prés (on peut «opposer le 9 ou le 10), il ne laut pas
«'attendre avoir des nouvelles décisives avant
quatre ou cinq jours d'ici.
Nous lisons dans une correspondance de Constan-
tinople, en date du 4 octobre, que le siège de Sébàs-
topol ne pourra pas durer inoins de dix h douze
jours. Ce serait l'alTaire d'un assaut, écrit un oHi
cier supérieur du génie, si on voulait sacrifier deux
ou trois mille hommes. Si cela était exact, il
faudrait proclamer bien haut que la Russie ne savait
ce qu'elle faisait, en sacrifiant tant de millions
fortifier une place si facile J» réduire.
Le même correspondant dit qu'une sommation a
été adressée au gouverneur de Sébastopol, par le gé
néral Canrobert. La réponse du général Lermwutoff
a été prompte et précise. 11 a refusé de livier la ville
et déclaré que les troupes étaient décidées s'en
sevelir avec lui sous les ruines de Sébastopol.
Le prince MenschikofTa adressé sou gouverne
ment un bulletin qui ne se rapporte qu'aux faits
postérieurs la bataille de l'Aima, dont il ne dit
mot. Ce bulletin, fort sommaire, semble avoir pour
but de déguiser la vérité au public de la capitale,
aussi longtemps que cela se pourra.
Le nouveau roi de âaxe a ouvert en personne, le
10 de ce mois, la session extraordinaire de la Diète.
Son discours contient,sur la politique extérieure,
un passage qu'il est bon de rapporter en entier
Bien que nos relations avec les gouvernements
étrangers soient certes pa< faitemenl amicales, notre
regard ne peut cependant se diriger avec confiance
vers l'avenir troublé par les plus sérieuses compli
cations. Un pays qui est dans la situation où est la
Saxe, ne saurait suivre de fausse route dans de telles
circonstances, s'il cherche la règle de sa conduite
dans l'accomplissement rigoureux et consciencieux
de ses devoirs comme membre de la Confédération
germanique. S'attachant fermement ce point de
vue, mon gouvernement s'efforcera de faire tout ce
qui peut être avantageux au bien et la dignité de
l'Allemagne, ce qui pourra amener une solution
pacifique des complications politiques.
Les journaux anglais publient le tableau du re
venu trimestriel. Les résultat* en sont des plus
satisfaisants. L'augment tliou sur le trimestre, com
paré au trimestre correspondant de l'année der
nière, est de 14 millions de francs; sur le semestre,
de 1 millions, et sur l'année tout entière, de
4 4,500 fr.
La différence entre ces divers excédants, qui peut
paraître surprenante, s'explique tout naturellement
par deux causes les effets de l'augmentation de la
taxe du revenu ont continué se faire sentir, et ce
seul article présente, sur la période correspondante
de l'année dernière, un excédant de plus de 14
millions.
D'autre part, les diminutions dont a été frappé le
produit des douanes, par suite des nouvelles réduc
tions de taxe, a été moins considérable que dans le
trimestre ptécédent. Celle diminution figure, dans
l'année entière, pour vingt millions, et dans le tri
mestre seulement, pour trois millions et demi. Les
postes ont donné une augmentation de deux mil
lions et demi M. Gladstone peut donc, bon droit,
être fier du résultat de sa gestion, et l'Angleterre
n'a qu'à se féliciter dé la burine administration de
•es finances. Aussi, les journaux de toutes les nuan
ces se déclarent-ils pleinement satisfaits.
El Compilador amtricanode la Nouvelle-Or
léans, annonce que le cabinet de Washington s'est
décidé donner toute satisfaction de l'insulte faite
au gouvernement français dans la personne de M.
Dillon, consul général en Californie. Le pavillon
français sera hissé en présence des autorités de San-
Francisco, et recevra le salut ordinaire.
Il y a absence complète de nouvelles de la Crimée.
Le Moniteur français du 1 S au mal in n'en dit rien. Il
publie le nombre des morts et des blessés dans le
3r)*de ligne, la bataille de l'Aima.
Les journaux allemands publient des nouvelles
que nous devons mentionner ici, sans les confirmer
ni les contredire, car si elles nous sont suspectes
venant de cette source, elles poliraient cependant
être vraies. Ainsi, le Uoyd de Vienne prétend que le
général Osten-Sacken a pris définitivement le com
mandement des troupes en Crimée. Le prince Men
schikoff doit se borner défendie Sébastopol.
L'archevêque de Chersonèse est arrivé Sébas
topol pour exciter, par ses exhortations, le courage
des habitants et de la garnison.
Ce qui est plus fert et inoins croyable, c'est que
le îo septembre, au dire de la Correspondance au
trichienne, ou aurait chanté, dans toute» les église»
d'Odessa, un Te Deum eu l'honneur d'une victoire
remportée par le prince Mepschikoff sur les alliés,
par laquelle il les a obligés renoncer faire le
-tége du lorl Constantin et se diriger vers le Sud.
