partir pour l'armée active. La bénédiction a eu lieu
avec beaucoup de pompe. Les deux grands-ducs se
sont mis genoux pour la recevoir, et toute* les
troupes se sont également agenouillées.
On sait que la garde se rend en Pologne, où se
concentre une année que les journaux ulleuijnds
lonl monter 176,000 hommes.
A 4a suitb de la dissolution du Volksthiug, le gou
vernement danois a convoqué les électeurs pour le
i* décembre. Il a fait afficher une proclamation au
peuple, par laquelle il l'invite appuyer les plans
ministériels, et menacetous les employés du gouver
nement et spécialement le clergé, dans le cas où ils
feraient de l'opposition ou même refuseraient d'ap
puyer le ministère.
La lecture du décret de dissolution a provoqué,
la Chambre, de nouvelles manifestations anli-mi-
nisléi iellts. Un membre s'est écrié Five la Consti
tution sont changements Il a été applaudi avec
enthousiasme par les députés et par les galeries, où
l'on criait A bas le ministère
Les journaux français publient la dépêche du
prince Mtnschikoff, annonçant l'ouverture du feu
contre Sébastopol, le 17. C'est l'agence Havas qui la
leur a communiquée, mais eu la faisant précéder
des mots: sous toute réserve. La Presse fait remar
quer que c'était là une précaution inutile, la télé
graphie privée ayant trop bien fait ses preuves pour
qu'on accepte ses nouvelles autrement.
A part cela, les nouvelles de Sébastopol sont au
jourd'hui ce qu'elles étaient hier.
Le paquebot des messageries impériales, X'Egyp-
tusest arrivés Marseille avec des correspondances
de Conslanlinople du iS, et de la Crimée du 13, dont
le télégraphe nous fait connaître la substance. Elles
sont forl en retard, comme on voit, sur fa dépêche
du prince Menschikoff, et d'ailleurs dénuées d'iuté-
rôt. Le seul fait un peu nouveau qu'elles annoncent
c'est qu'uConstanlinople,comme Vienne,on aurait
appris le retour des Russes dans la Dobi udscha.
D'après la même dépêche, il a été décidé Con
slanlinople que les troupes turques en Crimée se
raient portées âo.ooo hommes. Cetteaugineiitalion
du corps expéditionnaire turc, si elle est réelle, aura
été résolue sans doute en vue de l'occupation future
de la Criméa. Elle est d'ailleurs en concordance avec
la résolution qu'une dépêche deTrieste attribue aux
généraux allies, de faire revenir les armees a3cuiari,
pou 1 y passer l'hiver, aussitôt, bien entendu, qu'on
se serait rendu maître de Sébastopol. Mais pendant
l'hiver ne craint-on pas un retour offensif des Rus
ses, et y laisserait-on l'armée turque exposée seule
leurs coups
Nous recevons aujourd'hui les numéros du Jour
nal de Saint-Pétersbourg des 18 et 19 octobre. Us ne
contiennent pas un seul mot des hostilités.
Le» journaux de Moscou du 11 octobre annoncent
que ce jour—là, les grands—ducs Nicolas et Mic hel y
étaient arrivés vers a heures de l'après-midi, et qu'ils
en étaient repartis 6 heures du soir, se dirigeant
vers Toula.
Des lettres d'Odessa, du 18, font arriver les deux
princes Nicolaïeff, 85 lieues de Péiekop; mais là,
tournant le dos la Crimée, ils se seraient rendus
dans la Bessarabie, Kischineff, qui n'est qu'a une
vingtaine de lieues de Jassy, et où se trouve le quar -
tier-général du prince Gorlschakoff.
Une dépêche de Madrid, en date du 23 octobre,
annonce que la Renie et la famille royale sont ren
trées Madrid, au milieu des troupes et de la milice
nationale, au bruit des salves d'artillerie. Laioule
était considérable; la dépêche ne dit pas quelle était
son attitude, ni l'accueil que la Reine a reçu.
Le Moniteur français d'hier matin, -26 octobre,
publie 1" une dépêche du général Cauroberi, mais
qui ue donne des nouvelles que du i3; la tranchée
avait été ouverte le 9; a* une dépêche deCousian-
tii.ople du 1 H, annonçant que le leu devait avoir été
ouvert la veille; 3* une dépêche de Varsovie du 24,
confirmant celle du prince Menschikoff.
Les nouvelles les plus fraîches de la Crimée
arrivent aujourd'hui par le prince Menschikoff. Ou
trouvera une dépêche où il annonce, la date
du ai, qu'il a reçu une partie des renforts at
tendus; que la place répond avec succès au ieu des
assaillants, et que les loritficallotis rie sont que mé
diocrement endommagées. Du côté de la mer, les
flottes 11'oui pas renouvelé le feu.
