1,395. 14f Année. Jeudi, 14 ieptcmbre 1954. JOURNAL DTPRÉS ET DE L'ARRONDISSEMENT. Tires aôquirit eundo. INTÉRIEUR. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. Le Progrès parait le Jetidi et le Dntianéhe. Tout ée qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpbes, 13 Septembre. Le Messager de Gand donne un article très- piquant sur la consommation viticole des cou vents établis Gand, avant 1789. Comme les détails qu'il publie, sont très- applicables notre villeoù des habitudes semblables existaient et où la gent monacale jouissait d'immunités analogues, nous repro duisons cet article. On verra par l'histoire du passé, ce que nous avons espérer de l'avenir D'après ce que rapporte M. Vande Walle, dans son livre flamand, Schet* van Belqiet toettand publié par le Willem*-fondsla Belgique comptait sous la domination autrichienne, en 1789, 6ot cou vents, dont 3i3 pour hommes et 228 pour femmes. Dans ce nombre ne sont pas compris trente bégui nages. Le nombre de religieux des deux sexes était évalué approximativement 12,000. Quelque temps après, Jes congrégations religieuses furent suppri mées, puis autoriséesdenouveau, maissouscertaittes conditions prescrites par le gouvernement. En 1829 il existait, d'après le mêiile auteur, dans les provinces belges du royaume des Pays-bas, 29 couvents habités par 302 hommes, et 222 couvents comptant 2847 femmes} en tout a5i couvents et 2047 religieux. Depuis, nous sommes rapidement remonté au chiffre de 1789, qui est aujourd'hui dépassé, et déjà de beaucoup. Lors du recensement général de 1846, on trouva en Belgique 779 associations religieuses, dont 107 pour moines, et 642 pour nonnes, qui comptaient ensemble 11,968 membres, chiffre qui correspond assez exactement l'évaluation approximative de 1789. Un nouveau recensemenldonnerait un chiffre beaucoup plus considérable, car on sait que dans ces huit dernières années le nombre de religieux n'a pas peu augmenté en Belgique. Des 11,968 religieux trouvés en Belgique, en i846, a,5oo environ s'étaient voués soigner les malades, les aliénés, les vieillards 2,900 menaient la vie contemplative} 6,4i5 se mêlaient de l'ensei gnement. Nous n'avons pas le chiffre exact des Congréga tions religieuses appartenant spécialement notre ville} d'après le Gendtche fVtgwyzer, il s'en trouve, dans la Flandre orientale seule, vingt-huit pour hommes, dont douze dans la seule ville de Gand. Cette ville n'en comptait pas autant il y a trente ans, d'après les chiffres que nous fournit utt docu ment officiel d'un caractère assez singulier. C'est dans une ordonnance sur la taxe des vins, què ce relevé fut faitvoici en qhelles circonstances On buvait beaucoup dans les coUvents d'autrefois, et le vin était, comme aujourd'hui, frappé de droits élevés. Or, les moines trouvaient la tàXe sur les vins 1 plus injuste qu'aucune autre. Buvant davantage què les séculiers, ils acquittaient des sommes plus con sidérables pour droits sur les vins. Est-il juste, disaient-ils, que nous devions supporter une part des charges publiques si peu en proportion avec celle que supportent les autres citoyens. Cet impôt éta blit notre préjudice une flagrante inégalité. Qu'on fasse percevoir un impôt sur le paih, nous y applau dirons de tout cœur, car ChaCun a besoin de pain, les pauvres autant que les riches, et les séculiers autant que les moines mais une taxe sur le vih que bous buvons comme dè l'eau, et qUè tâht de sécu liers en boivèht guère ou dont ils ne goûtent même de leur vie, c'est là une iniquité des plus révol tantes. a Ces réclamations furent écoutées et les couVents obtinrent Complète franchise de toùt droit pour les boissons destinées leur consommation. Mais en peu de temps cette exemptibn devint une sonrce dé fraudé ét de contrebande. Quelques côu- vents devinrent de véritables cabarets. Les RR. PP. se procuraient leur vin, grâce leur privilège, un prix qui rendait impossible toute concurrence des autres détaillants. On invitait donc, en ces temps, ses amis vider une bouteille de Bourgogne au cou vent voisin, comme aujourd'hui on se donne rendez- vous au café. Les séculiers se plaignirent leur tour de la -taxe sur les vins, et le gouvernement accueillit d'autant mieux leurs plaintes, que l'abus dénoncé avait d'ailleurs déjà opéré une notable ré duction dans le produit de l'impôt. Sur l'avis donc du conseil d'Etat, le gouvernement fit faire le relevé des couvents de chaque ville et du personnel de chacun d'eux} et s'aidant des lumières du conseil de Flandre spécialement consulté sur cette matière épineuse, il lit calculer combien devin un moine pouvait boire en On jour. Tous ces comptes faits, le gouvernement promulgua le 28 mai 172Ô, nue ordonnance publiée au conseil de Flandre le i5 juin suivant et contenant la liste des divers couvents du ressort de ce conseil, avec la quantité de vin que désormais chacun d'eux pourrait introduire an nuellement en complète franchise. Voici ce que nous y lisons pour la seule ville de Gand Les PP. jésuites pourront jouir de ladite exemp tion jusque trente pièce* de vin, ainsi qu'il a déjà été réglé par la liste précédente du 3t janvier d'. Les PP. Jésuites anglais, dix