dag. quelques données historiques sur les pro
cessions et jubilés anciens, l'histoire de l'érection
et de la destruction des statues primitives de
Notre-Dame et des Ducs de Bourgogne, statues
qui, jusqu'en 1793, étaient placées contre la
façade des Halles, enfin des esquisses historiques
de ces ducs et duchesses, écrites plus spéciale
ment au point de vue de l'histoire d'Ypres;
celte brochure contiendra aussi le programme
général des fêtes de la kermesse de 1834 et le
programme descriptif du cortège historique et
de la procession religieuse du 9 août.
Une gravure représentant la Halle pavoisée,
le cortège et la procession, et gravée sur pierre
par le lithographe A. Van Eeckhout, d'après
les dessins de notre artiste M. F. Bôhm, pourra,
pensons-nous, être jointe la brochure qui
sera illustrée, en tout cas, del'imagede Notre-
Dame de Thuyne, d'après la statue de M.
Puyenbroeck. Nous apprenons qu'une traduc
tion flamande paraîtra en même temps que
l'édition française.
En publiant cet opuscule, les auteurs n'ont
eu d'autre but que celui de répandre, dans les
diverses classes de la société et spécialement
dans les classes populaires, quelques notions
historiques et de faire comprendre par tous, les
causes et la signification de la restauration des
statues de Notre-Dame de Thuyne et des ducs
de Bourgogne. Pour seconder les vues des au
teurs, l'éditeur qui n'a que ses frais matériels
couvrir, cherchera vendre la brochure dont
nous parlons, un prix tel qu'elle pourra être
acquise par tous (Voir aux annonces.)
La compagnie du chemin de fer se montre
vis-à-vis de la ville d'Ypres d'une bonté et
dune complaisance extrêmes. Secondant les
vues de l'administration communale et l'élan de
la population, elle vient de décider que les
convois spéciaux suivants seront organisés
occasion de notre fête communale
6 Août, de Poperinghe Ypres, 9 h. 30, 2 h.
du soir.
9 Août, de Courlrai Ypres, 1 h. 53, après
(arrivée des convois de Lille et de Tournay.
Idem, d'Ypres Courlrai, 1 heure du soir.
Idem, d'Ypres Poperinghe, 11 heures
du soir.
Idem, de Poperinghe, Ypres, 9 h. 20 du
matin, et 2 h. du soir.
13 Août, d'Ypres Courlrai, 11 heures du
soir.
Et si le service l'exigeait, un convoi pour
rait partir d Ypres pour Poperinghe, le 13,
11 '/i heures du soir.
Une remise de 50 p. esl accordée, pendant
toute la durée de la fête, aux sociétés qui
prendront part aux concours insérés dans le
programme. Cette remise est accordée aux trois
classes de voitures pour les convois ordinaires
et pour les convois de vitesse aux deux pre
mières classes.
Toutes facilités seront donc données aux
étrangers, qui assisteront nos fêtes, et qui
seront, tout le fait espérer, extrêmement nom-
même. Le bourgeois d'Y près conduisit le chevalier dans la plus belle
chambre de sa maison. Celte salle dont les murs étaient recouverts
de larges bandes de cuir doré, était éclairée par un lustre en bois,
plusieurs branches, où brûlaient des oierges de cire jaune. En face
de la porte s'ouviait une immense cheminée qui supportait de
naïves statues en bois et au milieu de laquelle on remarquait une
image de la Vierge Marie; car, cette époque de croyance et de foi,
nus ancêtres avaient coutume de placer des images saintes non-seu
lement auv façades de leur habitation, mais encore dans l'intérieur
de la plupart de leurs appartements. L'ameublement de cette salle
composait de deux bahuts artistement sculptés, de quelques
chaises ou escabeaux et d'un fauteuil exclusivement destiné au
maître, eu signe d'autorité et de prééminence. Tous ces meubles
étaient en bois sculpté, les sièges recouverts de cuir doré, ornés de
clous d or.
Maître Van Werhem veilla ce que des cierges fussent «Humés
devant toutes les statues des saints.et,offrant son tôle le fauteuil,
l*)urlui faire honneur, il prit un escabeau. Un serviteur apporta
deux pots eu gris contenant de la céievoise et il plaça sur la table
deux gobletsen étain.
I,e bourgeois commença ainsi son récit: vous avei témoigné, mes-
sire, le dé-ir de connaîtra l'histoire de Michel Van Hart et de Marie
frienn.je veux satisfaire i votre juste impatience. Vous verrez par
elle que Dieu, qui donne de la force aux faibles, du courage aux
plu« tiiuiJes, sait proléger ceux qui le servent et qui ont reoours S
lui.