Avant-hier, Paris, Içs fonds ont baissé sur la
nouvelle très-suspecle que les hussesauraieul repris
la ville d'Eupatoria, et sur d'autres bruits saus cuii-
t sistauce. 1.1
La Gazette de Cologne d'hier cite les lignes sui
vantes extraites du Deutsche-Reiehe-Zeilung
L'ambassadeur rsc accrédité Berlin a dit dans une
conversation, les par?s que voici Nous- pouvons per
dre Sébastopol et la ittc la flotte peut se reconstruire;
Sébastopol n'est pasi Crimée, et la Crimée n'est pas la
Russie.
C'est exactemei ce que nous disions il y a deux
jours, eu expliquai nus lecteurs comme quoi la
prise de Sébustopo l'amènerait pas la paix.
Tons ces jourspassés, les correspondances de
Madrid se sont occpées presque exclusivement des
dissentiments quiont éclaté entre le maréchal
O'Dotitiel et Esparîro. Pour éviter que le trône et la
dynastie ne fusset, contrairement rengagement
pris envers la Reir, et écrit dans le décret de con
vocation des Coris, mis en discussion au sein de
cette assemblée, CDomiel voulait que le gouverne
ment urrêiâl un pujsl de Constitution qui résolût
formellement la qestiou. Esparlero ePson aide-de-
camp Salazar. minstre de la marine, s'y sont oppo
sés, pi étendant qu l'initiative des Corlès devait être
entière; que la Coin il u lion devait être exclusivement
leur ouvrage, et iue le droit de la Reine devait se
borner l'accepte ou la refuser. Cette opinion,
quoique vivement combattue par la majorité, et
soutenue seuleumt par un troisième membre du
conseil, a prévalu.
Une autre propoition d'O'Donnel, ayant pour but
le rappel de deuxelasses de miliciens pour réorga
niser l'armée pei près dissoute et réduite ?4>°°°
hommes, a eu le nême sort. La minorité a dit La
milice nationale ei là,» et elie l'a emporté.
Une troisième question enfin a été débattue en
conseil. Il s'agissa de décider s'il y aurait ou non
une séance royale pour l'ouverture des Corlès. Es-
parterotoujouis soutenu par les deux mêmes
ministres, se proionçait pour la négative, et il allait
encore imposer sa volonté la majorité, mais on
prétend que la Reine elle-même aurait tranché le
différend, en déclarant qu'elle entendait ouvrir les
Corlès en personne.
Dans ces diverses discussions, Esparlero n'était
que l'écbodù comité de la milice n'atiohàîede Madrid.
Ce comité dispose d'une portion notable de la milice
recrutée dans les bas tonds de la société; par elle, il
en impose au vrai peuple et se trouve maître de la
situation. Le comité protège Esparlero, la condi
tion que celui-ci condescende a toutes ses volontés,
ci l'un peu 1 une .juo c'est le premier qui gouverne
réellement.
11 aékit été positivement question d'interner en
deçà de l'Ebre, les léiugiés français de Barcelone et
de Saint-Sébastien, et un ordie d'expulsio'n avait été
lancé contre M. Xavier Dui rieu. Grâce aux efforts
de M. Madoz, le gouverneur civil de Barcelone, et
ceux de MM. Gaininde, Salazar et Sagasti, ces mesu
res n'ont pas eu de suite, et les réfugiés pourront
désormais habiter l'Espagne et séjourner Madrid.
Plusieurs journalistes ont été arrêtés dernière
ment Madrid, comme 011 sait, et sont encore déte
nus. L'un d'eux, M. Sixto Camara, devait comparaître
devant le jury et il a comparu eu effet, mais les jurés
ont fait défaut. D'après la législation en vigueur,
soixante-douze jurés doivent êlreappelés pour juger
l'affaire; pas uii ne s'est présenté. C'était une manière
assez nouvelle de protester contre les poursuites.
Cependant l'accusé pourrait eu être victime s'il était,
en attendant, maintenu en prison.
La Cour suprême de Berlin vient de consacrer
plusieursaodiences aux débals d'une affaire de haute
trahison, connue sous le nom de complot de mars.
Une dépêche télégraphique du annonce que le
procès est terminé Les accusés Gehrke, Ladehdorf
et Falkenthal ont été condamnés cinq ans de dé
tention; Collinann, Néo Levy et Geisler, quatre
ans; Pape et Weidle, trois ans, comme auteurs du
complot.
Nous devons rectifier ce que nous avons dit, ce»
jours passés, du vote de l'adresse par la première
Chambre danoise (LandstingJ. Cet'e assemblée n'a
pas adopté l'adresse de la seconde Chambre, ainsi
que l'avaient dit les journaux de Hambourg: elle
s'est bornée déclarer qu'elle partageait les vues
exprimées dans l'adresse, mais qu'en ce moment,
elie ne voyait pas de motif de s'adresser elle-même
ce sujet, directement au Roi.
Un noble capitaine qui commande un des vais
seaux hélice de la Baltique, dit uii journal anglais,
va probablement passer devant une cour martiale, et
son procès amènera des révélations curieuses sur ce
qui se passe bord de la flotte.
