INTÉRIEUR. Chronique politique. Oq ne désespère pas d'ailleurs de l'avenir, comme le prouve le passage suivant d'un article sur les fi nances russes, adressée de S' Pétersbourg au Journal de Franfort <riitn oh estime qu'il y en a de 20 22,000 dans celte ville et aux environs. Chaque centre de fabrication a un genre qui lui est spécial. Bruges, Gand, Courtrai, Ypres et Alost, ont un point différent1. Jusqu'en i85o, la production de la valencienne était restée dans les limites assez restreintes, les. dessins variaient peu; les fabricants manquaient d'initiative et se contentaient d'acheter et de veudre toujours les mêmes articles, geuresanciens, maille fine et serrée, sans relief et des prix élevés. En 1833, un homme de goût et d'intelligence, aussi habile artiste que sérieux fabricant1, vit d'un œil sûr tout ce qu'on pouvait obtenir des bonnes ouvrières d'Ypres; il comprit les causes de l'état stationnaire de cette belle et féconde industrie. Aussi un changement profond ne tarda pas s'opérer sous sa vive impulsion. Il crayonna des dessins d'un style original et gracieux, opposa la maille serrée et épaisse la grande maille élargie et claire. Au lieu de larges toilés lourds et épais ou de maigres petites fleurs, il sut donner ses dessins des effets nouveaux qui ressortaient avec beaucoup de netteté sur un réseau clair. Outre cet avantage, il eut celui non moins appréciable de produire des dentelles des prix en apparence bien inférieurs ceux d'autrefois et plus accessibles la consom mation. Ces dentelles nouvelles furent immédiatement acceptées par la modeet recherchées avec unefaveur extrême. Le fabricant dont nous venons de parler, ainsi que plusieurs autres d'Ypres (la Belgique leur doit beaucoup), eurent non-seulement la satisfaction de réussir, mais leurs genres de dessins furent copiés par les fabricants de toutes les villes rivales qui faisaient le point de Valenciennes. De cette époque date la prospérité inouïe de cette fabrication.La valencienne, jadis article essentielle ment de luxe, est aujourd'hui d'une consommation journalière pour toutes les classes de la société. Elle n'a plus autant i craindre qu'autrefois les caprices de la mode, laquelle, d'ailleurs, elle sait se sou mettre; elle est employée partout et entre pour une large part dans les assortiments d'articles de goût qui s'exportent pour tout les pays. Et cependant, il n'y a pas soixante-dix ans, la fabrication des valenciennes prospérait en France; peine si l'on connaissait celles de Belgique, qui étaientdésignéessouslenomde fausses valenciennes. Aujourd'hui ce pays en a en quelque sorte le mono pole; c'est la branche la plus prospère de l'industrie belge: elle donne une occupation lucrative plus de 5o,ooo femmes et jeunes filles des Flandres, dont les produits ont une importance commerciale de plus de 20 millions. La France, elle seule, achète en Belgique plus de valenciennes que tous les autres pays réunis. En 1848-1847, lorsque la cherté des grains et la. maladie des pommes de terre répandirent la misère dans les Flandres, les villages où l'on faisait des valenciennes supportèrent seuls facilement cette crise. 1 Cela vient de ce qu'à Bruges on tourne les fuseaux deux fois. A Gand, deux fois et demie; A Courtrai, trois fois et demie A Ypres, quatre fois A Alost, cinq fois. Plus on fait faire de conversions aux fuseaux, plus la valencienne est claire et estimée. I MFélix Duhayon-Brunfaut, d'Ypres. II serait injuste cependant de ne citer que ce nom; nous devons mentionner aussi la maison Pironon aîné, qui créa tant de jolies et fines nouveautés; M. Verleure, M. Hammelratb, etc. a combattu comme uo lion et c'est lui peut-être que nous devons notre victoire. Mais où est-il maintenant, fit Marie aveo impa tience, Michel où est-il donc Je l'ignore, fit l'aroher, il n'eat pas rentré aveo nous en ville et peut-êtreAh s'écria Marie je comprends tout —S'il est mort, continua l'archer, sa mort a été gloiieuseMaiie éclatait en sanglots.... Pierre de Winler, s'éoris tout i coup la jeune fille, a-t-on vu Pierre de Winler Nous l'avous poursuivi quelque temps repartit un sutrearcher et quoiqu'il ae trouvât p-es du Leemput loin des siens, nous n'avons pu l'attein dre, il en parvenu rejoindre ses compatriotes..Ah s'écria Marie, au comble delà douleur, cet homme atué Michel, mon bien-aimé... Mon Dieu, mon Dieu, que vais-je devenir maintenant Michel est mor t et |e n'étais pas lè pour reoueillir son dernier soupir.... Michel a succombé et je n'étais pas lé pour mourir avec lui..... Oh mais je veux le revoir encore, je veux l'embrasser pour Is dernière fois. Sans se faire accompagner, sans consulter persoune, elle courut au rem part qui s étend entre la porte au Beurre et la porte d'Elverdinghe. Les boulets lancés par lescanons avaieut fait de nombreuses brèches, et la haie de palissades était rompue en plusieurs