MM. les auteurs, compositeurs et éditeurs belges sont priés de remettre au bureau du Journal de la Librairie22, rue de l'Empereur, Bruxelles, les titres détaillés, avec les prix et conditions de vente de leurs nouvelles publica tions, livres, œuvres musicales, gravures, litho graphies, cartes géographiques, etc., etc., afin qu'elles figurent sans retard dans le catalogue mensuel ces insertions sont faites GRATuiTEflunr, Chronique politique. La Cour de cassation a rendu hier son arrêt dans l'affaire du notaire Schoelers et de Mmo Robyns. Accueillant le premier moyen sur lequel s'appuyait le pourvoi (incapacité d'un juré), la Cour, sur les conclusions conformes de M. le procureur-général Leclercq, a cassé l'arrêt qui les condamne, et a renvoyé la cause devant la Cour d'assises d'Anvers. La Cour a ensuite cassé par le même motif, l'arrêt qui condamne le nommé Bruylants, la peine de mort pour crime d'assassinat. {Moniteur Du 24 Septembre au 27 inclus. Tous les journaux français, anglais, allemands et belges, peu près sans exception, ont publié la pro clamation du général Krusenstern aux habitants d'Odessa. Nous avons dit que nous n'avions pas voulu la reproduire parce que l'absurdité de ses prescriptions nous en avait démontré la fausseté. Notre réserve était parfaitement fondée, La Gazette de Cologne déclare aujourd'hui que cette proclama tion est d'invention pure, et elle en fournit une preuve assez péremptoire c'est que le général Krusenstern n'est même pas gouverneur d'Odessa. Depuis le départ du général Osten-Sacken, c'est le général Anneukoff qui y commande. Or, le Lloyd de Vienne, qui a le premier publié la proclamation, prétendait que son correspondant d'Odessa l'avait copiée sur les murs de la ville, avec la signature Krusenstern, bien eutendu. La Gazette de Cologne profile de l'occasion pour déclarer que les journaux allemands font des contes en l'air, dans les quatre- vingt dix-neuf centièmes de ce qu'ils publient sur les négociations entre les cabinets de Vienne et de Berlin. Elle aurait pu ajouter qu'il en est de même pour leurs nouvelles des armées. Les élections pour les Cortès espagnoles devront, selon toute probabilité, être ajournées cause du choléra. Dans toutes les provinces envahies par l'é pidémie, on n'a pas encore commencé la confection des listes électorales, et l'ajournement au ao octobre est demandé par beaucoup de journaux de province. Une réunion électorale a eu lieu le ta, Madrid, chez le marquis Fuentes de Duero. On y a nommé une commission chargée de rédiger un manifeste. Tous les rédacteurs de grands journaux ont été con voqués pour concourir ce travail. Le ii, il y a eu une démonstration populaire devant la prison du Saladero, où sont détenus les émeutiers arrêtés le a8 août. Mais l'attroupement formé sur ce point a été dissipé immédiatement et sans peine par la garde nationale. On dit néanmoins que l'instruction contre les émeutiers va être aban donnée. Les troubles d'Aranjuez n'ont eu aucun caractère politique, et se réduisent une sorte de soulèvement bureaucratique. Uu lieutenant de Pucheta, le senor Valera, ayant été nommé gouverneur du château royal d'Aranjuez, a commencé par renvoyer tous ses nouveaux subordonnés, et ceux-ci se sont soulevés contre lui. Ils ont eu le dessous, ce qu'il parait. La séance de la Diète germanique fixée au >4 sep tembre, et dans laquelle on devait s'occuper des résolutions prendre la suite du rejet des condi tions de paix communiquées au Tzar par la Prusse et l'Autriche, a été ajournée, disent les journaux allemands, afin que ces deux puissances puissent se mettre d'accord sur la marche suivre dans celte délibération. La session des Ëtats-Généraux néerlandais a été ouverte lundi. Nous connaissons le sens général du discours du Roi. Politiquement il ne contient qu'une chose qui allait de soi: le maiotien d'une stricte neutralité des Pays-Bas, au milieu des complications de la guerre d'Orient. Le reste du discours n'a trait qu'aux affaires intérieures. 