F. Piescot.
Chronique politique.
M. le due de Montebello, aide-de-eamp de
Louis-Napoléon, est arrivé hier malin, Brux
elles, chargé d'une mission particulière auprès
du Roi. Il a été reçu par S. M. 1 heure au
palais de Bruxelleset doit repartir ce matin
pour Paris.
Le bruit court que l'Ëmpereur des Français
ne voulant pas rester en arrière de bons pro
cédés vis-à-vis de notre souverain, viendra ren
dre visite la famille royale lors de son prochain
séjour Tournai.
On lil'dans VÉmancipation
Les ministres présents Bruxelles se sont
réunis aujourd hui chez M. H. de Brouckere. M.
Piercot, de retour de Liège, a assisté ce con
seil. donl.les délibérations ont^été tenues très-
secrètes.
Rien ne transpire encore au sujet de la
pensée royale. Mais onfcroit assez généralement
que y Indépendance était bien informée lors
qu'elle annonçait que| l'intérim ministériel se
prolongerait encore quelques semaines.
L'Émancipation fait entrevoir en ces termes
que le parti clérical n'accepterait pas en ce mo
ment le pouvoir.... s'il lui était offert.
Certains journaux profitent de la crise pour
redoubler d'invectives contre l'opinion conser
vatrice et ses membres les plus éminensdont
ils paraissent redouter les ambitieuses menées.
Si ces attaques en tous cas fort prématurées
sont inspirées par une frayeur sincère et non
par l'odieux désir d'égarer d'avantage l'opinion
publique, nous pouvons rassurer pleinement
nos adversaires.
Ils sont trop verts, dit-ilet bons pour des
goujats.
"—S» O H m
Le conseil communal de Courtrai a pris des
mesures pour rassurer les cultivateurs, que les
troubles auraient pu éloigner du prochain mar
ché. On parait craindre que la visite que le
Roi et sa famille doivent faire cette ville, ne
soit ajournée.
Un arrêté royal du 20 août approuve les dé
libérations des 8 et 11 juilletpar lesquelles le
conseil provincial de la Flandre Occidentale a
autorisé l'établissement 1" Dans la ville d'Y près,
d'une foire pour toute espèce de bétail, le mer
credi qui précède le dimanche de Pâques; 2°
Dans la ville de Thielt, d'une foire aux chevaux,
la veille du jour des Cendres 3° Dans la com
mune de Saint-Genoisd'un marché d'étoffes,
de volailles et d'autres objets de consommation,
le mardi de chaque semaine, et deux foires an
nuelles aux chevaux et aux bestiaux qui se
tiendront, la première, le mardi qui suit le
dimanche avant le 24 juin, la deuxième, le
mardi qui suit le troisième dimanche de sep
tembre.
Ouverture de la ehasse.
Le ministre de l'intérieur, vu les avis des dé-
pulations permanentes des conseils provinciaux
sur l'ouverture de la chasse en 1854;
Vu l'art. 1* de la loi du 26 février 1846 sur
la chasse
Arrête
Art. lr. L'ouverture de la chasse est fixée au
6 septembre, dans les provinces d'Anvers de
RrabantFlandre OccidentaleFla'ndre Orien
tale, Limbourg et Luxembourg.
Dans le Hainautau 6 septembre, pour la
partie de la province située sur la rive gauche
de la Sambre, et au 14 septembre pour l'autre
partie de la province.
Dans la province de Liège, au 6 septembre,
pour la partie de la province située sur la rive
gauche de la Meuse et pour tout le territoire des
villes de Liège et de Huy, et au 14 septembre
pour la litre partie de la province.
Dans la piovince de Naraur, au 6 septembre,
pour la partie de la province située gauche de
Meuse et de la Sambre y compris le terri
toire de la ville de Namur, et au 11 septembre
pour la partie qui se trouve entre ces deux ri
vières et sur la rive droite de la Meuse.
Toutefois, la chasse au chien courant ou au
lévrier n'est permise qu'à dater du quinzième
jour après les époques fixées ci-dessus.
