Chronique politique. du 16 au 25, «11 10 jours, 2,502,309 Vil., c'est-à-dire 367,281 Vil. de plus que dans les 15 premiers jours du mois, tandis que les exportations ont été de 113,620 kil. soit 40,962 de moins que du lr au 15. Nous signalerons encore l'accroissement qu'a pris l'importation de l'orge et de l'escourgeon, et la quantité considérable de riz entrée dans le pays depuis le 15 septembre: 4.491.310 kil. Ces faits sont des plus rassurants, et il faut espérer que leur influence ne tardera pas se faire seulir sur le marché des denrées alimen taires. M. Louis Hymans, rédacteur de Y Indépen dance a adressé Y Observateur la lettre sui vante Bruxelles, le 2 Octobre. Monsieur le rédacteur, Permettez-moi de rectifier, en deux mots, le récit inexact que vous publiez d'une scène qui s'est passée Tournai, entre M. l'avocat Lescbevin, ré dacteur du Courrier de l'Eecautet moi. C'est M. Lesclievin, et non pas M. Blanquart,que j'ai donné un soufflet, la suite d'injures publiées daus le Courrier de f Escaut et réitérées verbalement devant témoins. Ce n'est pas dans les bureaux du Courrier que s'est passée la scène en question, mais bien chez le frère dudit rédacteur, chez lequel on avait mis beaucoup d'insistance me couduire, me prévenant d'ailleurs qu'il m'attendait. M. Lesclievin, après m avoir envoyé une rétrac tation qui est entre mes mains, refusa de la signer, conseilla le refus de signature son éditeur, quiavait retiré devant témoin* les faits qu'il m'avait imputés, et renouvela d'une façon plus directe et plus per sonnelle les injures qu'il m'avait adressées précé demment. Des coups m'ont été portés, non pas dans la rne, mais dans la maison, par M. Leschevin, son frère, les ouvriers de leur fabrique de ciment, et uii curé qui se trouvait là. Un défenseur des ordres religieux, M. de Decker, croyons-nous, a publié dernièrement dans Y Émancipation, une apologie du clergé régulier, dont la presse catholique a fait grand bruit; ce travail, admirable, disait-on, devait réduire néant les accusations des écrivains libéralisles et consacrer jamais la légitimité de l'influence monacale. Ou devine de quels ar guments M. de Decker a étayé sa plaidoierie l'écrivain catholique a beaucoup parlé des sœurs de charité dont il accole le nom celui des jé suites; il a parlé aussi des religieuses qui soi gnent les vieillards, les enfants et les infirmes, et des missionnaires qui vout, comme le Père Desinet, passer quarante ans de leur vie parmi les peaux rouges des montagnes rocheuses. M. de Decker nous a prouvé enfin que le sentiment religieux peut inspirer de grads dé vouements et qu'il se trouve parmi les membres du clergé régulier, d honnêtes gens qui pren nent leur mission au sérieux, et qui vivent selon l'évangile. M. de Decker a raison seulement il a prouvé ce que personne ne conteste.. La question discuter est celle-ci Est-il vrai que nous avons en Belgique beau coup de maisons de Jésuites, de rédemploristes et de capucins? Est-il vrai que toutes ces mai sons sont riches, et que èes'paUvres moines, contemplateurs ou non, lorsqu'il» arrivent sans ressources, dans une de nos bonnes villes, ne tardent pas y posséder des temples magnifi ques et des hôtels splendides? Est-il vrai que si les religieux font vœu.de.pauvrelé, en revanche 1 ordre nexlédaigne point les richesses mondai ne»? Est-il vrai que les tribunaux de tous les pays du monde ont consigné dans leurs annales de scandaleuses histoires de caplations de tes tament, et que les moyens employés par les ordres monastiques pour augmenter leur avoir ne soul pas toujours de la plus scrupuleuse délicatesse. Est-il vrai, en un mol, que si les bons religieux méritent le respect de tous en revanche les associations monastiquès, dirigées dans un mauvais esprit, peuvmi faire beaucoup de mal et que les enseignements de l'histoire sont là pour nous le prouver? Nous pourrions demander en outre M. de Decker, si. dans le pays le plus catholique de la terre, tant de catéchistes sont bien