Blmanehe, 34 Septembre 1854.
JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquirit eundo.
M° 1,398. 14' Année.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c.Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypbes, 93 Septembre.
La polémique du Journal de Bruxelles
l'eucontre de la Gazette de Mont et du Progrès
n'est pas encore finie. Il faut croire que le Pro
grès a touché une corde bien sensible pour
mettre le Moniteur clérical dans un émoi tel
qu'il ait daigné briser une lance contre deux
misérables cazettes, qui, hélas! nous le confes
sons, ne sont pas inspirées par l'esprit ultra-
montain, ni nourries par le tronc des pauvres.
Du train qu'y va le Journal de Bruxellesil
n'aura pas terminé de sitôt celte lutte, car il
vient de mêler dans ce débat le Mémorial de
Courtraiqui lui promet une verte réponse.
Quant au point capital de la discussion, on
voudra bien remarquer en quels termes, dignes
de l'incomparable Bazile, la feuille de l'épiscopat
fait le mea culpa du parti clérical.
Voici l'article de la Gazette de Mons
Le Journalde Bruxelles fait depuis quelque temps
A deux feuilles de provincedeux misérables feuilles
de province, l'insigne honneur de s'occuper d'elles.
Du journal domicilié Bruxelles, un journal de la
capitale et qui a appris le beau langage de la rue de
Loxum, discute avec des feuilles qui s'impriment
Ypres et Mons. Mous et Ypres cela se trouve—t-il
quelque part? Nous ne savons trop en vérité, mais
il est certain que le Progrès d'Ypres et la Gazette de
Mons existent, il parait même que ces deux misé
rables feuilles trouvent leur confrère de la capitale
d'un ridicule et surtout d'une insolence... capitales.
C'est désespérant, mais c'est comme cela! et
Madame la comtesse d'Escarbagnas avait bien raison
de dire que les petites villes sont une étrange chose,
et que l'on n'y rend pas aux personnes de qualité
tout le respect qui leur est dû. Trouver grossiers les
articles du Journal de Bruxellesquelle imperti
nence les trouver maladroits, quelle iueptie, et
quelle peine il faut prendre pour instruire ces
animaux-là
On se rappelle l'origine de cette querelle. Le
Progrès d'Ypres,en parlant des troubles de Courtrai,
avait dit que lescalomnies lancées contre les partisans
de M. Vanden Peereboom, durant les dernières élec-
ple, une apparence de fondement. Tout cela résulte L'immense et majestueux monument présen-
des faits révélés par les journaux de Courtrai. Et s'il lait, en ce moment, un coup-d'œil qu'il n'est
y a eu des imprudences commises,c'est le Mémorial pag possible de décrire; plus de 300 drapeaux,
„ki„ »i oriflamme8ei étendards de toutes couleurs et de
qui s'en est rendu coupable. Ce journal, d'après
['Écho de Courtrai, a insinué que la hausse du prix
des grains est due 4 l'élimination de M. E. Vanden
Peereboom. Or, nous le demandonscelte absurdité
ti'est-elle pas de nature provoquer des représailles
de la part des personnes qui avaient pétitionné, il y
a près d'un an, contre la libre sortie des céréales
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toutes dimensions, flottaient dans la gigantesque
charpente de l'édifice, et couvraient les parois.
Nous avons remarqué l'ancien drapeau d'Ypres
et le drapeau moderne de cette ville, les dra
peaux des ghildes de S1 Sébastien S1® Barbe
Ainsi donc, il est maintenant avéré que l'on n'a pas fi® Michel et S' Georges, les oriflammes de diver-
rusé d'accaparement les partisans de M. Vanden ses corporationsla bannière de Flandre et
accusé d'accaparement tes par
Peereboom, seulement il est arrivé que les personnes
qui appuyaient M. Vanden Peereboom passaient
depuis longtemps pour accaparer les grains ce qui a
donné lieu une recrudescence d'accusations et
d'accusations qui, au dire du Journalde Bruxelles
avaient une apparence de fondement.
Ceci a été écrit rue de Loxum, par un journal
grave, qui ne ment pas, qui a de la pudeur et qui
n'est point de province.
C'est... bête, mais c'est de bonne foi.
Disons maintenant au Journal de Bruxelles ce que
nous pensons de sa conduite en cette affaire. Forcé
surtout le drapeau aux couleurs nationales, qui
dominait tout; au fond de la salle contre le
beffroi, était établie une magnifique estrade for
mant théâtre, dont le milieu était occupé par le
buste du Roi, enfin contre les murs et dans les
entre-croisées étaient placées 24 statues repré
sentant les diverses branches de l'art agricole,
de l'industrie et du commerce.
