Chronique politique.
L'uniforme de celte garde d'élite esl admi
rable; il se compose d'une tunique de drap fin,
bleu de ciel, collet auaaranlhe, galonné d'or
sous le menton; les épauleltes sont en or; le
casque en argent, cimier d'or et plumet
blanc pour les simples gardes aigrette poul
ies officiers, porte la plaque la lettre N en
tourée d'une gloire. Tous portent les fourra
gères et la dragonne d'or, la culotte blanche,
les bottes l'écuyèreetlesgantsà revers blancs.
Cet uniforme se rapproche beaucoup de celui
des trabans autrichiens; cheval les cent-
gardes produisent un effet très-imposant; l'arme
n'est pas complètement organisée; l'empereur
en a fait venir une trentaine pour les montrer
au roi.
A la porte de l'hôtel Brighton était rangé un
bataillon de la garde impériale, dont le camp
est établi de l'autre côté de la ville le long du
quai, encore une innovation ou plutôt une ré
surrection impériale; ils portent le bonnet
poil tresse blanche et plaque de cuivre
l'aigle; l'uniforme est bleu foncé avec plastron
de drap blaoc. Les voltigeurs portent la culotte
et la guêtre impériale.
Après avoir pris une légère collation l'hôtel
Brighton, les deux souverains sont allés pied
inspecter une batterie d'artillerie établie devant
la gare du chemin de fer de Paris Boulogne,
puis ils sont rentrés l'hôtel, pour n'en plus
sortir jusqu'au moment de l'embarquement qui
a eu lieu 6 heures 20 minutes.
Le Rubiscommandé par M. le colonel
Lahure et le capitaine Michel, était venu de
Calais deux heures, et attendait la marée
haute. Le roi a été conduit jusqu'au'port par
l'empereur; tes deux souverains se sont donnés
la main, et se sont salués au bruit des accla
mations d'une foule immense.
Le départ a été salué de 101 coups de canon.
La tiaversée a été des plus heureuses Le
Rubis a abordé Ostende minuit moins 20
minutes. Des voitures de la cour attendaient le
roi et le duc de Brabant, qui sont allés direc
tement au palais A 1 heure la famille royale
est repartie pour Bruxèlles.
Calais tous les officiers de la suite des deux
monarques ont reçu les décorations de leurs
ordres respectifs.
Un incendie a réduit en cendres, le 4 de ce
mois, vers le soir, une maison deux demeures,
occupée par Jean Mievloo et Ange Maxis,
journaliers, Boesinghe. La perte causée par ce
sinistre, qui est attribué I imprudence, s élève
1000 fr. Rien n'était assuré.
Un incendie que l'on attribue la malveil
lance, a réduit en cendres, pendant la nuit du
5 au 6 de ce mois, la ferme occupée par le
sieur Roomers, Pierre, sous Ylamerlinghe.
L'Émancipation a trouvé un moyen d'affer
mir l'ordre social, c'est la simplification admi
nistrative. D'après elle, on ne fait des révolutions
que pour avoir des places quand on n'en a pas.
Comme le confrère appartient au parti conser-
r—
de Wmter, le Gautois, comparaître devant son tribunal. L'accu ce
y avait paru conduit par un pelotou de la garde bourgeoise* les
privations et le manque d'air avaient altéré sa santé, mais son regard
avait conservé toute sa fierté, toute son arrogance
Pierre de Wmter, dit Christian Loiin, chef du magistrat de la
ville avec le titre deYoogd, vous êtes accusé d'avoir assailli traîtreu
sement Michel Van Hart et Marie Fierin daus les envirous du
Zaeibof et d'avoir teulé de les as>assiner Qu'avcz-vous répondre.
Rica, fit dédaigneusement l'accusé; je suis bourgeois de Gand. je
ne dois répondre qu'à mes pairs. Tu n es plus que noire prison
nier, en vertu du droit de mancipiumdit Christian Lolin, as-tu
quelque chose alléguer pour ta defense Riuu, répondit Pierre.
Ce que j'ai fait je le ferais encore j'ai été outragé, j'ai voulu me
vnnger et, en mourant, je n'aurai qu'un seul regret, celui de n'avoir
pu mener ma vengeance bonne fin. Il avoue son crime, dit le
chef du magistrat en se tournant vers ceux qui l'assistaient dans ce
procès, il ne nous reste qu'à prononcer la sentence. Pierre deWinler
fut ramené en prison.
Uo éehafaud et un gibet furent dressés sur la Grand'Place, en
face de la console saillante que l'on voit encore entre deux croisées
de l'aile gauche de la Halle. ^1)
(I; Cette console est destinée rappeler le souvenir d'un crime
affreux qui fut commis lors de la construction du bâtiment. Deux
ouvriers père et fils étaient employés aux travaux; le ni» ayant oonçu
de la jalousie de ce que son père gagnait par joui un déni* de plus
que lui, se souilla d'un parricide.
valeur qui a bouleversé le pays eu 90 et 1830,
tandis que notre parti, joséphiste ou orangisle,
était partisan de la dynastie régnante, nous
déclarons notre ignorance en même temps que
sa science sur les véritables motifs qui animent
les révolutionnaires de tous les pays. Donc,
nous n'avons pas d'objection contre sa théorie,
nous croyons Yexperto Roberto.