Un ordre du jour aurait communiqué cette nouvelle
aux troupes.
L'einpereui de Russie ne semble pas du tout se
croire menacé de la perle de la Crimée. Comme en
pleine paix, il vient de décréter la construction' d'un
chemin de 1er de Moscou la Mer-Noire. Toute
1'éteudne sur laquelle les travaux doivent être exé
cutés se divise en quatre sections, savoir la pre
mière de Moscou Orel, la seconde d'Orel Khar-
koff, la troisième de Kharkoff Kréinentchoug, et
la quatrième de Kréiueutchoug Odessa.
On comprend, sans qu'il soit besoin de le dire,
que si un chemin de fer semblable avait existé, des
renforts auraient pu arriver aussi vile et aussi nom
breux qu'il l'eût fallu au prince Menschikoff.
Le Journal de Saint-Pélerebuurg du 8 rend
cumple d'un drame de circonstance joué au Théâtre-
Alexandra, intitulé Lee dnglais Gainla-Karleby
C'est une revanche des Cusaguesjoués Paris. Il va
sans dire que les Anglais y sont traités rudement,
et le compte-rendu du Journal de Saint-Péters
bourg ne leur épargne pas les invectives. Le public
russe a accueilli cette pièce avec des bravos fréné
tiques.
Les nouvelles d'Athènes sont du 6 octobre. Le
gouvernement avait longtemps délibéré sur la ques
tion de savoir si, après les événements de ces der
niers mois, il ne convenait pas de dissoudre les
Chambres et d'en appeler de nouvelles élections.
11 parait s'être décidé dans un sens contraire. Il n'y
aura pas de dissolution, et les Chambres sont con
voquées pour le 11 octobre.
Les deux régiments français qui se trouvaient en
Grèce, en sont partis pour la Crimée, sous le com
mandement du général Meyran. 11 ne reste Patilia
qu'un bataillon d'infanterie de marine.
(.a reine d'Angleterre vient de publier une pro
clamation qui ouvre une souscription nationale en
laveur des veuves et orphelins des soldats morts
dans la guerre d'Orient. Celte souscription va, sans
aucun doute, s'élever des sommes énormes. Le
Times a ouvert une souscription dans ses bureaux,
et tout de suite il a recueilli 55o livres sterling
(18,750 fr.)
Le gouveruemeut fiançais qui doit certainement
recevoir tous les jour» des nouvelles de la Crimée,
les garde pour lui et ne fait rien publier, sans doute
parce qu'il ne s'est encore rien passé de notable
devant Sébastopol.
Un journal semi-officiel, la Patriedit que le
bombaidemenl de la place n'avait pas encore com
mencé le 10. On se préoccupe chez nos voisins
des rentorls que doit recevoir le prince Menschikoff;
notre correspondance particulière entre ce sujet
dans quelques explications, de nature faire pres
sentir que les choses pourraient 11e pas aller aussi
roridemeut ni d'une manière aussi décisive qu'on
le désire.
A l'appui decetteopinion, une dépêche deVienne
en date du i5 annonce que le géuéral d'Osten-Sac-
ken est entié eu Crimée, la tête de 40 mille hom
mes.
Une lettre d'Odessa du 6 octobre dit que le prince
Menschikoff, la date du 3, avait pris position dans
l'intéiieur des fortifications de Sébastopol.
Le Page croit que Sébastopol doit être enlevé la
suite d'une attaque fougueuse. Un siège eu règle
pourrait être long. Ce journal rappelle que l'époque
s'avance, d'ailleurs, où la Mer-Noire devient inhos
pitalière. Sébastopol, dit-il, doit être emporté
comme l'ont été lev falaises de l'Aima, force d'hé
roïsme, de précision de tir et d'ardeur d'escalade, a
A l'heure où nous écrivons, la place est de toutes
parts investie, et il est probable que nous recevrons
très-prochainement des détails circonstanciés sur
les pi emières opérations.
Suivant le Daily-Newsle général Canrobert
aurait écrit a I Empereur qu'il lui fallait vingt jours
pour prendre Sébastopol, et que l'Empereur aurait
répondu Géuéral, vous dites cela parce que vous
vuulez tne ménager une surprise.
Un M. Pogodiue lait, dans la Gazette de Moscou
un singulier rapprochement c'est que le débarque
ment des alliés en C'iimée, a eu lieu précisément
le a (i4) septembre, «iate exacte de l'entrée des
Français il Moscou, en .du!
Non» trouvons ce fait dans le Journal de Saint-
Pétersbourg du 10 octobre, arrivé ici le 16 au matin.
Ce même numéro contient aussi des nouvelles de
la Ctimée. extraites de l'Invalide russe.
