Chronique politique. paraient. Le Sancho ignore sans doute que les' anciennes récoltes sont consommées, qu'il y a. en réalité, pénurie, malgré la beauté de la ré colte nouvelle et que le commerce, dont on veut entraver la liberté, peut seul suppléer l'insuffisance de notre production. Nous croyons, comme le Sanchoque les prix de nos divers marchés sont anormaux et qu'une baisse, sinon considérable, du moins assez forte, pourrait se produire; mais il ne faut pas pour cela, irriter les masses par la fantas magorie des accaparements et de la métaphy sique au gage des spéculateurs; il ne faut pas exciter les esprits, ni dire la foule que le désordre est un moyen d'opérer la baisse c'est un mauvais moyen, comme l'a prouvé le dernier marché de Courlray où ni marchands ni ven deurs ne sont venus, de crainte des troubles. Demandez plutôt que nos marchés soient purgés de ces tripoleurs, qui pour réaliser sur un marché quelques maigres bénéfices, jettent le désordre dans les opérations des vendeurs et des acheteurs, empêchent, que les transactions commerciales ne «effectuent loyalement et ré gulièrement. Ecartez ces intermédiaires para sites. Demandez la création de courtiers nommés par le gouvernement. Conseillez aux régences de régulariser la tenue des halles d'en régler les heures, et donnez s'il le fautaux boulan gers, le droit d'acheter les premiers. Trouvez enfin des moyens pratiques, mais pour Dieu ne mêlez plus cette affaire les métaphysiciens ni les économistes. Il y avait beaucoup de mondé au marché de Bruxelles d avant-hier, mais tout s'y est passé très-paisiblement. Les transactions s'y sont faites rapidement il a été vendu 1.7SI9 sacs de fro ment raison de fl. 5 7-01 le demi-hectolitre, et 70 1/2 hectolitres de seigle de fl. 5 6. La commission d enquête nommée par le con seil communal s'était rendue au marché. Dans l'après-midi, la foule s était de nouveau amassée dans la rue Haute, chez un boulanger qui a, lui aussi, vendu, dit-on, du pain n'ayant pas le poids légal. La gendarmerie a été requise et est parvenue, en peu d'instants, faire cir culer les curieux qui se trou7aieut en nombre considérable sur ce point. Le malin, M. le bourgmestre avait fait dresser procès-verbal charge d'un boulanger de la rue d Anderlechtqui frajdail également sur le poids. L administration communale ne pourrait-elle pas, pour éviter le retour de ces désordres, obliger les boulangers peser le pain sur la de mande de l'acheteur et combler la différence du poids soit en donnant un supplément de pain, soit en diminuant d'autant son prix? Le sousept heures, toutes les troupes étaient rentrées dans les casernes. Des patrouilles de gendarmerie parcouraient les quartiers où le désordre s'était produit. Les curieux circulaient en foule vers la rue de la Pierre-Plate et vers celle de l'Escalier; des groupes nombreux sta tionnaient sur la Grand Place. Vers neuf heures, des rassemblements se for mèrent devant les maisons du boulanger iVlellis, rue de la Pierre-Plate, et du sieur Hoelandls marchand de farines, rue de l'Escalier. Quelques pavés furent enlevés et lancés dans la boutique du premier. La force armée fut alors requise. La gendarmerie dispersa les rassemblements devenus très-compacts du côté de la rue des Pierres; plusieurs escadrons des guides déblay èrent la rue de l'Escalier et le quartier de la rue Haute; les grenadier» firent évacuer la Grand'- Place. Une bande de perturbateurs, chassée de ce pointse porta d'abord vers la demeure de M. le bourgmestre, où elle fil entendre des cris sans signification et des coups de sifflet, puis du côté de la rue de la Loi. Les rues de Marcq, de Flandre, de Laeken et du Pont-Neuf eurent aussi leurs attroupements. Dans la dernière, des pavés furent lancé» contre la boutique d'un boulanger. A dix heures, un rassemblement d'ouvriers, parti de l'extrémité de la rue Pioyale, était des cendu par la rue de Schaerbeek en vociférant, et avait essayé d'enfoncer la porte du magasin d'un marchand de pommes de terre. N'y ayant pas