Cette maxime admise, nous pensions que
notre confrère, un ennemi si acharné de la
révolution espagnole, qui ne s'est pas faite pour
donner des places aux conservateurs belges,
allait engager les nombreux fonctionnaires de
son parti que le ministère destitutionnel a lais
sés en place, prendre l'initiative de la simpli
fication administrative, etendonnanteux-mêmes
leur démission. Nous étions loin de compte,
XÉmancipation conclut au contraire la
complication administrative entre les mains de
ses partisans, pour le rappel au pouvoir du
parti vertueux.
Cependant, il n'y a peut-être ici qu'une appa
rente contradiction qui disparaîtrait en appli
quant la théorie du bien et du malet en est-il
des fonctions comme de la presse et de l'ensei
gnement? 11 y aurait alors les fonctionnaires du
bienc'est-à-dire catholiques, qu'on ne peut
trop multiplier, et il y aurait les fonctionnaires
du malc'est-à-dire libéraux, dont on ne peut
trop réduire le nombre puisqu'on ne peut pas
le supprimer tout-à-fait.
Dans tout cela, il est triste, pour le parti con
servateur d'avoir tous les bouleversements
historiques de la Belgique dans son passé. Cette
circonstance nuit l'effet de ses plus belles
tirades contre les révolutions qu'il ne fait pas-
lui-même, et contre la soif des places chez les
autres. Gazette de fllons.")
Du 3 Septembre au 6 inclus.
Tous les journaux de Madrid ont prolesté contre
la restriction posée dans le préambule du décret de
convocation des Cut lés, relativement la question
dynastique. Les feuilles les plus avancées veulent
que cette restriction disparaisse, parce qu'il leur
convient que la monarchie soit renversée; les feuilles
monarchiques ont protesté de leur côté, afin de
maintenir intact le principe de la souveraineté du
peuple. II s'en suit que pour le moment, la dynastie
n'a d'appui d'aucun côté.
Devant cette protestation universelle, le duc de la
Victoire, avec la perspicacité politique et la fermeté
qu'on lui connaît, a retiré celte restriction ou peu
près. 11 a déclaré que le gouvernement avait voulu,
non pas poser un principe, mais émettre une opinion
et donner simplement urç conseil. C'est la Preste de
Paris qui certifie le fait et cela ne nous surprend pas.
On peut donc tenir pour certain que les Cortès
n'aurout aucun égsrd la restriction, et si elles
maintiennent le trône d'Isabelle II, ce que nous
croyons du reste, car en dehors de cela, il n'y a que
ruine et malheur pour l'Espagne, ce n'est pas
Espartero que la Reine en devra avoir obligation.
Le Journal de Suint Pétersbourydu jî août, an
nonce l'arrivée dans la capitale de Russie, le 4 août,
des prisonniers de guerre suivants le vice-amiral
de la flotte turque Osman-Pacha, venant de Moscou,
Les préparatifs ét.ient achevés, le bourreau était prêt. Au bas de
l'échafaud étaient rangés les freres de l'ordre des réaollcts et les
metitbies de la confrérie des pénitents blancs. Cas derniers, vêtus
de longues robes blanches, avaient la tête couverte d un oapuchon
qui leur voilait entièrement le visage. Deux ouvertures étaient
pratiquées S 1 endroit des yeux. Tous portaient des cierges allumés,
une immenae croix était plantée en face de léhafaud; deux com
pagnies de bourgeoisarinés entouraient les récollets et les pénitents;
ils couienait-nt le peuple toujours avide de oe» lugubres spectacles.
Pierre de Wmter entouré de 12 piètres vêtus de leurs surplis, parut
aur l'écbafaud. Un greffier s'avança vers le tondamné et, déroulant
uu parchemin auquel pendait un grand sceau de cire rouge, il lut la
condamnaliou suivante
Mous, tuteur tvoogd), échevins et conseillers Iraeden der kamerj
composant le magistrat d'Ypres, savoir faisons, tous:
Oui les aveux de Pierre de Winier, accusé d'avoir tenté le 4'jour
du mois dejuillet dernier, d'assassiner traîtreusement Micbel Van
Uart et Marie Fierin de cette ville, daus les environs du Zaeibof
L'accusé recounu coupable de ce crime; en vertu tant de nos pri-
vilegesque des pouvoirsà nous donnés par notre seigneur le vicomte
d'Ypres, avons condamné le dit Pierre de Winier a être dépouillé
ignominieusement de ses armes, recevoir de la main du bourreau
deux cents coups de verges, et i être pendu haut et coort jusqu'à ce
que mort t'en suive.
En foi de quoi nous avons scellé la présente condamnation du
soeaude la ville.
Lm «Ae ou prstkain
accompagné des capitaines de vaisseaux Osson-Bey
et Ali-dey, et de l'enseigne Hali-Ellendi.
