Nouvelles diverses. une mention dans ses colonnes, on peut lui deman der pourquoi il a passé sous silence la journée de l'Aima. Ceci est dit sans aucun esprit de dénigrement et uniquement parce que tout le monde aurait été charmé it<* comparer les bulletins russes h ceux des armées aillées. Une panique s'est déclarée la Bourse de Vienne du 21, par suite de l'arrivée d'une note du cabinet prussien en réponse une note de l'Autriche, des tinée k obtenir du cabinet de Berlin, qu'il prenne une attitude plus décidée contre la Russie. Depuis plus d'un mois, les journaux qui se sont donné la tâche de tenir leurs lecteurs au courant des faits et gestes de la diplomatie allemande; s'es soufflent la suivre dans ses évolutions. Ce ne sont en effet que notes et contre-notes, circulaires, dé pêches-aux agences diplomatiques, communications la Diète, etc., etc. Ou ne déploya jamais un plus grand attirail diplomatique. Les faits sont pourtant bien simples. Le jour où la Russie s'est retirée des principautés, le roi de Prusse a émis l'opinion que l'Allemagne était désin téressée dans la question d'Orient. L'Autriche n'était pas tout fait de cet avis. En occupant les princi pautés, elle a fait un pas immense dans la politique des puissances occidentales et prévu un conflit avec l'armée russe. La Prusse d'ailleurs a eu soin de lui dire qu'il était daugereux elle de ne pas occupel les principautés exclusivement, et de permettre aux Turcs aussi bien qu'à la France et l'Angleterre d'y envoyer des troupes. En effet, ajoutait le cabinet de Berlin, si les armées alliées passent le Pruth et vont combattre les Russes chez eux, en Bessarabie, ceux- ci peuvent les repousser, les vaincre et les poursui vre dans les principautés. Que ferez-vous alors, que feront vos troupes au milieu de ce conflit? Vous voyez que vous vous engagez dans la guerre. A cela l'Autriche a répondu Je n'ai pas le droit d'eccuper seule les Principautés. Elles appartiennent la Turquie; je n'y suis entrée qu'avec son agré ment, je ne puis l'eu exclure. Je ne veux pas davan tage en exclure les Français et les Anglais, car la Turquie est maîtresse de les y admettre. Tous, ils ont le droit d'atlaquer les Russes en Bessarabie; je ne les y suivrai pas; mais s'ils sont repoussés et que les Busses repassent le I ruth, je suis bien décidée combattre ces derniers pour les contraindre rester chez eux, car leur présence en Moldavie et en Vala- chie est contraire aux intérêts de l'Allemagne. A votre aise, répond la Prusse, mais comme je ne me suis engagée par le traité d'avril, vous défendre contre la Russie, que dans le cas où elle vous atta querait sans provocation de votre part, permettez- moi de rester neutre. L'Autriche soutient que celte réserve de la Prusse n'est pas admissible, et c'est là-dessus que l'on dis cute depuis plusieurs semaines. Comment finira la discussion? Quand finira-t-elle? Nous ne saurions le dire. Mais si l'on s'est effrayé Vienne de la der nière note de la Prusse, il va sans dire qu'elle fait prévoir une rupture entre les deux puissances. A Berlin, l'impression est différente; on y croit que la note amènera une conciliation. Le Correspondant de Hambourg annonce, d'après une dépêche de Saint-Pétersbourg du 18 octobre, que les deux plus jeunes grands-ducs, Nicolas et Michel se rendent l'armée d'Orient. La Gazette de Vienne, du 20 octobre, annonce que l'Impératrice d'Autriche est enceinte. La seconde Chambre du Danemarck a été dis soute, nous l'avons dit, la suite du vote de son adresse contre le ministère. La première Chambre (Landsthing) a ambitionné le même sort, et pour être bien assurée de le subir, elle a trouvé tout sim ple, non pas de voler une adresse analogue, mais l'adresse même de la seconde Chambre. Le Bœrsenhalle publie le texte de la dépêche prussienne du i3, qui nous a tourni plus haut l'oc casion de préciser le différend qui s'agite entre les cabinets de Vienne el de Berlin. La note est fort lon gue, très-peu claire, et nous nous garderons bien d'embarrasser nos colonnes de cette soporifique lo gomachie. Il nous suffira de dire que la Prusse y maintient sa position antérieure. Elle ne consentira, dit-elle, aider l'Autriche, que si la Russie se per met une attaque non provoquée contre le territoire autrichien. E11 même