Chronique politique. de l'établissement sont affectés au logement et l'usage personnel des bonnes sœurs. On xoil que les hospices desservis par les associations religieuses, sont beaucoup plus utiles aux gens bien portants qu'aux malades. On lit dans le Messager de Gand Nous avons prouvé hier que ce qu'on appelle la conciliation n'est pas autre chose, au fond, qu'un pouvoir qui est l'expression d'une coterie au lieu d'être l'expression du pays. Pendant dix-sept ans celte coterie a été I nstrument du catholicisme politique, quel que fût le titre dont elle s'affublait, qu'elle s'appelât sous son vrai nom ou sous un nom menteur. Le seul obstacle au retour de cette comédie de 17 ans, c'est ce que les catholiques appellent les exclusifs. Nous ne nous rappelons pas que ce mot ait eu jamais cours en France dans ce pays l'absurde se heurte trop vile contre le ri dicule qui en fait prompte justice. On eût haussé les épaules du crime fait un homme politique d'être de son opinion l'exclusion de l'opinion contraire Benjamin Constant, par exemple, de n'être pas un peu de l'opinion de Polignac, l'abbé de Pradt de n'être pas un peu de l'opi nion de M. Queleu. Cette bigarrure n'a pu vivre l'abri du ridicule que chez nous, peuple peu railleur et facilement séduit par des mots hardis et faux tels que cléricalisme-libéral et libéralisme-clérical. Ces hommes convaincus qui ne transigent pas plus avec leur conscience politique qu'avec leur conscieuce d'homme, «ont très-incommodes pour une intrigue. Avec leur sens droit la fi nesse a peu de prise sur eux, avec leur con science droite leurs yeux une apostasie est toujours une apostasie. Ainsi, vous ne leur auriez pas fait croire qu'en émettant un vole de défiance contre M. Rogier, sous prétexte de M. Verhaegen, ils votaient en faveur de la modéra tion et non, au contraire en faveur du clérica lisme. Ne pouvant séduire les libéraux purs, on les éloigne par un sobriquet, on les appelle exclusifs. Il y a tant de fausses pruderies qui courent après une chûte décente que ce qu'ils demandent c'est un prétexte acceptable. Or, on ne peut pas accepter le mot de défection, mais on peut très-bien accepter celui d'anli- exclusif. A toutes cçs autres vertus on joint la vertu de la modération. On est la fois placé et canonisé. Donc, coalition contre les exclusifs Ces gens moroses gâtent les combinaisons ambitieuses ou lucratives. Quand il n'y aura plus d'hommes dont l'opinion exclut tout contraste on pourra avoir toutes les opinions, c'est-à-dire qu on pourra arriver sous tous les systèmes. Donc, bas exclusifs, c'est-à-dire les gens qui n'ont qu'une conscience. Si on pouvait J'un seul coup éliminer les Frère, les Rogier, les Verhaegen et autres gens qui ont la sottise d'avoir des noble, bourgeois ou vilain, qui se conduirait lâchement ou traîtreu sement, serait immédiatement mis mort par la main du bourreau. Pareille fermeté était nécessaire, maître VanWerhem, vos en nemis étaient eu grand nombre, le danger était pressant. Sans doute, Messire, nos ennemis étaient nombreux. L'évêqne de Noordwvk avait sous ses ordres 15,000 hommes de pied et 3,000 cavaliers; l'armée des Gantois commandée par François Ackerman, Pierre X anden Bossche et-Pierre de Wiuter, s'élevait 20,000 hommes, et cette armée déjà si considérable fut renforcée par un 2- corps de 20,000 Gantois qui se portèrent en hâte au secours de leurs compatriotes après les premières défaites qu'ils avaient essuyées devant la place. Cibquante sept mille hommes, maitre, voilà une force consi dérable! Mais la plupart de ces soldats étaient sans doute bien novices dans le métier des armes. Novices, Sire chevalier, eh, par S» Georges! c'étaient de vail lants guerriers; les Anglais sont d'habiles gens de guerre et d'ail leurs leur zèle religieux vint encore augmenter leur courage. Grand