Au mois de déeembrede l'an 138Î. tous les habitants de la maison
de maître t'ierin paraissaient en proie a une sombre tristesse; les
ouviieis eux-mêmes qui dépendaient de lui, oubliaient leuis chants J
breux, tellement nombreux que si nos murs
n'avaieul été démolis, l'enceinte continue n'au
rait peut-être pu les contenir tous. C'est une
consolation dans le malheur.
La Société de la Garde civique vient aussi
d'offrir sa côte-part au nombre des réjouissances
publiques l'occasion de la Fête communale.
Un beau bal, par souscription, sera donné
sous le patronage de la société.
C'est là une heureuse initiative de la part de
la commission, car, par les bons souvenirs de
toutes les fêles que cette société nous ont tou
jours laissés, celle-ci ne peut manquer d'attirer
tous ceux qui voudront passer une soirée des
plus agréables, des plus attrayantes, en un mol
tous ceux qui aiment assister une fêle de
famille, y trouveront tous les attraits possibles.
Tandis que dans quelques parties de la ville
on a réglé avec le plus grand soin tous les dé
tails de l'ornementation de certaines rues, dans
d'autres quartiers on semble oublier que le 9
Août est déjà très-près de nous.
Pour les rues de Lille, la Petite Place et la
rue des Récollets, tout, dit-on, est convenu et
commandéil parait que la rue au Beurre se
met en mouvement; elle a raison car elle ne
doit pas oublier qu'en 1833, le premier prix
lui fut décerné et que depuis lorsgrâces
l'établissement de la station elle peut avoir la
prétention d'être la rue la plus animée de la
ville; mais jusqu'ici nousn'entendonspas parler
des rues d'Elverdinghe, des Chiens, ni même
de la Grand'Place où se fera la cérémonie de la
Bénédiction; les habitants de ces rues et ceux
de la Grand'Place voudront-ils céder le pas
des quartiers bien plus modestes; c'est sur la
place surtout que la procession, repliée sur
elle-même, sera belle et imposante. Il faut que
les décorations des habitations y correspondent
aux splendeurs du cortège et de la procession,
si l'on veut avoir ce spectacle majestueux qu'un
ensemble bien harmonisé peut seul produire.
mn
Ou dit que les couverts qui seront donnés en
prix au grand tir du 6 et du 7, sont magni
fiques. Ces couverts sont larges filets, ils por
tent en relief les armoiries de la ville d'Ypres et
de la Confrérie Royale de S1 Sébastien. Ces
armoiries sont exécutées avec le plus grand
talent et la finesse ta plus délicate. Nous pen
sons que des couverts de pareil modèle et exé
cutés avec autant de soin, figurent bien plus
souvent sur la table d'un duc que sur la plan
chette bleue d'un tir l'arc.
La procession et le cortège historique qui
sortiront le 9 Août, promettent d'être magni
fiques; la cavalcade avant tout aura un succès
immense. La représentation des corps de mé
tiers et de nos quatre ghildes qui jouèrent dans
nos luttes un rôle aussi glorieux qu'actif, ne
peut manquer de faire le plus grand plaisir,
cette partie du cortège sera formée des élèves
de nos écoles communales qui, en y compre-
joyeux et le silence le plus morne régnait dans les ateliers. Marie,
la belle Marie, était pâle, de temps en temps elle essuyait la
dérobée une larme qoi roulait oouime une perle de ses beaux yeux,
La uouTella du départ de Michel Van Hart était cause de cette
affliction générale; car Michel était aimé de tons. Veillant avec zèle
et intelligence aux intérêts de son maître, il traitait les ouvriers avec
douoeur et se montrait leur ami plutôt que leur surveillant. Souvent
le soir, accompagné de Marie et d'un sei viteur dévoué, il parcourait
même an milieu de l'hiver, les faubourgs où la plupart des lis-eraiirl»
avaient leurs habitalious.il visitait les ouvriers malades, leur portait
des secours et les oonsolait dans leur affliction.
Ce jour là, vers l'heure où l'on récitait l'office du matin dans les
couvents et monastères, maître f'ierin avait appelé Michel et lui
avait pea près parlé eu ces tel mes Michel, votre activité et voire
travail ont augmenté mes richesses du rang de simple tisserand
sans fortune, vous vous êtes élevé celui de surveillant de mes vastes
atelieis. Vous avez toute ma confiance, et vous seul pouvez vous
acquitter de l'importante mission dont je veux vous charger. J'ai
appris qu'il est arrivé Uarnme plusieurs vaisseaux chargés de
laine; les circonstances difficiles au milieu desquelles nous vivons,
eu rendent la vente impossible en ce moment; les capitaines qui
désiient se remettre en nieront grand besoin d'argent, prenez tout
I or qui est dans mes coffres, rendez-vous Datume, et achetez le
plus de laines que vous pourrez; vous les acquerrez bon prix.