réussi, il avait continué jusqu'au quai aux Pierres-Bleues, où il fut dissipé. Vers onze heures et demie, l'ordre étant rétabli partout toutes les troupes se réunirent sur la Grand Place, qu'elles occupèrent militairement. Les cuiieux continuèrent circuler jusqu une heure très-avancée de la nuit. Hier l'autorité communale est restée en per manence l'Hôtel—de—Ville, ainsi quj l'adminis trateur de la sûreté publiquele procureur du Roi, etc. La 1" légion et les chasseurs-éclaireurs de la Garde civique ont pris les armes six heures. Les troupes étaient consignées dans les ca sernes. Depuis plus de quatorze joursv, nous recevons le Journal de Bruges très-irrégulièrement. Le gouvernement hollandais vient de publier le relevé officiel de la récolle des Pays-Bas. Presque partout on a se féliciter d'un rende ment abondant pour ce qui regarde les céréales; dans plusieurs provincesnotamment dans le Brabant, la Gueldre, la Hollande et la Zélande, le froment, le seigle et l'avoine offrent les ré sultats les plus heureux. Les pommes de terre promettent un produit avaulageux, et cela malgré les progrès exté rieurs de la maladie celle-ci a épargné en grande partie le tubercule et n'a attaque que les fanes. On verra par la côte du marché de Courtrai, que les marchands étrangers y faisaient défaut. Ce sont indubitablement les désordres de la semaine dernière, qui les ont empêchés de s'y rendre. Le N oord-Nederlander a lu dans les comptes de l'église protestante de Haarlern, qu'en 1625, un certain Hanz Zink recevait 15 sous par se maine pour révedler les fidèles qui s'endor maient aux sermons des prédicateurs. Celte révélation de la feuille hollandaise n'est pas nouvelle. Beaucoup de temples avaient leur Hanz Ztik Nous avons lu quelque part que le Hanz Zink de Dordrccht fut destitué, après avoir rempli une vingtaine d'années ses déli cates fonctions, pour s être endormi lui-même pendant le prêche d'un gros bonnet calvaniste. Un 7 Sej.teaifci'e au 9 inclus. Les journaux anglais publient ch-s détails assez curieux sur la cérémonie de la reddition des prison niers de guerre. La garnison a déposé le» armes dans un carré dont trois côtés étaient formés par les troupes assiégeantes. î,e spectacle était grandiose. 11 y avait, dit le Daily Newsquelques beaux hommes qui marchaient les yeux bais.és vers la mer. Quelques-uns versaient des larmes; mais il y eu avait un grand nombre sur les traits desquels on ne pouvait distinguer aucun sentiment la plupart semblaient jeunes et insouciants. Il est difficile de savoir si cela tenait ce qu'ils avaient trop bu; ce qui est certain, c'est qu'ils dansaient plutôt qu'ils ne marchaient, et tombaient souvent. Les Français paraissaient un peu impatientés des derniers de la colonne, qui étaient tout fait ivres, et surtout un prêtre. Le brave général Bodisko a été complimenté pour la vigueur de sa défense, par le général Bara- guey-d'Hilliers. Une dépêche télégraphique de Berlin nous ap prend que le général comte de Benkendorff a rap porté de Saint-Pélersl;ourg, au roi de Prusse, le re lus du Tzar d'adhérer aux propositions des puis sances. La Gazette de Madrid du 26 publie l'exposé de la situation financière, qui était attendu depuis quel ques jours. Les obligation» immédiatement exigi ble» qui incombent au trésor, s'élèvent a5i,y8o,253 réaox 6 maravédis. Nous aimons assez le» 8 maravédis qui terminent ce chiffre, c'est 12 centimes peu près. Les créan ciers de l'État en feraient grâce Volontiers, pourvu qu'on leur payât le reste. La Gazette de Madrid d'il que la chose est possible, mais la condition que l'ordre public et adiiiinistratif.se rétablisse prompte- ment, et que la perception exacte des impôts soit assurée: Sans ces élément», ajoute-l-elle, no saurait être éloigné le spectacle de la banqueroute ou l'extrémité d'un subside grand et extraordinaire qui, peut-être ne suffirait pas pour résoudre notre sit nation difficile. L'avance de 56 millions de réaux demandés aux capitalistes a été décidément souscrite contre de» traites