Chronique politique. lires du cabinet ont adressé leur démission au Koi. On motive celte résolution sur un fait poli tique d'un ordre tellement élevé, que nous croyons devoir garder ce sujet une réserve complète. Voici du reste ce que nous trouvons ce sujet dans Y Émancipation Tous les membres du cabinet belge ont envoyé hier leur démission au Roi, qui est attendu ce soir Bruxelles, de retour d'Ostende, Voici ce que nous croyons pouvoir dire ce sujet Mardi dernier, MM. Liedts et Piercot sont re venus d'Ostende pour assister un conseil de ministres dans lequel la démission éventuelle du cabinet a été assez vivement discutée. M. Liedts est retourné ensuite Oslende. M. Piercot est resté Bruxelles. Vendredi malin, M. H. de Brouckere, ministre des affaires étrangères, a convoqué tous ses collè gues un nouveau conseil, qui a été tenu dans l'après-diner. M. H. de Brouckere a insisté sur la nécessité d'une retraite immédiate et collective. Cet avis a prévalu, et, le soir même, tous les ministres ont adressé leur démission S. M. (Étoile Belge.) L'Association libérale de Bruxelles s'est oc cupée mardi soir, eu assemblée générale, de la révision de son règlement. Des remerciements votés par acclamation la commission qui s'est occupée de cette révision, ont terminé la sé ance qui a duré de huit heures uu quart minuit et dem. Après d'assez longs débatsqui ont porté principalement sur des questions de rédaction et d'interprétation, et auxquels ont pris part MM. VerhaegenGuilleryPrévinaire, Van Schoor, etc., l'assemblée a décidé qu'elle main tiendrait les articles relatifs son programme tels qu'ils existaient dans son ancien règlement, en y ajoutant toutefois l'expression de sa volonté de maintenir l'organisation de la bienfaisance d'après les principes consacrés par la législation existante. Elle a adopté les propositions de la com mission de révision relativement la création de la commission électorale et au nouveau mode de présentation des candidats. Les mem bres ne pourront plus prendre part au choix des candidats que pour l'arrondissement, le canton ou la commune où ils out leur domicile. L'acceptation d'une candidature sera regardée comme une adhésion au programme, mais la Société restera libre d'exiger ou de n'exiger point d'engagement spécial de chaque candidat. Les membres de Y Association ne seront plus obligés, sur l'honneur, par le règlement, d'ap puyer les candidats choisis; le règlement nou veau se borne dire que les membres de Y Association réuniront leurs efforts pour faire réussir les candidats proclamés. A minuit et demi, 1 c poil a été ouvert pour le vole sur l'ensemble des modifications. Il a été clos mercredi soir 9 heures. Les modi fications ont été définitivement adoptées par la Société. Six membresseulemenlont volé contre. L'Association sera convoquée la semaine prochaine en assemblée générale, pour pro céder la nomination de son comité adminis tratif composé, aux termes de son nouveau règlement, de neuf membres, et celle de la commission électorale composée de seize mem bres. Une correspondance d'Ostende, adressée Y Indépendance, lui annonce que le roi Léopold, déférant une gracieuse invitation de S. M. l'empereur des Français, s'embarquera diman che ou lundi Oslende pour Calais où se rendra d« son côté l'empereur Napoléon. Du Vf Août au 30 Inclus. Le gouvernement français fait publier le texte des déclarations échangées le 8 août Vienne, entre l'ambassadeur de France, M. de tiourgneney, et M. de Buol, ministre des affaires étrangères d'Autriche. On sait que ces notes énumèrent les conditions auxquelles la France, l'Angleterre et l'Autriche consentiraient traiter de la paix avec la Russie. Ces conditions se trouvaient dans la dépêche de M. Drouyn de Lhuys, que nous avons reproduits. 