L'Invalide russe publie le rapport du général prin
ce Bebouioff, sur la défaite de l'armée tut que d'Asie,
en avant de Kars, ai juillet (5 août). Nous avons eu
tort de croire qu'il ne s'agissaii, comme daus les
autres affaires sur ce point, que d'une simple escar
mouche. L'action s'est engagée entre i8,o<>o Russes
d'une part, et 6o mille Turcs de l'autre. Ce dernier
chiffre a été probablement exagéré par le prince
Bebouioff. Quoiqu'il en soit, les Busses ont eu le
dessus et les Turcs ont été forcés de battre en re
traite, en laissant deux mille morts sur le ch tmp de
bataille. L'action a duré quatre heures.
Les armées alliées comprennent le besoin de ren
forcer l'armée tuique de ce côté. Le Moniteur fran
çais dit que peut-être, Kars et Érzeroum seront
bientôt occupés par les armées anglo-françaises.
C'est encore l'Espagne qui nous envoie la nouvelle
la plus intéressante de la journée. Nous avons dit les
griefs du parti républicain contre le gouvernement
et les craintes qu'on avait pour le 24. L'agitation a
continué sourdement, jusqu'au 2g, mais ce jour-là
le mouvement a éclaté et les pavés replacés peine
dans les rues de Madrid, ont servi de nouveau élever
des barricades. La garde nationale et la garnison ont
dû faire le coup de fusil contre les émeutiers; ces
derniers ont été comprimés.
Les détails manquentencore,car le télégraphe seul
a parlé. Nous savons seulement que le départ de la
Reine-mère a été le prétexte de cette levée de bou
cliers. Il est supposer que jusque-là le parti déma
gogique ne s'était pas senti asse'/ fort pour agir seul,
qu'il aura exploité les haines populaires propos
du départ de la reine Christine, et trouvé des auxi
liaires parmi ses ennemis.
Déjà le a5, deux rédacteurs de la Vvix des Barri
cades avaient été arrêtés par ordre du gouverneur
civil de Madrid.
On dit que le gouvernement était décidé dès le a5,
taire partir tout prix la reine Christine, mais
qu'en même temps, afin de donner une demi-satis
faction ses ennemis et de protéger son départ, on
devait décréter la suspension de paiement de sa pen
sion et la saisie de ses biens jusqu'à ce que les Cor
tès aient statué. Telle était du moins la version qui
circulait.
Les journaux français disaient hier que les prin
cipaux capitalistes de Madrid avaient avancé 56
millions de réaux (14 millions de francs) au gouver
nement. Le fait est qu'Espartero leur a demandé
celte somme, qu'il a présidé lui-tnême la séance où
il les avait convoqués et où le ministre des finances
leur a fait l'exposé de la situation financière. Mais
la somme n'a pas été accordée; la demande a été
seulement renvoyée l'examen d'une commission.
Les nouvelles relatives au prince Napoléon sont
contradictoires. Tandis que les uns prétendent qu'il
est guéri de ses accès de fièvre, et qu'il va retourner
l'armée, d'autres, et notre correspondant de Paris
est du nombre, disent qu'il va rentrer en France.
Le duc de Cambridge a été malade aussi, mais
d'uu érysipèle que l'on dit sans gravité.
M. le général russe comte Beukendurff doit arri
vera Berlin aujourd'hui jeudi, de Saint-Pétersbourg.
11 estatteudu depuis plusieurs jours avec impatience,
parce qu'on le suppose porteur de la deruière ré
ponse de la Russie. De Berlin, M. de Benkendorff
devra se rendre Pulbus, où se trouve le Roi, en
sorte que nous ne saurons rien de sa mission d'ici
trois ou quatre jours.
On sait que depuis que les puissances ont pris des
mesures pour mettre fin l'insurrection grecque, le
roiOthon se trouve pour ainsi dire en tutelle, et que
ses ministres lui ont imposé bien des mesures aux
quelles il répugnait. L'Autriche a trouvé que les
choses étaient poussées trop loin. On annonce
d'Athènes qu'elle a rappelé son ministre pour avoir
outrepassé ses instructions et encouragé tout ce qui
s'est fait contre le Roi. L'autricbe aurait réclamé en
même temps Paris et Londres, contre la manière
dont on agissait envers la royauté grecque. Les gou
vernements de France et d'Angleterre ont reconnu,
paraît-il, que leuis ageuts n'avaient pas gardé assez
de mesure; les ministres de ces deux pays Athènes
vont prendre des congés, et l'on suppose que ce
seront des congés définitifs.
L'épidémiea redoublé d'inlensite au Pirée, où l'on
comptait, la date des dernières nouvelles, 45°
malades. Les trois quarts des habitants ont fui la
ville. Athènes a été préservée jusqu'ici.
Le pacha d'Egypte est parti d'Alexandrie le i4>
pour aller recevoir son investitureàConstantinople.
Nous savons déjà par le télégraphe qu'il y est arrivé
et qu'il y a été très-bien accueilli. Avant son départ,