de» alliés, malgré t«ne pluie de bombe» et de boulet»,
ce que voyant, le prince Menschikoff n'avait pas jugé
pouvoir letiir davantage, et s'était rendu après avoir
eu une conférence avec l'amiral Korniloff. Sont-ils
assez impudents les individus qui écrivent ces
fable»?
Les dépêches de Paris nous apprennent que de
nouveaux engagements ont eu lieu, du a5 au a7,
entre les alliés et les Russes5 que les premiers con
tinuaient d'à va tuer versSébaslopol, et qu'il» s étaient
emparés du port de Balaclava, quatre lieues au sud
de Sébastopol. Ils allaient en faire la place de dépôf
de l'armée, et y débarquer les pièces de siège et tout
le grand matériel.
Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur
la correspondance de Paris spécialement en ce
qui concerne la grâce accordée Barbès et le com
plément de la lettre qui en a été la cause, dout le
Moniteur fronçai* avait supprimé une partie.
On sait que la flotte du vice-amiral Parseval-
Deschênes, dont la plupart des bâtiments étaient
déjà en chemin pour regagner les ports français, a
reçu l'ordre de rentrer dans la Baltique. Une corres
pondance de Hambourg donne de ce revirement
survenu dans les résolutions du gouvernement fran
çais, une explication que nous répétons sans pour
tant vouloir la faire nôtre. Vers le milieu de sep
tembre, les chefs des flottes combinées, dit celle
correspondance, décidèrent, la suite de plusieurs
conseils de guerre, qu'il serait dangereux d'entre
prendre avant le printemps prochain quelque
opération uouvelle dans la Baltique. Ils soumirent
cette opinion leurs gouvernements respectifs; la
flotte française fut rappelée. Mais bien que le départ
des bâtiments français s'effectuât journellement,
l'amiral Napier ne prit aucune disposition pour
retourner, de son côté, en Angleterre. Au contraire,
n'ayant plus sous ses ordres que la seule flotte an
glaise, il montra une recrudescence d'activité qui
annonçait le projet de tenter quelque entreprise
sérieuse. Le gouvernement français, instruit de
l'attitude inattendue de l'amiral anglais, ordonna au
commandant de sa flotte, de retourner dans la Bal
tique, ne voulant pas qu'il s'accomplit là un fait de
guerre sans que ses forces y prissent part. L'amiral
a, dit-on, insisté de nouveau sur les dangers de la
navigation dans ces parages, et il attend la réponse
définitive de M. Ducos.à Kiel, où tous les bâtiments
français ont ordrederallier le vaisseau-amiral. Nous
trouvons ces faits dans uue lettre de Hambourg
adressée VIndépendance.
Ce qui nous fait douter de l'exactitude de cette
explication, c'est qu'elle suppose chez l'amiral Na
pier une duplicité tout fait en dehors de son ca
ractère, et qu'elle se concilie mal d'ailleurs avec les
bonnes relations des deux gouvernements alliés.
La nouvelle donnée par VUnivers, il y a déjà
plusieurs semaines, que le gouvernement des Deux-
Siciles a interdit la Bourse de Naples la négociation
des titres de l'emprunt russe, est confirmée.
Une dépêche de Copenhague, du S, annonce que
la seconde Chambre votera une adresse anti-minis
térielle, en réponse au discours d'ouverture de la
session.
Le» journaux américains du ao septembre pu
blient, sans en faire connaître la date, un décret du
président Santa-Anna, pour lequel la peine de mort
est commuée en dix ans de présides (galères), pour
les individus du bataillon étranger qui s'est révolté
Guaymas, l'instigation du comte Rauusset de
Boulbon. Celui-ci est exclu de cet te grâce, aussi bien
que ceux qui sont débarqué» avec lui, ceux qui rem
plissaient les fonctions de chefs et d'officiers dans le
bataillonet ceux qui ont excité la révolte ou qui
l'ont conduite. Tous ceux-là, dit le décretsubiront
la peine de mort, après que leur identité aura été
constatée.
Ce décret a-t-il été exécuté? On avait dit oui
d'abord; depuis quelques jours on dit non. L'on
ajoute que le ministre de France a pris le comte
Raousset sous sa protection, et qu'il espère obtenir
sa grâce.
La session ordinaire de la Chambre des députés
du grand-duché de Luxembourg, a été ouverte
mardi au nom du Roi grand-duc, par le prince Henri
des Pays-Bas. Le discours d'ouverture renferme uri
programme fort étendu, et qui sera rempli diffici
lement pendant la session.
Après la séance royale, la Chambre s'est consti
tuée. M. Th. Pescatore a été élu président la pres
que unanimité des voix M. le baron de Tornaco a
été nommé vice-président; MM. Lessel et Neuniau,
secrétaire».
Le Moniteur français publie le rapport officiel du
maréchal Saint-Arnaud sur la bataille de 1 Aima.