nombre d'entr'eux avaient pris la croix; ils croyaient marcher contre les ennemis du pape Urbain et, malgré nos protestations, ils nous accusaient d'être Clémentins et hérétiques. Les Gantois, sei gneur, sont braves la bataille; plus que jamais ils firent preuve contre nous de vaillance et de ténacité; la fidélité que nous gardons noire bon Comte Louis, que Dieu le protège! ayait excité leur haine; ils avaient juré d'anéantir tout prix une ville dévouée et fidèle qui semblait leur reprocher sans cesse leur félonie et leur rébellion et d'ailleurs, Pierre de Winter n'était-il pas un de leurs capitaines Pierre de Winter, fil Jean de Jumont, Pierre de Winteren vérité, mon hôte, je ne comprends pascomment cette circonstance... O seigneur o est que Pierre de Wiuter, homme rancuneux et fier, avait reçu Vprès on altronl qu'il voulait venger, et il avait juré par le corpa du Christ de mener sa vengeanee bonne fin Eu disaut ce# mots, Jean Van Werhem et le seigneur de Merle- mout sa trouvaient eu face de la belle Église de S> Martin; ils croyances, tous les camarades catholiques ou libéraux de nom se feraient la courte échelle, et les ambitieux les plus médiocres entreraient au ministère comme dans un moulin, aurait dit Paul-Louis. Voilà le secret de la coalition de tous les hommes vertueux contre les exclusifs ou, ce qui est la même chose, le secret de l'intrigue de la conciliation des budgets de tous les régimes. On 20 an 22 Juillet. La Nouvelle Gazette de Prusse, dans son numéro du 7, déclare la réponse de la Russie aussi modérée qu'énergique, et ajoute que la Prusse s'en déclare satisfaite, attendu qu'elle s'était réservée le droit de décider elle-même et d'une façon indépendante sur ce point. La Gazette fait entrevoir la retraite éven tuelle de la Prusse de sou alliance avec l'Autriche. Ceci serait un peu fort; toutefois l'articleadditionnel du ao avril, que nous avons fait connaître, donne du poids cette supposition. Ta défaite d'un corps d'armée turc en Asie par le général Andronikoff, est confirmée par le Journal de Constantinople, lequel avoue que les Turcs ont perdu 3,ooo hommes. 11 s'agit d'un corps d'irrégu- liers, composé de 33,000 hommes, qui se serait laissé surprendre par le général russe. L'Invalide russe publie de son côté le bulletin de cette victoire. Il dit que l'armée turque se composait de 34 mille hommes, et qu'on peut la considérer comme ayant complètement cessé d'exister. Trois camps, dit le rapport, i3 pièces de canon, 35 dra peaux et guidons et une immense quantité d'armes sont restés au pouvoir des vainqueurs. La première vente d'une capture russe Londres, depuis le commencement de la guerre, a eu lieu le 7 de ce mois. Le Phœnixde 480 tonneaux, navire entièrement- neuf, a été adjugé au prix de 4,770 livres slerl. L'insurrection d'Espagne paraît vaincue; les re belles, que la Gazette de Madrid appelle les soule vés, s'éloignent de plus en plus de la capitale, et le ministre de la guerre, le général blazer,qui s'est mis leur poursuite axec des forces imposantes, aura probablement de la peine les atteindre si, comme on le dit, ils sont déeidés se rélugier en Portugal. 11 paraît que le général O'Donnel avait adressé 3eux lettres la Reine pour protester de son dé vouement et de sa fidélité sa personne. Il y disait que ce qu'il a fait ne lui a été inspiré par aucun sentiment d'hostilité, mais au contraire, par le désir de la proléger, elle et sa dynastie contre les impru dences de ses ministres et de son entourage. La Reine avait été impressionnée d'abord par la lecture de ces lettres, et il avait été question de transiger avec les rebelles; mais le comte de San- Luis lui a représenté que son autorité serait perdue si elle entrait seulement en pourparler avec eux; il a dit qu'il fallait regarder l'insurrection en face, la combattre