d«s porphyre, qui conviennent le mieux pour le
pavage des rues et des routes destinées beaucoup
de passage.
Il s'expédie actuellement, des seules carrières de
M. Tacquenier, 70,000 tonnes de grès par an, dans
la double direjt ion de Paris et de la h landre.
Ces mêmes carrières produisent annuellement
plus de 100,0110 tonnes de déchets excellents pour
empierrer les chemins et qui remplaceraient avan
tageusement les pierres friables avec lesquelles on a
macadamisé les boulevards et les grandes rues de
Paris.
Il existe, Lessines, deux autrescari ièrespresque
aussi importantes,
On comprend donc que les intérêts de Lessines,
qui eussent passé inaperçus jusqu'à ce jour, pèsent
d'un grand poids dans la balance, et que la ligne
directe de Saint-Ghislain, qui abrège de ao kilo
mètres la distance vers la frontière de France et de
i5 h 3o kilomètres celle vers Gaud, est la seule qui
puisse nous être réellement utile pour les trans
ports dans ces deux directions.
D'un autre côté, on écrit d'Alh,au même journal:
L'opposition que la société anonyme de Deodre
et Waes a faite au chemin de Saint-Ghislain Gand
par uotre ville, et qui n'a d'autre but que de
consacrer un tnoiiopoleégalernent nuisible au trésor,
au cçmtnerce et l'industrie, fait bon marché
nommément des besoins de notre arrondissement.
Vous n'ignorez pas que la ville d'Ath est entourée
de carrières de pierre de taille et de chaufours.
Or, la ligne projetée par MM» Delaveleye et
Moucheron servirait l'importation de ces produits,
ainsi que des charbons, dans la Zélande, qui les
reçoit actuellement de l'Augleterre.
File-servirait surtout transporter de la chaux
pour l'amendement des terres situées entre Alh et
Gand, et ouvrirait des communications indispensa
bles toute une contrée isolée aujourd'hui.
Ce chemin aurait l'avantage de couper en deux
parties peu près égales, le plateau qui s'étend de
l'Escaut a la Deinlre, qui est un des plus riches de
la Belgique en population, ainsi qu'eu agriculture,
et qui compte quelques centres commerciaux tels
que Sotteghein, Flobecq. etc.
J'oubliais presque de vous parler de nos indien-
neries. Depuis que celle fabrication a été introduite
chez nous, la Belgique cesse d'être tributaire de plus
d'un demi million par an l'Ecosse, ainsi que la
députation permanente du Haiuaut l'a reconnu dans
ses rapports officiels.
Le gouvernement est trop éclairé pour ne pas
nous accorder,danscescirconstances, la ligne directe
de Saint-Ghislain, que des intérêts égoïstes seuls
peuvent combattre aux dépens de l'intérêt bien
entendu de notre arrondissement et du pays en
général.
Chronique politique.
Pu 13 Kevenhre au 15 inclus.
Nous recevons aujourd'hui le Journal de Saint-
Pétersbourg du 2 Novembre. Il contient la relation
de l'affaire Liprandi, du côté de Balaclava. Le prince
Menschikotf, auteur de cette'relation, était là, car
il dit avoir remercié lui-même, sur le champ de ba
taille, les troupes qui avaient pris part l'action. 11
signale cette journée d'ailleurs comme le commen
cement de se» opérations offensives.
Ou avait cru assez généralement une diversion
d'Oruer-Pacha en Bessarabie. Mais il n'y faut plus
compter maintenant, cause delà saison avancée.
Une autre saison tout aussi décisive paraît s'y op
poser. Orner-Pacha a envoyé en Crimée des renforts
assez considérables d<ç ses meilleures troupes, et si
celles qui lui restent sont suffisantes pour tenir
en garde le prince Gortschukoff, elles ne le sont pas
assez pour qu'il o»3t prendre l'offensive.
Le gouvernement français donne des explications
sur l'affaire de M. Souié, ministre des États-Unis en
Espagne. Ces explications attestent que notre cor
respondant de Pans nous avait fourni cet égard
des informations très-exactes. C'est pour le moment
tout ce qui nous importe dans ce débat.
Il paraît, du reste, que M. Soulé accepte la déci
sion du gouvernement français, qui lui permet seu
lement le passage travers la France, en lui en in
terdisant le; séjour; c'est du moins ce que semble
impliquer l'arnvée de ce personnage Calais et sou
départ pour Paris, dans la journée du 8.
La session des Cortès d'Espagne a dû être ouverte
le B. La Gazelle de Madrid du 4 contient le pro-
giainuiede la céréioouie. Nous y vuyousque la Heine
-mil f.ire l'ouverture en personne,et qu'elle serait
nipngnée aux Cortès par le Hoi.
