée 159,700 francs.
J'ai mis chaque année sous les yeux du Conseil, le tableau des
routes vicinales achevéesdansl'intervalle d'une session une antre.
Depuis votre dernière réunion, les chaussées de Poperinghe, par
Westvleteren Oostvleteren, «je Bruges Damme, jde Messines aux
quatre Rois, et de Bas-Warnêtonà la route dé l'État, conduisant de
Confines Wervicq, ont été terminées. Ces communications ont
exigé une dépense générale d'environ 368,000 fr., dans laquelle la
proviuee intervient pour 114,000 francs.
Ainsi, les travaux en exécution ou récemment achevés pour
l'établissement de nouvelles routes, comportent environ une somme
d'un million deux cent mille francs.
De, pareils faits, je ne crains pas de le dire, peuvent être compa
rés, sans désavantage, aux résultats qu'ont amenés les années les
plus fécondes en communications nouvelle*.
Sous le point de vue des travaux publics de tonte nature, la
Flandre occidentale est évidemment une des provinces les plus
importantes du Royaume ses nombreuses routes, ses voies navi
gables, ses ports et côtes, ses divers travaux de défense la mer,
placent cette province dans des conditions tout-à-fait spéciales.
l'ouverture de la session dernière, je vous ai, Messieurs, signalé
I. nombre et l'importance des adjudications qni avaient eu lieu
pendant le premier semestre de 1853. Je crois devoir aujourd'hui
compléter ces indications en mettant sous vos yeux le ohillre des
adjudications faites jusqu'au lr Juin dernier.
Indépendamment des travaux d'approfondissement du canal de
Gand Bruges, entre la porte de Damme et la grille de fer avec
établissement d'écluses, indépendamment de la oonstruotion d'une
écluse Heyst sur le eanal de dérivation de la Lys, travaux adjugés
ensemble pour la somme de 1,550,000 fr. non compris les acqui-
silionsde terrain, il a été procédé, dépuis le l'Janvier 1853 jusqu'au
lr Juin 1854. des entreprises de travaux divers pour une somme
de 830,000 fr. Si j'ajoute ces chiffres les sommes que j'ai déjà
citées de 815,000 fr. et de 368,000 fr, représentant les dépenses des
roules et cours d'exécution ou nouvellement terminées, si ensuite
j'y comprends encore une somme de 140,000 fr. pour l'entretien
annuel des routes de l'État ainsi que celle de 70,000 fr. que la
province consacre tous les ans l'entretien de ses voies pavées ou
navigables, je tr.uve un total de 3,250,000 fr. Enfin si je joins
cette somme celle de 1,550.000 fr. montant du prix d'adjudication
des travaux qni s'exécutent la porte de Damme Bruges et
Heyst, j'obtiens pour îésultat total l'énorme ohiffte de 3,780,000
francs.
£t notes,Messieurs, que pour avoir une idée complète de l'impor
tance des travaux publics qui s'exécutent dans la province, il fau
drait, an outre, porter en compte les ouvrages d'entretien effectués
en 1853 aux ports et côtes et aux voies navigables, en vertu de
contrats d'adjudication passés antérieurement au lr janvier de la
meme année. Il faudrait aussi y comprendre les travaux de con
struction ou d'agrandissement d églises, ceux exécutés aux monu
ments civils, aux écoles, aux ateliers publics et d'autres encore, dans
lesquels l'État et la Province interviennent également par des
subsides.
Ces chiffres, vous le reconnaîtrez, Messieurs, parlent, haut, et me
dispensent de tout déyeloppem.nt.
Laissez-moi seulement vous dire que ceux qui ont contribué
créer de si importantes source, de salaires dans un moment si
opportun, peuvent avec confiance se soumettre au jugnment de.
mandataires de la province.
Taverne. 1 c'est là mon champ clos, j'y défie les mauvais
garçons et les capitaines La Taverne, Monsieur, c'est
mon âme, c'est ma vie A moi Faret, Grandchamp, Bilot,
Pontmcnard, Saint-Price, Chassaingrimontet vingt
autres venez tous ici pour dire ce gentilhomme quel
goût fade possède l'objet de ses vœux La Seine mais ce
lit est bon pour un Gascon ou un recors Eh quoi,
Monsieur dont la moustache est frisée en croc, dont l'air
est martial, et n'a rien d'un comte allemand, voudrait
converser avec des nymphes grelottantes qui ne jouent
pas même au lansquenet Mais songez donc, Monsieur,
que c'est là un gîte abominable Sans compter ce qu'on
y jette, réfléchissez un peu qu'on n'y rencontre que des
dieux armés de fourches qu'ils nomment tridents, et qui
ne leur servent pas même ouvrir les huîtres vertes. Ma
parole d'honneur, j'ai connu une Amadriade qui s'en
nuyait tant en ce pays qu'elle en est morte. Tenez, cher
désolé, on voit bien que vous ne connaissez en rien Je
Cours ni les Tuileries Je vous recommanderai au comé
dien Bellerosc. En voilà un brave il m'a promis
souper l'un de ces soirs. Par les yeux de Marsouettte, la
docte chatte de maître Philippe Gruyn, je veux vous
présenter nos amis Précisément ils seront tous cc soir
notre cabaret du pont Marie
Arrière, Dol, Peur, Mort, Soif, Faim,
Honte, Rancœur, Dam, Deuil, Chagrin
Paresse, Désespoir, Envie,
La quiriclle en est finie,
Mon cher, la Pomme-de-Pin