nouvelles diverses.
tôles de ponts de la rive gauche du Danube. notam
ment Giurgewo et Oltenitza. Omer-Pacha était
arrivé le iC Roulschouck; il devait en partir le 18
pour se rendre Varna.
L'Ami du Soldatde Vienne, prétend que le com
mandant russe d'Odessa a reçu des amiraux de la
flotte anglo-française de la Mer-Noire, une dépêche
l'informant que plusieurs bâtiments de guerre
mouilleront dans^le port d'Odessa. Si les batteries
russes sur la côté liraient un seul coup sur ce» na
vires, le commandant a été prévenu que les flottes
procéderaient la destruction de la ville, il est pru
dent de laisser ['Ami du Soldat, la responsabilité de
celte nouvelle.
Le roi des Pays-Bas a nommé M. Boreel van Hoo-
gelatidenprésident de la seconde Chambre des
Etals-Généraux. M. Boreel avait déjà présidé cette
assemblée dans la dernière session, et il était le pre
mier des trois candidats présentés par la Chambre
au choix du Roi.
Dans la séance du ?3, le ministre des finances a
déposé le budget pour l'exercice 1855.
Les prévisions de recettes s'élèvent "ji millions
de florins, constituant un excédant probable de
267,000 florins sur les dépenses.
Ainsi que l'annonçait le discoursdu Roi, le minis
tère a proposé l'abolition des a3 centimes addition
nels l'impôt mouture et du timbre collectif; il
supprime complètement le droit de tonnage, mais il
propose une augmentation de 12 centimes addition
nels sur les droits qui frappent les eaux-de-vie
indigènes et étrangères.
C'est le contraire de ce que fait le gouvernement
français, qui vient d'abaisser considérablement les
droits sur les eaux-de-vie étrangères. Celle mesure
est dictée ce dernier par la maladie de la vigne,
qui en trois ans a diminué la production du vin, de
4o millions d'hectolitres, ce qui fait une perte de
600 millions de francs.
Le Moniteur fronçait d'hier contient un article
qui méritealtention.ll annoneeque des pour-parlers
ont amené une modification dans la situation de
l'Autriche occupant les Principautés. On avait pensé
jusqu'ici que les troupes autrichiennes y resteraient
seules-, mais il vient d'être convenu que si la France
et l'Angleterre le jugeaient nécessaire, leurs troupes
pourraient y entrer également. L'armée turque y
doit rester aussi libre de tous ses mouvements contre
l'armée russe.
A défaut de nouvelles de l'expédition de Crimée,
les journaux de tous les pays se livrent des con
jectures sans fin sur ce qui doit s'être passé avant,
pendant et après le débarquement. Ces journaux
font le roman de l'expédition. Nous supposons que
nos lecteurs préféreront en connaître l'histoire; nous
la leur donnerons quand les informations précises
seront arrivées.
Un journal de Vienne, l'hais du Soldat, prétend
que l'effectif des troupes russes en Crimée est de
140,000 hommes; on sait qu'une feuille française,
revêtue d'un caractère semi-officiel, le Moniteur de
rarmée, ne l'avait porté qu'à 58 mille hommes. Le
premier chiffre nous semble plus près de la vérité
que le second. Le gouvernement russe aurait montré
une imprévoyance extrême, si depuis le temps que
la Crimée est menacée, il n'y avait pas envoyé des
forces imposantes. L'Ami du Soldat assure, et le fait
est très-vraisemblable,quedes renforts considérables
y arrivent incessamment par la mer d'Azoff. Il parait
qu'il y a de ce côté une masse considérable d'infan
terie et de cavalerie.
Il nous arrive d'Espagne une nouvelle assez sin
gulière. Le général Prim, qui en apprenant la nou
velle de la révolution avait quitté l'armée d'Orient
pour se rendre Madrid, a reçu de son gouverne
ment l'ordre de rester a l'étranger jusqu'à décision
ultérieure. Il voulait produire sa candidature aux
Cortès dans l'Aragon; c'est pour l'empêcher d'y
exercer son influence qu'on le tient .éloigné. En
même temps, le général Orléga y est envoyé, et il ne
manquera pas d'imprimer la députation aragonaise,
la couleur de ses propres opinions. Le général Orléga
■est opposé aux idées nouvelles; le général Prim est
progressiste.
A la date du ig, aucun autre cas de choléra n'était
venu s'ajouter aux trois cas très-douteux dont on
avait parlé précédemment Madrid.
Le paquebot» vaçturlVashinglon, des Etats-Unis,
parti de New-York, le g, est arrivé le 23 Sout-
hamplon. Les dépêches apportées par ce navire
annoncent qu'on a reçu par la voie de Californie, la
nouvelle que Canton s'est rendu aux rebelles chinois.
Nousapprenons par la même voie qu'un traité par
lequel les îles Sandwich ont été annexées aux Etats-
Uni», a été ratifié par le Roi et son conseil Mawaii.