Le président dn conseil des ministres, poursuit le
programme, après avoir baise la inain de la Reine, aura
l'honneur de lui remettre le discours d'ouverture des
Cortès, et retournera ensuite sa place. S. M. le lira, cl
après l'avoir In, elle le remettra au ministère de grâce et
justice, qui en devra remettre uni*expédition certifiée aux
Cortès. et le faire publier immédiatement dans la Gazelle
de Madrid.
Le président du conseil des ministres s'approchnnt
ensuite, recevra les ordres de la Heine et les proclamera
en la formule suivante La Reine m'ordonne de déela-
rer que les Cortès constituantes sont légalement ou
vertes.
Dans la situation présente, les termes de ce pro
gramme n'étaient pas inutiles relever.
Le Moniteur unioertel d'hier matin, 9 octobre,
publie une traduction du discours prononcé par la
reine d'Espagne l'ouverture des Cortès. Elle est
écrite en assez mauvais français, ce qu'il faut peut-
être attribuer la transmission télégraphique.
Au fond, le ministère a mis dans ce document une
phraséologie sans franchise, où il ne dit pas ce qu'il
pense, et où il dit encore moins ce qu'il doit être au
tond des pensées de la Reine. Ce qu'il y a de plus
significatif est dans la phrase boiteuse que voici:
Peut-être nous sommes-nous tous trompés;
désormais efforçons-nous tous de réussir; telle est
ma coufiance pleine et entière.
Le Moniteur unioertel assure que laReinea été ac
cueillie, sou entrée dans la salle des Cortès, par
un respectueux silence, et qu'après son discours, eile
a été saluée par des vivat» enthousiastes.
Une inquiétude assez grande continue de régner
Paris, sur l'issue du siège de Sébastopol. La baisse
des fonds publics a été encore notable la Bourse
d'hier. Elle est de près de 3 fr. depuis huit jours sui
tes 3 p. c.
Un journal de Vienne prétend savoir que la troi
sième parallèle aura pu être ouverte le l'movembre;
il ajoute qu'il faut huit ou dix jours pour la com
pléter; ce n'est donc hier ou aujourd'hui qu'auraient
pu commencer les opérations décisives. Nous ver
rons si la Preete de Vienne était bien informée cette
fois. -
Le Time*, en constatant que la place tenait le 1*
novembre, dit qu'elle pourrait bien tenir encore le
1' décembre; mais il est convaincu qu'elle finira
par succomber.
Le Journal de Saint-Pétersbourg du 3 novembre
nous apporte aujourd'hui le rapporl détaillé du gé-.
néral Liprandi, sur lajournée du a5. Il le fait précé
der d'un préambule où il est affirmé que jusqu'au
17, les alliés n'avaient rien entrepris contre les
positions russes. Ceci est directement contraire aux
bulletins français et anglais, d'après lesquels, le 26,
le général Liprandi aurait été chassé des positions
qu'il avait prises.
D'après l'Ami du Soldat de Vienne, on parcourt
aujourd'hui en 40 heures la distance de 5oo werstes,
d'Odessa Sébastopol. Les feldjagers ou courriers
portent les dépêches en 36 heures Odessa, d'où
elles sont expédiées immédiatement Kicheneff, au
prince Gortschakoff. Un autre service est organisé
entre Sébastopol et Moscou, et chaque jour le prince
Menschikuff envoie par cette route des dépêches
l'Empereur.
Les titres de l'emprunt turc sont tombés, la
Bourse de Londres du 9, de 1/*, 3/4 prime, 1 p. c.
d'escompte. Ce résultat important parait dû une
chose insignifiante, signalée dans une lettre adres
sée par des souscripteurs aux contractants, MM.
Goldsmid et Palmer. Il paraît que les bons tirer en
échange du paiement total de la souscription, por
tent la signature lithogiapliiée des contractants de
l'emprunt, tandis que d'après tous les usages et pour
toute sûreté, celle signature doit être manuscrite.
Le Moniteur français du 10 novembre, publie une
dépêche du général Canrobert, qui, part la pre
mière ligne, l'air d'une mauvaise plaisanterie.
Après avoir dit qu'à 1» date du 28, les travaux du
siège continuaient, la dépêche parle de l'affaira de
Balaclava comme d'une apparition nuageuse et
fantastique des Russes, ajoutant qu'il n'y a pas eu
d'engagements sérieux, que seulement les Anglais
ont essuyé quelque perle dans une charge poussée
trop vigoureusement, le général Canrobert ne se
doutait pas, sans cela il l'aurait écrite autrement, que
sa dépêche serait devancée Paris, et par les rapports
anglais et par les rapports rqsses, et aussi, ce qui est
plus fort, par la relation du Constitutionnel. Ce que
nous ne comprenons pas, c'est que le gouvernement
français ait cru opportun de publier une dépêche
aussi singulière. C'est certes inal répondre la légi
time impatience du public.
La Bourse de Paris a accueilli cette communica
tion, par une nouvelle baisse de 70 c. sur le 3 p. c.
