JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 1,406. 14f Année.
Dimanche, 99 Octobre 19S4.
Vires acquint eundo.
INTÉRIEUR.
Chronique politique.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes.
Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé 1 éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
fPBES, 21 Octobre. Ision de découragement el de dépit. Nos adver-
Nous avons soulevé une sainte colère dans |e!sai,es d'ailleurs n'auraient jamais eu moins de
camp clérical, lorsque propos des derniers
troubles de Courtrai, nous osions reprocher
nos adversaires d'avoir semé les germes des
idées qui venaient de se traduire en faits,
propos de la cherté des denrées alimentaires;
pourtant il était de notoriété, que le parti clé
rical n'avait combattu M. Ernest Vanden Peere-
boom, qu'en répandant les idées les plus ab
surdes et les plus dangereuses au point de vue
de l'ordre social. Le Propagateur vient de nous
donner une nouvelle preuve de cette exquise
modération, de cette extrême prudence qui
caractérisent nos feuilles cléricales poussées aux
abois.
Nous trouvons, en effet, dans son n° du 11
Octobre dernier
Mais les autres ordres religieux, les Rédemplo-
ristes, les Capucins, les Jésuites surtoutvoilà ce
chance; car en présence de I altitude prise par
l'autorité communale vis-à-vis du gouvernement,
le corps électoral ne pourrait se prononcer
contre les membres sortants du Conseil, sans
blâmer l'opposition que le Conseil a faite aux
mesures si désastreuses, qui ont frappé noire
cité. C'est là la vraie et seule signification que
présentent les élections du 31 Octobre aussi
nous sommes peu étonnés d'entendre prêcher
l'abstention de la part des journaux qui cla
quaient des mains chaque nouvelle mesure
frappant notre ville et qui nous blâmait d'oser
nous opposer l'arbitraire du ministre de la
guerre.
Nous lisons dans le Volksvriendsous la ru
brique Elections communales
Les élections communales approchent et dans
n -| ibeaucoup d'endroits I on s'apprête déjà la
qui effraie le Progrès! Ceux-la, dil-il, oui desif 1 n..
temples magnifiques, des hôtels splendides, des
richesses mondaines Eh bien soit pourtant, si
les membres de ces diverses corporations vivent
dans la pauvreté, si ces richesses, ils les emploient
t> faire l'aumône, répandre l'instruction, créer
et soutenir des institutions où l'on forme les
fuite. Que d'inimitiés, que de brouilles, que de
divisions vont survivre encore au scrutin du 31
Octobre prochain
Et la chose est surtout regrettable, quand l'on
voit que partout où il y a lutteelle est pro
voquée par ceux dont la mission serait de
hommes la pratique de toutes les vertus, quel prêcher la paix, l'union et la concorde; par-
mal y a-t-il? Mais vous qui vous constituez les en effet, c'est ce jeune et arrogant clergé
détracteurs des couvents, quel usage faites-vous irouvant que ce n'est pas assez de disposer
de votre fortune Vous mangez et vous buvez Jju cie, d f veul s'immiscer dans les
bien; vous dissipez votre argent en des fri-
voûtés couteuses vous donnez des festins
ET des bals, pendant qu'a dix pas de vos
maisons somptueuses, l'indigent meurt de
FuoiD et DE faim et vous osez crier contre les
moines qui se contentent de la nourriture du
administrations locales pour en expulser des
hommes que vingt années d'expérience ont
rompus aux affaires publiques. El de quel droit
et quel titre: il y a quelques mois peine
qu'ils sont descendus des bancs du séminaire
pauvre et emploient ce qui leur reste faire le et ils prétendent régenter le ciel et la terre!
bien! Les étourdis' ils ne sentent donc pas que
Ces parolesne «ont-elles pas dignesd une bêle |eur ambition doit succomber sous le mépris
fauve,d'un Barbes,d un Blanqui?.. Etconstatons public, ils ne sentent donc pas, qu'en semant
d'abord qu'elles révèlent lemêmestyle,lesniêmes ainsi pleines mains, la division et la discorde
idées que les pamphlets anonymes, qui, diverses j|s façonnent une moitié de la population ne
reprises onl été répandus en notre ville; nous y y0jr eu eux que des ennemis et des intrigants,
trouvons les mêmes excitations contre les classes Quant nous, nous ne reculerons pas devant
aisées de la société. Vous mangez et vous buvez |a mission d'arracher les masques et nous aurons
bienvous dissipez votre argent en des frivolités soin de faire connaître les démarches de ceux
coûteuses, vous donnez des festins et des bals qUi auront compromis leur saint ministère,
pendant qu'à dix pas de vos maisons somp- comme nous l'avons fait lors des dernières
tueusesl'indigent meurt de froid et de faim.
facile pourtant, il suffirait de faire croiser les
convois Ypres ou de modifier les heures de
départ de notre ville. Il importe peu, en effet,
que nous partions une heure plus tôt ou plus
tard, pourvu que le public soit exactement
renseigné.