pièces. Les PPj Dominicains, trente pièces. Les PP. Augustîns, trente pièces. Les PP. Carmes chaussés, trente pièces. Les PP. Carmes déchaussés, vingt pièces. Les PP. Récollets, trente pièces. Les PP. Capucins, trente pièces. Les frères Alexiens, quatre pièces. Les religieuses Dominicaines, quatre pièces. Les Carmélites, quatre pièces. Les Pénitentes près de S' Jacques, quatre pièces. Les Pénitentes S1 Pierre, quatre pièces. Les Conceptionnistes, trois pièces. Les Annonciales, quatre pièces. Les Urbanistes, quatre pièces. Les pauvres Claires, quatre pièces. Les Capucines, trois pièces. Les Sœurs noires, deux pièces. L'hôpital de la Byloke, quatre pièces en temps de paix. Ce qui fait, pour les seuls moines et nonnes de la ville de Gand, une consommation de a54 pièces par an. A Bruges, les PP. jésuites ne jouissaient de l'ex emption que pour 20 pièces par an, et les couvents des Dominicains, des Augustins, des Carmes chaus sés, des Récolle's et des Capucins, chacun pour le même nombre. L'exemption ne montait, pour tods les couvents de cette ville, qu'à 166 pièces par an, soit moins d'une demi-pièce par jour. Ces listes peuvent nous servir connaître le nombre des couvents qui existaient chez nous en 172Ô} mais ne sachant combien le gouvernement évaluait la consommation de chaque moine, en moyenne, nous nous trouvons aussi dans l'impossi bilité d'évaluer la population dé chaque couvent d'après l'étenduè de la franchise que l'état lui ga rantissait. Il est cependant un autre document qui jette quelque lumière sur cè point. t)'après une ordonnance promulguée Bruxelles, le 28 mai 1704» Ie doyen et les chanoines de l'église de Notre-Dame Courtrai, jouissaient de l'exemp tion de toutes tailles pour un approvisionnement montant annuellement deux pièces pour le pre mier et une pièce par tète pour les chanoines. Si les jésuites, les Récollets, les Carmes, etc., ont été traités comble des chanoines, c'est-à-dire qu'on leur ait cru A tous un goût égal pour le vin, les chiffres què nous venons d'emprunter la liste de 1725, supposent, dans Gand seul, une population de 4o Jésuites, 3o Dominicains, d'autant de Récollets, de 66 Carmea, chaussés et déchaussés,de 3o Augustins, d'un même nombre de Capucins, etc. Quant aux couvents de femmes, il est difficile d'en évaluer la population d'après le nombre des pièces exemptes dés droits. On buvait beaucoup moins paVmi les nonnes que parmi les moines} il ne nous paraît pas même certain que les religieuses fussent dans l'usage de boire du vin, hormis les jours de cérémonie où il fallait recevoir dignement leurs directeurs de conscience. Ainsi, nous lisons plusieurs fois dans la liste officielle que nous venons de citer pour les annonciates et les RR. PP. ré collets, leurs confesseurs, ensemble, trois pièces} pour les pénitentes et leurs confesseurs, ensemble, quatre pièces. Les sœurs qui recevaient rarement les Révérends, Pères, jouissaient de franchises moins étendues ainsi, on ne fait guère de festins dans les hôpitaux et il faut supposer que celles qui les des servaient étaient plus rarement visitées par leurs directeurs. Aussi trouvons-nous que dans toutes les villes, les religieuses des hôpitaux sont celles doot la consommation présumée est la moins forte. A Thieltles récoliets vidaient annuellement cinq pièces, les pénitentes deux, les sœurs desservant l'hôpiial une seule. Les immunités dont nous venons de parler, n'étaient d'ailleurs pas particulières la Flandre} elles existaient aussi dans Je Hairiautdoolleschartes résument en ces termes les privilèges du clergé en matière d'impôts; Gens d'église, monastèfes, églises collégiales et curés seront exempts de payer '.ailles, subsides, lonlieux, chausséages, afforages et maltotes de vins, pourvu qu'il* n'en vendent. On y dut aussi, parait-il, fixer une limite la quantité do vin qu'ils purent boire en franchise, mais nous n'avons nulte part trouvé pour la province de Hai- naul quelque répartition qui nous démît comme pour la Flandre d'évaluer le nombre de ses couvents. 1 iMLSM Min l»li Parmi les promotions qui ont été faites dans l'armée, nous avons remarqué avec satisfaction celles de MM. les majors Vanden Bogaerde et Cruyplants, nommés lieutenants-colonels. M. Servranckx lieutenant au Ier lahciers est ptotau au gradé dé capitaine de 2" classe, ët M. le majbtr de Neuchatel est nommé lieu tenant-colonel commandant de place de 2° classe. L'Indépendance revenant sur la démission du ministère, assure que toutes les suppositions auxquelles se livrent les journaux, sont au moins prématurées, et qu'aucune résolution définitive n'a été arrêtée jusqu'ici. Le Roi est revenu souffrant du camp de Beverloo. L'Indépendance belgenous apprend que S. M. ne poùrra effectuer le voyage qu'elle devait enlréprendre dans le Hainaut et Cour- trai. S. A. R. Mgr le duc de Brabanl. ajoute ce journal, visitera sans son auguste père les villes qui devaient être honorées de la présence du Roi et de S. A. R. Le Roi a fait appeler avant-hier Laeken M. de Bfouckere, ministre des affaires étran gères, et a eu avec lui une conférence qui a duré plus de deux heures.

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1