endroits. La jeuue Y proise passa par une de ces ouvertures, et trouvant une petite bar que qui servait aux assiégés pour pousser des reconnaissances, elle délia l'amarre et traversa le fossé. Elle se mit aussitôt pa rcourir les taubourgs,errant aumilieu des ruines, examinant attentivement 1rs cadavres qm laissaient ça et la. Enfin elle arriva près du Leemput et découvrit le corps de sou amant. O Michel, mon bien-aimé, dans quel état ilcvais-je te revoir 1 s'écrie-t-elle, en tomhsnt i genoux et couvrant ds baisers le visage décoloré et souillé de sang qu elle inou- II y avait Londres un assortiment complet de valenciennes depuis 20 centimes jusqu'à 2,000 fr. le mètre elles étaient généialement toutes d'une exécution irréprochable et dessins gracieux et de bon goût. Celles exposées par M. Duhayon-Brunfaut étaient de la plus grand* magnificence aussi avaient-elles été désignées par le jury international, avec les points de Bruxelles du même fabricant, comme méritant la grande médaille du conseil eouncil medal). Les dentelles de M. H\mmelrath, d'Ypres, of fraient une variété de dessins et de largeur fort remarquable, depuis la valencienne la plus étroite jusqu'à la plus large; elles étaient toutes d'une belle qualité et motifs nouveaux. Les expositions de \1. SoENEN et de M. Beck étaient dignes d'attention et soutenaient la réputa tion des fabriques de Courtrai et d'Ypres. Avant de finir notre revue de l'exposition belge, nous devons mentionner un produit nouveau ap pelé guipure de» Flandretf qui se fabrique Bruges et Verviers. Le volant exposé par Mm* veuve Bousson, de Bruges, était parfaitement exécuté sous tous les rapports. Ce travail, renouvelé des genres anciens, prouve qu'on pourrait aujourd'huisi la mode l'exigeait, faire des guipures aussi riches et aussi solides qu'autrefois. 1 La pièce de valenciennes exposée par M. Duhayon- Brunfaut, du prix de 2,000 francs le mètre, est ce que l'on a fait, en dentelle moderne, de plus beau et de plus difficile; l'ouvrière, tout en travaillant douze heures par jour et en gagnant 2 5 francs, pouvait peine en faire un ceatimètrc par semaine, en sorte qu'il faudrait peu près douze ans pour obtenir une coupe de G 7 mètres. Le Roi est arrivé avant-hier, 4 heures pré cises, Ostende. Le duc de Brabant et le comte de Flandre se trouvaient la station pour le recevoir. On y remarquait aussi MM. Serruys, bourg mestre Van Iseghem, représentant de l'arron dissement, et le colonel Laserre, commandant de la place. Le Roi, après s'être reposé quelques instants au palais, est allé se promener sur la digue et sur la plage, l'ouest de la ville, avec les prin ces, la duchesse de Brabant et ia princesse Charlotte. C'est, dit-on, pour fêter l'anniversaire du mariage du duc de Brabant que S. M. s'est rendue Ostende. M. Bivort, chef de la lre division au ministère de l'intérieur, vient, sur sa demande, d'être déchargé de ses fonctions de secrétaire parti culier du ministre. Du 34 Août au 36 inclus. La proclamation de Louis-Napoléon l'armée d'Orient a été Paris le fait dominant de la journée. Elley a produit une impression fâcheuse; notre cor respondance particulière explique pourquoi. Cette proclamation du reste est venue sans à-propos, et l'on ne comprendrait guère son émission, en ce moment, si elle n'avait été faite dans le but de re lever le moral du soldat. Pour la consoler des ravages du choléra, la pro clamation impériale promet l'armée que ses pre- de de larmes. Elle crut sentir un léger mourement, il lui sembla qu'un souffle avait entrouvert les levies pâles de Michel. Une lueur d'espoir rendit des forces Marie; elle ne s'aperçût qu'alors qu'une llèche armée d'un dard aigu peiçait le côté de son amant; l'armure était bosselée par la violence du coup. Marie retira la llèche avec précaution, elle défit l'armure; Michel, la poitrine dégagée, semblait renaître la vie; une leiute plus animée colorait son visage et ses lèvres; la jeune fille le regardait d'uu œil inquiet, sans prononcer une parole, sans faire le moindre mouvement, elle osait a peine res pirer... Pauvre Marie murmura Michel d'une voix faible... Michel, Michel, a'écria la jeuue fille, oh bonheur! Michel, tu vis! 0I1 mon bien-aimé... Le jeune Yprois ouvrit les yeux, où suis-je dit-il Sur le champ de bataille, Et tu es venue me chercher ici au milieu des périls. Je suis venu te sauver mou bien-aimé. Oh Michel sans moi, ils te laissaient mourir La blessure heureusement était peu profonde, sa forte cuirasse avait amorti le eoupmais sans les secours de la jeune fille, il fut mort étouffé dans ses armes. Marie arracha son voile, déchira sa robe; elle étancha le sang qui coulait de la plaie, et fut puiser de l'eau au fossé. Michel, se sentait mieux. Cet homme m'a pris en traître, disait-il, je marchais a lui le glaive la main, au lieu de me combattre armes égales il m'a lanoé celte flèohe qu'il tenait oachée. L'infime Calme-toi, mon bien-aimé, fit Marie, Dieu punira ce méchant; il t'a protégé, toi, il t'a sauvé la vie, pareeque tu es bon, pareeque lu m'aimes. Oh mais ja me sens bien maintenant dit Michel.