11 y a toutelois une différence h signaler. La dé pêche de M. Drouyn de Lhuys M. de Bourqueney portait: Que le traité du i3 juillet 1841 devrait être revisé de concert par les hautes parties con- tractantes, dans un intérêt d'équilibre européen et dans le sens d'une limitation de la puissance de la Russie dans la Mer-Noire. Le paragraphe 3 des notes du 8 août se borne dire que la paix ne serait pas rétablie sur des bases solides et durables si le traité du i3 juillet i84i n'était pas revisé de concert avec les hautes parties contractantes, dans un intérêt d'équilibre euro- péen. Ainsi, la condition de limitation de la puissance russe dans la Mer-Noire, n'est plus exigée; on sup pose qu'elle a disparu des notes du 8 août, dans une pensée de conciliation et titre de concession laite la Prusse. On dit maintenant, par suite de cette concession, que la Prusse a adressé une dépêche au Cabinet de S'-Pétersbourg, pour appuyer les notes échangée» Vienne, auxquelles par conséquent elle donuerait une adhésion implicite. Le gouvernement français n'a pas encore publié le rapport officiel sur la prise de Bomarsund. Nous publions ce que nous avons trouvé de plus intéres sant sur ce fait d'armes, dans les journaux de France et d'Angleterre. Ce récit se termine par deux lignes qui constatent un fait très-important c'est que les remparts de granit n'ont pas tenu contre les canons de gros calibre. Les hommes du métier s'en dou taient, mais les opinions étaient partagées: les uns prétendaient que ces immenses blocs de granit accu mulés si grands frais étaient pour ainsi dire invul- nérablesaucanon; les autres affirmaient au contraire que le système était radicalement mauvais, que ces masses ne résisteraient pas au boulet, et qu'avec les éclats terribles qui devaient s'en détacher par le choc des projectiles, les fortifications murailles et embrasures de granit seraient bien vite rendues inhabitables. La question semble aujourd'hui résolue en faveur de la dernière opinion. Les ruines produites en si peu de temps Bomarsund, fourniront de précieux éléments de calcul sur les moyens de résistance que possèdent les forteresses de Sveaborg et de Cron- stadt, qui sont, elles aussi, construites en granit. L'état dans lequel les Russes ont rendu les forts de Bomarsund, est tel, qu'on doute qu'il soit possi ble de les réparer complètement avant les gelées. C'est au moins une opinion très-accréditée sur la (lotte et dans le corps expéditionnaire; aussi, assure- t-ou que généraux et amiraux se sont réunis pour demander leurs gouvernements respectifs de faire sauter ce qui reste de ces fortifications. Quel que soit le tour que prennent les événements, il n'y a pas craindre que les Russes essaient de s'y rétablir il suffira toujours de quelques bâtiments légers pour renverser tous les travaux que l'on voudrait y faire. En attendant de nouvelles instructions de leurs gouvernements, les généraux et amiraux allaient, dit-on, faire une reconnaissance de Hango, de Sweaborg, de Revel. La prise de Bomarsund a fait tomber aux mains du général Baraguey-d'Hilliers, divers documents émanés du gouvernement russe, et parmi lesquels se trouvent les instructions adressées au colonelTu- rugelm, spécialement adjoint au gouverneur d'Abo, pour le gouvernement des îles d'Alarid, dans la pré vision d'une attaque contre cet archipel. Ces instructions recommandaient cet officier de visiter en personne la principale de ces îles, d'étu dier l'opinion des habitants, de stimuler leur esprit guerrier et de les exciter la défense; d'étudier les côtes, d'en fortifier les points où une descente serait facile, de prendre enfin toutes les mesures néces saires pour empêcher un débarquement. Le gou vernement mettait sa disposition pour armer les habitants, s'il le jugeait convenable, des carabines et des munitions. Enfin, arrivant l'hypothèse d'un débarquement opéré avec succès, ces instructions ajoutaient Dans le cas où l'ennemi s'emparerait d'une ou de plusieurs îles, on laisse votre jugement, le soin d'orga niser des détachements de partisans sous le commande ment de chefs locaux ou de sous-officiers des bataillons de chasseurs; de construire des brûlots, et cela peut s'exécu ter; de faire des éclaircics dans les îles; de détruire les routes, ponts, passages et habitations; d'organiser les incendies des forêts; en un mot, de tenter tout ce qui peut faire du mal l'ennemi. Le maréchal Espartero se lance de plus en plus dans le mouvement révolutionnaire. 