et la vaincre et ses conseils ont prévalu. La femme du colonel Garrigo, lait prisonnier dans l'affaire du 3o juin, adresse aux journaux de Madridune copie de la lettre qu'elle a envoyée la Reine, pour la remercier d'avoir fait grâce de la vie son mari. traversaient le pont jeté sur un bras de l'ïperlée qui, cette époque, parcourait tians toute sa longueur la place dite Lente-marktd&i- gnée de nos jours sous le nom de Petite Place. Van Werhem s'arrêta un instant pour laisser son noble com pagnon le temps d'admirer les magnifiques monuments qu'il avait devant lui. L'église de S1 Martin se woutiait alors dans toute sa splendeur; vierge des outrages du temps, elle commandait l'admira tion par la majesté de son architecture, la riohessc et la légèreté de ses ornements; gauche s'élevait la Halle avec sa tour majestueuse# sa couronne de crénaux et ses galeries légères. La réunion de ces deux beaux édifices dégagés de toute construc tion mesquine, présentait en effet un coup d'œil imposant. Pourtant le chevalier de Jumont paraissait voir avec indifférence ces monu ments si admirables; il était pensif et préoc upé. Maître Vau Werhem, dit-il tout-à-coup, vous m'avez parlé de Pierre de Winterde l'outrage qu'il a reçu en cette ville mais quel est cet outrage Qui donc a été assez audacieux pour faire insulte un homme que vous me peignez si redoutable. Voyez, Messire, fit le bourgeois, voyez celte jeune femme qui sort de l'église, c'est elle !*-• Elle s'écria de Jumont étonné, elle jeune et faible femme 1 Elle, seigneur chevalier. Le seigneur de Merlemont se hâta de passer le pont, il fendit la foule qui sortait de l'Église où l'on venait de terminer l'office du matin, et se plaça sur le passage de la jeune Yproise. Elle adressa un grâcieux salut I étranger et son hôte. De Jumont la suivit long temps des yeux: son ne ru, fit-il enfin? Marie Fierin, fille de Jean. Et quel est cet homme qui l'accompagne Son mari, Michel Van Uart. C'est une belle et gracieuse dame, s'écria le chevalier. Belle, courageuse, pieuse et bonne, répondit vivement le bourgeois, et son mari est aussi un homme généreux, un vaillant combattant. Ah! de grâce, Maître Vau Werhem, racontez-moi leur histoire; je suis impatient de la connaître, car je suis certain qu'ils ont fait de grandes et nobles choses. Une correspondance de Berlin, assure que le roi de Prusse persiste dans ses tentatives de pacification. M. de Manteuffel, celui-là même qui vient d'appor ter de S1 Pëlersbourg la réponse peu satisfaisante du Tzar, va être envoyé Vienne, porteur d'une nou velle note, qui sera transmise aussitôt après S' Pétersbourg. Au début des hostilités et quand la flotte de l'a miral Napier partit pour la Baltique, il fut question des velléités que pourraient éprouver la Suède et le Danemarck de se joindre aux puissances occiden tales contre la Russie. Aussitôt, de Paris et de Lon dres, partirent des recommandations ou des conseils ces deux puissances, pour les engager conserver une stricte neutralité. C'est tout ce qu'on leur de mandait alors, et c'était facile concevoir. La guerre était faite en vue d'une prompte paix; c'eût été eu vouloir la prolongation indéfinie que de menacer la Russie d'un amoindrissement de territoire sur la Baltique ou le golfe de Finlande. Nous ne savons si les dispositions de la France ek de l'Angleterre sont changées, mais le Constitution nel publie un article irès-développé où il excite la Suède par toute sorte d'arguments, prendre part la tulle, mettre en ligne son armée el sa flutle, profiter des événements enfin, pour recouvrer ce qûe la Russie lui a enlevé. Un journal anglais prétend que l'amiral Napier aurait l'idée de faire hiverner les escadres dans le port de Bomarsund. Nous ne croyons pas cette nouvelle, un journal français la dément implicite ment en désignant, d'après