INTÉRIEUR.
Chronique politique.
Bienfaisance fera une distribution générale
de pains et ajoutera chaque pain sept kilo
grammes de pommes de terre. Dixsept
cents pains seront ainsi donnés la classe indi
gente, avec environ douze mille kilogrammes
de pommes de terre. Celte administration cha
ritable a pu faire cette largesse, grâce au don
manuel fait in extremisau Bureau de bienfai
sance, par feu M. Colson, en son vivaut curé de
la paroisse S1 Nicolas. Ou a cru exécuter l'in
tention du donateur, en saisissant, pour faire
une distribution de secours aux pauvres, l'oc
casion de la cérémonie en partie religieuse, en
honneur de Notre-Dame de Thuyne.
L'administration des Hospices, de son côté,
distribuera aux pauvres infirmes un pain, cinq
kilogrammes de pommes de terre et vingt-cinq
centimes par ménage simple, et autant en sus
pour chaque fois deux enfants.
On lit dans le Moniteur belge
Dans notre numéro du 23 juillet dernier,
nous avons dit qu'en exécution de la loi d'orga
nisation militaire de 1853, le gouvernement
venait de rappeler sous les armes deux classes
de milice de la réserveet qu'afin de concilier
aulautque possible les nécessités du service avec
les intérêts privés, le département de la guerre
était disposé réduire de beaucoup le temps de
présence sous lesdrapeaux des hommes rappelés.
Nous apprenons que dans le but de ne point
entraver les travaux de la moisson qui se pré
sentent dans des conditions toutes particulières,
le ministre de la guerre a fixé huit jours le
temps que durera, celte année la réunion de
la réserve.
Nous apprenons, dit le Journalde Huyque,
dans sa réunion de jeudi dernier, le bureau ad
ministratif de I Ecole moyenne de notre ville a
décidé, l'unanimité, qu'il ne pouvait entamer
de négociations relatives l'enseignement reli
gieux sur les bases proposées par l'évêché de
Liège.
Ou lit dans la Gazïtte de M ont: Les feuilles
cléricales essaient d'expliquer et de justifier les
captations. C'est faire laumône que de donner
aux corporations religieuse». Dépouillez-vous
en faveur des jésuites et vous accomplirez cette
parole de l Évangile Si vous voulez être par
fait, allez, vendez tout ce que vous avez et dis
tribuez-en l'argent aux pauvres. Voilà ce que
le Courrier de\l'Escaut enseigne ses parois
siens. Les pauvres ce sont les jésuites, les jésuites
ce sont les pauvres, donc ruinez-vous pour les
jésuites vous ferez mieux que de vous ruiner
pour une actrice, et le royaume des cieux sera
vous.
Seulement, force de recevoir des aumônes
du genre de celles-ci, ces -pauvres jésuites sont
deveuus fort riches.
En 1831, l'Angleterre s'est engagée assurer
la Russie, le paiement d'une partie de l'an
cienne dette hollandaise. Dans la séance de la
chambre des communes du lr août, lord Dud-
(ey-Stuart a proposé de.suspendre les paiements
de cette dette, parce que la Russie aurait man
qué aux obligations que lui imposait le traité
de 1831, en négligeant de rendre la navigation
du Danube praticable.
Sir M. Molesworth a combattu cette motion,
en disant qu'il fallait avant tout payer ses dettes;
que ceux qui ne le pouvaient pas étaient des
faillis, et ceux qui ne le voulaient pas, des ban
queroutiers; que, d'ailleurs, depuis l'emprunt
de Silésieil était admis en doctrine que c'est
un devoir de la civilisation de payer pendant
la guerre la dette publique due l'ennemi.
Après un court débat, la chambre a passé au
vote, et la proposition a été rejelée par 55 voix
contre 5.
Uu 3 Août an 5 Inclus.
Avant-hier les journaux espagnols ne sont pas
arrivés Paris. La datedu a4 juillet répond au lundi,
jour où les feuilles publiques de Madrid ne parais
sent pas habituellement.
Le Journal des Débats a reçu de ses correspon
dants ordinaires de Madrid des renseignements assez
curieux sur l'appel fait par la Reine au duc de la
Victoire.