Déposez les dans des magasins que vous louerez cet eflet, restez
baume pour veiller a leur conservation, et dès que les troubles
seront finis, nous les revendrons avec un grand bénéfice. Allez,
Michel, que Dieu et sa banne Mère vous ayent en leursaiute garde.
\La suite au frockai*
nant la musique, seront dans la procession au
nombre de plus de 400.
Tous les élèves du Collège S4 Vincent reste
ront en corps et représenteront la vie de S4
Vincent et les diverses professions que l'on peut
parcourir après avoir reçu une éducation com
plète. Les élèves du Collège communal figu
reront en corps ainsi que dans divers groupes
et spécialement dans l'imitation d'une proces
sion en 1609. Cette procession sera une des
parties les plus intéressantes du cortège; Notre-
Dame de Thuyne portée par des Récollets sera
suivie du chapitre et de l'évêque d'Ypres ainsi
que du magistrat in corpore avec leurs man
teaux doublés de velours, leur épée en argent,
leurs ceintures bleues et les lisières vertes,
emblèmes de leur non) d'EnrANTs d'YpREs, le
tout en costume du temps très-exact.
Le char sera, dit-on, de toute beauté. Notre-
Dame de Thuyne en occupera le sommet, puis
viendra la ville d'Ypres, les quatre paroisses,
l'industrie, les arts, le commerce et l'agricul
ture, des anges, des pages, des génies, etc.
On parle beaucoup aussi des groupes de Ste
Barbe. (S4 Martin), de la S4a Enfance, (S4 Jac
ques), des douze Apôtres, (S4 Pierre), de Notre-
Dame et du pensionnat des Dames de Rous-
brugghe, (S4 Nicolas), des établissements des
Hospices et de la S4® Famille. Si nos renseigne
ments sont exacts, plus de 2,000 personnes en
costumes divers, feront partie du cortège qui
sèra, sans contredit, le plus beau qui ait eu
lieu Ypres, et peut-être même eu Belgique,
depuis longues années.
TILLE D'YPRES. Conseil communal.
Séance publique fixée au Mardi, l'Août 1854, 9 heures
et demi du matin.
ORDRE DU JOUR,
i" Communication de pièce?.
i° Approuver, s'il y a lieu, la vente des herba
ges croissant sur le champ de manoeuvres et aux
abords des étangs de Dickebusch et de Ziiiebeke.
3" Déterminer l'emplacement accorder sur
la Grand'Place aux barraques et aux boutiques.
4° Délibérer sur le budget des dépenses de la
Garde civique, pour i855.
Le Moniteur français annonçait que sous la date
du 6, des bandes de rebelles s'étaient montrées dans
la Huerta de Valence. Quelques villes et villages s'y
sont soulevés; on cite Alcira, Javita et Carlet. Un
colonel en disponibilité, nommé Orozco, est entré
dans celte dernière ville la tête d'une bande armée,
s'est fait livrer toutes les armes et a, par une pro
clamation, invité les habitants se joindre l'insur
rection.
Le Moniteur dit bien, il est vrai, que ce mouve
ment est réprimé, mais depuis dix jours, on dit la
même chose ou peu près du mouvement d'O'Dou-
nel, et nous savons ce qui en est.
Un journal français dit que ce qui peut arriver de
plus heureux au gouvernement de la Reine, c'est
que les républicains s'en mêlent.
La république, ajoute-t-il, ne sera pas de long
temps un danger pour l'Espagne. Le danger et le
malheur de ce pays, c'est le penchant pour la vie de
guérillas qui s'est répandu dans beaucoup de popu
lations et qui fait que toutes les révoltes y recrutent
immédiatement des soldats; et ce qui est plus dan
gereux surtout et finirait par être mortel pour la
monarchie, c'est celte avidité de places et d'argent
qui dévore tant d'officiers et de géuéraux, et la
quelle ils sacrifient, comme on le voit en ce moment,
jusqu'à l'honneur.
Mous avions dit ceci avant VAssemblée nationale.
Le rédacteur en chef de la Nouvelle Gazette de
Prussedont nous avons annoncé l'arrestation, a été
remis en liberté, sur un arrêt du tribunal supérieur
auprès duquel il s'était pourvu, et qui a déclaré son
arrestation illégale.
La ville de Madrid a fait aussi son pronunciamento
le 17. Le télégraphe électrique donne des détails
sommaires sur cet événement, desquels il semble
résulter que la chose s'était faite fort Irauquillement
d'abord; mais dans la nuit du 17 au 18, les émeu-
tiers s'en sont mêlés et il y a eu de nombreux excès
et des scènes de dévastation. Le peuple a pillé prin
cipalement le palais de la reine Christine et l'hôtel