un document officiel, les bâtiments qui, sur les ordres du ministre de la marine, doivent leur retour de la Baltique, aller passer l'hiver prochain Brest. Le gouvernement français fait publier un grand bulletin pour une bien petite affaire. Près d'une colonne du Moniteur, pour annoncer que trois fré gates anglo-françaises ont vu de loin et poursuivi trois frégates et trois vapeurs russes devant Sinope, c'est beaucoup. D'après des nouvelles de Constantinople du 3o juin, apportées Marseille par le Gange, Reschid- Pacha va reprendre les fonctions actives de ministre des affaires étrangères, qu'il n'avait interrompues, disait-on, que pour cause de santé. La célébration du mariage de son fils avec la fille du Sultan est chose arrêtée. L'iufluence de Reschid-Pacha est plus puissante que jamais. Le prince Paskiéwitsch, accompagné de la prin cesse et d'une partie de son état-major, s'est retiré dans ses propriétés en Podolie. Il y a amené toute sa chancellerie. C'est la Presse de Vienne qui an nonce le fait. Le même journal assure que la réponse de la Russie ne satisfait pas plus l'Autriche que les puis- sauces occidentales. Cette dernière ne consentira pas l'occupation de la ligne du Sereth. La Russie, avant de donner sa réponse, ajoute la Presse, a com mencé par prendre cette position. On n'entamera pas de nouvelles négociations pour lui donner le temps de conquérir de nouveaux avantages. Quand le prince Gortschakoff a quitté Saint-Pé tersbourg avec la réponse du Tzar, la flotte anglo- française paraissait dans la rade de Cronstadt. La Gazette de Cologne raconte que Saint-Pétersbourg tout entier se portait PéterhoS, d'où, avec des Et vous ne vous trompez pas, seigneur; mais cette histoire est longuece soir, comme c'est jour de grande fête, on ne sonnera pas le courre-feu et j'aurai le temps de vous la raconter dans tous ses détails.... d'ailleurs la processiou de Notre-Dame ne tardera pas a sortir. En oet iustaut la grosse cloche nommée stormkltk, paioe qu'elle était destinée réunir les habitants eu cas de troubles ou d'approche de f ennemi, se fit entendre; et hieut6t les cloches des Églises et des monastères répondirent cet appel. Voilà, dit JeanVau Werhem, la procession qui se met en marche. Allons la renoontreseigneur chevalier, car c'est là sans doute une cérémonie qui mérite bien d'être vue. Le bourgeois et son hôte traversèrent la grande place et prenant la rue de Dixmude, ils cherchèrent gagner le couvent des Pf. Réoollets où la statue de Notre-Dame de Thuyue se trouvait déposée et qui pour ce motif était le point de départ de la prooession; mais la foule était tellement serrée qu'il leur fut impossible de se frayor un passage. Jean Van Werhem remeaa son h6te dans sa maison qui faisait la coin de la rue du Sud (rue de Lille) et du grand marché. La façade principale de l'habitation de maître Jean était du côté de la place, ellcétait en bois et se terminait en angle aigu; chaque étage formait avant-corps au-dessus de l'étage inférieur, les fenêtres irrégulière ment pereées étaient euogives et le jour pénétrait dans les chambres travers de petites vitres rondes qui étaient liées entr'elles par de minces lames de plomb; oes petites vitres étaient encore un objet de graud luxe que tes riches seuls pouvaient se permettre, cette époque, ou se servait généralement de cauavas el de papier huilé. Toute la façade était ornée de sculptures eu bois représentant des gnirlaudes de fleurs et de fruits, de petites images de saiuts, des soenes tirées de l'écriture sainte, de bicarrés figures de démons et de chimères. A l'angle de la maison était adossée une grande statue en trois de la mère de Dieu, et un caudélabre en. cuivre qui avait sept branohes, était fixé daus le unir. (Là suite au prochain n").

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2