11 constate que la récolte a été bonne, que la guerre n'apporte que peu d'en traves au commerce, la navigation et aux construc tions navales, et enfin, que la situation des finances permettra une réduction de l'impôt. Cedernier point [ne fera pas uu médiocre plaisir aux contribuables. lisseront rares, cetteannée, les souverains qui pour ront faire leur peuple une annonce aussi agréable. La reine d'Angleterre vient d'ordonner en conseil qu'une foi mule de prière et d'actions de grâces soit rédigée par l'archevêque de Canlorbery, pour remer cier Dieu de l'abondance de la récolte. Cette formule sera lue dans toutes les égiises d'Angleterre et d'Ecosse, le l'octobre prochain. L'impatience publique ne sera pas satisfaite aus sitôt qu'on pouvait l'espérer, en ce qui concerne l'expédition de Crimée. Partie le 5 de Varna, elle était encore le 8 l'île des Serpents, où elle attendait la ilotte anglaise pour cingler vers le lieu de son débarquement, qui reste toujours inconnu. Voilà ce qui résulte des nouvelles de Constantinople du io, arrivées lundi Marseille. Vingt-cinq lois au moins depuis que s'agite la question d'Orient, il a été dit que la Perse prenait parti pour la Russie contre la Porte, et chaque fois la nouvelle a été démentie. Ces jours passés, ce bruit s'est reproduit avec une nouvelle persistance, et tous les journaux en ont parlé comme d'un fait accom pli. Quant nous, nous l'avons passé sous silence, parce qu'il nous semble que c'est assez pour un journal d'être pris une ou deux fois une fausse nouvelle. Comme pour la proclamation Kruseustern, notre abstention se trouve justifiée par le fait. La nouvelle était fausse encore une fois, et le Journal de Conetantinople la dément sur la demande expresse de l'ambassade persane. La reine Marie-Christine est arrivée Bordeaux le 17 de ce mois, venant de Lisbonne. Le maréchal Narvaez a quitté Maiaga le 9, bord d'uu navire qui devait le conduire Marseille, où il est probablement arrivé l'heure qujil est. De Madrid, les nouvelles continuent d'être sans importance. On s'y occupait beaucoup du choléra, la date du 14, ainsi que des élections. Le général O'Oonneil avait cru ressentir quelques atteintes du mal, et était resté alité un jour; mais il était rétabli le lendemain. Le relevé de la situation de la Banque d'Angle terre pour la semaiiie échue au g septembre, con state une diminution de 3.19,71s liv. sur la circu lation du papier, qui est descendueà 19,631,9So liv., et une diminution de 46,55» liv. sur l'encaisse métallique, qui est descendu i3,221,819 liv. Voici une nouvelle tout-à~fuit inattendue. Ce n'est pas par Sébastopol, mais par Odessa qu'aurait débuté l'expédition de Crimée. Une dépêche de Vienne annonce le fait d'une manière trop laconique pour qu'il soit possible de l'apprécier avec quelque certitude. Mais si te bombardement d'Odess était exclusif de l'eutreprise contre Sébaslopol, les choses changeraient singulièrement de face. Une telle sup position est-elle admissible? Nous ne saurions le dire. Quoiqu'il en soit, les lignes suivantes que nous avions trouvées ce malin dans le Moniteur de la flotte et que nous avions passées sous silence, ouvrent le champ aux conjectures Irons-nous en Crimée, écrivait un journal pré cité, un correspondant de Varna, sous la date du 3 septembre? Tous vos journaux, toutes les lettres de France, le magnifique ordre du jour du maréchal l'annoncent l'envi. Beaucoup de gens semblent cependant croire ici (et en chroniqueur exact je dois me faire leur écho) que Sébastopol n'a été indiqué si ostensiblement que pour détourner l'attention de l'ennemi du véritable point de notre attaque... M. Saint-Ange, dont nos lecteurs connaissent la compétence, donne, dans le Journal de* Débat*, un aperçu des préparatifs de l'expédition d'Alger en i83o, dans le but de faire comprendre l'importance de l'expédition de Crimée, opération du même genre, mais combinée sur une bien plus grande échelle. Nous ne suivrons pas l'érudit stratégisle dans les détails qu'il donne sur la prise d'Alger; ces détails sont consignés dans l'histoire du passé, et le présent seul nous importe pour le moment. Or, voici ce que dit M. Saint-Auge, après avoir fait remarquer qu'à Alger la victoire, après tout, avait été facile, la milice algérienne, ignorante des arts de la guerre, n'ayant eu que sa bravoure opposer aux assaillants Aujourd'hui, Anglais, Français et Turcs doi vent s'attendre rencontrer sur la plage un ennemi sérieux, aguerri, muni de tous les moyens que fournit la guerre, et résolu nous disputer chau dement le terrain. Et que servirait de déprécier cet ennemi et de nous dissimuler nous-mêmes les chances redoutables d'uu débarquement qui devra être opéré de vive force en présence d'une armée qui nous attend Au surplus, les mesures paraissent parfaitement ,bien conçues pour en assurer le succès. Nous allons les résumer d'après tout ce qui a été publié de diverses sources cet égard. L'armée de débarquement se compose de 70,000 hommes, dont 35,000 Français, 25,000 