JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. m* 1,397. 14* Année Jeudi, 17 AoUt 1934. Vires acquint eundo. Kermesse d'Ypres. ET CORTÈGE HISTORIQUE. ABONNEMENTS Ypris (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ipres, 16 Août. PROCESSION (suite.) Après le cortège historique, souvenirs d'un passé glorieux, voici le cortège mixte, espoir de l'avenir, qui s'avance. Espoir de l'avenir sans doute, car la nouvelle génération toute entière a pris rang dans ce cortège; les enfants d'Y près, sans distiuclion de caste ni de fortune, sont là confondus, comme si, en ce grand jour de fête, toute distinction cessait dexister entre ces enfants unis par le même amour pour leur ville uatale. Mais voilà d'abord les élèves du Collège com munal et de l'Ecole moyenne, avec leurs inscrip tions et leurs oriflammes. Ce collège a voulu assister la procession, bien qu'un grand nom bre de ses élèves fissent partie de divers groupes des processions religieuses. Le collège S' Vinceul de Paul est au grand complet. Les élèves de cet établissement repré sentent d'abord six groupes indiquant les diverses professions que l'on peut embrasser après avoir fait de bonnes et fortes éludes. La seconde partie, composée aussi de six groupes, représente la vie de S' Vincent de Paul. Il y a dans organisation de cette fraction de la pro cession, de l'ensemble et de plus une idée bien rendue. L'école des orphelins est précédée de sa mu sique; des enfants revêtus du costume primiti vement adopté pour cette école, portent l'éten dard de l'établissement; ce costume primitif est rouge, une lettre noire placée sur le bras indique le métier que l'élève apprend. Disons, en passant, que celte belle institution ainsi que l'école Sle Elisabeth, pour les filles, sont dirigées par les Hospices civils et sont de création très-ancienne; qu'elles furent toujours placées sous la direction ou tout au moins sous la surveillance directe du magistrat, c'est-à-dire de l'autorité laïque, et que c'est probablement celte circonstance heureuse qu'elles doivent leur longue existence, tandis que tant d'autres institutions de même genre, créées grands frais mais libres, c'est-à- dire affranchies du contrôle sérieux de l'autorité civile, n'existent plus aujourd'hui, ainsi que les biens dont elles étaient dotés, qu'à l'état de souvenir historique. L'institution libre de la S4e Famille qui vient ensuite est tout un monde, il se subdivise en un nombre presqu'infini de catégories école gar dienne, école primaire gratuite ou payante, école dentellière, école manufacture, hospice enfin, tout se trouve là; cependant ces rouages complexes tournent, sans embarras, et M. l'abbé Struye, qui est le directeur zè'é de cette machine si compliquée, trouve encore le moyen de sur veiller l'établissement de Ste Élisabelb dont nous venons de parler et dont les élèves figurent dans les groupes. Dans la procession, les diverses sec tions des établissements de la Ste Famille et de S'0 Elisabeth, non-seulement sont représentées avec leurs drapeaux, oriflammes et bannières, mais encore forment des groupes nombreux, si nombreux qu'à eux seuls ils formeraient une procession remarquable. Après la procession mixte vient la procession religieuse c'est ici surtout que notre lâche devient impossible remplir, elle est au-dessus de nos forces. Quel nombre infini de groupes, de statues, de drapeaux, d oriflammes, d'attri buts, de bouquets; que d'or, que d'argent, que de bijoux quelle fraîcheur comment décrire taut de spleudeurs La procession, organisée par la paroisse S1 Nicolas, est charmante, tout y est neuf, comme l'église de S' Nicolas elle-même, tout y est magnifique, car, nous aimons le constater, la fabrique de cette église se compose d hommes de goût, de cœur et de dévouaient, leurs œuvres le prouvent. Mais au milieu des belles choses qui composent celte procession, il est un groupe qui se distingue entre tous et fixe tous les re gards c'est le groupe des demoiselles du pen sionnat des Dauies de Rousbrugghe. Ces jeunes pensionnaires portent la crosse magnifique et I anneau brillant des abbesses de I ancien mo nastère. Quel goût que) tact quelle fraîcheur quel ensemble en tout ceci La procession de S1 Jacques est peut-être la plus nombreuse de tout le cortège elle est di visée en dix groupes mais hâlous-nous de le dire, la quantité ne nuit pas la qualité. Tout est encore ici au-dessus de l'attente, au-dessus de louX ce qu'on pouvait espérer. Les sixième, neuvième et dixième groupes ont tout particu lièrement attiré l'attention des spectateurs; le sixième groupe représentait