Trois rangées de tables ayant chacune une
longueur de 23 mètres (soit 75 mètres en toul),
occupaient le milieu de la salle, elles étaient
aujourd'hui de reconnaître la vérité decequ'avançaitornées de fleurs placées avec goût et de plats
la feuille libérale d'Ypres, il cherche un taux-fuyant J gont l'architecture gastronomique flattait l'œil,
qui lui permette de conserver les bénéfices de son Le festjn commença. Servi avec un ordre par-
mensonge tout en se donnant un air de franchise quTfai^ gan8 bruil< gan& embarras, sou» la haute
ne lui va guères. (direction de M. Louis Verschaeve, membre de
On n accuse pas les gens d avoir menti, alors qu on i
est obligé de reconnaître la vérité de leurs paroles. I,a commission, le repas se poursuivait ga.ment,
Le Journal de Bruxelles qui nous accusait d'impu- J quand.1 excellente musique des Sapeurs-Pnm-
dence et d'effronterie se voit aujourd'hui forcé de
confirmer notre prétendu mensonge, d'où nous con
cluons que si cette discussion n'est pas toujours res
tée dans les limites de l'honnêteté, c'est que le
Journal de Bruxelles l'en a fait sortir, et que s'il y a
eu d'un côté de l'impudence et de l'effronterie, c'est
du côté du Journal de Bruxelles.
Puisse cette leçon de moralité et de convenance,
donnée leurbrillantconfrèredeBruxelles par deux
misérables feuilles de provinceengager le journal
clérical plus de modération et plus de réserve.
Fête du 19 Septembre 1854.
Depuis longtemps déjà, un grand nombre de
tions, ont pu semer dans les esprits les germes des bourgmestres et d échevins de nos communes
idées qui se sont traduites plus tard en scènes tumnl- rura|és avaient conçu le projet de donner, au
A.Y TM 2?.—d A ri r, - I
chef de l'arrondissementun témoignage de
gratitude et de sympathie; longtemps des cir
constances diverses mirent obstacle la réalisa
tion de cette idée, et si la fête du 19 eut lieu,
nous pouvons le dire, c'est que la volonté des
administrés se refusa enfin se laisser vaincre
par celle de l'administrateur
tueuses. Le Journal de Bruxelles s'est indigné de
cette infâme accusation, et comme la Gazette de
Mons, en reproduisant l'article du Progrès eu avait
tiré cette conséquence toute naturelle que les soi-
disant conservateurs, dans un intérêt de suprématie,
flattent les passions populaires et caressent l'igno
rance des masses sans s'inquiéter de ce qu'il en peut
advenir, le Journalde Bruxelles m frappé d'anathème
et le Progrès d'Yprss et la Gazette de Mons, les
accusant, dans un langage que nous lui laissons,
d'avoir menti imprudemment et effrontément.
Or, voici de quelle manière le Journal de Brux
elles, dans son numéro de mardi, prouve ces deux
pters vmtencoreen augmenter l'éclatLe choix des
morceaux parfaitement exécutés, était des plus
heureux. Tous, mais spécialement notre chant
national, furent couverts de bruyants applau
dissements; ces applaudissements redoublèrent
encore, lorsqu'au dessert on porta les toasts.
Nous désirerions pouvoir reproduire tex
tuellement les paroles prononcées par les divers
orateurs, mais en l'absence d'un sténographe, ce
désir est irréalisable.
Contentons-nous d'en donner une faible es
quisse.
M. De Made, bourgmestre de Comines, se
lève d'abord Messieurs, dit-il, je propose un
toast qui aura de l'écho dans tous les cœurs, ad
Bot! qui depuis son avènement au trône a su,
par sa sagesse, détourner les périls qui ont me
nacé notre belle patrie; au Roi, qui au milieu
des complications qui agitent l'Europe, a su
assurer l'heureuse Belgique, les bienfaits de
la paix. Les bravos les plus frénétiques ont
accueilli ces patriotiques paroles.
M. Forrest, bourgmestre de Wervicq, mem-
Enfin, lejour,si longtemps et si impatiemment |bre de la Commission d'organisation, a porté
attenduarriva. Vers une heure les salons de ensuite le toast M. le Commissaire d'arron-
l'Hôtel—de-ville, que la régence avait mis la dissement, en ces termes
disposition de la commission, étaient littérale- Messieurs, je propose un toast au fonctionnaire
laire. On voudrait se taire cet égard; mais la vérité
est qu'à Courtrai pas plus qu'à Menin, on n'a dit que
les partisans de M. E. Vanden Peereboom étaient des
accapareurs; seulement des psrsonnes qui passaisnt
satisfaction, le contentement se lisaient sur tous
les visages; tout le monde semblait heureux de
pouvoir payer enfin une dette de reconnaissance.
Vers une heure, M. Carton, en uniforme,
tort depuis longtemps pour accaparer les grains, ont ,'Hôtel-de-viHe. où il fut reçu par la
cru devoir se livrer a des manifestations en faveur de L A
P'I I. M 17i A Il
f élection de M. Vanden Peereboom, et par là ont
donné lieu une recrudescence d'accusations aux
quelles le vote de M. E. Vanden Peereboom en faveur
de lm libre sortie semblait donner, aux yeux du peu-
commission organisatrice du banquet et aussitôt
l'assemblée se dirigea en cortège, par la galerie
du Nieuwwerk, vers la Halle, où les tables du
fesliu élaieut dressées.
et zélé, dont les rapports avec nous sont basés
sur une mutuelle confiance; Monsieur Carton,
commissaire de l'arrondissement d'Ypres.
Des applaudissements unanimes et prolongés
ont prouvé, que l'orateur était l'écbo de l'assem
blée entière.
M. Van Biesbrouck, receveur communal
Langemarcq, a porté, au nom de la Société
agricole, Monsieur Carton, président de cette