Les journaux qui avaient cru la prise de Sébas
topol, remplissent aujourd'hui leurs colonnes d'ex
plications plus ou moins singulières, pour justifier
leur crédulité. Il en est qui ne donnent aucun tort
aux télégraphes (ils sont rares ceux-là) pour avoir
mis la nouvelle en circulation, et qui absolvent
même les correspondances particulières qui avaient
donné les détails précis et circonstanciés de ce fait
d'armes. Il faut avoir le caractère tourné une sin
gulière indulgence pour absoudre des écrivains qui
mentaient sciemment, en imprimant des tails pure
ment imaginaires.
Le Timet n'a pas cette humour débonnaire. Mys
tifié, la veille même du jour où la vérité devait être
connue, par la dépêche de Vienne que nous avons,
rappelée, il se demande comment un bruit aussi
exagéré et aussi dénué de fondement a pu tromper
tant de monde, et il promet pour l'avenir, de con
trôler sévèrement les nouvelles de ce genre. Il met
tout de suitesa promesse exécution, propos d'une
dépêche publiée par la Gazette de Londtesannon
çant la prise de possession du port de Balaclava. 11
paraît qu'au Foreign-Ofjîcenous ne savons par
quelle erreur, on a fait arriver celte dépêche de Bu-
charest six heures avant son départ de Constanti-
nople, ce qui est un peu fort en effet. Le Time*
très-courroucé dit
Ce n'est pas par le désir de donner au public les
nouvelles les plus promptes que le Foreign-Office a
été amené se ridiculiser ainsi aux yeux de l'Eu
rope. La dépêcheparaît-il. a été reçue hier dix
heures et demie du malin, assez tôt pour la seconde
édition des journaux du malin, mais elle n'a paru
dans la Gazette de Londre* que tard dans l'après-
midi. Uue pareille publication est une honte pour le
Foreign-Ojficeet une injure faite au pays, qui n'est
pas en goût de s'amuser des slupides plaisanteries
des commis de Downing street.
Deux vapeurs, le A'iV et le Fury, sont arrivés
Marseille, vendredi, apportant des nouvelles de
Coustantiuople du 27 qui ne nous apprennent
qu'une chose de quelque valeur, si elle est vrai c'est
qu'il n'y aurait pas eu d'engagement sur la Kalcha,
le 22. Ainsi, sauf quelques escarmouches, on ne se
serait battu le 20 sur l'Aima.
Les dépêches affichées jeudi la Bourse de Paris
annonçaient que les armées alliées avaient établi le
28 leur base d'opérations Balaclava. Le Moniteur
français a donné ce sujet des explications desquelles
il résulte que des bords du Belbeck, où ils se trou
vaient le 27, les alliés seraient arrivés Balaclava par
les montagnes.encontournant Sébastopol, sans avoir
été inquiétés par le prince Menschikoff, qui se serait
retiré vers Bakichi-Saraï. Pour faire comprendre
nos lecteurs l'importance de ce mouvement straté
gique, nous suppposerons que la ville d Ostende soit
Sébastopol. Le Vieux-Fort, où les alliés ont fait leur
descente, serait en ce cas vers les bouches de l'Escaut.
Balaclava serait du côté de Nieuport, et les allies s'y
seraient rendus par terre en passant près de Bruges
et prenant ensuite leur direction par Ghistelles. Le
prince Menschikoff se trouverait vers Gand, plus
rapproché de Bruges. C'est un peu près que nous
donnons, mais il suffit, sans le secours de la carte,
pour se faire une idée de ce qui se serait passé du 27
au 28. Ajoutons cependant que la dépêche télégra
phique ne parlait pasde ce mouvemeiit;elle le faisait
seulement pressentir. Il est prudent, nonobstant les
affirmations du Moniteur, d'en attendre la confirma-
lion.
L'Invalide russe parle de la bataille de l'Aima,
mais semble n'y attacher aucune importance.
Le Sémaphore'de Marseille avait démenti une
nouvelle que ce correspondant de Paris nous avait
transmise, il y a plusieurs jours; et d'après laquelle
le maréchal Saint-Arnaud, devenu plusrpalade, était
obligé de se faire porter en litière. Un correspondant
de l'Indépendance revient sur ce fait et confirme en
ces termes le dire du nôtre:
Les dépêches donnent sur la bataille de l'Aima quel
ques détails qu'il est inutile de répéter ici j'y ajouterai
seulement que le maréchal de Saint-Arnaud, souffrant
ce moment, et qui avait été descendu en litière au débar
quement nu Vieux-Fort, était, dans celte grande journée,
soutenu cheval par deux cavaliers.
Une dépêche deVleune en date d'hier va plus loin.
Elle annonce la mort du maréchal.