utiles. Il reste bien des peaux rouges dans les montagnes rocheuses et défaut de peaux rouges, il est en Afrique bien des peaux noires qui n'ont jamais entendu la parole évangélique! M. de Decker, croit-il que le zèle des corporations religieuses ne trouverait pas s'y employer et que notre clergé séculier ne suffirait pas, et amplement, la direction des fidèles de notre croyante Bel gique Que M. de Decker aille visiter les villages des Ardennes, du pays de Liège et du Limbourg et il y verra des églises dont il ne peut se faire une idée s'il n'a jamais vu que les temples fas tueux érigés par les sociétés des moines il y verra des masures effondrées et branlantes, où les nobles seigneurs qui donnent sans compter aux jésuilesetaux rédemploristes, ne voudraient pas loger leurs chevaux qu'il aille entendre la parole de Dieu au milieu de ces ruines et de cette désolation et peut-être en sera-l-il ému peut-être se dira-l-il qu'il n'est pas bon que des ordres parasites aillent s'établir dans nos cités pour y distraire le» offrandes que des âmes pieuses destinent au culte catholique peut-être s'étonnera-l-il au contraste de cette misère et de celle opulence, et se demandera-t-il pour quoi des religieux qui ont fait vœu de pauvreté, recherchent la société des riches de la terre, au lieu de se vouer comme nos curés de campagne, l'instruction morale des pauvres et des déshé rités! Oui, on l'a dit avec raison, les couvents sont une lèpre, non-seulement pour le pays qu'ils exploitent et qu'ils démoralisent en même temps qu'ils le poussent dans les voies du scepticisme et de l'irréligion, mais encore pour le clergé séculier, pour l'église véritable, qui comprendra peut-être un jour le tort immense que lui font ces prétendus soldats de la foi. Gazette de Mont.) Bec.vies dT^Jniea universitaire*. Le ministre de l'intérieur prévient les étu diants qui désirent obtenir, pour l'année aca démique 1854-1855, une des soixante bourses de quatre cents francs, créées par l'article 33 de la loi sur l'instruction supérieure en faveur des élèves des deux universités de l'Etat, qu'ils doivent adresser leur demande au Boi, avant le 15 octobre courant. Le département de l'intérieur dispose, en outre, de bourses de fondations, la jouissance desquelles les étudiants des quatre universités du royaume peuvent être appelés, et de subsi des en faveur des élèves des universités libres. L'instruction des requêtes pour l'obtention de ces bourses et de ces subsides est faite de la même manière que celle qui est suivie pour les requêtes en obtention des bourses créées par la loi sur renseignement supérieur. (Moniteur.) Bu 5 Octobre au 7 inclus. Nous n'avons pas plus aujourd'hui qu'hier, la confirmation officielle de la prise de Sébastopol. Toutes les dépêches qui l'ont annoncée émanent de fa même source, aussi bien que les détails publiés par la Patrie, et que le Moniteur français reproduit avec plus d'éteèdue. Ces dépêches, ces détails, out été fournisde vive voix par unTartare (un courrier), passé par Ëucharest le 3o septembre, chargé de dé pèches pour Orner-Pacha, qu'il allait rejoindre Silistrie. On voit que si le fait principal a quelque certitude, les détails ne doivent être acceptés que sous réserve. Le Journal des Débats suppoéeque ce fait d'armes a été accompli le a5. L'armée combinée ayant battu l'armée russe le 20 sur l'Aima, a pu arriver le 22 devant la côte nord de la rade et commencer ses opérations le 23 au plus tard. M. Saint-Ange décrit ensuite comment l'action a pu se passer. Nous ne le suivrous pas dans ces conjectures que les rapports officiels démentiront peut-être. Attendons-les. Disons seulement que M. Saint-Ange regarde comme cer tain que le prince Menschikoffétait réduit se fsire sauter ou capituler, la date du 25 ou du 36 au plus tard. Le Timessans émettre aucun doute sur la prise de Sébastopol l'heure actuelle, ne croit pas qu'elle ait puavoir lieu le 25. Il fait remarquer que le Baite- hee et le Caradocdeux des vapeurs les plus