Un journal de Londres parle, mais d'une manière
fort obscure, d'une conspiration politique qui se
serait formée dans l'armée danuoise. Voici comment
il s'exprime ce sujet, d'après une correspondance
de Copenhague du 17 septembre
Les troupes danoises, en très-grand nombre,
étaient campées dans la ville et tout autour. Elles
avaient permuté. Les troupes zélandaises avaient été
envoyées dans les provinces du sud, et les troupes
du sud dans le nord. Celte mesure avait été exécu
tée, par des motifs politiques, pour empêcher les
troupe* d'accomplir, dans leur propre district, un~
dessein pailiculier dont le gouvernement danois
avait été bien expressément averti, si chaque corps
de troupes restait dans son propre cantonnement.
Le Moniteur français du 17 garde encore le
silence sur ce qui se. passe a Sébastopol. Par suite de
celle absence de nouvelles, l'inquiétude augmente
Paris, et c'est cela qu'est attribuée la baisse la
bourse d'avant -hier.
Un correspondant parle d'une note qui aurait été
remise au cabinet de Vienne, le 11 de ce mois, par
la France et l'Angleterre, où il serait fait sommation
ît l'Autriche de prendre parti dans la guerre, pour
son propre compte, satisse préoccuper destergiver-
sations de la Prusse et des décisions venir de la
Diète germanique.
La Russie s'attend probablement quelque chose
de semblable et prend ses précautions. Une dépêche
de Vienne annonce qu'elle vient de déclarer en état
de guerre les provinces limitrophes de l'Autriche.
Nous constations, il y a deux jours, l'état très-
satisfaisant du revenu public en Angleterre. Nous
n'en pouvons dire autant de la France. Le Moniteur
unioersel l'ait connaître l'état des receltes publiques
pendant les neuf premiers mois de cette année. Elles
présentent une diminution de 7 millions .«90,000 fr.
sur la période correspondante de «853. Les joui uaux
du pouvoir s'en consolent en disant que les recettes,
telles qu'elles, dépassent de beaucoup celles de l'an
née i85i; mais cette observation n'a pas de portée,
parce que les minisires en France ont pris pour ha
bitude de baser les prévisions du budget sur des
recettes de plus en plus fortes tous les ans. Ils disent,
par exemple en i85î, les recettes ont augmenté de
tant de millions sur l'année i85i;en 1853, nous
réaliserons la même proportion sur l'année i85z, et
ainsi de suite. On voit par ce qui arrive maintenant
si cette prévision est sage.
Les articles qui ont diminué sur t853 sont les
droits d'eurégisiruinent, les droits de douanes sur
les marchandises diverses, les droits sur les bois
sons; il y a augmentation sur les droits de douane
du sucre, sur le produit de la vente des tabacs et
des poudres, sur la taxe des lettres et sur le droit
du timbre.
L'anniversaire de la naissance de la reine d'Es
pagne a été célébré Madrid, le 10 de ce mois. Les
ministres avaient prépaié pour ce jour-là une revue
des troupes, et croyaient être certains que la heiue
s'y montrerait. Ils ont été déçus dans leurs espéran
ces. La Reine est restée au Pardo et a résisté toutes
leurs instances. Ce refus parait avoir fait grande
sensation Madrid; il confirme ce qu'on a déjà dit
de l'éloignemeiit que montre la jeune Reine pour
tous ceuxqui ont participé au mouvementde juillet.
Ou est déjà bien loin Madrid des démonstrations
de ces premiers jours. On n'a pas oublié la manifes
tation de la junte de Madrid, invitant solennelle
ment M. Victor Hugo de se rendre en Espagne, et
lui promettant l'accueil le plus bienveillant. Bien
lui en a pris de ne pas quitter Jersey. Voici qu'à la
demande du gouvernement français, le gouverne
ment espagnol expulse de Madrid tous les réfugiés
politiques qui n'auraient pas pour répondants leurs
représentants diplomatiques respectifs.
L'exécution du comte de Raousset-Boulbon se
confirme. Les journaux de la Nouvelle-Orléans
disent qu'il est mort debout avec le plus grand
courage et commandant lui-même le feu, Il a reçu
la sépulture chrétienne. Tous ses compagnons, sauf
trois officiers et M. Desmaiais, contre lesquels on
instruit en ce moment Guaymas, ont été mis en
liberté et renvoyés en Californie.
Les réjouissances ont été grandes la Havane, en
l'honneur du général Conclia. Un combat de tau
reaux a eu lieu. Le nouveau gouverneur a refusé
d'accepter un magnifique équipage qui lui était
offert.
Il a publié un décret qui interdit de la manière la
plus absolue l'odieux trafic des noire.
A la date du 19, point de nouvelles de Crimée!
Continuation de la baisse la Bourse de l'aris.
Les Journaux de tous les pays, cependant, sont
remplis de détails sur les opérations du siège; mais
comme tout ce qu'ils disent est imaginaire ou peu
près, nous nousabstiendrons de répéter leurs contes.
Nos lecteurs peuvent être assurés d'une chose c'est