Ce choix, dit-il, a sans doute été dicté par les
événements de ces derniers jours; mais on ne se
tromperait si l'on en concluait que la Reine a cédé
uniquement la contrainte que l'émeute aurait pu
exercer sur son esprit. Depuis longtemps déjà, la
Reine avait pensé au maréchal, et lorsque, dans le
mois de janvier de cette année, M. de San-Luis et ses
collègues purent croirequ'ilssuccomberaient devant
l'opposition du Sénat, la Reine leur déclara positi
vement que s'ils se retiraient, elle n'hésiterait pas
appeler le duc de la Vicloire et lui confier la dé
fense de son autorité et de ses prérogatives, en lui
laissant une entière liberté pour la composition d'un
cabinet dont il serait le chef. La Reine avait dit
cette occasion Après tout, je n'ai aucune raison
de me méfier d'Espartero et de le craindre. Per-
sonnellement, je n'ai jamais eu <t me plaindre de
lui; il n'a jamais eu de mauvais procédés pour
moi; il m'a laissée libre dans l'exercice régulier
de mon autorité ses amis, Olozaga, Cortina,
Madoz, La Sema, je les connais et ils en valent
d'autres, et l'on ne pourra pas dire qu'ils ne sont
pas libéraux et constitutionnels. Et qu'importe
qu'ils soient progressistes Depuis dix ans j'ai
pris mes ministres dans le parti modéré, et j'ai
épuisé toutes ses nuances. Mes ministres n'ont
point réussi cependant, et c'est toujours de leurs
propres amis que leur sont venues les plus grandes
difficultés. Je fais une dernière épreuve; quand
elle sera épuisée, mon parti est pris, je m'adres-
serai Espartero et ses amis. Aussitôt que
l'insurrection a éclaté, la Reine a dû songer cette
combinaison, dont elle s'était occupée depuis plus
de six mois, et dont elle s'était bien piomis de faire
un jour l'essai.
L'histoire est-elle vraie Nous en doutons. Elle
nous paraît arrangée pour servir en ce moment la
cause de la Pieine, la popularité soufflant du côté
d'Espartero.
Le duc de la Victoire était bien et duement oublié
Logrono, quoiqu'on en dise, et nous ajouterons
sans hésiter, qu'il méritait de l'être, n'ayant aucune
des qualités de l'homme d'État. Son nom peut servir
h amener la crise présente un dénouement favora
ble, nous le désirons; mais ce résultat s'expliquera
bien moins par ses capacités que par les hasards de
la politique et la versatilité de» passions populaires.
Pour avoir quelque confiance en ce qu'il peut faire,
il nous faudrait avoir oublié la piteuse histoire de sa
régence, y compris le bombardement de Séville, par
lequel il couronna l'œuvre; cruauté inutile, car il
fuyait devant Narvaez, et il savait bien que sa cause
était perdue.
L'article du Journal des Débats affirme d'ailh urs
que tous les généraux qui sont entiés dans le mou
vement, sont d'accord sur la conservation de la
monarchie. Tous demandent le maintien de la Reine
et le retour la constitution.
Le Journal des Débats nous apprend en outre,
qu'en attendant l'arrivée d'Espartero, le ministère
Rivas dirige les affaires, autant bien entendu que
le permet la junte d'armement; seulement le géné
ral Cordova, qui y avait le portefeuille de la guerre
et qui était contraire l'insurrection, y est remplacé
par le général San-Miguel.
La nouvelle d'une entrevue d'Espartero et du gé
néral O'Donnel Alcala était controuvée. Ce dernier
était encore Cordoue, la date des dernières nou
velles, et Espartero n'a pas quitté Saragosse. C'est
de If)qu'il a envoyédeux aides-de-campà Madrid, et
c'est là que ces derniers, qui ont quitté la capitale le
^4, ont dû lui apporter la réponse de la Reine.
Nous avons signalé l'insignifiance des nouvelles
apportées par le télégraphe. Celles qu'il donne au
jourd'hui sont de la même force. Il nous apprend
que les flottes sont toujours Baltschik, qu'un grand
conseil de guerre a été tenu sur les bords du Danube
entre Omer-Pacha et le général baron Hess, et enfin
que de nombreux transports s'occupent incessam
ment charger de l'eau et des approvisionnements
pour les flottes. Au fait, il faut bien que les marins
boivent et mangent. Mais avait-on besoin de nous
informer de ce fait important par le télégraphe?
A la date du 22 juillet, les flottes combinées de la
Baltique étaient arrivées de Cronstadl devant les
îles d'Aland, après une navigation des plus péni
bles. Le Journal des Débats publie ce sujet des
détails intéressants.