Par 1 eMoniteur français, nous a vons des nouvel les
de la Crimée jusqu'au 17. Elles nous apprennent
qu'à cettt date, le matériel et l'artillerie avaient été
débarqués sans opposition, que le lendemain l'armée
devait se mettre en marche vers Sébastopol, pour
être devant ses murs le 10,
Le Moniteur français du 26 publie une dépêche
confirmalive de toutes les autres, quant au débar
quement de l'expédition de Crimée, mais qui ne
nous apprend rien de plus. Cette dépêche, expédiée
par le maréchal Saint-Arnaud lui-même, est datée
d'Old- Fort (Vieux-Fort), c'est là que s'est opéré le
débarquement.
Le Vieux-Fort, d'après les meilleures cartes, est
56 kilomètres au nord de Sébastopol, et 3i kilo
mètres au sud d'Eupatoria, un peu au-dessus de la
rivière Bulganack. Celle position est indiquée par
la désignation de Trakir *ur quelques cartes.
Une dépêche de Vienne eu date d'hier, qui ne
nous inspire d'ailleurs aucune confiance, dit que le
prince Menschikoff est sorti de Sébastopol la tête
des troupes sous ses ordres, et qu'il s'est avancé jus
qu'à Uourliouke, sur le fleuve Aima, où il a pris
position en attendant l'armée alliée et les renforts
russes.
La réserve de l'armée française aurait reçu l'ordre
de s'embarquer le 18 septembre pour la Crimée,
sous le commandement du général Levaillant. C'est
du moins ce que dit une dépêche de Marseille. Nous
croyons cette nouvelle prématurée, parce que pour
que la réserve pût partir, il aurait fallu que les navi
res de transport fussent de retour des côtes de Cri
mée Varna, et c'était impossible le 18.
Le prince Menschikoff» laissé librement débarquer
les alliés, dit VAmi du Soldat de Vienne. Cela faisait
partie de son système de défense. La plaine entre
Eupatoria et Simferopoi est également ouverte, sans
moyens de défense. Mais au-delà de Simferopoi
campe un corps de cavalerie russe, tandis que trois
divisions d'infanterie occupent les hauteurs de Bak-
schi-Saraï. Cette position le rend maître d'un
excellent terrain, qu'on peut comparer celui de
Casliglione delle Stiviere, point décisif de toutes les
campagnes dans l'Italie septentrionale. Les hauteurs
de Bakschi-Saraï sont fortifiées et devront être prises
d'assaut. Malheureusement, ajoute l'Ami du Soldat,
le prince Menschikoff n'a que 48 canons d'artillerie
légère. Il devra donc se borner garder la défensive
et ne pourra s'éloigner de Sébastopol, base de sa
position.
Le bruit d'un premier succès des forces alliées
contre les Russes était très-répandu avant-hier la
Bourse de Paris, mais ce n'était qu'un bruit.
L'Ami du Soldat, de Vienne, explique pourquoi
les troupes alliées n'ont éprouvé aucune résistance
lors de leur débarquement. C'est que, part Sébas
topol, il n'y a pas un point sur toutes les côtes de la
Crimée où l'on pût s'opposer sérieusement un
débarquement protégé par des batteries flottantes
de 3,ooo canons. De même sur toute la plaine qui
s'étend d'Eupatoria a Simféropol, siège du gou
verneur général de la Crimée, il n'y a pas une seule
fortification ni naturelle ni artificielle. Voilà pour
quoi le prince Menschikoff a dû laisser le champ
libre aux alliés sur tous les points de la côte.
Le Journal de Saint-Pétersbourg du 2 1 septembre
parle pour la première fois de l'expédition de Cri
mée, dans un article assez développé, mais assez
vide. Il commence par dire que la détermination de
la France et de l'Angleterre de faire rentrer les
flottes de la Bail ique, sera un embarras sérieux pour
le cabinet, lorsqu'il sera obligé de mettre en regard,
aux yeux du Parlement, les résultats prévus, des
résultats obtenus. Pour y suppléer, ajoute-t-il, un
redoublement d'efforts s'est porté sur la Mer-Noire.
Cela dit, il énumère les forces de l'expédition, qu'il
porte 75 mille hommes, et il termine ainsi
La partie décidément la plus faible du corps
expéditionnaire anglais, sera la cavalerie. Elle a
perdu un grand nombre de chevaux, par suite de
maladies et' de manque de fourrage. Le choléra a
également éilairci les rangs de la cavalerie anglaise.
Sur 85o hommes, lord Cardigan en comptait 180,
mis hors de combat. Pour diminuer autant que pos
sible les difficultés du transport par mer, lord
Raglan a réduit Je train des équipages la propor
tion la plus indispensable. Par suite decel te mesure,
on laissera en arriére environ 4,000 chevaux. Il en
résultera que le corps expéditionnaire, son débar
quement se trouvera probablement court de
moyens de transport.