11 a accepté la présidence du Cercle deVUnion, dont le programme consacre le suffrage universel et toutes les folles conceptions que le parti socialiste démocratique le plus avancé, voulait appliquer la France après 1848. Le Cercle de l'Union demande aussi que la Reine-mère comparaisse devant les Corlès, pour rendre compte des crimes dont l'opinion publique -l'accuse; que sa pension lui soit retirée, et le séques tre mis sur ses biens et sur ceux de son mari. Les nouvelles directesdeConstautinople vont jus qu'au 15 de ce mois; elles n'annoncent pas encore le départ de l'expédition pour la Crimée, mais seule ment des préparatifsqui continuent. On ne sait rien de sa destination, mais on croit de moins en moins qu'il s'agisse de Sébastopoî. Les uns pensent que l'expédition opérera vers les bouches du Danube simultanément avec l'armée de terre, qui s'avan cerait dans la Dobrudscha pour en chasser complè tement les Russes et pour occuper les deux rives du fleuve. D'autres croient qu'il s'agit de s'emparer d'Odessa; d'autres enfin se rabattent sur Kaffa ou Anapa. Nous savons par une dépêche de Vienne, qu'Omer- Pacha est entré Bucharest le 22. Il a adressé une proclamation aux habitants, dans laquelle il déclare qu'aucun d'eux ne sera recherché pour ses opinions ou ses actions favorables au Russes pendant leur occupation. L'emprunt d'Autriche obtient un succès vrai ment extraordinaire. A la date du 22 de ce mois, les souscriptions dépassaient le chiffre de 43o millions de florins. Ce que voyant, le gouvernement a pris la résolution de fixer d'une manière absolue un délai de quatre ans pour les versements dans les caisses de l'Etat, et de refuser toutes les souscriptions au- delà de 4âo millions. Celte mesure a été prise parce que si ce chiffre était dépassé, il faudrait, aux ter mes du prospectus de l'emprunt, un délai de cinq ans pour achever les opérations, et ce délai ne peut être accepté pour plusieurs motifs, disent les feuil les de Vienne. La conférence des délégués du Zolverein se tien dra cette année Darmstadt, et s'ouvrira le i5 sep tembre prochain. Elle n'aura pas s'occuper des questions de tarif, mais seulement de questions d'administration intérieure. Espartero ira—t—il jusqu'à la république? Ledécret de convocation des Cortès, en mettant la question dynastique hors de discussion, n'a-t-il fait qu'une déclaration hypocrite? On peutse faire ces questions quand on a lu une brochure qui vient d'être publiée Madrid, et dont l'auteur, M. Fernando Garrido, rapporte la déclaration suivante, fait en plein club de l'Unionpar M. Ailende Salazar, ex-aide de camp du duc de la Victoire, maintenant ministre de la marine: Espartero vient, bien décidé assurer pour toujours les libertés de la patrie. Ne nous fions pas de vaines promesses. J'étais tout jeune alors, mais je me rappelle avoir entendu dire Ferdinand VII Marchons fermementet moi le premier, dans le sentier constitutionnelet aprèa, on pendait Riégo sur la place de la Cebada. Nous ne devons pas voir se répéter de pareilles choses l'Espartero d'aujourd'hui n'est pas celui de 1843. Je puis vous assurer qu'il est résolu conso lider définitivement le triomphe de la révolution et devenir le Washington de l'Espagne. Ce premier mot des partis, dit le correspondant de la Pressetrouble le calme politique dont on es pérait jouir jusqu'à la réunion des Cortés, et le fait serait encore plus grave si la brochure avait été, comme on le prétend, écrite sous une inspiration officielle. En attendant, s'il faut en croire la Correspon dance Haoas, Espartero montre, l'égard de la Reine-mère, le plus mauvais vouloir. Presque tous les ministres, dit cette correspon dance, voudraient favoriser et hâter le départ de la reine Christine; mais ils rencontrent une forte op position de la part du président du conseil, Ballo- mero-Espartero, et de son aide de camp et ami, le ministre de la marine, M. Allende-Salazar. Aux yeux de ces deux ministres, il y aurait danger de se dépopulariser en contrariant le vœu national, forte ment exprimé cet égard; telle est du moins leur pensée personnelle. Le Siècle conteste le fait et prétend au contraire que leduc delà Victoires'est exprimé avec beaucoup de modération au sujeLde la Reine-mère. II aurait

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2