JOURNAL DTPRÉS ET DE L'ARRONDISSEMENT.
1,400. 14" Année.
Dimanche, 1" Octobre 1054.
Vires acquirit eundo.
Chronique politique.
ix8Q9 6i
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Tpbes, 30 Septembre
M. Piercot, la séance de la distribution des
prix dans les divers concours d'enseignement, a
prononcé un discours dans lequel M. le ministre
a traité la question de l'intervention religieuse.
Ce discours nous donne un avant-goût des
explications qui seront fournies par le cabinet
l'ouverture des chambres.
Il n'est pas vrai, dit NJ. le ministre, que le
choix des livres soit soumis aucun contrôle.
Il n'est pas vrai que l'indépendance des pro
fesseurs soit compromise.
Il n'est pas vrai que des épurations soient
demandées et que la liberté d'enseignement soit
en péril.
Il n'est pas vrai que la vie privée des profes
seurs soit exposée des recherches indiscrètes.
Il n'est pas vrai que la marche du gouverne
ment en cette affaire n'ait pas été conforme au
droit.
Il n'est pas vrai que les droits de l'Etat ne
soient point respectés.
Il n'est pas vrai que l'influence du clergé
puisse se faire sentir dans nos athenées.
A entendre M. Piercot, le gouvernement
aurait voulu marcher entièrement daDs les
voies du libéralisme.
Mais comment concilier ce que M. le ministre
appelle le programme du gouvernement, avec
les articles de la convention d'Anvers?
C'est ce que nous ne nous chargeons pas
d'expliquer. M. Piercot le fera sans doute
d'une manière victorieuse l'ouverture des
Chambres, mais d'ici là, nous ne saurions trop
engager les bureaux administratifs de nos athe
nées se tenir en garde, et ne point se laisser
prendre des explications qui n'expliquent rien.
M. Piercot proteste contre les attaques de
la presse libérale, mais sa protestation, pour
être de quelque valeur, doit s'appuyer sur des
preuves. Gazette de liions.)
Une expression du discours de M. Bourlard
qui a surtout servi de texte aux injures et aux
calomnies des feuilles catholiques est celle-ci
Il faudra bien que le pays tout entier fi
nisse par se faire justice, dût-il même employer
la force pour se guérir de cette lèpre.
Vous l'entendez, s'est-on écrié dans tous les
rangs du cléricalisme, les francs-maçons font
appel la force brutale, ils invoquent l'émeute,
ils remuent les pavés et dressent des barricades.
Ce sont, en un mot, des révolutionnaires de la'
pire espèce.
Eh bien, n'en déplaiseaux feuilles catholiques,
nous trouvons l'expression de M. Bourlard par
faitement juste. Oui, un jour viendra où Ie pays
entier se fera justice, un jour où le pays em
ploiera la forcenon pas celle dont parlent les
cléricaux, mais la force légale pour se guérir de
la lèpre qui le ronge. Et telle a dû être la pensée
de M. Bourlard son discours tout entier le
prouve. Quel conseil donne-t-ilen effet, aux
membres de la maçonnerie?
Appliquons les moyens légaux pour la réa
lisation des principaux arrêtés de commua ac
cord.
Ces moyens, il les indique, c'est la publicité,
la propagande individuelle et l'exemple donné
par les maçons.
Et maintenant, dit en terminant M. Bour
lard, vous tous qui savez ce que nous voulons,
ce que nous pensons, ce que nous entendons
faire, oh je vous en conjure, dites bien ceux
qui s'effraient des principes que nous annon
cions; dites bien ceux qui ont cru devoir se
tenir éloignés en ce jour du temple du Grand
Orient, dites-leur que nous sommes bien dignes
de leur estime et de leur affection dites-leur
bien que nous ne sommes pas des hommes de
désordre, des hommes dangereux, des démo
lisseurs de la société.
Il est fort heureux pour les journaux catho
liques qu'ils aient trouvé dans celle longue
improvisation une phrase ambiguë laquelle
ils aient pu donner une interprétation défavo
rable, mais il est absurde de croire que le
public ne saura pas faire justice de ces stupides
calomnies. Non, M. Bourlard ne recule pas
devant l'emploi de la force, mais de la force
légale que le Piémont vient d'employer pour se
guérir de la gangrène monacale.
(Gazette de Mont.)
Hier, Vendredi, une vente publique de ter
rains a eu lieu au profil de la ville, sur l'ancien
emplacement de la caserne dite de l'An-Dix et
d'une partie de l'Esplanade, longeant la rue des
Bouchers. Il y avait huit lots, offrant une super
ficie d'environ dix ares. Les enchères ont été
poussées pour la totalité jusqu'à 3,200 francs.
Les premiers lots ont été adjugés un prix
beaucoup plus élevé que le dernier, qui a été
vendu pour 140 francs.
Nous rappelons aux pères de famille et tous
les amis de l'enseignement laïc, que la rentrée
des cours de l'École moyenne et du Collège
communal est fixée au Lundi, 2 Octobre. On
peut se faire inscrire par le directeur ou chez
le secrétaire-trésorier, M. Verschaeve, rue de
Dixmude.