Comme nous l'avons dit, la Chambre des députes
du graud-duché de Luxembourg aura de la peine
remplir le programme que contient le discours
d'ouverture. En effet, outre les projets de loi sur la
composition des conseils communaux et sur l'impôt
et la police des cabaret», dont l'assemblée est déjà
saisie, le prince lieutenant-général a annoncé que le
gouvernement voulait faire régler dans celte session,
la position des fonctionnaires publics et améliorer
la situation de ceux d'entre eux qui ont le plus
souffrir du renchérissement des denrées alimen
taires, et qu'il présenterait différents projets de loi,
entre autres ceux concernant la réforme de la légis
lation pénale, la police rurale, les postes, l'amélio
ration du service des messageries et l'augmentation
de la nouvelle monnaie de cuivre.
Une dépêche du G que nous trouvons dans la
Gazette de Cologne, annonce qu'un incendie terrible
a éclaté Memel, mercredi soir. Vendredi après-
midi, il n'était pas encore éteint. Une grande partie
de la ville, toutes les églises et de nombreux maga
sins sont devenus la proie des flammes.
Le premier rapport du maréchal Saint-Arnaud
sur la bataille de l'Aima était adressé l'Empereur.
Le Moniteur français d'hier matin en publie deux
autres plus circonstanciés adressés au ministre de la
guerre. 11 est dit dans le premier que plus de 120
mille hommes avec 180 pièces de canon se sont
trouvés engagés dans l'affaire. Le maréchal ajoute
que les Russes étaient au nombre de 5o mille; les
alliés,cecompte, auraient eu 2000 hommes de plus.
Le second l'apport, daté du 22, évalue 6,000
hommes, la perle des Russes. II se termine par la
phrase suivante
Ma santé est toujours la même: elle se soutient
entre les souffrances, les crises et le devoir. Tout
cela ne m'empêche pas de rester douze heures
cheval les jours de bataille.,, mais les forces ne me
trahiront-elles pas?
Ces derniers mots donnent de la vraisemblance
la nouvelle de la mort du maréchal, sur laquelle,
du reste, le Moniteur français d'hier malin garde
un silence complet.
Le vice-amiral Hamelin a aussi adressé un rap
port au gouvernement français sur la bataille de
l'Aima.
Uue dépêche de Vienne donne des nouvelles
d'Odessa du 4 octobre. Cette date peut être vraie,
parce que des communications télégraphiques étant
maintenant établies entre Vienne et Czernowitz, les
nouvelles d'Odessa peuvent arriver Vienne en
48 heures. Donc, la dépêche en question dit que
jusqu'au 2, aucun fait décisif ne s'était passé sur les
côtesde Crimée. LesRusses concentraient leurs for
ces, et des préparatifs considérable» de défense
avaient été fait» entre le Belbeck et Sébastopol. Maïs
on sait maintenant que c'est le côté opposé qui est
menacé.
Une autre dépêche prétend que la jonction des
tioupes Balaclava n'aurait pas eu lieu par terre en
contournant Sébastopol, mais que les troupe» fran
çaises s'y seraient rendues par mer.
Ou a parlé de la sortie de la flotte russe de Sébas
topol, et ensuite de plusieurs vaisseaux coulés
l'entrée du port pour obstruer le passage. Ces deux
versions sont contradictoires. Si la dernière était
vraie, le prince Menschikoff aurait renoncé toute
coopération active de la part de la flotte.
La lettre de la reine Marie-Christine a produit
une assez vive impression sur la population de Ma
drid. Le ministère cependant ne s'en est pas ému il
a décidé qu'on laisserait ce manifeste livré toute la
publicité possible.
La Gazette officielle de Londres d'avant-hier 7
octobre, midi, publie une dépêche de l'ambas
sadeur anglais Coristantinople, lord Stralford de
Redcliffe, confirmant 1a mort du maréchal Saint-
Arnaud. Le général Canrobert a pris le comman
dement.
Le Moniteur français confirme son tour la nou
velle de la mort du maréchal. Il parait qu'il n'a
voulu la faire connaître qu'après avoir publié se»
deux rapports.
Il contient en même temps une dépêche du géné
ral Canrobert, datée du 28 et de Balaclava. Il n'y a
plus de doute maintenant, d'après cette dépêche,
c'est bien par terre que la forteresse de Sébastopol a
été contournée.
Dans l'après-midi du 28, a dû commencer la
marche de Balaclava sur Sébastopol l'armée devait
s'établir sur les plateaux qui précèdent la place, et
recevoir le matériel de siège par les haies du cap
Chersonèse. Ainsi le général Canrobert s'attendait
être obligé de faire le siège de Sébastopol, et ne
pensait pas pouvoir s'en emparer par un coup de
main, comme le pensaient nombre de personnes
qui vont par trop vite en besogne.
Les journaux allemands commencent s'émou
voir des troupes nombreuses que la Russie fait con
centrer eu Pologne. La Gazette de Cologne prétend
que le cabinet de Vienne a fait demander ce sujet
des explications l'empereur Nicolas, pour le mo-