Le bombardement de la Forteresse de Bomarsund,
commencera sansdouteaussitôt que les troupes fran
çaises commandées par le général Baraguey-d'Hil-
liers auront rejoint les flottes.
Du côté du Danube, rien de nouveau. Les jour
naux allemands sont néanmoins remplis, comme
toujours, de détails, mais relatifs des faits acces
soires, et qui n'ont d'ailleurs aucun caractère de
certitude.
Plusieurs journaux de Londres, et entre autres
VUnited service Gazette, feuille militaire, annon
cent que les forces britanniques envoyées en Orient
vont être augmentées. L'United service Gazette dé
signe quatre régiments de cavalerie et quatre régi
ments d'infanterie, et le Morning Herald dit qu'il
s'agit d'une division de deux brigades et de 6,000
hommes commandés par le général Cathcart.
Jusqu'ici décidément, et malgré la publication
Madrid d'un journal socialiste dirigé contre Vinfâme
capital, la république n'occupe dans la révolution
d'Espagne qu'une place imperceptible. C'est ce qui
résulte l'évidence de l'ensemble de toutes les nou
velles. Le général Ameller lui-mêmequi était
signalé comme l'un des chefs de ce parti, et qui
l'on a confié le commandement des barricades, a pu
blié une proclamation où le cri de Pive la Reine l
est proféré.
Un jonrnal allemand dit que le comte de Cham-
bord est au nombre des souscripteurs du nouvel
emprunt autrichien.
Malgré l'opposition des Chambres, le roi de Da-
nernarck s'est décidéà promulgersansleurconcours,
la Constitution commune toutes les parties de la
monarchie.
Une dépêche télégraphique de Copenhague, du 3o
juillet, annonce que la promulgation a eu lieu le 23;
la mise en vigueur est fixée au i* septembre.
Il y a eu Parme, le 22 juillet, une tentative d'in
surrection dont une dépèche télégraphique nous
avait donné connaissance, et sur laquelle la Gazette
de Hienne donne quelques détails.
Dès le a 1le bruit d'une levée de boucliers s'était
répandu et l'autorité avait pris ses mesures. Le 22,
9 heures du matin, une patrouille fut attaquée
Borgo del Colonne; le capitaine Stefanelli, dans la
rue principale, et le major autrichien Kolh furent
assaillis coups de pierres et de fusil. Aussitôt les
troupes parmesanes et autrichiennes prirent les ar
mes, et dix heures, elles étaient maîtresses de tous
les points.
Des toits et des fenêtres les émeutiers avaient fait
sur elles un feu meurtrier. Cinq soldats autrichiens
et le capitaine Stefanelli, un capitaine, un lieutenant
et deux soldats parmesans ont été blessés.
Du côté de l'émeute,contre laquelle on a employé
le canon, il y a eu dix hommes tués et dix-sept bles
sés. Le nombre des personnes arrêtées était de 84, et
les arrestations continuaient. Un journal de Turin
signale cette affaire comme un mouvement mazzi-
nien. Il était bien insensé, car il ne pouvait aboutir h
rien, moins que ceux qui y ont pris part n'eussent
uu mot d'ordre d'après lequel d'autres points de
l'Italie se seraient soulevés en même temps. Mais
ailleurs personne n'a bougé.
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Naissances. Sexe masculin 6, idem féminin 6, total
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Waeylienaere, Louis, 31 ans, charpentier, et Ramout,
Hortcnse, 35 ans, dentellière. Denutte, jean-Baptiste,
24 ans, journalier, et Eau HollebekeIIcr.uine-Lucic, 20
ans, dentellière. Van Vxem, Léopold, 22 ans, tis
serand, et Blomme, Pélagie, 30 ans, dentellière. De
Zitter, Jacques-Arnaud, 20 ans, cordonnier, et Coffyn
Prudence, 20 ans, dentellière. Vienne, Alexandre,
33 ans, journalier, et PertryAdèle-Julie, 35 ans, den
tellière.
Décès. Vandermeersch, Lucic-Paulinc, 48 ans, ren
tière, célibataire, décédée Bruxelles, le 7 Juillet 1854.
Macverson, Virginie, 81 ans, dentellière, veuve
d'Emmanuel Rubbrecht, rue de Menin. Calmein,
Florence-Hortcnse, 12 ans, rue de Boesinghe.
Enfants au-dessous de 7 ans sexe masculin 2, idem
féminin 2, total 4.