Ces dernières lignes prouvent qu'il était décidé
que l'armée russe ne s'opposerait pas au débarque
ment. Du reste, le Journal de Saint-Pétersbourg se
montre peu habile et peu prévoyant en s'efforçant
d'amoindrir par avance les forces de l'expédition.
Si les armées alliées triomphent, en effet, ce sera
d'autant plus glorieux pour elles, et d'autant plus
honteux pour le prince Menschikoff et les forces
qu'il commande.
D'après des lettres de la Baltique, datées du 20
septembre, la séparation définitive des deux escadres
anglaise et française s'était faite la veille, Ledsund.
L'amiral Parseval, après avoir expédié tous ses vais
seaux pourvus de remorqueurs, revient la voile
tout seul, sur son vaisseau l'Inflexiblele dernier de
son escadre.
De son côté, l'amiral Napier s'attendait recevoir
par le courrier du 22, l'ordre de ramener sa flotte en
Angleterre.
C'est le Journal des Débats qui donne ces nou
velles. Cependant l'Observer de Londres assure que
l'escadre anglaise de la Baltique doit rester dans le
nord jusqu'à ce que les places se soient chargées de
bloquer les ports et les navires russes. Ceci nous
semble, en effet, assez ralionel.
Notre correspondant de Paris nous annonce que
le gouvernement français a conclu avec la maison
Rothschild un emprunt de 4°° millions. Aucun
journal ne parle encore de cette opération financière.
Nous n'avions pas accueilli sans défiance la nou-
velleapportée de New-York par le dernier paquebot,
d'après laquelle aurait été conclu un traité d'an
nexion des îles Sandwich aux Etats-Unis. Celle
nouvelle a déjà été donnée plusieurs fois et s'est
toujours trouvée fausse; elle n'est pas plus vraie
aujourd'hui que parle passé, et le New-York Herald
la dément formellement.
Le bruit répandu avant-hier la Bourse de Paris,
relatif un premier succès des forces alliées sur
l'armée russe, était dénué de fondement; le Moniteur
universel d'hier malin n'en dit mol, et certes il n'eût
pas manqué d'en parler si le fait était vrai.
Le gouvernement français n'avait hier des nou
velles de l'expédition que jusqu'au 18. A cette date,
aucune action n'avait eu lieu; les armées combinées
devaient se mettre en marche le lendemain sur Sé
bastopol.
Les nouvelles les plus récentes de Constanlinople
sont du 20. Elles se trouvent dans une dépêche télé
graphique. On y affirme que le prince Menschikoff
n'avait opposer aux armées alliées que a5 mille
hommes, et qu'il attendait un renfort de i5 mille
autres.
L'impéritie dont le gouvernement russe a fait
preuve dans toute la campagne, partir du passage
du Prulh, a été colossale. Elle sera dépassée en Cri
mée, si le fait précité se vérifie. Depuis plusieurs
mois, l'empereur de Russie a dû s'attendre une
attaque contre Sébastopol. A-t-il cru le fait impos
sible? Cela se peut; mais le doute ne lui était plus
permis quand, le 24 août dernier, le maréchal Saint-
Arnaud a publié sa proclamation. Ses espions, d'ail
leurs, et il en a de zélés en grand nombre, autour
des armées alliées, avaient dû lui donner connais
sance des préparatifs qui se faisaient Varna dès les
derniers jours de juillet. Qu'a-l-il fait pour tenir
tête l'orage Il aurait envoyéau prince Menschikoff
un renfort de i5 mille hommes, qui ue serait même
pas arrivé temps
Le Dnieper est là pourtant en quelques jours, on
pouvait s'en servir pour faire arriver des troupes en
Crimée. Il pouvait en venir de bien d'autres points.
Avons-nous tort de le croire? La Russie n'aurait-elle
réellement que 40 mille hommes pour défendre Sé
bastopol, qui a pour elle sur la Mer-Noire, autant
d'importancequeCronstadt sur le golfe de Finlande?
Mais alors son impuissance serait manifeste.
Une lettre de Dantzick du 22 septembre annonce
que le temps empire chaque jour dans la Baltique.
On dit que sir Ch. Napier rentrera en Angleterre
la fin d'octobre, laissant quelques bâtiments chargés
du blocus. L'état sanitaire de la flotte est bon, le
choléra a disparu.
Une dépêche télégraphique de Copenhague dit que
soixante-trois députés du Jutland, ayant voulu re
mettre au Roi une adresse signée de 17,000 noms,
contre le conseil d'Etat, le Roi leur a fait répondre
par le secrétaire de sou cabinet, qu'après avoir pris
lecture de cette adresse, il ne pouvait leur accorder
l'audience demandée.
On parle d'une négociation qui aurait eu lieu entre
une portion du parti aristocratique polonais et l'em
pereur de Russie. Le premier se rapprocherait du
Tzar aux conditions suivantes .'conservation des pri
vilèges territoriaux de la noblesse; tolérance absolue
l'égard du culte catholique; législation libérale