rapides de la marine, attendaient des nouvelles de l'expédi tion et auraient été envoyés sur le champ avec la nouvelle M oseille, qu'ils auraient atteint en cinq ou six jours. La communication télégraphique de Marseille Paris et Londres est instantanée. Si donc la place était tombée au pouvoir des alliés le lundi a5, on saurait les nouvelles par cette voie. Quoiqu'il en soit, la grande nouvelle a été accueil lie Londres et partout en Angleterre, avec de vives démonstrations de joie. Le lord maire est allé lire la dépèche la bourse, et cette lecture a été accueillie par neuf salves d'applaudissements. Le Journal de Saint-Pétersbourg du 26 septembre publie un ukase qui interdit l'exportation en Au triche, du seigle, de l'orge et de l'avoine. Nous avons mentionné une dépêche télégraphique d'Athènes, publiée d'abord par le Moniteur français, annonçant l'arrestation du rédacteur du Siècle raison d'attaques injurieuses contre l'armée et la marine françaises. Cette dépêche approuvait fort l'arrestation; elle disait que cette mesure était de venue nécessaire, et qu'elle avait produit un bon effet sur le public. Ces termes nous avaient surpris médiocrement; nous savons tout l'amour dont le gouvernement français est animé pour la liberté de la presse; mais nous pensions alors qu'il approuvait un acte du gouvernement grec, et non pas qu'il se décernait lui-même cet éloge. C'est lui en effet qui avait ordonné l'arrestation du rédacteur du Siècle et ce sont les soldats et les gendarmes français qui l'ont exécutée. Le 19 septembre, vers cinq heures du matin, deux compagnies d'élite du 28" régiment de ligne sont entrées inopinément Athènes et se sont mises en bataille devant la caserne d'artillerie, de manière mettre les artilleurs grecs dans l'impossibilité d'agir. L'une de ces compagnies s'est portée ensuite la maison de M. Philimon, rédacteur en chef du Siècle, et l'a arrêté. Les presses et tout le matériel de l'im primerie, tous les papiers et les écrits trouvés dans la maison ont été saisis et conduits au Pirée, en même temps que M. Philimon. Voilà ce que disent les lettres d'Athènes, arrivées par la voie ordinaire. Elles ajoutent, contrairement l'assertion du Moniteur françaisqu'une grande agitation a régné dans la ville la suite de cette ex pédition militaire. Le conseil des ministres s'est réuni plusieurs fois pour aviser. Nous ignorons ce qu'avaient de coupable les écrits du rédacteur du Siècle; mais il y a des lois en Grèce probablement, et le gouvernement impérial aurait dû en demander l'application, au lieu de se faire justice de ses propres mains. La Grèce, nous le savons, est dans une position toute particulière; raison de plus pour que le gouvernement français eût la certitude d'être entendu, s'il avait réclamé avec l'insistance qu'il sait mettre poursuivre ce qu'il veut obtenir. Quant nous, nous appuyons sur cet acte arbi traire pour faire comprendre au public belge qu'une trop grande prépondérance de la France en Europe, avec le régime impérial, serait très-redoutable pour nos libertés. Vous voyez les instincts de ce régime et avec quel entraînement il y cède C'est ce point de vue surtout que nous avons déploré l'obstination de la Russie, parce que la guerre, même sans la tournurequ'elle semble prendre, ne pouvait qu'être favorable Louis-Napoléon et un gouvernement que certaines gens peuvent trouver bon pour la France, mais dont personne, coup sûr, ne voudrait en Belgique. Le télégraphe nous apprend que la session des nouvelles Chambres danoises a été ouverte Copen hague lundi dernier. VI. Oersted, premier ministre, a donné lecture du discours rbyal, dans lequel le gouvernement fait connaître son intention de mettre la nouvelle Constitution h exécution, quelles que soient les résistances qu'elle soulève. Le discours royal a été accueilli par des sifflets et des applau dissements. Le Moniteur français do 4 octobre ne contient rien sur la prise de Sébastopol.

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2