Nous avons d'ailleurs la confiance que lorsque
ces faits parviendront la connaissance de la
direction, aujourd hui par trop occupée peut-
être avec la ligne de Thielt, elle s'empressera
de faire droit aux justes réclamations du public.
Enfin, nous apprenons aujourd'hui par le fait
même de la nomination de M. Gillès-De Pélichy,
que l'arrondissement de Roulers a trouvé un
sénateur; nous savons, en effet, de bonne source
que ce n'est qu'après plusieurs refus et sur les
instances personnelles et réitérées de M, l'évêque
que M. Gillès a accepté la candidature.
Les bourgs-pourris comme Pioulers laissent
leurs représentants tant d'indépendance, que
bientôt l'on n'y trouvera plus de candidats pour
les mandats de représentant et de sénateur.
!i» U»l g.
On écrit de Bruges, 19 Octobre:
Le train parti hier midi et demi de notre
station pour Courtrai a déraillé entre Lendelede
et Heule, par suite de la rupture d'un essieu de
waggon. Deux waggons de marchandises ont
été renversés, mais les voyageurs n'ont éprouvé
d autre désagrément qu'un retard d'une heure
et demie.
Barbés disait-il autre chose, lorsqu'il s'écriait
du haut de la tribune nationale Frappons les
classesaisees d'un milliard au profit du peuple!
élections provincialessuum cuique.
Il y a quelques jours, le Journal de Bruges
contenait une réclamation de plusieurs voya-
Imprudents que vous êtes, vous ne sentez donc geurs, au sujet de l'irrégularité avec laquelle ont
pas que chaque révolution vous menace et vous 'lieu les départs et les arrivées du chemin de fer
ébranle! En Février, vous avez échappéparce de la Flandre occidentale. Depuis longtemps
que vous avez ébloui le peuple, en dansant avec des réclamations analogues nous ont été adres-
lui autourde l'arbrede la liberté, pareeque vous sées, et si nous avons hésité les publier, c'est
avez trouvé un abri derrière ce libéralisme, que nous avons tenu compte des embarras et
qu'aujourd'hui vous calomniez; vous n'avez plus des difficultés de toute espèce, qui entourent
peur et vous flattez les passions populaires, mais une exploitation de celte importance dans son
songez bien que le flot populaire vous écrasera, origine mais, aujourd'hui, que le mal s'ag-
avant d'atteindre ceux que vous poursuivez de grave, il nous est impossible de garder le
vos injures et de vos calomnies.
silence tous nos convois sont en retard et
auatre ou cinq fois par semaine, ces retards sont
une heure el plus. Nous nous expliquons des
irrégularités pareilles en cas d'accident ou lors-
I.1. 1 1 Ï7 n'n nnî tmn I nOO O l'ilût ITO
Élections communales de la ville
d'Ypres.
Nos élections communales semblent devoir que les convois de l'Etal n'arrivent pas l'heure
I C *11 1 nA-nae SI SI'il
se passer avec calme et sans lutte; les feuilles
cléricales du moins nous autorisent le croire,
ear elles prêchent l'abstention, dernière expres-
Courtrai, mais nous ne comprenons pas qu'il
y ail régulièrement du retard pour les convois
arrivant de Poperinghe le remède nous parait
Samedi soir, le convoi public partant de Gand
7 heures pour Courtrai, Mouscron Tournai,
a déraillé une vingtaine de mètres de distance
de la station de notre ville. Par un de ces ha
sards providentiels trop rares, l'administration
du chemin de fer n'a aucun malheur déplorer.
Pas un voyageur n'a eu la plus légère contusion.
Seulement, toutes les personnes eu destination
de Mouscron, Tournai et la France, n'ont pu
continuer leur route qu'à 10 heures du soir.
Les voyageurs pour la France ont même dû
passer la nuit Courtrai. La locomotive, le
tender et les trois waggons de bagages et mar
chandises qui suivaient, ont seuls été jetés hors
la voie. Sans la légèreté du terrain, qui a forcé
la locomotive labourer la terre el piquer
une tète d'un mètre de profondeur, locomotive,
tender, marchandises et voyageurs auraient fait
le plongeon dans les fossés pleins d'eau, bordant
celte partie de la roule.
Le Roi était encore Côme le 11 de ce mois,
comme le prouvent les arrêtés royaux publiés
par le Moniteur.
j L Émancipation qui annonçait son arrivée
pour hier, dit aujourd'hui que S. M. n'est at
tendue que mardi ou mercredi de la semaine
prochaine, et que les Chambres seront convo
quées pour le 28 ou le 30.
Ou 19 Octobre au 21 Indu».
Il parait très-certain maintenant que le bombar-
ement de Sébastopol n'était pas commencé la date
disait
i jours