temps, la note déclare qu'une attaque de ce genre n'est pas probable; et comme la circu laire autrichienne avait signalé titre de symptôme hostile, la marche des gardes russes vers la Pologne, la note répond que, dé ce fait que la Russie, en pré sence des forces ennemies déployées en partie sur son territoire et en partie le menaçant, rapproche également ses forces militaires des frontières, on ne peut tirer la conclusion qu'elle veuille sortir de la position défensive qu'elle a prise, pour reprendre l'offensive. La situation est donc aujourd'hui la mêmequ'hier. Reste savoir ce que fera la Diète germanique et quel système elle se ralliera. Où en est-on a Sébaslopoi? C'est ce que se de mande tout lecteur en ouvrant son journal. Nous n'eu savons rien aujourd'hui. Par Vienne, le télé graphe nous apprend (triais c'est le télégraphe, attention que le i4 les batteries anglo-françaises étaient encore muettes. Les batteries russes au con traire canouriaieiit depuis le 1 1 les travaux des assiégeants, mais sans leur nuire. Si les alliés ne ripostaient pas, c'est que les batteries françaises n'étaient pas encore prêtes. Celles des Anglais l'é taient au contraire, el le i5 les unes et les autres devaient ouvrir le feu dans un vigoureux ensemble. "Mais ce concert tant attendu, a encore été ajourné, et le 16 il n'y avait pas eu de bombardement pro prement dit. On verra par les dépêches du jour, queies travaux du siège continuaient. Les dépêches russes disent que la garnison faisait de fréquentes sorties et dé truisait les travaux des assiégeants. Les dépêches françaisesavoueul les sorties, mais affirment qu'elles restaient sans résultai. Le Times annonce que la flotte anglaise de la Bal tique ne sera pas rentrée dans les ports de l'Angle terre avant le 5 décembre. Les correspondances militaires du même journal, qui vont jusqu'au 5 octobre, sont unanimes déplo rer le mauvais état de santé des troupes; depuis le débarquement, dit l'une d'elles, il est mort plus de soldats du choléra, que n'en a moissonné la terrible bataille de l'Aima. L'Autriche vient de faire un pas de plus vers la politique des puissances occidentales. Elle a cédé, il y a trois jours, ses chemins de fer une Compagnie^ la tête de laquelle figure un grand capitaliste fran çais, M. Péreire, possesseur aujourd'hui, grâce des spéculations constamment heureuses depuis i848, d'une fortune qui pourrait le faire surnommer le Samuel-Bernard de l'époque. C'est cette opération sans aucun doute, qu'on peut attribuer la hausse marquante des fonds publics la Bourse de Vienne du 2 3. Le congrès des ministres américains Ostende a terminé ses séances le 16. M. Soufé est parti d'Os- tende pour Paris, d'où il doit se rendre Madrid, où il veut être présent l'ouverture des Corlès. Le Moniteur prussien publie une ordonnance royale qui décharge le ministre de l'intérieur, M. de Westplialen, des fonctions de ministre des affai res agricoles, et nomme pour le remplacer en cette dernière qualité, M. de Manteuffel, précédemment sous-secrétaire d'Etat de l'intérieur. Au dire du Standard de Londres, M1"" Nightin- gale, qui part avec un corps d'infirmières et de femmes de service, pour soigner les soldats anglais malades ou blessés dans la Crimée, doit, par les ordres ou au moins avec l'autorisation du gouverne ment, prendre Paris, sur sa route, et emmener un certain nombre île sœurs de cha.rité. Voici le détail précis des blessures faites Caro line Janssens par son frère. Elle porte i° Une plaie dans le flanc droit; 1° une plaie dans la région sous-ombilicale, quelques lignes de la ligne médiane; 3° une plaie dans la région sus- pubienne, sur la ligne médiane; 4* une plaie très- grande la cuisse droite; 5° une plaie la fesse droite; 6* une plaie la région de l'avant-bras. Ces plaies ont été pansées avec soin par M. Henri Van Hulsbeck, interne la chirurgie. Au dire de Caroline, les plaies n'auraient pas été pratiquées par un couteau, mais par une espèce de gros clou fortement aiguisé, enveloppé, une de ses extrémités, de cordes pour servir de manche. A sou entrée l'hôpital, elle était dans un état très-alarmant. Comme tous les blessés qui ont perdu beaucoup de sang, une lésion du péritoine paraissait imminente. Dimanche d1, son état ne s'était pas amélioré. Elle