du trésor de Cuba. Le maréchal Narvaez a obtenu les passeports qu'il avait demandés pour raison de sauté. Il a souscrit' pour 1,000 réaux la statue qu'on veut ériger ail général Sau-Vliguel. Une dépêche télégraphique de Berlin annonçait hier le rejet par l'empereur de Russie, des quatre proposition» des puissances. Une dépêche de Vienne prétend aujourd'hui que des propositions nouvelles sont laites par la Russie, qui pourront donner lieu de nouvelles négociations et abuutir une solution pacifique. Nous attendrons une dépêche ultérieure pour savoir quoi nous en tenir sur ces assertion» contraires, si familières au télégraphe électrique. Ou assure que les Russes, pour épargner au fort d'Ha ligue le sui t de Bomarsund, l'ont détruit com plètement. C'est encore le télégraphe qui iiuus annonce le fait. Il est dune prudent d'en attendre la confir rnation. Après la prise de Bomarsund, le vice-amiral Par- seval-Deschènes et le général Baraguey-d'Hillier» surit allés pousser une reconnaissance llelsingfors. Ils ont ensuite rejuinl la flotte au mouillage de Ledsund. Les nouvelles directes de Madrid vont jusqu'au 28. Le départ de la Reine-mère et du duc de Rian- zarès, son mari, y est annoncé. Marchant petite» journées, et sous escorte, ils •mettront sept jours pour atteindre la frontière du Portugal. La Gazette de Madrid du 28 annonce lasuspension du paiement de la pension de la Reine-mère et la mise du sé questre de ses biens. Le télégraphe avait probablement exagéré le mouvement qui a eu lieu Madrid le 29. Le fait est que le gouvernement »e sentait assez fort le 1" sep tembre pour ordonner un désarmement général dans les vingt-quatre heure.;. On se souvient que le roi de Danenaarck. en dépit de l'opposition des Chambres, a promulgué le 2Q juillet une Constitution commune pour toutes les parties de la monarchie. Sa miso en vigueur était fixée au i" seotembre. Nous apprenons que dans un meeting tenu le 29 août, et auquel assista' t trois mille personnes, des résolutions eiitliou- 'es ont été adoptées en faveur de l'ancienne loi jnu.11- tale. L'octroi delà Constitution nouvelle y a été qualifié de despotisme, et les personnes pté nie -e sont solennellement engagées soutenir la Dicte pour la mise en accusation des minisires, ot it- fuser, jusqu'à ce qu'elle ait eu lieu, le paiement de# impôts. Une somme considérable a été souscrite séance tenante pour venir en aide aux députés fonc tionnaires et la presse opposante. L'assemblée s'est séparée aux cris de five la Constitution, sans que le nom du Roi ail été prononcé. De son côlé le gouvernement parait disposé bri ser toutes les résistances. Un grand nombre de fonc tionnaires, membres de la Diète, ont dû donner leur démission. Nous avons parlé du bon accueil fait par le gou vernement ottoman, au nouveau pacha d'Egypte. Entre toutes les raisons qui peuvent expliquer le fait, il y en a une très-décisive On n'évalue pas moins de 20 millions de piastres (7 inillionsde francs environ), sans compter les cadeaux, la somme que, suivant l'usage établi antre la Porte et ses feudatai- res, le nouveau vice-Roi apporte Constantinople, comme tribut de son avènement. Environ le tiers de cette somme a été fourni par la famille de Sù'd- Pacha et les principaux fonctionnaire»; le reste a été avancé par le commerce d'Alexandrie. Le refus de l'Empereur de Russie est confirmé par une nouvelle dépêche de Vienne en date d'hier. Le Tzar déclare qu'il se tiendra sur la défensive. Nous savons d'une manière peu près officielle, que les préparatifs de l'expédition de Crimée conti nuaient le 24 août, et qu'il n'était pas encore ques tion de son départ pour le i5. Avant-hier, une dépêche est arrivée Paris, an nonçant que ce dépari devait avoir lieu du 3o août au l'septembre. Le gouvernement français veut que l'on sache bien que la Russie était menaçante pour l'Europe. Le Moniteur universel publie un article où il reproduit ce que contiennent les rapports officiels sur les for-

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