Ste Pbilomène, en tourée de vierges prudentes portant des lampes allumées, le septième groupe figurait 1 œuvre de la S,e Enfance; qu'ils sont gentils ces petits Chinois que nous voyons là dans leur riche cos tume, en vérité il serait dommage de ne pas racheter des créatures aussi charmantes et nous commençons presque comprendre le zèle des personnes qui patronnent cette œuvre d outre mer nous leur dirons seulement n'oublions pas les pauvres enfants de Flandre. Le dixième! groupe enfin, qui représente Notre-Dame du j Kosaire, offre un magnifique coup d'œil; le dais de la Vierge est une œuvre d'art admirable; ce groupe est le dernier et le bouquet de celle partie de la procession, et cependant d un bout l'autre la paroisse de S4 Jacques est magnifique de richesse et de fraîcheur. Devant la procession de 1 église S4 Pierre marche la musique des Sa peurs-Pompiers dont les harmonieux accords animent cette longue ligne de groupes, de vierges, de personnages emblématiques qui s'avancent en silence. Le premier groupe de la procession de la paroisse de S4 Pierre indique quelle église celte pro cession appartientcar sa tête marchent les douze apôtres dont Pierre était le prince. Ce groupe a beaucoup de caractèreil est d une facture heureuse. Les trois groupes qui suivent sont également fort beaux mais on remarque surtout une vierge dont le costume est magni fique et quidit-onfut offertil n'y a pas longtemps encore la paroisse S4 Pierre par une belle et noble dame. Les diverses statues des saints sont entourées de vierges, de banderolles, de drapeaux, d em blèmes qui forment un tout, riche et pitto resque. La paroisse S4 Pierre a fait oublier en cette circonstance que sa population est la plus pauvre de la ville. (La suite au prochain n*) Festival. Le festival du 13 Août a clos, d'une manière brillante, notre fêle communale vingt musiques se sont fait entendre, et leur exécution a con staté de véritables progrès dans l'art musical. Jadis les musiques des communes rurales lais saient beaucoup désirer, ou du moins étaient très-médiocresle 13, au contraire, tout le monde a pu reconnaître que ces musiques étaient bonnes quelques-unes même ont pro duit beaucoup d'effet. Nous devons citer spé cialement les musiques de Merckem, Quesnoy- sur-Deule et Messines. Le festival a été ouvert par les musiques- fanfares; les fanfares-amateurs de Gand ont produit un grand effet, mais cet effet eut été plus grand encore, pensous-nous, si le sort les eut désignés pour jouer le soir la lumière. Les fanfares de Poperinghe sont peu nom breuses, et cependant, on ne s'en douterait pas, quand on les entendexcellent choix de mor ceaux, bonne méthode, talent réel, tout était réuni pour charmer et plaire; c'est la première fois que celte fanfare prend part un festival, son premier pas est un pas de géant, si elle continue sur ce pied-là, la fanfare de Pope ringhe ira loin. La musique-fanfare de Dunkerque est une charmante musique, qui exécute avec un goût parfait et nuance admirablement. Si les musiques des communes étaieot bonnes, celles des villes étaient excellentes. La musiquç de notre école communale, qui a été vivement applaudie, a ouvert celle partie du festival. La société philharmonique de Menin, qui jouit d'une haute réputation,a su la maintenir; la musique de Furnes, dirigée par un chef ex périmenté, a parfaitement exécuté ses deux morceaux. L'excelleule et célèbre harmonie de Confines s'est ensuite fait entendre. Le silence, que la perfection seule impose, régnait, et ce silence religieux ont succédé les applaudisse ments les plus enthousiastes. Après celte brillante exécution la musique des Sapeurs-Pompiers de Poperinghe a exécuté ses deux morceaux avec ensemble, entrain et de manière enlever les applaudissements les plus légitimes; enfin, la musique de Wervicq a clos le festival après tant de bonnes musiques la tâche était difficile, Wervicq l'a dignement remplie. La distribution des médailles a eu lieu après le festivalc'est-à-dire vers 1 V» heures du matin. Le prix de la belle tenue a été partagé entre Poperinghe (Sapeurs-Pompiers) et Quesnoy- sur-Deule. Le prix d eloignement a été remporté par les Fanfares-amateurs *de Gand et celui du plus grand nombre par la musique de Confines. L'administration communale a décidé eu outre d'offrir une médaille spéciale aux musi ques de Menin et Messines qui étaient en tenue. Le temps était admirable, le ciel d'azur était parsemé d'étoiles brillantes, le charmaut kiosque style mauresque, exécuté par M. Bûches, coin-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1