continuait vomir, et se plaignait de coliques très- vives dans le ventre. Ses jourssontencoreen danger. Elle a été administrée. On lit dans Y Économie de Tournai Un affreux malheur vient de jeter la désolation dans une honorable famille de notre ville. Hier, vers quatre heures, M. Adolphe Delvigne, secrétaire du parquet, était allé se promener hors la porte du Château, le long du pavé d'Obigies, suivant en cela le conseil de son médecin, qui il s'était plaint, le matin, d'un assez violent mal de tête. Arrivé une certaine distance, M. Delvigne, qui était myope, longeait le chemin de hallage de l'Escaut, lorsque lout*à-coup un obstacle qu'il n'avait pu prévoir, le fit tomber dans le fleuve. Un vacher, témoin de l'ac cident, appela plusieurs cultivateurs son secours; mais, lorsqu'ils parvinrent le retirer du fleuve, il avait cessé de vivre; il tenait encore dans sa main crispée leparapluiequi lui servait de canne. M. Del vigne, âgé de 35 ans, était marié depuis 8 jours peine. Un procès littéraire fort intéressant va être appelé la bure des tribunaux. C'est M. Hippolyte Castille qui l'intente M. Dennery, l'occasion d'un drame intitulé Les oiseaux de proie, que ce dernier vient de faire représenter avec succès l'Ambigu. Le titre de cette pièce est le même que celui d'un roman de M. Castille. De plus il parait qu'il y a entre le roman et la pièce une ressemblance d'action, d'intrigue, de caractères qui donne parfaitement lieu une accu sation de plagiat. C'est ce titre que M. Castille demande 6,000 fr. de dommages et intérêts M. Dennery. Les artistes fiançais, qui ont des pensions sur la cassette du tzar, ont reçu de nouveau l'assurance que, malgré la complication des conflits armés, ils continueront être payés comme par le passé. Comme exemple du sang-froid français, voici une anecdote que raconte le Journal de Constnnlinople. Un artilleur, natif de Paris, a les deux bras em portés en chargeant sa pièce. Il prend le chemin de l'ambulance. En route, il rencontre son capitaine. «Pa uvre garçon, lui dilcelui-ci, les gredins, comme ils vous ont arrangé! a Ah! ue m'en parlez pas, mou capitaine, reprit l'artilleur; il ne m'en ont pas seulement laissé un pour manger la soupe. Et il Continua sa route. Ou a retiré du canal Ostende près de l'écluse du Contredam les cadavres de deux individus, un homme et une femme, étrangers la localité. Ils étaient liés ensemble par les bras l'aide d'une blouse bleue. L'homme paraît avoir une quarautaine d'années et la femme de 23 25 ans. La façade de l'hôtel des Brasseurs, Grand'Place, va être entièrement restaurée et dorée de nouveau. La ville s'est entendue avec le propriétaire, M. Waefe- laer, pour le réublissement de bas-reliefs dont l'exécution sera confiée un habile sculpteur. Le conseil communal a voté un crédit de 700 fr. comme part contributive de la ville pour les frais de ce com plément de restauration. La belle façade de l'hôtel des Brasseurs, récemment enrichie par le replace ment de la statuedu prince Charles qui le surmonte, ne laissera désormais plus rien envier aux splen- dides édifices de la place de l'Hôtel-de-Ville de Bruxelles. Un terrible accident vient d'arriver sur le chemin de fer d'Orléans: le convoi-poste de Bor deaux, croyant la voie libre, et marchant toute vapeur, est venu se jeter sur un train de marchan dises parti de la gare de Choisy sur au ordre venu d'Ivry. Le choc fut des plus violents les trois derniers waggons du train et les marchandises qu'ils conte naient furent dispersés sur la voie. La locomotive du train-poste et son tender furent par le contre coup renversés sur le remblai, et tout le reste du train fut jeté hors des rails. Le mécanicien a été tué sur le coup et le chauffeur a eu la jambe fracturée. Bon nombre de voyageurs ont été blessés. Parmi les personnes les plus grave ment atteintes, on cite six dames. Les autres bles sures sont légères. On assure que M* Schollaert, du barreau de Louvaiu, est chargé de la défense du notaire Schoe- lers aux assises d'Anvers. Dixmede. Marché aux grains du 25 Octobre 1854. SORTE NOMBRE PRIX DE GRSlSg. d'hectolitres PAR HECTOLITRE. FR. C. FR. C. Froment 25 00 50 00 18 00 18 50 Orge d'hiver 10 68 13 45 7 35 8 16 16 00 16 50 14 00 14 25

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3