Nous avons parlé de la nouvelle baisse qui s'était
manifestée la veille la bourse de Paris. Des bruits
lie-lieux continuaient de s'y répandre; ils étaient at
tribués des dépêches chiffrées du prince Menschi-
kofi, reçues par des membres du corps diplomati
que, et dont notre correspondant nous assure que le
gouvernement français se dispose interdire la
circulation.
11 est probable que deux autres faits ont contribué
la baisse d'une part, un escompte de 3o millions
de bons du trésor fait l'Etat; d'autre part, les ren
forts incessants que le gouvernement envoie en Cri
mée et qui vont prévoir la prolongation de la guerre.
Deux divisions du camp du Midi viennent encore de
partir pour l'Orient.
A la date du 3 novembre, rien de décisif ne s'était
passé devant Sébastopol.
Dernièrement, la municipalité du Pirée et celle
d'Athènes ont donné des banquets aux officiers de
l'armée française d'occupation. On y a porté des
toast empreints d'une cordialité d'où l'on a pu con
clure que les Grecs revenaient de meilleures idées
sur la politique des puissances occidentales. Ces dé
monstrations, du reste, 11'élaient qu'un étalage
menteur de sentiments que l'on n'éprouvait pas.
Elles n'ont engagé dans tous les cas que le monde
officiel qui y a pris part. Eu lait, l'occupation fran
çaise est supportée par les Grecs avec une impatien
ce et une irritation toujours croissantes. 11 arrive
journellement, dit le Constitutionnel, que des sol
dats, ou des officiers du corps d'occupation, ou
même des Français qui habitent la Grèce depuis de
longues années, sont insultés et attaqués dans les
rues ou sur les roules, par des soldats grecs.
Les mesures violentes que le cabinet d'Athènes,
obéissant aux injonctionsdu gouvernement français,
a du prendre contre certains journaux, oui porté
leurs truits, mais non pas ceux qu'on s'était promis.
C'est encore le journal bonapartiste qui le constate.
11 n'est pas de jour, dit-il, que de fausses nouvelles
ue soient répandues dans la capitale et colportées
dans les provinces; elles annoncent toujours des dé
faites ou la destruction complété des armées alliées
en Crimée c'est surtout depuis la suppression des
journaux V El[)is et le Siecle, que des lettres circu
laires vont jusque dans les villages, annoncer le
triomphe des Russes.
Le Moniteur français d'hier ne publie aucune
nouvelle de la Crimée. Il contient une dépêche, d'a
près laquelle, Athènes, le palais des Chambres au
rait été incendié. Celle nouvelle nous vient aussi par
la voie d« Trieste, et l'on ajoute que ce sinistre pa
raît dû la malveillance.
Si le Moniteur français se tait, les dépêches de
Marseille publiées par l'Indépendance belge sont
très-ver lieuses. Ce qu'elles disent de plus important
est ceci les généraux alliés auraient pris la résolu
tion de détacher des forces considéra ides de l'ai mëé
de siège, pour aller chercher le général Liprandi
dans ses positions. Les prochains arrivages nous di
ront si la nouvelle est vraie.
Le général Canrobert a adressé au gouvernement
français, la date du 27, un rapport sur l'affaire de
Balaclava. 11 reste toujours incertain si, le 26, le
général Liprandi a été chassé de ses positions.
Dans ce dernier rapport commedans le précédent,
le général Canrobert insiste beaucoup sur le» diffi
cultés du siège.
Un rapport du médecin eri chef de l'armée fran
çaise dit que jusqu'au 23, le nombre des blessés pse
le feu des Russes s'élevait 7 18; celui des morts 98
seulement.
La dépêche de Marseille d'hier, annonçant que
les généraux alliés avaient détaché des forces con
sidérables de l'armée de siège, pour aller chercher
le général Liprandi dans ses positions, serait vraie
s'il fallait en croire un bulletin du prince Menschi-
koff, qui parle de cette rencontre en affirmant que
les alliés y ont été battus. Ce bulletin nous arrive
par notre correspondant de Paris, lequel a soin de
dire qu'il n'en garantit pas la sincérité. Sa réserve est
prudente, en présence surtout d'une dépèche de
Varna, d'après laquelle les alliés n'étaient qu'à i5o
mètres de Sébastopol, le 4. et prêts livrer l'assaut
par une brèche déjà praticable.
Quoi qu'il en soit de ces informations contradic
toires, il est certain que de partout, on commence
craindre de sinistres événements en Crimée. La pa
nique d'avant-hier aux Bourses de Paris et do Lon
dres, en est la preuve. A cette dernière, un article
du Times doit avoir beaucoup contribué entraîner,
les cours. Ce journal y soutient qu'il faut de grands
renforts eu Crimée; il demande qu'on y envoie
loutesles troupes disponibles en Angleterre, et toute
une flotte de vaisseaux vapeur.