Nous avons résumé plus haut les nouvelles d'Es
pagne de ces jours passés. Celles qui nous arrivent
de Madrid aujourd'hui, sont du 12, et annoncent
qu'Espartero et O'Donnall ont ajourné jusqu'à la
réunion des Cortès, toutes les questions qui les
divisent.
Le peuple est resté silencieux sur le passage do la
Reine son retour du Pardo. Le matitt.mêine, elle
avait maniiesté de nouveau l'intention de quitter
l'Espagne.
M. Allende Salazar, ministre de la marine, vient
d'adresser aux populations des provinces basques
qui l'ont élu aux Cortès, un manifeste contenant
une profession de foi empreinte d'un républicanisme
assez prononcé.
Que vous importe le monarque qui règne sur la
Castille, dit-il Jamais pour u:i monarque quelcon
que, vous ne devez verser une seule goutte de votre
sang; mais le jour où quelqu'un osera méconnaît ru
vos droits ou vos privilèges (fueros), il faudra ré
pandre ce sang précieux jusqu'à la dernière goutte,
et ce jour là vous me verrtzà vos côtés.
Ce langage, dans la bouche d'un ministre de la
Reine, est très-grave et justifie toutes les craintes
que l'on pourrait concevoir sur le sort'de la dynas
tie, si ce sort dépendait d'Espartero. Il est bien im
prudent, sous tin autre rapport, car il ravive dans
les provinces bvsques, l'attachement qu'elles ont
toujours montré pour leurs fueros. qui sont, comme
on sait, un obstacle l'unité administrative de
l'Espagne, et la rendent impossible tant qu'on les
laissera subsister.
La seule nouvelle importanteqne nous ayons en
registrer aujourd'hui. c'est un décret du 26, par le
quel le gouvernement français prohibe, jusqu'à nouvel
ordre, la distillation des grains et des substances
farineuses servant l'alimentation.
Nous n'avons de Sébastopol que des nouvelles fort
en retard sur les dépêches du prince Menschikoff.
Une correspondance de Constaritinople,}pnbliée par
le Courrier de Marseille, annonce que les menées des
Grecs ont obligé les généraux alliés éloigner la
petite-population de Balaclava. parce qu'elle entre
tenait des intelligences dans Sébastopol, et faisait
connaître aux commandants russes la plupart des
dispositions de l'attaque. On aurait, au dire de celte
correspondance, surpris sur un prêtre grec des in
structions envoyées de Sébastopol, et prescrivant
ses co-reiigionnaires d'incendier les camps français
et anglais.
L'at laque cô"'r®Sébastopol n'a pas pu commencer
avant le a 5Si l'on a cru plusieurs fuis que le feu
était ouvert, c'i-st que les Russes, depuis le commen
cement des travaux, n'ont pas laissé passer un seul
jour sans diriger un feu nourri sur les assiégeants.
Ceu x-ci ne ripostaient que pour couvrir leurs tra
vailleurs.
Les journaux anglais démentent aujourd'hui la
nouvelle de la prise d'Eupatoria qu'ils avaient fort
gratuitement donnée hier.
La Porte a institué unecommission poursurveiller
l'emploi de l'emprunt contracté en Angleterre, et
empêcher qu'aucune partie eu soit détourné de sa
destination.
Les nouvelles d'Athènes, allant jusqu'au 20,
annoncent que M. Metaxas a été destitué de ses
fonctions d'ambassadeur Coristantinople, et que le
journal la Minerve a reçu un avertissement. Ces
deux actes prouvent une fois de plus que c'est
décidément Louis-Napoléon et non le roi Othon,
qui règne Athènes, et que ce sont les lois françaises
et non les lois grecques, qu'on y applique. La desti
tution de M. Metaxas a été, en effet, imposée au
cabinet d'Athènes par le ministre de France, et nous
ne sachons pas que les Chambres grecques aient
encore songé doter leur pays, en fait de législation
sur la presse, du système des avertissements admi
nistratifs et de la suppression qui en est la consé
quence.
Le roi de Danentarckest arrivé le 24 Flensbourg,
accompagné de la comtesse Danner, son épouse
moi ganaliqtie, et des ministres du Schleswig, delà
guerre et de l'intérieur, pour assister l'inaugura
tion solennelle du chemin de ferqui relie cette ville
au sud du Schleswig, et dont la construction, concé
dée des capitalistes anglais, vient d'être terminée*
Le Roi doit ensuite faire un voyage dans les duchés*
Le Moniteur français du 28 octobre, pulbie le
rapport du général Canrobert. Il parle des opéra
tions du siège jusqu'au 13 octobre.
Le Moniteur français du 29 confirme officielle
ment la dépêche du prince Menschikoff qui noiif
avait appris l'ouverture du feu, le 17, par les batte
ries de terre et de mer. 11 ajoute que les Anglais ont
fait sauter les fortifications qui leur faisaient face, et
que les Français ont lait taire le feu du fort de I®
Quarantaine. Le bombardement continuait le 3°
avec toute la vigueur possible.