Art. 2. Lorsque la neige permet de suivre le
gibier la piste, même sur une partie du terri
toire de la commune, la chasse est suspendue
et ne reste autorisée que dans les bois, les marais
et le long des fleuves ou rivières.
Art. 3. MM. les gouverneurs des provinces
sont chargés de l'exécution du présent arrêté,
qui sera inséré dans les Mémoriaux adminis
tratifset affiché dans toutes les communes du
royaume. [Moniteur.)
Bruxelles, le 30 Août 1854.
Un arrêté royal autorise la commission admi
nistrative des hospices civils de Langhemarck
accepter le legs d une somme de 4.000 fr. qui
lui est fait par la vicomtesse de Patin épouse
du sieur Dujardin, propriétaire Bruges, selon
testament mystiqueen date du 2 mars 1851
déposé en l'élude du notaire Fraeys, Bruges.
A Menin, l'émeute qui a éclaté hier de grand
matin a eu un triste résultat. Un grand nombre
d'ouvriersd Halluin. principalement lesfemmes,
descendirent dans la vdle et contribuèrent au
pillage de six boutiques de boulangers. Ils se
sont rendus aussi, dans le même but, au moulin
de M. Petit, mais n'ayant pu ouvrir la porte, ils
durent se retirer sans faire aucun dégât.
M. le lieutenant, commandant la gendarmerie
de l'arrondissement, qui avait veillé Courtrai
avec ses hommes jusqu'à 3 heures du matin, a
dû partir pour celle ville sept heures avec
toute la brigade de Courtrai.
Nos gendarmes sont revenus hier vers le soir
Courtrai amenant prisonnières sept femmes
qui ont été écrouées la prison de la rue Persil.
Celle nuit une compagnie du 4" est arrivée
Menin. La ville est actuellement tranquille.
Mouscron a eu aussi sa petite émeute. Mardi
après-midi, la populace s'est introduite dans la
maison d'un facteur en grains, qui passe pour
avoir fait des achats considérables. On lui aurait
indubitablement fait un mauvais parti, s'il n'é
tait parvenu s'échapper. Il se rendit Cour
traioù plusieurs hôteliers, en présence de
l'émeute qui grondait dans les rues, refusèrent
de le loger.
On parlait mardi, dans les groupes de la
Grand Place, d'aller le relancer jusque dans
l'hôtel où on le croyait tort cependantré
fugié.
Un individu de Mouscron, a été conduit la
maison d'arrêt de Courtrai.
Le Roi est parti hier 2 heures pour Ostende.
S. M. est accompagnée de MM. les généraux
Prisse et de Liem, aides-de-camp: du lieutenant-
colonel d'Hanins de Moerkerke officier d'or
donnance, et du lieutenant-colonel Goelhals,
aide-de-camp du duc de Brabant.
M. le comte de Montebello, aide-de-camp de
l'empereur des Français, en mission extraor
dinaire auprès du Roi, et qui doit accompagner
S. M. Calais, a pris place dans le convoi royal.
Comme nous l'avons dit, le Roi et S. A. R.
le duc de Brabant s'embarqueront ce matin
Ostende pour Calais, avec les officiers que nous
venons de nommer. S. M. descendra Calais,
l'hôtel Desaint. [Indép.)
L'Association libérale de Bruxelles vient de
procédér la nomination des neuf membres
qui, d'après son nouveau règlement, doivent
composer son conseil d'administration.
Le poil a été ouvert mercredi et fermé jeudi
soir, neuf heures. MM. Verhaegen, De Bonne,
Orls, Van Schoor, Thiéfry, Prévinaire, Guillery
(Jules)Ch. Morel et Fousny ont été nommés.
Ce comité choisira dans son sein un président,
deux vice-présidents, un trésorier et un secré
taire.
On 31 Août nu 3 Septembre Inclus.
Il n'est pas du tout probable que l'expédition
pour la Crimée soit partie le ao de ce mois. Les nou
velles directes de Constantinople, qui sont du 17,
fixent bien cette date, mais des correspondances du
même jour disent, et ceci est plus vraisemblable,
que l'expédition a été renvoyée aux premiers jours
de septembre. Ou dit d'ailleurs que ce retard est
motivé sur le ravage du choléra. Le Journal de Con
stantinople assure que deux mille hommes y ont
succombé, ce qui suppose que le terrible fléau en a
atteint, au minimumcinq ou six mille.