— Eh bien répondit Marie parlons, tichons de regagner la ville et nous serons sauvés. La suite au prochain n«j. miers coups seront décisifs. On ne risque dire ces choses-là que de les voir plus tard démenties par les faits. Il est vrai que les précédents autorisent jusqu'à un certain point cette prédiction. L'armée russe, depuis le commencement de la campagne jusqu'à Bomarsund, s'est monlrée sous un jour assez défavorable pour cela. Toutefois, les hommes d'Etat doués de quelque prudence, devraient dire comme le roseau de la fable Mais attendons la fin Louis-Napoléon rappelle la campagne d'Egypte et le mal que la peste fit l'armée. Ce n'est pas très- adroit. A Jaffa, Napoléon (le Grand) visita lui-même les pestiférés et loucha de ses propres mains leurs bubons, tout en leur prodiguant des paroles de con solation et d'encouragement. Que fait son neveu, tandis que le choléra est Paris aussi bien qu'à Varna? Il reste tranquillement Biarritz et nese dérobe même pas un seul jouràcette vie mœlibéenne, pour venir célébrer sa fêle Paris. Nous avons des nouvelles directes de Saint-Pé tersbourg elles nous apprennent que la Cour y est très-abattue, et que depuis deux ou trois mois l'em pereur Nicolas a vieilli visiblement. L'échec de Si- listrie lui a été particulièrement sensible. Toutes les classes de la population cependant sont très-portées pour la guerre, et comprennent que la paix ne sau rait être conclue sous le coup des défaites que l'armée vient de subir. Nous ne nous exagérons pas nos ressources finan cières, y est-il dit; nous savons que la France et l'Angle terre sont plus riches que nous. Cette guerre peut nous arriérer pour quelques années dans le progrès de la ri chesse nationale, mais la Russie a assez d'avenir et de forces vitales pour se relever. Elle l'a prouvé bien des fois. Sans posséder autant de ressources pécuniaires que la France et l'Angleterre, nous avons toujours assez de bras pour défendre notre indépendance, assez de pain pour nourrir nos braves troupes, assez dp laine pour les vélir et assez de fer pour les armer, et nous n'avons pas de prolétariat mourant de faim, qui réclame la droit au travail et cherche dans les révolutions le remède ses maux. Ce ne sont là que des paroles et la Russie en a été bien prodigue depuis un an. Elle doit passer aux faits si elle veut reconquérir son prestige. Il n'y a rien de nouveau de l'Espagne. Le ministère prend toutes les mesures imaginables pour mainte nir l'ordre, et ses précautions même prouvent que la situation n'a pas cessé d'être inquiétante. Un journal plus franc que les autres, le Clamor publico, n'approuve pas la création de la décoration civique. Depuis l'abus scandaleux quia été fait en ces derniers temps de pareilles récompenses, dit-il, les distinctions et les décorations ont perdu leur prestige. Il aurait pu ajouter quedepuis longtemps et par tout pays, ces distinctions n'ont de prestige qu'aux yeux de celui qui les obtient, et encore Il y a un mot là-dessus qui est très-vrai Tant vaut l'homme, tant vaut la décoration Si l'homme dé coré ne vaut rien, que peut ajouter sa valeur per sonnelle un bout de ruban Les nouvelles des Etats-Unis sont du 9 août. Le Congrès a terminé sa session, et les deux Chambres se sont ajournées au mois de décembre. Le Moniteur français publie les détails prélimi naires de la prise de Bomarsund. Sa relation peu explicative ne va que jusqu'à la journée du j5. Les autres journaux de Paris ne sont pas plus avancés que lui. C'est le i4, au point du jour, que les chas seurs de Vincennes se sont introduits dans la pre mière tour qui a succombé. Les correspondants du Journal de* Débat* disent que les Russes se sont défendus avec la plus grande énergie. Dans la nuit du i5 au 16, on a dû terminer les batteries destinées l'attaque du grand ouvrage construit en granit et armé de 68 canons distribués sur deux étages. Huit vaisseaux devaient seconder les batteries, et l'on comptait que dans l'ensemble on pourrait envoyer l'ennemi plus de 4oo boule's par minute. On comprend les ravages que devait faire une telle quantité de fer, et ceci explique le prompt résultat obtenu. Le général Bodisco et le vice-gouverneur Turn- hielm sont au nombre des prisonniers, qui ont été embarqués et dirigés provisoirement, ce qu'il parait, sur Ledsund. Un journal de Londresdit qu'ils seront envoyés plus tard en France sur un navire anglais. Une des dépêches que nous avons sous les yeux mentionne un danger sérieux couru par le général Baraguey-d'Hilliers. Un boulet aurait passé entre lui et un de ses aides-de-camp.

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2