Anglais et 10,000 Turcs. Les 25.ooo marins des deux flottes peuvent fournir au besoin 5,000 auxiliaires l'ar mée. Outre la flotte, composée de i5o bâtiments de guerre de toute grandeur, dont 80 vapeur, un convoi de 600 navires porte les vivres, les munitions et le matériel. Cette immense réunion de 700 na vires sera probablement divisée en plusieurs esca dres, celle de débarquement portant les premières troupes débarquer, ainsi que les chalands et autres bateaux destinés les inettreà terre avec leur artil lerie attelée. Les amiraux comptent débarquer 7 8,000 hommes par heure, le double de ce qu'on avait pu débarquer en Algérie. Ainsi, ep trois heures de temps, et sans doute avant le jour, 20,000 hommes auront pu prendre terre. Le grand nombre de bâti ments vapeur dont les flottes disposent aujourd'hui arinule'presque entièrement les chances de gros temps, ces bâtiments pouvant .le braver et longer volonté les côtes pour protéger de très-près l'opé ration. Ils remorqueront d'ailleurs les bâtiments voiles jusqu'en vue de la côte. On a embarqué 5,000 chevaux, 80 pièces de campagne, 80 pièces de siège, une masse d'outils d'artillerie et du génie, un approvisionnement de i,000 coups par pièce, plusieurs millions de car touches et enfin deux mois de vivres pour toute l'armée. Le premier soin des troupes sera de con struire un retranchement, de créer l'armée une sorte de place d'armes pour protéger la suite du débarquement, celui du matériel et des provisions, opération pénible qui exigera nécessairement plu sieurs jours. Enfin une partie de la flotte, au nombre de i5 vaisseaux, formant escadre de combat, est destinée bloquer la passe de Sébastopolpour le cas où la flotte russe tenterait de sortir pour con trarier le débarquement. Ajoutons qu'une réserve de 40,000 hommes et lu cavalerie de l'armée, forte de 6,000 hommes, se tiennent tontes prêtes Varna et 'Bourgas. Dès que l'armée aura consolidé son point de débarquement, les navires disponibles iront chercher cette réserve, qui portera le total de l'ar mée 116,000 hommes. Ces dispositions parfaite ment calculées et l'ardeur qui anime les soldats des trois nations nous inspirent le meilleur espoir; nous regardons, sans vaine forfanterie, cette année ariglo- frauçaise comme bien supérieure pour le moraLà l'armée russe, et nous attendons avec sécurité, mais non sansune vive impatience, les uouvellesdu grand fait d'armes qui tient en ce moment toute l'Europe attentive. La Prette de Vienne publie des lettres d'Odessa du 8 septembre, où il est dit que cette ville s'atten dait tous les jours être attaquée. La garnison était tenue en éveil et l'on augmentait sans cesse les moyens de résistance. Les huit navires de guerre ennemis,qui depuis lecommencement de septembre croisaient la hauteur du port, s'étaient considéra blement rapprochés le 8. La flotte était arrivée Ilan Adassi (point plus rapproché d'Odessa que de Sébas topol.) Elle avait fait reconnaître l'île de Gondar. Les hauteurs qui environnent Sébaslopol, ajou tent ces lettres, ont été garnies de batteries. On en compte 18. Des télégraphes ont été élevés le long des côtes et mis en communication avec celui de Sé bastopol. Les troupes qui occupaient les parties sep tentrionales de la Crimée sont parties vers les points menacés, et out été remplacées Pérékop par des corps venus en toute hâte de Nikolajeff et Aleschky. Les journaux auglais ont aussi la nouvelle qu'à la date du 7 une seconde division de huit vapeurs de guerre était arrivée devant Odessa. Ou suppose que leur but était d'occuper l'attention d'une partie des forces russes, pendant les opérations plus sérieuses que l'on poursuit en Crimée. C'est probablement là la source de la dépêche té légraphique qui nous annonçait hier le bombarde ment. Il se trouve aujourd'hui que cette nouvelle était fausse. Une assemblée générale des Sociétés catholiques prussiennes devait avoir lieu Cologne; mais avant d'autoriser cette réunion, le gouvernement a voulu obtenir l'assurance qu'aucune question politique n'y serait discutée. Les sociétés ayant refusé de prendre un engagement cet égard, l'autorisation a été re fusée. Nousavons reçuhier matin unedépêchede Vienne annonçant l'arrivée de 1 expédition de Crimce près d'Eupatoria. Le débarquement aurait eu lieu sans résistance et 58 mille hommes marchaient sur Sé bastopol. On n'indique pas quelle date aurait eu lieu ce fait important, et c'était pourtant une chose bien es-

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2