Les lettres de Varna sont contradictoires quant
aux causes de l'ineendie: les unes persistent l'at
tribuer h la malveillance; les autres confirment ce
que nous avons dit, que le feu aurait pris chez un
liquorirte qui aurait impi udemment approché une
lampe d'un tonneau cnnteuanlde l'alcool. Cette der
nière version est celle de la correspondance du Cour
rier de Marseille, laquelle évalue la perle uoe
dizaine de millions, chiffre qui lui paraît cependant
exagéré.
Une dépêche de Marseille annonce l'arrivée de
VEuphratsavec des nouvelles de Constantinople du
10. Elles ri'uiit Irait qu'à l'arméed'Asie et parlent de
la défaite de Séliin-Pacha, le 29 juillet, la suite de
laquelle les Russesauraieul occupé la villede Bayezid.
L'armée turque eu Asie est mal commandée,
mal pourvue, et ce n'est pas là que rien de décisif
peut se passer. Aussi, nous en occupons-nous peu.
Il est avéré d'ailleurs que les victoires et les défaites
dont on nous parle de temps autre, ne sont guère
que des escarmouches.
Du Danube rien d'important. La retraite dts Rus
ses continue en Valachie, mais lentement, et ils oc
cupent encore les points principaux de la Moldavie.
Ou- annonce qu'un camp de yo mille hommes
venus de Kiew et de Moscou, se forme près
d'Odessa.
Le Moniteur tcurlembergeoie confirme la nouvelle
déjà donnée, d'un arrangement intervenu entee le
Saint-Siège et le gouvernement du grand-duché de
Bade. Voici quelles sont, d'après cette feuille, les
conditions de l'arrangement
L'archevêque de Fribourg recouvre sa liberté
complète; toutes les poursuites commencées et les
peines prononcées contre des ecclésiastiques qui
n'ont obéi qu'aux ordres de l'Église, sont annulées;
il en sera de même des excommunications et des
peines ecclésiastiques prononcées par l'autorité ec
clésiastique contre les employés de l'Etat.
L'archevêque aura, provisoirement, le droit de
nommer aux fonctions ecclésiastiques; quant ce
qui concerne l'administration des biens ecclésias
tiques, on s'en tient au etatu quo ante.
Parmi les personnes qui ont succombé Naples
sous les coups de l'épidémie régnante, il y a le che
valier Raffaele I.ongohardi, ministre de grâce et jus
tice. Une ordonnance royale le remplace, ad intérim,
par M. Luigi Pionati, conseiller la Cour de cassa
tion. M. Pionati n'a d'antécédent/ politiques d'au
cune sorte: aussi, l'on ne peut rien préjuger sur la
signification de sa nomination.
Tout l'intérêt des nouvelles se porte aujourd'hui
sur l'Espagne. Le 34» Madrid, on s'attendait une
journée. La garde nationale et la garnison étaient
sous les armes disposées se mesurer contre le parti
républicain. L'irritation de celui-ci est extrême,
cause des mesures prises par le gouverneur civil de
Madrid.
Par un premier bando, M. Sagasti avait enjoint
aux journaux de fournir le cautionnement exigé par
la loi de 1837,ou de cesser leur publication par un
second bandoil a préludé la fermeture des clubs,
en décidant que les électeurs seuls pourraient pren
dre part aux réunions électorales. Enfin, il se mon
trait disposé, ainsi que le ministère lui-même,
ordonner la dissolution du cercle de y Union patrio
tique. Lés membres de ce cercle ont réclamé contre
ces mesures; ils ont été éconduits. De là, la fermen
tation qui régnait Madrid le a4, mais qui n'a pas eu
de suite, ce qu'il paraît, car nous avons des nou
velles télégraphiques du 27, qui gardent ce sujet
un complet silence.
Du reste, la garde nationale soutenait le gouver
nement contre les anarchistes, et le journal qui vou
lait paraître malgré le bando de M. Sagasti, a vu ses
bureaux envahis et sa distribution rendue impos
sible.