■-Ej cn!»a
Depuis quelques semaines, la Revue de flfamur
nous parvient très-irrégulièrement.
On lit dans le Moniteur:
Aussitôt l'ouverture de la session, les Chambres
seront saisies de la question des denrées alimen
taires, le gouvernement ayant pris la résolution de
proposer la libre entrée des céréales.
Il y a quelque temps tous les journaux, les
cléricaux compris, ont annoncé que le comité
des manufactures en Angleterre avait envoyé
des délégués en Belgique pour y visiter nos
ateliers d'apprentissage et en étudier l'institu
tion. Ce comité a fait son rapport, et c'est avec
les plus vifs éloges que ce compte-rendu parle
des ateliers.
La Prusse son tour a envoyé étudier l'orga
nisation de nos ateliers et tous nos organes, les
cléricaux compris, ont publié ce fait
M. Wichgraf, conseiller la régence royale de
Prusse, a été chargé par son gouvernement, de la
mission spéciale de visiter les ateliers d'apprentissage
et de perfectionnement des Flandres.
Ce délégué a, lui aussi, fait son rapport, et
c'est en termes des plus honorables pour nous
que M. Wichgraf a rendu compte de la mission
dont il avait été chargé.
Les cléricaux et leurs journaux voudraient-
ils nous dire comment ils concluent de tels faits
et de telles attestations avec les dénigrements et
les calomnies dont ils n'ont cessé de poursuivre
la création de ces mêmes ateliers, objet des étu
des et des éloges des nations étrangères qui
occupent le premier rang dans l'industrie?
Consentiraient-ils nous dire ce que valent les
accusationspériodiquesauxquellesse livre inva
riablement, chaque discussion de budget, le
rapporteur de la section centrale, M. de Man
d'Attenrode, sur l'inutilité de ces ateliers d'ap
prentissage et sur leurs résultats négatifs? Con
descendraient-ils enfin nous faire savoir com
ment ce grief, dont ils ont fait une cause de la
Jnon-réélection de M. Rogier aux élections, de
juin dernier, se trouve être le sujet de témoi
gnages flatteurs élevés et compétents?
(Revue de Namur.)
Do 38 Septembre au 30 inclus.
A Buenos-Ayres, rien de nouveau. La police ve
nait d'arrêter une bande nombreuse de voleurs qui
infestait la ville et la campagne et qui avait des affi
liations Montevideo. Las général Urquiza avait été
gravement malade, mais aux dernières nouvelles sa
santé était rétablie.
Par Montevideo, nous recevons quelques nouvelles
du Pérou, plus détaillées et plus claires que celles
qui ont été publiées jusqu'ici. Ces nouvelles sont
tristes. Le Pérou traverse encore une crise révolu
tionnaire. A deux reprises différentes, le président
Echenique était parvenu étouffer l'insurrection
que des ambitions rivales avaient allumée; mais ces
succès étaient peine obtenus, qu'un soulèvement
général est venu bouleverser le Pérou du nord au
sud. Echenique a essayé de faire tête l'orage il a
envoyé dans le sud le général Torrico, et le général
Viljil dans le nord. Le troupe de Torrico s'est im
médiatement dispersée; son collègue a pu tenir la
campagne il a pénétré dans quelques villes insur
gées, où il a rétabli l'autorité du président; mais
mesure qu'il continuait son mouvement, les juntes
révolutionnaires se reconstituaient sur ses derrières
et fermaient ses communications avec la capitale.
Pour renforcer la division Viljil, Echenique a fait
partir de Lima un bataillon de huit cents hommes,
qui s'est embarqué Callao, sur la frégate la Minerve
mais après soixante-quatorze heures de navigation,
le navire s'est perdu sur les brisans de la côte, et le
bataillon tout entier a péri dans les flots, sans avoir
vu l'ennemi.
Le chef militaire de l'insurrection, le général Cas-
tilla, était parti d'Arequipa, se dirigeant surCusco
et Avacucho, et menaçait très-sérieusement l'exis
tence du gouvernement péruvien.
Le Brésil fait toujours contraste, par la sécurité
dont il jouit, avec cette permanente agitation des
républiques sud-américaines.
Il nous faut repeter encore aujourd'hui qu'il n'y a
aucune nouvelle de Crimée postérieure la dépêche
par laquelle nous avons appris le débarquement des
armées alliées.
Les Russes ont entièrement évacué la Moldavie.
Des dépêches privées de Kronstadt (Transylvanie)
annoncent que les troupesautrichiennes ont franchi,
le 16, sur trois colonnes, la frontière de celte pro
vince.
D'après des lettres de Bucharest, les corps d'armée
turcs qui étaient entrés dans la Valachie repassent
le Danube Giurgewo, pour se retirer en Bulgarie;
il ne resterait qu'une petite garnison turque A Bu
charest et quelques détachements pour garder les